BERSPervenche, Madeleine, Agns, femme politique, ne le 10 mars 1957 Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine)~ diplme de l'Institut d'tudes politi.:. ques de Paris, elle fut : administrateur des services de l'Assemble nationale au secrtariat de la dlgation pour les Communauts europennes (19811983), au secrtariat de la commission des Affaires trangres IMPORTANT - Le planning des rendez-vous, pour les demandes de titre, cartes d'identité et passeports, est complet. Le planning pour les mois de novembre et décembre ouvrira à compter du 04 octobre.
À50 km au sud d'Orléans. Autoroute A71 sortie N°3 (Lamotte-Beuvron). À gauche sur D923 direction BLOIS puis à 3,5km à droite, direction Chaumont sur Tharonne.. Place de l'église,
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' Page i Sur quelques phénomènes sites en jaytur des EteBricités en plus & en moins. 1 8 Sut des Os & des Dents d'um grandeur extraordinaire^ 46 SurTOcre^ 55 Cbfervations de Phyjipie génitale . 6^ A N A TO M I E. , 'Sjst les ytux de quelques poifans. 76 rOkfervation Anatomique. 97 CHIMIE. Sur la quantité 4* argent que retiennent la coupelles^ 161 Digitizedby Google v\ TABLE. io9 . B O T A N I Q U E. Sur h caraShre gencriqui d^ la Planu ap* ptlUt MarJîUa. 114 OifcrvMtiofn Botaniques^ 131 A L G E B Ç E. Sur plujieurs clajjes J Equations de tou^ Us degrés qui admettent unt Solution algébrique. lOX ^ " I I * ASTRONOMIE. Sur le Satellite vu ou préfumé autour de Vénus. 211 Sur la manihre de calculer l'Equation du temps t 1243 Sur la Comète qui a paru .en ^76*2. 1x7 Sur les Obfcrvations Jolfliciales faites â Saint-Sulpice. 234 Sur la manierede concilier les Obfervations de Saint'Suipice ^ avec la diminution de t obliquité de tEcliptique. 237 Sur la caufe du mouvement obfervé dans les Nœuds du traifiime & du quatrième Satellites de Jupiter. .2^9 Sur une nouvelle manière de trouver avec , une très-grande pticijion , U mouvemeuâ Digitizedby Google TABLE. yt^ hèrairidtVinusoudtMtrcundansUmn pajfagts fur U Soltil. Page 243 HYDRAULIQUE. Sur 4a poJ^HUti iT amener à Paris iom[iL cents pouces d\au. 267^ DIOPTRIQUE. Sur Us moyens dt perfeBionnir Us luntittt d^approche* 2m A COU S T I Q U E. Sut l^ Tuyaux d*orguê^ yrf. MÉCANIQUE. Sur UTU nouvelle efpïce depifhns. . 32S. Machines ou Inventions approuvées pmrCA^ cademieen lySz. 3411 Éloge de M. Cabbi de, U CailU. 3 f 4 3S4 Éloge de M. Bradley. 41 % WBsmmaam as— aaa— 1 TABLE POUR LES MÉMOIRE& J J ESCRIPTI OK d*un nouveatrPi^ fion ^par U moyen duquel les frouemem, Digitized by VjOOQ IC î\i] f ÂËtïï '^ foni cofiJiiirahUmcnt dmlnuii^ & Us 1 cuirs rendus Sautant plus duralfUs. Par - M. Depargieux. Page 441^ Obfirvatiotîsfur la quantité d^afgerU que ^ retiennent les Coupelles, après avoir fen^ \ auxEfais. Var M. TlLhET. 45^ ^émoirefur l'Ocre. Par M. GuEtTARD. Mémoire fur tes Yeux de quelques j^oifi ""-'fons. Par M. H aller, • oft Mémoire fur les Salines de Franche^Comté^ - fur les défauts des Sels en pain qt^tmy débite , & fur leà moyens de Us icorriger ; \ Par M. DE MoNTïGNYv . 54Î ? 4 HISTOIRE Digitizedby Google HISTOIRE D £ L'ACADÉMIE ROYALE DES sciences/ Annct M. DCCLXH. PHYSIQUE Générale;. Sur tes mines defelde ITielicika en Pologne. ES Phyficiens font ordinaire* ment dans leurs voyages tout le contraire des autres Voya- geurs , ils diminuent le mer- veilleux que ces derniers , peu inftruits ou peu exaâs , femblent t plaire à répandre fur une infinité de points d'Hiftoire Naturelle cette, diminution . cependant' ne fait rien perdre à ces Hifl. ly^z. Tome J. A y Google l HrSTOIRE DE L^ACAD, ROY,^ bjets de leur prix réel ; elle eft fouvertt plus que competifée par des obfervations ipiportantes, que dès yeux accoutumés aux récherches Phy fiques , favent fubfti- ' tuer aux fables dont on avoit chargé leurs defcription^, , La Relation du voyage que M. Guet- tard a fait en Pologni^ , nous fournira plus d'un exemple de ce gue nous venons^ d!avimed; ittais un dei pïu& /rappântsl eft la Defcription qu'il a donnée des fameufes mines, de tel de Wieliczka , qu'il a eu occafion d'examiner. Il eil peade Voyageut&qui aient pafTé à portée de ces mines fans les vifiter ; jnais il femble que prefque tous aient but , 4ans les Relations qu'ils en ont données , de dépayfer^ pour ainû . dire , le Leâçur & de faire illufion à fa coriofité. L'imagination des Poètes n'a rien produit d'auffi iingulier que ce que , la plupart des Voyageurs ont dit de ces inines.; les uns en ont fait des demeures prefqufe comparables aux enfers d'Ho- mère & de Virgile ; d'autres y ont vu des palais brillans de toutes fortes de pierreries & dignes de fcrvir de demeu- res aux Dieux de l'Olympe ; d'autres nfîn y ont remarqué des rivières, des villes; des églifesfic un peuple nombreux Digitizedby Google 1>ES SCIfNCIS, 176X0, J qui naiflbit dans ces ibutçrrains , & dont plufieurs tnourpient très-avancés en âge fans avoir jamais apperçu la lumière du jour z en un mot y l'amour du merveil- leux 6c l'imagination riante ^ou effrayée des Voy^jgeurs,, ont fait 4c$ peintures û diilqmbldbies 4e ces f^inçs y qu'on ne crqlroit 3 ajf?[iai$ qu'elles repréfentaflenf le même objet ; plufieurs , qui n'ont ofé y deficendre , ont donné pour des obfer- vations faites çiar eux tout ce qu'ils en ont. entendu dire, qu'ils ont peut-être mêm^ç orné enfuite de quelques traits de leur façon^ ^ous allons bientôt voii; ce cae le {àng-froid du Phyficien a ei^ à l'ep'ancher de ces defcriptions û brik lantes ou {% terribles* Les mines de fel de WieUcaka font placées /ous une moptagne , au-defllis de laquelle eil bâtie la ville qui leur donne ce nom papeut defcendre dans ces mines par des puits , qui font au nombre de neuf,*par lefquels on tire le fel &c par lefquels les ouvriers montent 6c defcendent , à l'aide d'un cable , autour duquel ils entortillent la corde d'une çfpèce d'étriçr de fangle fur lequel ils font affîs on y peut auffi defcendre par des échelles ou ranchers placés le long des parois de ces puits. A % y Google 4 Histoire de l'Acad. roy-. Ceux qui ne veulent pas s'expofer au rifque de cette façon de defcendre dans les mines , peuvent fe fervir d'un efcalier pratiqiié à environ trois cents toifes d'un de ces puits cet efcalier , très-bien bâti eîibrique & en moellon , ^ environ quatre cents foixahté-dix marches , & cb fut par-là c[ue deïcendit M. Guettard. Ces mines ne diffèrent en rien des mines ordinaires , fi ce n'eft que Pair y cft beaucoup plus faih ; les bah?s de fel ne s'y trouvent qu'à une affer grande profondeur , & aprè^ avoir percé une epaiffeur de terrain confidérable 'Ie premier lit qu'on rencontre eft entière- ment de ce même fable dont une grande partie du terrein de la Pologne eff cohi- pofé au-deflbus font pluueurs lits de terres glaifeufes, qui Varient un peu par leur couleur & qui font plus ou moins mêlées de fable &decravier; quelques- unes en font prefqu exemptes , & les Mineurs les nomment alors halda-mid^ larka ou terre favonneufe. Quelques-uns de ces lits de terre fe trouvent parfemés de corps marins , comme de coquilles ou de madrépores les coquilles font du genrede celles qu'ort nomme cames ^ & prefque toutes alTeisé petites. Digitizedby Google DES SciENCEij; 17^1; ^ Dès qu^on el arrivé à une certaine profondeur le$ lits de terré fe trouvent eparés par des lames de pierre, quç leur peu d'épaifleur a fait regarder comme des ardoifes , mais qui font de véritables pierres calcaires , éc n'ont rien de commun avec l'ardoife , que d'être ipninces & par James ; on y trouve aufli d'e/pace en efpace des blocs de pierre dont la couleur eft une efpèce de gris- de-fer. M» le Comte de Schober même , qui a écrit fur ces mines avec afTez de détail , afTure avoir vu des bancs de terre féparés par une efpèce d'albâtre , mais M. Guettard n'en a point vu de cette eipece. , Les derniers lits de glaîfe font encoref féparés par une fubftance encore plus fingulière , par une efpèce de plâtre cette pierre, au premier. coup d'œil^ repréfente une çolleâion de dents de quelque animal devenues plâtreufes , inais rétendue de ces lits ne permet pas de l'adopter on peut fe figurer cette lub- •fiance ^ en imaginant une pâte molle ûlée 6c tortillée en anfes alongées qui tiendroient les unes aux autres y & dont plufieurs feroient appliquées les unes ur les autres. Dès que les Mineiurs ont apperçu cette pierre , ils fe tiennent fûis A3 Digitizedby Google t HÎSTÔIRE DE l'A CAD. ROV. de trouver bientôt les bancs de fel , & les rencontrent effeûivemcnt. Toutes cts matières , qui arment les difSérens Kts dont nous venons de parler , ne font pas touiôur^ rangées horizontale- inent ; ces lits s'élèvent & i'iibaiflent fréquemment , mais ce n'eft qu'après les avoir tous percés qu'on arrive aux véritables bancs de fçl , qui ne fe trou-* Vent qtl'à environ trois cents piedi de profondeur. Il 3?én rencontre cependant dans les Jerniers bancs de glaife , & oit lavoit autrefois * ces terrils pour l'eii retirer par évaporation , mais la difette de bois a fait abandonner ee travail ; oti fe contente d!^n détacher àes morceauit zffèt gros & affez tranfparews pour être employés. à de petits ouvrages qui ifiii* ic^ntieicriftaî. - . , ^ ' On tWuVe immédiatement fous cel Bancs de ghife des bancs de fol de peu d'étendue & de peu d'épaiffeur , & même fouvent dç WocS de fol îfolés 6t placés obKquement dans la glaife ; mais aulfitôt BpWQs on rencontre lés véritables fcancs de fol. ' L'étendue de ces bancs eft abfolnment inconnue ; on y a percé des galeries de huit à neuf cents pieds , fans en trouver îa fin on n'eft guère plus certain de Digitizedby Google DES Sciences, 1761 7 feur ëpaifleur, elle varie beaucoup, mais il eâ certain qu'il fe trouve daus ces mines des eJiccavations de trente à quarante pieds de hauteur, creufées dans une mafle de fel , fans qu'on en ait même atteint le terme. Cette mafle énorme va en s'inclinant d'environ 45 degrés ; elle ne fuit le fel marin dans fa criâallsiîih tbh auffi reprend*il cette même figmre» iorfqu'après Favoir fait dîâbudre dans Teau ur ouel^fois dans les cliambfes abandoDnées , y for- ment à la longue des maâes de fel , dans lefqtielleson recoftftoît la mêmetextuw. On trouve! quelquefois dans le iniiia A4 Digitized by VjOOQIC t Histoire de l'Acad. not% clés maiTes du fel le plus blanc , dei parties d'une fubftance noirâtre plus ou moins coniidérables , & qui paroiiTenf être du. bois pourri ce bois expofé à la flamme d'une bougie > s'enflamme promptement & s'éteint de mente , répandant une odeur d'huile empyreu- matique ; on a même aiTuré M. Guettard qu'on troùvoit auffi quelquefois des pyrites dans le fel ; ce qui ne feroit pas bien éionnant , les glaifes qui fe trou- vent dans le fel & aux environs étant plus que fufHfantes pour les produire. L'inclinaifon des bancs de fel à Tho- rizon, qui, félon les observations de M. Guettard , va jufqu'à 45 degrés, oblige de pratiquer diâerens étages dans l'excavation de ces mines; les galeries mê^ne vont en baîifant vers le fond de la mine ; elles aboutirent à des carrefours ou chambres aflez vaftes y dans lefquels on laifle aujourd'hui quelques piliers pour en aifurer la voûte & pour préve- nir les éboulemens que le défaut de cette précaution & le poids énorme dont ces voûtes font furchargées occaflon- 4ioient quelquefois. C'eftdans quelques unes des chambres les plus éloignées que font percés les puits qui communi* quent d'un étage de la mine. à l'autre ; Digitizedby Google DES Sciences, 1761. 9 c'ed par ce puits qu'au moyea de treuils» fur lefquels fejlevideat des cables & qui font menés par des chevaux, on fait mon- ter des maffcs defel énormes qu'on déta- che dans les étages inférieurs , & qu'a* près les-avoir roulées dans les galeries , elles font enlevées par d'autres puits uf- qu'à la furface de la terre. Ces chevaux, qu'on a beaucoup multipliés depuis quel* ques années , pour épargner aux hom- mes Je travail le plus dur & le plus pénible de ces mines , n'en fortent pas ^ du moins tant qu'ils font en état de fer- vir ; on leur a creufé dans la mafle même du el des écuries commodes ; l'eau. des pleurs de terre , qu'on troijve au com- mencement de fa mine > eft ménagée & conduite avec foin pour leur fournir à boire. Dans les mêtnes carrefours oîi fe trou-» vent les puits dont nous venons de parler, ou dans leur vojfinage , on a pratiqué des efcaliers qtii communi- quent auî3î d'un étage àj'autre en def- cendant ces efcaliers, comme en parcou- rant les galeries inclinées qui cqnduîfent d'un carrefour à l'autre , on trouve à droite & à gauche les embouchures dé plufieurs autres galeries qui conduifent à d'autres travaux de là mine ; on n'y A5 Digitizedby Google 10 Histoire de l'Acad. rot. teflent aucune incomn^odité, Taîry eft pur & fain ; on y entretient une très* grande propreté ; & le feul défagrément ^u'on y éprouve eft la pouffière que le travail & les pieds des chevaux y exci- tent celles de Saint François , de Digitized by VjOOQIC DES Sciences, 1752. ti Saint Antoine & de Si^ifmoncL, roi de Pologne , tout eft abfolument de fel , & ce feul endroit mértteroit la peine que l'on prend pour ie rendre dans le lieu ok il fe trouve. Telle eft en abrégé la defcrîption de ce que M. Gaettard a vu dajîs les mines de \^ieliczka ; nous difons qu'il a vu » car il s'en faut beaucoup qu'il en ait parcouru toute l'étendue , mais on 1'^ afluré qu'il ne trouvèrent dans le refte que !a répétition de ce qu'il venoit de voir la chambre la plus profonde à laquelle il eft parvenu , fe nomme Cruf-^ irinskî; elle en environ huit cents pieds plus bas que la furface de la terre. Il y . à dans cette chambre un puits profond de deux cents pieds , au fond duquel on travailloit alors à former des galeries jpour en tirer le fel ; le fond de ce puits feroit donc , félon le rapport des Mi* neurs , à mille pieds , ou environ la dixième partie d*ne de nos lîeues , de profondeur ; mais fi on veut s*en rappor- ter aux expériences-dû baromètre , faites par M. Schober , il en faudra déduire environ quatre cents pieds , 8c nous aurons plufieurs mines, même en France» plus profondes que les falines de >Vie- nczka. U ne nous refte plus à exposer A 6 Digitizedby Google 12 Histoire i>e l'Acad. roy. que la manière dont on en tire le fel , 8è l'origine*, que M» Guettard attribue au rodigieux amas de cette matière qu'oa y rencontre. Les ouvriers qui travaillent au f qu'elles ont recouvert d'an Digitizedby Google DES Sciences 9 1761. t% grand nombre de nouvelles couches. A l'égard des lits de plâtre & d'albâtre & des morceaux de pierre cakaire qui peuvent fe trouver ttiâlés dans ces dif* férens lits , ils ne peuvent fournir aucune objeôion contre le yûème de M. Guet- tard ; leur formation peut être de beau- coup poâérieure à celle des mines, 6c elles peuvent avoir pris naiflance dans les fentes ou les cavkës que tes matières dépofées avoîent laiflees entr'elles en fe confondant & en fe defféchant. Il fuit de l'opinion de M. Guettard ^ Îue les amas fouterrains de fd , qui ^ elon l'opinion commune , donnent la felure aux fources falées , devroient fe trouver toujours au pied des hautes montagnes ; mais cette objeftion , fi on ta faifoit , n'en feroît pas une , elle feroit plutôt une preuve de l'opinion de M^ Guettard car, en effet , prefque toutes les fontaines falées font placées de cette ftianièrç , on en trouve tout le long du mont Karpack, dans l'efpace de plus de cent lieues ; les mines de M de Saltz^ bourg & celles ou'on tr-ouve en Calabre^ lesjpntaines falées de preftjue toute FAl- lemagte, celle de Salies dans le Béarn, lei* puits falés de Salins en Franche-comté ^ de I^euze, Cfaâteau-falins & RoTdères Digitizedby Google "16 Histoire de l'A c ad. rov; en Lorraine , font tous placés de U même manière au pied des hautes mon-^ tagnes ^ & , ce qui efl bien à remarquer ^ c'efl que toutes cçs fources^font entou- rées de lits de terre & d'argile fans au- cune'roche, & que ces lits forment des ondulations & lont un peu- indipés à l'horizon ; tous caraâères qui femblent annoncer des terreins formés par des dépots. Cette efpèce de preuve a même paru ' û forte à M. Guettard, qu'il penfe que û on rechercboit avec foin aux environs des endroits où fe trouvent les fources falées , on trouveroit peut - être des mines de fel gemme femblables à celles» deWieliczka en effet, ileft comme reçu que l'eau falée des puits & des fontaines ne doit fa falure qu'à des bancs de fel qu'elle rencontre & qu'elle diffout dans fa route. Il ne s'agiroit donc que de trouver ce magafin jufqu'^ci ces bancs falins n'ont été trouvés que par une ef- • pèce dèhafard; pourquoi ne profiteroit* on pas des connoiflfances que donnent les obfervations de M. Guettard 9 pour faire la même recherche par principes & à la faveur de la théorie cy'eiles femblent indiquer ? Des fouilles dans les montagnes au-deffus de ces fources^ Digitizedby Google DES Sciences, 1761.. 17 pOHrroient, fi elles étoient prudemmeoC dirigées , conduire d'autant plus iurc- ment à cette découverte , qu'il paroît , par tout ce que M. Guettard a pu raffem-» bler d'obfervations fur cette matière , que dans tous les endroits où fe trouvent des mines de fel , elles font conftam- ment recouvertes de lits* des mêmes matières. II feroit donc facile de recon noitre fi on fe trouvoit fur là véritable route, long -temps avant que d'être parvenu aux véritables bancs de fel ; & cette découverte fi importante , feroit ,' fi elle avoit lieu , un fruit du voyage de M. Guettard ; c'en fera fûrement un gue d'avoir éclairé la curiofité du Public lur un point d^Hiftoire Naturelle, qu'il femble qu'on eût pris plaifir à défigurer par les fables dont on î'avoit furcïuirgé/ On verra déformais dans ces niines, au lieu des villages , des rivières, des habi- tans chimériques , que les obfervations de M. Guettard ont détruits fans retour, - des mafles prodigieufes de fel > des effets admirables de l'induftrie^humaine , & des veftiges du plus grand événement que l'Miftoire de la Potogne & peut-être celle de notre globe puiflent nous fournir^ Digitizedby Google iS Histoire DE l*Acai>. roy. .. • _ _^ SUR QUELQUES PHÉNOMÈNES Cités en faveur des ÉleSricités en plus & en moins» ' JN ous avons rendu compte en 1 7 j 3 i & en 17Î5 de la difpute qui s'étoit éle- vée entre les Phyficîens ëleftrifans , fur les deux efpèces d'éleftricité ^n plus &c en moins ^ & des raifons quiavoient été produites de part & d'autre ^ tant pour appuyer cette opinion que pour la dé- truire ; voici encore une fuite de ce travail. Certaines expériences ont été alléguées par les partifans de M. Frarl- klin , en &veur de Téleâricité en plus & en moins. Ge font ces mêmes. expé- riences que M. l'abbé Nollet a répétées très- fomneufe ment & examinées dans} toutes leurs circonftances , les réponfes qu'il a faites aux induâions qu on en vouloit tirer, & les nouv^les tentative qu'il a employées pour éclaircîr le^ points douteui^ qui forment les Mémoi* xes dont nous allons rendre compte; il prétend , en un mot , fidre voir que des expériences citées par les partifans de l^l Foyei Hijbîrc lyfj * ^ Hifioirc Jyis^ Digitizedby Google Dts Sciences, 1761. i^ M. Franklin , il ne réCuIte point la nécéflîté de ^admettre qu'un feul cou- rant de matière éleârique , allant tantôt d'un fens & tantôt de l'autre , fuivant que le corps qu'on éleârife eft ëpuifé ou furchargé d'41eâricité ; qu'elles fe peuvent également expliquer par les deux courans dont il admet l'exiftence 9 & qu'enfin plufieurs faits qu'il allègue qui s'expliquent très^bien dans ce der- nier fy ft^me , fe refiifent abfolument à rhypothèfe des detix différentes éleârt» citcs. Le premier article "qu'examine M. l'abbé Ndlet 5 eft la compreflibilité que quelques partîfans des deux éleâriciték attribuent à la matière éledtique cette qualité devient^ dans cette bypothèie ^ abfolument néceffaid^;, fuifqu\n veiik que cette matière ibitcondenfée dans le corps éledrîfé en^usi mais au lieu de coftdure de cette néceffité, Texiftence de cette compreffibilité dans la matière éleârique , ne féroît-il pas mieux d'exa* jsiner u elle y eft & fi elle n^ eft pas , d'abandonner Hiypoth^fe , qui ne pour- ràtfubâfter fans elle ? La matière de l'éleârictté eft affea généralement reconnue pour être la même que celle du feu, 8c les partiel Digitizedby Google ~ io Histoire de l'Acad. roy. de cette dernière ont été de tout temps regardées comme très-dures, puîfqu'il n*eft aucun corps qu'à la longue elles nie puiffent entamer. Quant au reflbrt , il fe trouve des raifons pfrefqu'égales pour leur en attribuer que pour leur en refu-' fer ; mais quand on leur en accorderoit j & même à un très-grand degré, eA réfulteroit-il qu'elle? tuffent compreiS- blés au point qu'on la fupoofe ? Une boule d'acier bien tre^mpé , a certaine- ment plus de reffort qu'une baie . de coton ou de liège de mèjne volume , & perfonne cependant ne croira qu'elle foit plus compreflible que ces dertiîères un fluide compofé d'élémens de cette Dature , qt^ reviennent aflez à la duretç extrême que Boërhaave a;ttiibue aux parties de feu, jferat certainement élafr tique , & cependant ti%s*peu^ompref- £ble. On pourroit objeâer que la ma- tière du feu fe condenfe dans une barre de fer lorfqu*on la fait chauffer , mais il fe trouve dans ce phénomène une différence bien marquée d'ayec l'élecr , tricité i le morceau de fer éleârifé garde conflamment Ton même volume , & celui du fer chauffé augmente le fien ; effet naturel de l'introduâion d'une matière qui s'eft accumulée dans fes poresi^ Digitizedby Google a>Es Sciences, iy6%. Inutîleinent diroit-on qiie fa force, avec laquelle la niatière efl pouflee par Télec- trictfé étant moindre que celle de la cha- leur, elle n'a pu vaincre la cohéfion des parties du fer pour augmenter le volume de ce dernier une expérience feite par Nollet, prouveroit évidem- ment le contraire. Il a éleôrifé un ther- momètre de mercure très- fenfible, juf- qu'à ce C[ue la matière éleûriqUe com^ muniquee à la boule fe fit voir à l'autre extrémité de la colonne par des jets de lumière , iliavoit alors uhe colonne attribuer cette rupture des globes à l'éleâricité , il. ne feroit nulle? ment néceflaire dfadmectre que cette matière éleâriqu^! lût compréffible ^ on fefja infailliblement éoUter un vafeira^ l^e , en y forçant de L'eau ou tout autre ^uidé incotnpifeffîble. > ^ ^ . Le fécond point que M. l'abbé Nollet . examine dans ce Mémoire» e^ ^^ con* ^enfation ou furabondance de matière éleârique qu'on fuppofe dans liir corps ^ & rexhsrnftion osx epûifemént de cette même omlâre dans un autre ces deuK ëtits ont» uîvantles partifans des deux éleârîckés, la caufe première de tous les phénomènes ; mais M. l'abbé Nollet ne trouve pas cette fuppofition mieux fondée que celle de la comprefiibilité En effet , comment comprendre qu'od puî0*e condenfer unfluidedansrintérieuif d'un corps dont lesjpotes lui offrent une Digitizedby Google DES Sciences , lyfii» tf infinité de paflàges pour s'écbi^per, ou qu'on puifle Yen éputfer quand ces mêmes pores offirem une libre entrée au fluide de même nature ointes des feux qui tendent l'un vers 'autre , qui femblent fe condenfer à mefure qu'ils s'approchent , & qui flnif- fent par éclater avec bruit loriqu'ils fe font fuffifamment mêlés. On objeâeroit peut-être que l'un de ces feux eft beau* coup plus petit que l'autre ; mais indé peiaamment de la direâion , qui , félon les expériences de M. l'abbé Nollet^ n'eft pas équivoque, on ne peut rien conclure de cette différence, puifque cette émanation éleârique pourroit être ffijl. lyGx^ Tome I. B Digitizedby Google 1* HïSTOIRE DE L'ACAD. ROY. abfolu Aient înyifible , même dans Uft corps animé de Péleâriclté du verre , fans que rétinc^e , dont la formation exige les deux courans oppofés , cefsât é'iéclater ; il ne faudroit pour cela que terminer ce corps par une furface plane ou largement arrondie. Comment fup- poferoit-on encore que l^condudeur, éleôrîfé par un globe de foufre , s'épuife delà matière ékârîque , lorfqu'on pré- tend ly voir rentrer fous la forme de point lumineux par Tautre extrémité? il ne fuffiroit pas même de dire que cette inatière n^y rentre pas avec la même vîteffe qu'elle en fort pour fe rendre au globe; car dans cette fuppofition , le poins lumineux devroit fubfifter quel- que temps après qu'on a ceffé de frotter le globe y & c'eft ce qui n'arrive point ^ cette efpèce de lumière s'éteignant à Vitvdtdrtt même que le globe ceffe d'être fixité. L'attraftion & la répulfîon des corps légers ne s'expliqueroietit pas plus aifé- ment dans l'hypothèfe de deux éleârici- iés , même en admettant les atmo- sphères de , dont nous avons parlé , qui empêchent, félon lui , la rentrée du fluide éledrique dans toute kl longueur du condufteur éleftrifé par Digitizedby Google DES Sciences, 1762. 17 le foufre; car pourquoi ces atmolphères arrêteroient-elles le fluide dans la lon- gueur du conduâeur, tandis qu^elles lut nvrent un paflage très-libre à fon extré- mité ? pourquoi cette matière amaflee qui enveloppe le conduâeiu* & lui fait une efpèce d atmofphère répulfive , per- met-elle plutôt au corps non éleârique * d'aller vers le conduâenr qu'à celui qûf efl éleârifé? & enfin pourquoi cette matière amaffce & cette atmofphère rentrçnt-elles à Tinfi^ant dans le conduc teur , fi dès qu'on a cefle de frotter le globe , un homme non éleârique le touche du bout du doigt ? L'expérience fuivante, rapportée par M. Vilfon , ne prouve pas davantage en Êiveur des deux éleûricités, il prend tin- fiplion deverre , dont les branches égales & parallèles entr'elles ont environ trois pieds , & l'ayant empli de mercure , il en plonge les deux extrémités dans deux vales qui contiennent du même fluide » en ^ifant ainû deux baromètres qui communiquent enfemble pair leur partie vuide. Si après avoir ifolé tout cet appar reil , de manière que l'un des deux vafes ne puifle pas tranfmettre à l'autre Péleâricité qu'on lui communiquera , on conduit à l'un des deux celle d'un B2 Digitized by Vj005^lC i8 Histoire de l'Acad. roy; globe d€ verre frotté, tandis que l'autre communique , au moyen d'une chaîne avec des corps non ifolés , on verra , fi on eft dans un lieu obfcur , fortir du hat de la colonne de mercure éleâri- fée , une lumière diffufe qui fe répand dans toutrefpace vuide,paroiflant aller àe la colonne de mercure éleârifée à celle qui ne l'eft pas, & au haut de celle- çî, on appercevra une petite lueur très* courte & plus brillante que celle qui eft répandue dans le tuyau. Si on fe fert d'un de foufre pour eleârifer, les mêmes phénomènes auront lieu , mais dans un ordre renverfé, c'eft- à-dire , que la lumière paroîtra partir de la branche non éleûrifée , pour fe rendre à celle qui l'eft &.au haut de laquelle on verra le petit bouquet de lumière. C'eft de cette expérience que fon prétend tirer la plus forte preuve en faveur des deux éleâricités ; en effet, on y voit , pour ainfi dire , à l'œil changer la marche du fluide à mefure qu'on change la nature du corps élec-^ trifant. Cependant M. l'abbé NoUet ne croit pas qu'on en puifle tirer aucune indue* tion; il reconnoît bien, avec M.^ilfon j Digitizedby Google DES Sciences ; 1761; 19 la direâion contraire du courant de la matière éleârique dans le^ deux cas de Fexpérience ; mais il ne demeure pas d'accord que ce courant foit unique ; il en vient , félon lui , un autre en fens contraire , cui produit , pat fon choc avec le premier, la petite lumière qu'on voit au haut de la féconde colonoe , & pour s'en afiurer mieux on n'a , fi on e îert du globe de verre, qu'à regarder fon extrémité voifine du globe , on en verra- fortir la matière lumineufe qui Ce précipite vers ce dernier ; & fi on em- ploie le globe de foufre, on n'a qu'à ifoler la chaîne qui communique du baromètre aux coi>s^non ifolés , 6c la terminer par une pointe du métal j Se on y appercevra un bouquet de lumière , qu'on reconnoîtra ^ enPexaminant, pour ne matière qui débouche en avant. Il y a donc toujours deux courans de ma- tière éleôrique,*& la feule différence qui fe trouve dans les deux cas de l'ex- périence , c'efè que dans celui où l'pn fe îert du globe de verre , le courant cjui en fort eA le plus fort , & celui qui y rentre le plus foîble ; au lieu que lorl- qu'on emploie le globe de foufre, le courant qui en fort eu le plus foible ; & celui qui y rentre le plus fort mais ii B3 Digitizedby Google 30 Histoire dje l'Acad, jroy. n'en réfulte en aucune manière que ces phénomènes ne doivent être attribués 2u*à un feul courant qui change de ireftion dans les deux cas de Fexpé- rîence; on en fera même bien convaincu» fi on veut bien faire attention que cetqs expérience ne diffère pas effentiellement de celle que M. Tabbé Nollet avoit tentée en 15^47, lorfqu'il maftiqua rextrémité d*wne verge de fer dans Tune des ouver- tures d'un de verre long & purgé d'air , à Textrémité duquel étoit maul- qué un. robinet de métal dans cette expérience, comme dans celle de fon, la matière éleÔrique fortoit d'un morceau de métal pour fe rendre dans un vuide , terminé par une autre maflc métallique ; mais comme. les pièces ^toient bien plus grandes que les colon- nes de mercure & le tuyau de M. Wil* fon , la direâion des deux courans ny pouvoit être mécoiume , & on voyoït difiinâement celle qui partoit du robi- net s'élancer à la rencontre de celle que jettoit la barre de fer éleârifée. Le^autorités en Phyfique ne font pas d'un grand poids en comparaifon des faits ; mais quand on fait tant que d'en employer, il faut être exaâ. On a effayé d'oppofer à M. Tabbé Nollet celle de Digitizedby Google M. Symmer en ùvewt du fyftème de M. Franklin M. l'abbë Nollet rapport» ici les parre ; proportion que M* Symmer établit par des faits » & qui ne peut abfo^ lument fubûâer avec iWpothèTe d'un feul courant de matière eleârique » tel que le iuppofent les partifj^is des deux deâricÎÊés en plus & en moins. Il nous reAe préfentement k examinef les principaux faits que les psRtifans ét% deux éleâricités prétendent faire valoir en faveur de leur hypotbèfe , Sc^ les réponfes de M. Tabbe NoUet. Si on frotte , difent les premiers , uti flobe de verre garni de fon conduâeur ien ifolé , on voit paroître une aigrette enflammée à rextrémité la plus reculée du conduâeur , & cette matière a fa fotirce dansle couffin qui frotte le globe^ & dans le globe même ^ qui la lancent ^dans le conduâeur & roblîgent de s'é- *çhapper par l'extrémité la plus éloignée* B4 Digitizedby Google ^% Histoire de lUcad. rot; Il ne s'établit donc qu'un feul couratit qui va dans cette direâion. M. l'abbé NoUet eft bien éloigné dé aier l'exiftence de ce courant, mais il pie qu'il foit feul en effet , il en fort un ^utre de fon extrémité voifine du globe ^ qui fe rend à ce dernier dans une direc-^ tion toute oppofée ^ fous la forme d'une frange lumineufe , & qui a bien été reconnu pour tel par prefque tous tes Phyficiens qui ont écrit fur cette matière, & l'exiftence de ces deux courans s'ac- corde à merveille avec les attrapions des corps légers , que les filets de ma- lière qui fe rendent au condufteur y entraînent néceffairement, & une partie de cette matière paiTe au couffin pour y remplacer celle qu'il fournit continuel- lement. Mais , dira-t-on , comment concevoir que le feu éleôriquc puiffe entrer & ibrtir à la fois par le même endroit du même corps ? on pourroit répondre à cette objeâion que vraifemblablement ce ne font pas les mêmes pores qui don- nent pafli3ge à ces courans oppofés ; mais quand ce feroit précifement les mêmes pores qui leur donneroient paf- fage , eft - ce donc le feul exemple^ .en Pbyfique de courans de matières Digitizedby Google DES SciEl^CES 9 1761. yj très-ftibtiles qui fe croifent & fe péné* trent en mtUé^ maiûères , fans déran- ger leur direâion ;' À ceux qui font cette objeâion ^ ont-ils oublié que les Tayqns de lumière fournirent , en fe croifant dans !es efpaces extrêmement 'petits , des exemptes continuels de cette fropriéié ? mais quand d'ailleurs on nt pburroît pas comprendre ce Fait ^ à la rérité trèsfurprenant, eft-illefeul £ans ce cas ? & feroit^on bien venu à nier la direâton de Taiguilte aimantée vers Fe Nord , parce gue jufqu'icî on n'a pas encore pu expliquer d^ine manière cer- taine commefit elle s'opéroit? On feroît bien à plaindre dans Pétude de la Phv- fique s?il felloit rejetter tous l'es faits dont on ne peut pas fendre raifon dans le dernier détail. Sî préfentement oa fubflitue un globe de lou&e à celui de verre, ri paroîtra encore èes feux aux ideux bouts du condudeur, mais ils feront placés différemment au lieu de la petite frange lumineufe qjui paroît venir àvt conduâeur au globe lorfqn'on emploie le globe de verre ^ on aura , en employant celui du foufre y une belle aigrette lumi- neufe > mais auiH on n'àppercevra vers Fautre extrémké de ce conduâeur ^'iute petite hou^fe de lumière» C^û Digitizedby Google 34 Histoire de l'Acad. rot. cette petite houppe que les partifans de réieâricîté ^n plus oi en moins veulent /aire paffer pour le figne Infaillible da la matière eleûrique qui ie précipite dans le conduûeur ^ pour aller reoxplir Jç vuide que le frottement occafionne ^ félon eux^ dans le globe & dans le cpo^ du&cur. Mais que deviendra ce ,riUbqnenient^ £ celte hoqppe lumineufc , ou , comm^ la nomme le P. Beccaria , cette petite étoile 9 eft une véritable aigrette plus foible à la vérité 5c plu5 courte que les ^Vutres; mais qui, commiç cMts^ tnanifeilkç la direâion ^ fon mouvemjent ptar 1^ petit vent qu'elle fiait ientir à la maia qu'on lui oppoiej pbu^e en avant là flamme d'une petite bougie qu'on lui préfente & la flimée d'une chandelle IK>uvellement éteinte , fait ondi^lcr la furface d'unie liqixeur qu'on lui offre , accélère le mouvement des liqueurs qui coulent goutte à goutte , & qui enfin, vue à^ loupe, paroît être une aigrette , petite à la vérité , mais biea épanouie ? Ce font cependanttous ces caraôères que les expériences j faites en préfence d'un grand nombre de perfoçnes ^ &C fur - tout dçs Commiflair^ çommé^ D^itized by VjOOQ IC pzr rAcadémie pour ies bien examiner, donnant aux hoippes ou points lumi- neux ; le LefUuf peut décider s'ils caraôérifem un fluide entrunt dans k condudeur ou u6 âuide qui en fort. Ce n'eft pas cependynt que M. l'abbé fîoUct prétende qu'il n*^n enfre point par cette mètnç extrénaité du coiiduc- teur par laquelle sf échappe l'aigrette; elle s'eft jao^s due , felon kii , qu'à U rencontre Ôc à la coUifion de deux co»- ran$ , & il ^ trè*-pçrfuadé qu'il s'eo itablit un qui entre dans le coaduâcur par la partie {a plus éloigiée duglobe^ H qui fournit à 1 grande aigriette qui va 4e ce conduâeur au globe de foufre. I^'cxpéri^ace qu'on cite comme la plus forte preuve en faveur des deux élçâricités , n'eft pas, félon M, Tabbé Noliet, beaiiicoup plus concluante on jéleôrife le même conduâeur eo même temps par un bout avec le globe' de v^a-jrc ^ & par Vdsatn àv>ec lé globe de ioufrc ; H dès qu'on a rendu les deuic kâricités égales , le conduâeur ne donne plus , dit -on , aucun iîgne d'ileârité ; preuve évidente , ajoute- .'t-oa , qy^e ccHe du foufre & celle du verre ae peuvent fùbMeredemble &c ie détniiient réciproquement B 6 ! Digitizedby Google 36 Histoire de l'Acad. roy; . M. Tabbé Nollet obfervc d^abord que cet énoncé n'eft pas absolument exaâr , &, qu'il arrive feulement que les fîgnes d'éleâricité ordinaires , comme Tattrac- tion & la répuliion des corps légers^^ &c. s'aâoibliuent & même dîtparoiflent for toute la longueur du conduôeur ; mais que nonobftant cette ceâation>, on voit toujours à Textrémité du con^ duâeur^ voifine du globe de ibufre^ jine aigrette lumineufe ^ & à celle qui approche du globe de verre une houp- Î>e ou point lumineux. Ce dernier rés- ultat eft celui qu'adonné M. Franklin^ & qui a été vérifié par M. l'abbé Nol^ Ut 9 &c atteflé plus d'une fois par les Commifliûres de l'Académie qui en ont été les témoins. Or , félon même les plus zélés par-^ tifans des deux éleâricités ^ les aîgret>- Us. & les points lumineux en font les caraâères les plus diftinûifs & ceuxL qu'on doic préférer à tous les autres t comment donc dire qu'un corps n'eft pas éleârique ^ quand il donne les aparques les mois équivoques des deux ileâricités ? & comment accorder l'an» iipathie qu'on leur &ippofe avec lâ. wsmhre paiiU>le dont elles animent toutes deux à la fois un même kdi^ Digitizedby Google^ BES Sciences , 1761. 37 Tnutilemem dîroit-on que la même cliofe arrive à une pointe de meta! qu'on préfente à un globe de verre 8c à un globe de foufre éleftrifés , qui ,' dans ie premier cas ,. produit un point lumineux & dans l'autre une aigrette, fens être pour cela élearique; car la difparité tû entière , i^ en ce que ces pointes ne font pas Hblées comme le conduâeur^ 2**. en ce qu'elles ne don- nent pas à la fois les ugnes des deux éledricités prétendues ; mais de plus M, l'abbé Nollet foutient que ces poin^ us , même non îfolées , font vcrha-^ blement éleâriques j elles ne font point dans leur état naturel ; elles donnent des fignes très -marqués d'éleâricité^ & on ne peut pas plus leur difputer la qualité de corps éleôrifés qu'à celui qui , fans être itolé , tire l'étincelle dans l'expérience de Leyde , & on peut s'ea rapporter à ceux qui l'ont éprouvé ^ pour faroir fi dans ce moment ils Te lont crus dans leur état naturet , quoi* . que dans cet état même ils ne puflênt opérer ni àttraâions ni répulfions de corps légers qu'on leur préfentoit. Tous les phénomènes d'éleôricité ne fe re^ iemblent pas. Quand tous les autres figt^ d'élec^ Digitizedby Google ^8 Histoire de L^AcAp. nor; triché cefferoient autour du conduftedr éleârifé par les deux globes ^ & qu'ils y ceiTeroient abfolument , on ne pour», roit donc pas le regarder comme nofi; ëleârique ; mais faudroit-il pour cela avoir recours à de nouvelles hypothè-» fes } non certainen^ent , & l'explica-»^ tion qu'en donne M* l'abbé Nollet , en fuppofant toujours les afflue^c^s &c les effluences iimultanées ^ eu fi naturelle p qu'il femble inutile d'en aller chercher une autre. EiTayons d'en présenter une idée. L'expérience a fait voir depuis long* temps que plus les corps qu'on veut éleftrifer par frottement font élaftiques % f>lus ils font fufceptibles de cette vertu ; e verre s'éleârile mieux que le fou* fre , le foufre mieux ar ce moyen ffe id>brbent &c lancent tour à tour jt mat^^ éleârique; mais ^cpmme tpus hs pi>res ne s'ouvrent ni ne Ce ferment ea même temps 9 il en refulte nçqçi{air* {^eu^ vent ^VQÎr , & ont en effet j des direc» fions opposes, le^ uns venant fe rendre dans les pores oviv^rts d^aas }e mèmp temps que d'autres font chaCTés par Iç reiTort des pores qui fe ferment , & la quantité des filets entrans & des filets iortans fera néceflairement déterminée par le d^ré d'élaAicîté du^orps & par la promptitude ^Y'QC laquelle £?s ppres fe refferreront. H n*eft donc pas étonnant , que le verr^ j^ qui eu. peut-çtrie de toutes les ];natières qu'on peut éleârifer par frot- temem la plus dut^ & la plus élafiique ^ chafle la matière éleârique avec plus de vivacité 5}u jeUe ne la reçooft , &; ^uç par oonféqujeiu les i^[hufms {oient plus vives autour des corps qu'il anime quç les ^§mnw. Digitizedby Google ^40 Histoire ot i'Acad. rot.' Le contraire arrivera néceiTairenTetit au foufre & aux autres matières de cette efpèce 9 leur étafticité eft moindre par elle-même que celle du verre; elle eft encore diminuée par le degré de chaleur qu'excite le frottement leurs pores s'ouvriront donc arec plus de facilité & fe renfermeront avec moins de force & de promptitude y & les filets de ma- tière éleÛnque y entreront avec plus de facilité que dans le verre & en feront chaffés avec bren moins de vîtefle , Sc £ar conféquent les afflucnc€S y feront [en plus vives & plus marquées que le& êfflucnces. Appliquons maititenant cette théorie à Texpérience en queftion. Le condttfteur étant placé entre deux globes , Tun de foufre & f autre de verre aâuellement frottés 9 il - nent plus que des points lumineux , tandis que les pointes qu'on leur pré- fente donnent de belles aigrettes. Cooh ment concevoir qiie dans cette expé- rience le même corps , toujours éleârifé de la mên^ manière ^ reçoive fucceflî- vement deux éleâricités différentes f n'eil-îl pas bien plus fimple de dire que d'abord la matière venue du fflobe par le conduâeur fe répaod dans la bouteille & fe tamife dans fou ^aifleur pour produire des aigrettes ^ tandis que les alBtienceSy qui ont peine d'abord à fe frayer une route dans les pores de la boo- leiUe , qui ne font poiitf mis en vibraiioft par le frottement ^ font encore foibles> mais à la fin les affluenees fe fortifient & les efiiuences du globe ^immueiit ; alors cesdernières ceflent de donner aux parties faillantes de la bouteille des Digitizedby Google "44 Histoire DE l'Acad, rot; aigrettes lumlneufes, & les pointes qu'on y préfente trouvant la roule plus facile , y verfent la leur avec plus d'abondance ic font paroîtreà leur tour des aigrettes & cette explication tû d'autant plus naturelle , que cet effet n'arrive jamais plus furement que lorfque la bouteille eft foutenue par la main d'un homme on fur quelque fupport capable de lui four- nir de la matière éleârique. Il n'eft donc pas prudent de fe preffer de conclure des aigrettes & des points lumineux , quelle eft la nature de Télec- tricité qui anime te corps qu'on exa*^ mine , puifque la même éle^bicité peut faire paroitre les uns & les autres. Ces phénomènes dépendent ^ielon M. l'abbé NoUet , de la proponion qui fe trouvé entre les dffluence^& les effluences^ & cette proportion peut varier par le chaud , par le froid , par le fec , par l'humide , &c. en un mot par tout ce 3ui peut intérefierl'étataâueldu reflbrt es pores du corps frotté M. l'abbé Nollet s'en eft auiifé ^ en rendant le frottement égal', autant qu'il pouvoil l'être , au moyen d'un couffin formé d'un^ même nombre de rondelles de papier doré , foutenues par un levier ifii étoit excité à prefier contre le globe; Digitizedby Google DES Sciences, 1761. 4^ par raâion d'un poids attaché à fon autre extrémité. Cette preffion , qu'on pou- voit , au moyen de cet appareil , rendre uniforme & égale , ou en telle propor- tion qu'on vouloit , fur différens dobes » n'a jamais produit des efFets conflans, 8c M. Fabbé Ngllet y a obfervé^ tant de variations accidentelles » que c'eft pref^ que urement perdre fon temps que de tenter d'arriver à une précifion fcrupu* leufe dans ces fortes d'effets. M. l'abbé NoUet avoit fouvent re-' marqué que les globes de foufre étoient très-fujets à éclater quand on les élec trifoit pour fe mettre à couvert de cet inconvénient , il a fait réflexion que dans un globe qu'on éleûrifoit il 0'y avoît çuère qu'une zone d'environ quatre doigts qu'on frottât ^ & que le refte ne feryoit que de fupport à cette zone y il ^ donc fupprimé tout .ce refte & formé une efpèce de large bobine ou d'épaifle poulie ^ qui a au* tant de diamètre que le globe ^ & dont il remplit la gorge , qui doit avoir au moins quatre pouces de large ^ avec du foufre fondu ^ qu'il unit enfuite, d'abord avec un fer chaud, puis fur le tour ; par ce moyen il s'eft procuré des inftrumens bien ronds ^ bien centrés ^ Digitizedby Google 4^ Histoire de l'Acad. Ror. légers & qui ne font pas fujets à éclater Comme les globes. Il ajoute à cette méthode la def- cription d'un fuppoft propre à placer commodément une loupe pour exami- ner la 4?reâîon des rayons de ces je- tîtes aigrettes , qu'on appelle points lu^ mineux. Quoique ces inftrumens né foient pas des preuves en faveur de Topinion de M. Tabbé NoUet , ils fer* vent à mieux faire les expériences qui les fourniffent c'eft peut-être une des manières les plus utiles de fervir la Phyfique que de lui donner les moyens de mieux voir & de mieux opérer. SUR DES OS ET DES DENTS D^UTu grandeur extraordinaire L'Académie a rendu compte au Pu-î Mie en 1717 1 de très*gros offemens^ fbffiles trouvés en Sibérie , & que la comparaifon qui en fut faite avec des pièces femblables du cabinet de feu M, Sloane , firent reconnoure pour de vé- ritables os d'éléphants Voicx encore un travail de la même efpèce. III' I » l Vbyci Kffloirc if 27. DigitizedbyGoOgl-e DES Sciences , 1762, 47 M. de rifle , de cette Académie ^ voit rapporté de Sibérie plufieurs os cp» Y avoient été tirés de terre , eii- tr'autres ùn très-grand fémur qui étoit dans un Monaftère de la ville de Cafan oiion le regardoit comme Tes d'un Saint ; car les Sibériens , qui n^ont jamais vu d'éléphans chez eux 9 n'avoient garde de foupçonner que cet os eût pu appartenir à un de cesr animaux , & avoient mieux aimé fuppofer que ç'avoit été celui d'un géant humain , auquel ils avoient attri Dué une iainteté peu ordinaire à ceux que les Poètes & lesfaifeurs de Romans ont fuppoié être de cette efpèce. Ce fémur ajant été apporté au Cabinet du Roi , M. Daubentôn Ta comparé à un os femblable trouvé en Canada ; & quoiqu'il manquât au fémur de Sibérie , toute une épiphyfe , en comparant cet 0$ avec d'autres de même efpèce & bien entiers , M. Daubentôn a pu évaluer , relativement à ce qui reftoit de l'os , la grandeur de l'épiphy fe emportée , & par conféquent celle que l'os entier avoit du avoir , qu'il a trou* vée de trois pieds cinq pouces» Le fémur de Sibérie & celui de Ca- nada ayant été comparés pair M. Dau* benton , au fémur de féléphant mort Digitizsdby Google 48 Histoire de l'Acad. roy; à la Ménagerie du Roi , dont le fquelette entier eft au Cabinet , il ne s*y trouva aucune différence de figure , mais il y en avoit une confidérable pour la grof- feur. Si on fait attention cependant à la différence que l'âge & le fexe doivent mettre dans la longueur & la grofleur des os des animaux de même efpèce , on ne fera plus étonné de celle qui le trouve entre les os fof&les & ceux du fquelette de réléphant de la Ménagerie ce âer nier étoit encore au^deflbus de fa eu nèfle quand il éft mort ; d'ailleurs fi on juge de la grandeur des éléphans aux- 3uels avoient appartenu les os fofliles e Sibérie & de Canada 9 par la propor- tion de la grandeur de l'humérus de réléphant de la Ménagerie avec la grandeur qu'il avoit de fon vivant , on en conclura que ces animaux n'auroient pas eu tout-à-fait neuf pieds de haut; ce qui eilbien aunleflbus de la grande taille oe ces animaux^ parmi lefquels il s'en trouve de quatorze ou quinze pieds de hauteur. Il n'eft pas rare de trouver en Sibérie de ces gros os foffiles d'éléphant ; M. de rifle avoit rapporté, outre le fémur dont nous venons de parler , plufieurs grands fragmens d'un autre fémur ^ une partie des Digitizedby Google BES Sciences, 1761. 49 ries os d'une tête, quatre dents molaires, cinq défenfes & un humérus , qui tous ont été reconnus pour avoir appartenu ï des éléphans ; & à en uger par la grandeur des os de la tête ^ Télephant duquel elle a fait partie, de voit avoir en- viron dix pieds de haut. La plus grande des défenles que M. de Tlfle a appor-* tées, feroit peut être affez grande pour douter qu'elle eût été celle d'un éléphant^. mais M. Daubenton s'efl afliiré, par la comparaifon qu'il en a faite avec d'au- très défenfes d'éléphant , bien connues pour telles , qu'elle en étoit une ; & , ce qui eft affez finguUer , c'eft que cet ivoire , quoique foffile & peut-être en- tetré depuis un très-grand nombre de fiècles , eft d'affez bonne qualité pour être employé aux mêmes ouvrages aux- quels on emploie le môrfile ou ivoire ordinaire. Les pays feptentrionaux ne font pa$ les feuls oîi l'on trouve des os foHiles d'éléphant , il s'en rencontre en bien d'autres contrées qui n'ont pas plus d'éléphans, & même en France; on trouva en 1743 , une omoplate d'élé- phant enfouie dans une forêt entre Challon & Tournus on a trouvé en Brie , au village de Gierard près de Tomcl» C Digitizedby Google 50 Histoire de l'Acad. rot; Crécjr > des deilts d'éléphans enfouies •dans le fable à plus de dix pieds de pro- fondeur, M. de Pttymorin a envoyé de Touloufe des morceaux confidérables -de dëfenfes d*^léphant,* trouvées fous terre à deux pieds de profondeur, mais celles-ci étoient abfolument décompo- fées & converties en une fubflance bo- taire ^ qui ne co^fervoit plus que la £gure extérieure des défenfes & le grain de rivoire. Le fémur dont nous avons parïé , qui a été apporté de Canada , prouve bien cu'il fe trouve des éléphans dans le nord de TAmérique , mais la circonftance de h découverte de cet os le prouve encore davantage. M. le baron de Lx>ngueuil ^tant campé ^ en 1739, à l'embouchure de rOyO dans le Miffiffipi , on lui apporta ES S C lENC ES, lyôx. 5} iqu^on connoît. Refte donc à chercher l'animal en quefiioh parmi ceux qui ont le pied fourchu; la grandeur & la con- formation de cet os ne permettent pas de l'attribuer au cochon , au buffle , au bœuf, au bélier , au bouc , aux gazelles , au dain^, ni au chevreuil j &.il porte une nfarque diilinâive qu'il n'appartient ni au chameau , ni au dromadaire on ne voit point qu'il ait été adhérent à Tos du coude , comme le rayon l'eft ' dans ces animaux. 11 ne refte donc plus parmi les animaux connus que la girafFe ou camclopardalis auquel on le puifle attribuer* Cet animal vit en Afrique ^ & parti* culièrement en Ethiopie ; il a le pied fourchu , il a des cornes , huit dents incifives dans la mâchoire inférieure , fans qu'il s^en trouve aucune dans la fupérieure ; U peut porter fa tête jufqu'à la hauteur de ieize>iedsj & fon cou en a ièpt de longueur; ainfi fa hauteur n'eft pas fort différente de celle de dix [neds, que M. Daubenton trouve qu'auroit du avoir un chameau , pour que l'os en queftion lui eût appartenu ; & ce qui rend encore plus probable que cet os ait^té le rayon d'une giraffe, c'eft que cet animal a les^ jamBes de devant beau* C3 Digitizedby Google 54 Histoire de l'Acad. ëoy. coup plus longues que celles de der-» rîère ; que , félon Ludolf , un homme de Aatura ordinaire ne lui va qu'au geES S C I^ N CES, 1761. Ç7 le plus épais & les moindres morceaux s'appellent /^ menu. On enlève les uns & les autres fur le fol oii eft percé le trou ^ & là on les dépouille foîgneufement des glaifes qui y peuvent être reftées adhé- rentes, & enluite on tes mti en tas ou meules à peu près coniques ; on porte enfuite l'ocre, pour la deflecher, fous des halles , qui en la mettant à couvert de la pluie , la laiflent expofée à toute l'aâion de Tair ; & lorfqu'elle a fubi cette préparation > on la met dans de vieux tonneaux à vin , & elle eu en état d'être vendue* Nous avons dit qu^on îgnoroît l'épaîf- fcur du banc de fable qui fe trouve zm^ Digitizedby Google 5^ Histoire Dis L*A CAO, rov. deflbuà de Pocre , & cela eft effeûîve- ment vrai à Bitry^ Voenèrt y eft placée dans h fond d*un ration , & les eaux qui y féjournent ôtent affez la fermeté au terrain pour que les ouvriers ne puiffent fouiller ni fort avant ni fort profondément , fans s'expofer à être enféVelis fous les éboulemens qui s*y feroient infailliblement mais dans une fccrière différemment placée , que M. le Monnier le Médecin a vue i, les ouvriers Tont affuré qu'on trouvoit leà bancs d'ocre& de fable placés ahema- tivement les uns fur ks autres. On ne trouve dans aucune des ocriè- res, dont parle M. Guettard, que de Tocre jaune , la rouge eft Touvr^ge de l'art; & c'eft en calcinant fortement Tocre jaune qu'on lui donne cette cou- leur. On la place pour cet effet, dans un- fourneau femblable à celui dès Tuiliers, obfervtnt d*y arranger les quartiers d'ocre de manière qu'ils laiflent entr'eux un libre pafTage à la flamme du 'bois qu'on allume defTous dans le foyer du fourneau le feu doit durer trois jours , modéré dans les deux premiers, mais aflez i Foy. Mérîd, de France par M, CaJJini i^ Thury^ page ti8» Digitizedby Google DES Sciences^ i7^î* ^ vif le troifièoie. Si on tiroît l'ocre pu$> tôt 9 elle ne feroit pas rouge , najûsë'im brun roufsâtre & beaucoup plus dura qu'elle ne doit Tètre naturellement. Telles font à peu près Us obferv^tton^ fur l'ocre que M, Guetiiird rapporte dans fon Mémoire eifa yons prétenfen }ut^ eil naturelle ou faâice y & cette dernière ne doit fa couleur qu'à la calcinatioii artificielle , au lieu que la naturelle la reçoit de l'aâion des feux fouterrains ^ à laquelle Théophrafte dit que l'ocre jaune , comme la rpuge , ont été fou- inifes ; mais ce dernier article ne peut être admis; lapofition de l'ocre & des différentes matières qui l'accompagnent dans les ocrières y eft trop régulière^ poux pouvoir être l'ouvrage d'un vol- can elle aimonceroit plutôt un dépôt formé par ajiluvion , & de plus le gra- vier qui fe ti'ouye au-deffous de l'ocre reifemble beaucoup plus au gravier C6 Digitizedby Google £o HiSf DIRE DE l'AcAD. ROY. de la mer ou des rivières qu'à des débris de matières brûlées , dont le caraâère eft toujours aifé à reconnôître. Diofcoride , Gallien , Vitruve , Pline même, n'ont parlé' de Tocre que comme d'une matière propre à la Médecine ou à la Peinture ,' & n'ont rien dit fur fa nature , non plus que leurs Commenta*^ leurs ce n'eft guère que depuis qu'oiï a commencé à vouloir clafler & arran- Îer fyftématiquement les difFérentes ubftanccs qu'offre l'étude de THiftoire naturelle, qu'on a feit quelques recher- ches fur la nature de l'ocre & qu'on l'a ^ ibuinife à l'examen chimique. Il nou^ a appris que Tocre contenoit une très* grande quantité de fer ; & que lorfqu'on- y. joignoit des matières capables de fourftir du phlogiftique , eHe fe conver- tîffoit presque entièrement en ce métal. D'après cette obfervation, quelques uns Tont rangée avec les mines de er ; d'autres la regardent confme une glaife ferrugineufe ; d'autres la placent au rang des argiles & accordent le nom d'ocre à toutes les terres friables , dou- quoi- que très-forts , qu'elle compare à trois coups de bélier qu'on auroit donnés pour abattre le château dans une de, les faces tournées au fud-efi Immédia- temjent après ^le entendit un très-^and bruit étranger au vent , qui fut fuivi d'un calme d'environ un ouart d'heure, pen- dant lequel le ciel étoit fans aucun nuage depuis î'oueft jufqu'au nord ; mais au moment que ce calme commença , elle fentit fon. lit cçmme s'avancier d^ns la cambre ^ c'eflà-dire dans la direâion de l'eft-fud-eft à Foueô-nord-oueft une féconde après elle fentit le même mou- vement j 6c in^médiatement après ua^ Iroifième , mais bien plus fort que les. précédens^ tout la charpente du château, Digitizedby Google BES Se I E NC ES, 1761. 67 craqua & il fe^fit dans une chambre voifine trois lézardes an plafond ; une perfonne couchée dans une autre pièce ^ mais dont le lit étoit placé dins une direâion perpendiculaire à celle du mou- vement , crut être renverfée de fon \iu Après ces fecoufles , la tempête reprit avec la même violence & dura jufqu'au matin. Plufieurs habitans, dont les mai- fons et oient environ à un quart de Geue p dans la direâion des fecoufles y les fef- fentirent , & deur enfans, Tun de onze ans & l'autre de neuf , crurent être jettes dans la cour , ce qui eft précifé* ment la même direâion qui avoit été obfervée au château. Il paroît que Qt tceinblement ne s'eflpas f^it fentir dans une grande étendue , mais il a été très- enûble dans tout ce canton , âc lesfe* confies bien marquées par toutes les circoniSanc^s dans le fens de Teft^fud^eft à l'oueft-nord'Oueftk !Le^ Août i7d2vte {leur Haller;; Coutelier à Strasbourg , étant occupé depuis un quart d*hîeure à repàflfer fur la meu}e de grès- àes forces d^enviroii un pied de tong'^ &Cr cotfché fur le ven^ ke j comme le font .ordinairement le$ Digitizedby Google 68 Histoire de l*Acad. rot. Couteliers pour cette opération , fur une pbnche inclinée ^ diflante de la meule aenviron quinze pouces , cette meule , à peu-près du poids de quarante-cinq livres, éclata avec un bruit terrible ^qui effraya tous ceux qui étoient dans fa boutique & même dans le voiiinage. / Le fieur Hallcr fut enlevé avec la planche ftu- laquelle il étoit couché^. & porté à cinq pieds de diftance de la machine ; le coup l'étourdit au point de lui faire perdre connoiflance & le blefla aux lèvres & au menton ; il fut porté dans on lit fans Tavoir reprife j & les Chirurgiens qui furent appelles le fecoururent par des fatgnées du bras & du pied , & par des eaux fpiritueufes ; il revint à lui & faigna copîeufement du nez y par une fuite de la vioknte com* motion qu'il avoit éprouvée ; elle avoit 4toit fi forte qu'il ne fe fouvenoit d'au» cune autre circonflance de fpn accident que d'un très-grand bruit qu'il avoit entendu ; il n avoit , lorfipiHl reprit fes fens ^ ^ucun bruifiement dans les oreilles. Au quatrième jour de fon accident ^ M* Morand le père , qui fe trouva pour lors à Strasbourg , en ayant entendu parler ^ fe traniporta chez lui , il le Digitizedby Google X> ï s s C I É N C E s , 1761. 65 trouva dans une efpèce d'ëtonnement de toute la machine , ayant une petite plaie tranfverfale au menton & deux autres au dedans de la lèvre inférieure, faites fans doute par quelqu'un des éclats de la meule , la contufion avoir occa* ûonné à l'une de ces plaies un peu de pourriture. M. Morand queftionnabéaucoup ta ma- lade & les affiftans fur lescirconftances du fait, & voici ce qu'il en apprit l'explofion avoit été fi violente qu'une des voifines étoit accourue à la boutique , croyant que la maifon étoit tombée ; la meule s'étoit partagée en plufieurs morceaux , jdont les deux plus gros, qui furent pré- fentés à M. Morand , pefoient enfemble environ quinze livres , & ne faifoient guère que le tiers de la meule , le refte des firagmens gros &c menus étoit raflem- blé en un tas dans la rue. Quelques-uns de ces fragmens qui avoient été lancés du côté de la fenêtre avoient brifé un panneau de douze car reaux de verre , qui venoit d'être rac- commodé ; d'autres fragmens avoient été portés dans la rue à plus de iix pieds de diftance; d'autres enfin, avoient été arrêtés dans des mottes de beurre , ex- poféesen vente fur une planche attachée à l'appui de la fenêtre. Digitizedby Google ' 70 Histoire de l' L'examen que fit M. Morand des gf oâ^ morceaux de la meule ^ ne lui offrit Ju'un grès ordinaire ; elle avoir vingt- eux pouces de diamètre , elle étoit. neuve , le fieur Haller s*cn étoît fervî pour la première fois la veille, pour en unir la circonférence , & l'avoit laiffce toute montée près de la moitié trempant dans Teau ; elle avoit jette quelques étincelles pendant le quart d'heure qî précéda l'explofion ; mais dans le mo- ment même elle n'en jetta aucune , & les Couteliers afliireni que ces meules oe s'échauffent jamais. , L'accident arrivé au fieur Haller n'eft pas auffi rare qu'il feroit à fouhaiter qu'il le fût, c'étoit la cinquième foiS qu'il l'éprouvoit ; mais celle-ci avoit été la plus forte. Les Couteliers de Paris ^ auxquels M. Morand en paria à fon rei- tour , n'en furent nullement furpris uil d'eux lui raconta qu'en 173 fa meule ie brifa & renverfa par terre l'ouvrier qui étoit fut la planche , & qu'un des fragmens fut lancé avec tant de violence^ qu'il alla détacher un plâtras du mur de la maifon qui étôit vis-à-vis , quoique ta rue foit affez large pour que deux voitures y puiffent paflfer facilement ; a ajouta qu^un de fes confrères avoit ea Digitizedby Google DES Sciences, ly^i. 71 îc nez emporté par une pareille aven- ture , & qu'enfin le fils d\ra fameux Coutelier de Paris avoit été tué par une femblable éxplofion. Un accident peu rare & fi dangereux mérite bien qu'on eherche à en décou* vrir les caufes & à y remédier , s'il eft Kffible ; c'éft auffi ce qu'a fmi M. Mo- rand , Se voici le précis de fcs obferva- & de fes réflewons. L'ouverture des meutes, qu'on nomme Vœil , & par laquelle pafle Taxe de fer qui les foutient , eft ronde , & l'axe eft carré ; onraffujettit dans cette ouverture par des coins de bois qu'on y chaffe pour le maintenir & le placef précifémcrit au milieu on monte enfuite la meuie fur fon fupport^ & on ajoute à l'axe une poulie de bois , dont la gorge peut avoir cinq à fix pouces de diamètre ; c'eft fur cette poulie que paffe une corde fans fin qui fe rend fur la circonférence d'une roue dé deux pieds & demi ou trois •pieds de tayon , par le moyen de laquelle & de la manivelle qui y eft attachée , on . roy. mère , forme , en s'épanouiffant , Teiv- ' veloppe extérieure de Vgsû y à bquellé^^ à cauie de la dureté , on a donné le nom éefcUroiiqut i. Cette membrane ft opaque dans fa plus grande partie^ mais au-devant de l'œil , elle prend une courbure un peu plus convexe , & de- vient auili tranfparente que les -plus belles lamel de corne; aùm cette partie porie-t-élle le nom de tornh\trànfpbm rente , pour la diftinguer du refte de ht fclérotique que quelques*uns nomment cornée opaque^ Sous cette enveloppe on en trouve une féconde ^ qui n'eft qu'une expan£on de la première , & qu'on nQmme cho^ rouie ^ c*eft-à-djre x , Éépi^aiion ou enveloppe ; celle-ci s'^ppliqu^ exaîle- ment contre Tintérieur de lafclétotique, fufqu'à r^ndroit oii commence la cofnée tranfparente ; là , elle s'en fépare ^ traverfe abfolument le globe de l'œil > formant un plan qui fert de bafe à l'ef- ,'pèce de calotte que^ foime la cornée tranfparente ce plan porte le nom à^uvée , àcaufe de la couleur de fa partie interne , quirefTemble à celle d'une peaa ^ \ Digitizedby Google DES Sciences; ij6iÏ 79 de raifin noir f c'eft fur la partie anté» rieu re qu 'eft placé ce cercle coloré qu'ot nomme iris^ &c qui entoure Touver- ture de la prunelle* Derrière celte mem- brane, & à très-peu de diftance , en eft ' placée une autre qui fe détache auffi de la choroïde & qu'on nomme couronne ciliaire^ celle-ci embrafle & tient fuP pendu vis-à^vis la prunelle un corps tranfparent & prefque Ienticulaire,qu'on nomme crifialUn; enfin , la partie médul- laire du nerf optique s'épfanouit auffi, ÔC forme une troifième membrane très fine & comme muqueufe 9 qui tapifle fous la choroïde tout le fond de Foeil, & qu'on nomme retint.' Toutes c^s membranes partagernt , comme Ton voit , l'œil en uois chambres ou cavités, l'antérieure, comprife entre la cornée tranfparente & l'iris , commu» nique , par l'ouverture de la pruneHe y avec lafeconde , comprife entre la même membrane de X\t\% , la couroàne^iliaire , & Iç criftàllin ; ces deux chambres font remplies d'une liqueur prefqu'autffi claire & auffi fluide que de l'eau , & qii'oi» nomme , pour cette raifon , humiur aqutufe^ la troifième chambre , qui n'a nulle communication avec les deux premières y eu remplie d'une efpèce;dc D4 Digitizedby Google îo Histoire de l'Acad. roy. gelée tranfparente , qu*e l^\cad. roy. cellulaire qui leur fert de gaine t cette fubftance médullaire fort en mafle ^ quand on preffe le nerf, & n'eft point recouverte de cette efpèce de membrane criblée , qui 9 dans quelques animaux terreftres, ne laifle psmer dans ce cas la jnoëlle qu'en filets. Nous avons dit que les différentes membranes du globe de l'œil éroient formées par l'expanfion de celles qui enveloppent le nerf optique , & par l'expanûon de fa partie médullaire ; mais ce qu'il y a de fingulier , c'eft que cette produâion des membranes ne fe faffe pas de la même. manière dans tout le genre des poiffons, tes uns 9 comme la carpe, la lotte, le munier & la tanche, retiennent en cette partie la même flruc- ture que les quadrupèdes > Se dans les autres, comme la truite, le faumon, l'ombre-chevalier , on retrouve la ftruc- lure de l'œil des oifeaMx. Dans les premiers , le nerf optique eft couvert d'une enveloppe très-dure , & auflitôt après qu'il a traverfé la fdéro- tique ou enveloppe extérieure de l'oêil^ il produit cette membrane argentée ^ & dont les lames paroif* jGent être une produâion de la Aibftance blanche ou médullaire du nerf optique ;. dans tout ce trajet » dep\HS le fond de Poeil jufqu'à la rétine , le nerf eft étroi- tement enveloppé d'une membrane noire , qui eft un extenfion de la pie- mère ; il fort encore de la circonférence du cercle , par ; lequel le nexf optique s'épanouit , des failceaux dis. fibres- qui vont , en s'épanouiffant , former cette membrane qu'on nomme atachnoïdc y qui s'applique fur la rétine , &à laquelle on a donné ce nom à çaufç de f^ reffem- blance avec At% tqî^es d'araignée ;. mais M. Haller n'a jamais pu les fuivre juf- que- là. Dans le? econJs, le nerf optique . donne bien à peu-près les mêmes mem- branes , mais il fe dilate e^n formant comme un arc de cercle ^ & la rétine eft fçutenue par un appendice moins lofîg , à la vérité , inais ièmblable à celut 3u'ôn ohferve dans les oifeaux , la coupe e la membrane noire à l'endroit oit Digitizedby Google 84 HiSTOIftE DP l'A CAD. ROY, palfle le nerf optique eft très-elliptique , & la moelle de ce nerf y paroît à dé- couvert; la furface par laquelle ce même nerf eft terminé ^ eft longue comme dans les oifeaux > & a , comme dans ces der- niers 9 une artère qui en parcourt la longueur; on n'y voit point cette mem- brane, fervant de bafe à la partie qu'oa nomme peigne , dans les yeux des oifeaux^ ÔC qui couvre l'entrée du nerf optique » cette partie manque abfolument, même dans les poiflbns dont nous venons de parler 9 oc qui ont la ftruôure de leurs yeux la plus femblable k celle des yeux des oifeaux. Quelle peut être la raifon de cette diverfité qui s'obferve dans les différen- tes efpèces de poiftbns ? il feroit peut-être difficile de i'afligner ; mais oq peut , fui- vant la penfée de M. tfaller , en tirer une ^ maxime bien utile aux Phyficiens , c'eft de ne jamais conclure par analogie d'une cfpèce à l'autre, & d'être toujours en garde contre les induâions. La rétine ^ de toutes les parties de Toeil , celle qui a fourni les obfervations les plus fatisfaifantes à M. Haller* On foupçonçoit depuis long-temps , & les obfervations de Ruyfch & d'Albinûs fembloient même l'indiquer , que la Digitizedby Google DES Sciences^ 1761; 8$ rétine étoit compofée de deux plans àifférehs^ dont l'un étoit un réfeau de vaifleaux extrêmement fins. Se Tautre une efpèce de pulpe blanche qui recoû-* vroit le premier ; mais on n'avoit pu encore parvenir à avoir ces deux feiul- lets réparés & entiers. La même difficulté m fe trouve pas dans les poiflbns ; toute la précaution néceflaire eft de fe fervir des yeux les plus frais ; la rétine eft fi délicate , que le plus petit commencement de putré* faâion luffit pour la détruire ; mais , en fe fervant d'yeux frais , il fuffit de fépa- rer cette tunique de celles qui la cou- vrent ce qui le peut toujours faire avec £icilité On apperçoit alors , à travers le corps vitre , une infinité de fibres blanches, parfont du cercle terminateur du nerf optique comme d'un centre , & venant fe terminer à l'endroit où com mence l'uvée ; laifiant enfuite l'œil dans de l'eau-de-vie , la rétine , qui eft naturel* lement très-épaifle dans les poiftbns ^ s'y endurcit ; &c alors on fépare la mem- brane pulpeufe qui eft afiez épaifie f de la lame fibreufe ; & il ne reftede la rétine qu'un hémifphère appliqué fur le corps vitré compofé de fibres extrêmement déliées , ÔC qui pourroit porter à juftë Digitizedby Google 8^ Histoire de l'Acaix rot. titre le nom de membrane arachndii^ Quoique M. Haller n'ait pas encore Ïm parvenir à féparer les deux lames de a rétine dans Tbomme & dans les ani- ihaux terreftres auffi parfaitement que dans les poifIbns> cependant il en a vu affez dans plufieurs'efpèces y pour que fes obfervations réunies à celle& de Ruyfch , d'Albinus & de M Maeller & Zînn ^ Tautorifent à donner la même Aruâure à la rétine de Thomme , c'eft-à* dire à la compofer d'une membrane muqueufe & d'une arachnoïde. M.. Haller a obfervé dans la rétine des quadrupèdes un grand nombre de^ vaifTeaux fanguins, partie artériels , St*^ partie veineux; ces vaifleaux, à mefure qu'ilsfe ûibdivifent, perdentleur couleur rouée & deviennent invifibles exemple évident de la produâion des vaifleauic artériels du fécond rang. Mais la plus belle obfervation que M. Haller ait fdte dans fes recherches fur les yeux des poiiTons , c'eft celle d'une mucofité noire & opaque qui re- couvre extérieurement la rétine , & fe trouve par à fîtuation interpofëe entre ta rétine & la choroïde. Cette couche ^ opaque qui empêche les rayons de lu* ière de parvenir jufqu^à lachordule^i Digitizedby Google j>ES Sciences, ij6ù îf me permet pas de fuppofer , avec M. Ma» riotte , que cette tunique foit Torgane de la viiion; elle attribue inconteiS^le- ment cette noble fonâion à la feule rétine ^& décide fans retour une quef- tion qui partageait depuis long- temps les Anatomiftes. Le corps vitré eil extrêmement petit & trés-plat dans les poiflbns ; le nerf optique parcourt chez eux un efpace confidérable avant que d'y arriver; & c'eft dans cet efpace qjue le loge, entre les deux lames de la choroïde , un muf^ cle nommé fer à cheval^ & la lame vaC-, culaire ; maWé fa petitefle, il offre des objets intéreflans & qu'on ne voit point dans les }reux des autres animaux ces objets font les. vaiffeaux antérieurs & poftérieurs du corps vitré mais avant de parler de ces vaiffeaux , il eft nécef- feîre de décrire une organifation parti- culière de l'œil des pombns. . Ces animaux n'ont point de couronne ciliaîre I Puvée eft chez eux appliquée immédiatement fur le corps vitré ,. & le criftallin eft comme chaionné dans foa ouverture ; mais il y a ^^ organe fin- gulier qui fert à affermir ce criftallîa dans fa poûtion , & cet organe varie daas les différentes efpèces de poiffons*. Digitizedby Google 88 Histoire de l'Acad. rot. Dans la carpe, le munier & la tanche , îl part de la choroïde, à Tendroit oîidevroit être la couronne ciliaire, une bande dentelée à laquelle un prolongement de la rétine fert comme de doublure ; cette bande s'attache poflérieurement au crif^ tallin y &c reçoit un yaiffeau fanguin con* fidérable qui paroît aller direâement à ce dernier ; mais ayant que d'y arriver , il jette , à gauche & à droite , des bran- ches dans l'endroit de la jonâion dé Tuvée , du corps vitré & de la rétine ^ & forme en cet endroit un cercle parfait duquel îl part une infinité de vaifleaux rendent dans la membrane qui enveloppe le corps vitré , & fe répan- dant en branches toujours de plus déliée^ en plus déliées , y forment, par leui' union avec les vaiueaux poftérieurs dont îious allons parler, le plus beau réfeau qui fe voie dans le corps animal. •Ces vaiffeaux poftérieurs , qui fe joignent à ceux dont nous venofhs de parler., naiffent du tronc central de la rétine , & s'appliquent , s'il eft permis d'ufer de ce mot , au pôle du corps vitré , oîi ils fe divifent en une infinité' de rayons qui enveloppent la convexité' du vitré , & vont, fous toutes fortes de direAions , fe joindre aux vaifTeauic^ Digitizedby Google 1 DES Sciences; 1762. S9 antérieurs que nous avons décrits , uf que dans le cercle vafculeux que ceux^ ci forment à l'origine de Tuvée ; mais il ne paroît pas que ces vaiffeaux entrent dans la fubftance même du corps vitré du moins M. Haller n'a jamais pu les y appercevoir. Dans la truite , le faumon , Tombre- chevalier & la lotte, la ftruâure de l'œil eft à cet égard un peu différente ; le nerf optique , dans ces animaux, fait un chemin confidérable dans Tceil avant que de s'épanouir pour former la rétine ; immédiatçment avant cet épanouiffe- ment , il fort de ce nerf ou de fes enve- loppes , deux vaiffeaux recoiil'erts d'une gaine noire ; ils font accompagnés d'un nerf particulier qui entre dans l'œil à côté du nerf optique , ils forment un demi -cercle autour de la convexité poftérieure de l'œil, & cjuand ils font prefque arrivés à l'uvée , il s'y joint de nouvelles membranes & de nouveaux vaiffeaux ; & il fe forme du tout une efpèce de petite cloche mouchetée au dehors & blanche en dedans , dont la figure eft comme parabolique , & oui fe termine par une pointe de laquelle il part plufieurs filets qui vont s'attacher à la partie poftérieure de la^apfule du Digitizedby Google 9d Histoire i>e l'Acad. rot» criftallin ; M. Haller y a vu plufieur^ vaiffeaux remplis de fang. Dans la truite & dans le faumon , le même tronc qui fort du nerf optique donne très-près de fa fortie une branche qui , après avoir rampé fur la convexité poftérieure du» corps vitré , forme près de luvée un cercle vafculeux prefque femblable à celui que M. Haller a obfervé dans les poiffons de la première clafle. Il feroit certainement bien curieux de définir Tufage de cette cloche parabolique ; le nerf qui^'y rend , poiirroit la faire re- garder comme mufculeufe; mais Mt Hal- ler n'y a pu diftingwer de fibres paralèl- les, & il^ime mieux demeurer dans rindécifion fur ce point , que de hafar- der une idée qui pourroit être dans la fuite démentie par Tobfervation». Le criftallin eft plus grand à propor- tion dans les poiflbns qu'il ne Teft dans les autres animaux , il eft compofé de couches concentriques^prefque fphéri- ques , & , comme ils n'ont point de chambre poftérieure , le criftallin paffq par la prunelle pour fe montrer dans la chambre antérieure , les vaifteaux fan* guins qui partent du cercle vafculeux, dont nous avons parlé ^ s'y rendent, & M, Haller les a fuivis jufque dans la Digitizedby Google DES SCÎENCES, 1761. Çtf ttBpfule qtii renveloppe. Il eft très-di& £cile d'obferver la même organifatîoii dans les autres animaux ^ cependant > quoique M, HtUer n'ait pu la trouver que dans quelques-uns , il croit être tonde à préfumer qu'elle exiile dans fous, ïnaîs ce n'eft encore qu'une con* Jeûure , qui demande à être vérifiée. La choroïde des poiffons eft bien dif- férente de celle des quadrupèdes; elle eft évidemment compofée de deux mem- branes , dont l'une eft argentée & com- mence à l'endroit même où le nerf opti- que entre dans l'œil ^ elle eft fort lârche ^ très*foible & ie déchire fort aifément ^ c'eft elle qui forme l'iris ou la membrane Mtérî^ure de l'imnew {wpillaîre i elle eft comme doublé^ d*une membrane noire fort épaifle dans le fond de l'œil , lâche & vafculeufe ^ & couverte , du côté qu'elle regarde la rétine , d'une mucofité couleur de ttibac qui s'attache à la rétine même ; emre ces deux mem- branes , il fe trouve dans leis poiftons une irca&èvfi^' t^^ifffie fine^ mais aifée à démontrer, qui part des enveloppes du nerif optique & forme un entonnoir autour de la moitié poftérieure de la membrane iioire. M. Haller la ^nomme iK^yf^^/W^ à caufe d'une artère & d'une Digitizedby Google ^1 Histoire 6e l'Acad. Ror. Teine confidérable qui s'y rendent , 8e qui après s'être diviiées en deux bran chesy y forment une quantité prodigieufe de rameaux, qui s'étant divifés &c fub^ divifés 9 vont le plonger dans Torgane que nous allons décrire. Cet organe eft une efpèce de fer à cheval d'un rouge très- vif , plat & cou- vert d'une membrane luifarfte , il em- . brafTeun peu moins que la circonférence de l'attache de la membrane vafculaire à la membrane noire , dans laquelle fe trouve un fiUon creufé pour le loger , mais prefque fans aucune adhérence; fi on le fait macérer dans l'eau de vie , on y diftingue des lignes parallèles conf- polees de fibres droites de etitremêlé^ i'un nombre infihi de vaiffeaux, cet oi*- gane exifte dans tous les poifTons que M. Haller a eu occafion de diflé^uer ; c*eft , félon lui , un véritable mufcle dont la fonâion eft de rapprocher , en fe contraftant , le criftallin de la rétine , te qui eft abfolument néceflaire aux poiflons voraces , qui ont befoin d'a^ percevoir très-diftinâement leur proîç a des diftances ^ès-inégales. L'iris eft^ , comme nous l'avons dit^ dans les poiflons formé par la membrane argentée de la choroïde qui recouvre Dig^izedby Google DES Sciences^ 176%. 91 Tuvëe celle-ci , cliez eux , eft brune entremêlée de yaifleaux rouges 9 qui liront pas paru à M. Haller avoir de direâion marquée ; la prunelle ne lui a pas paru foufFrir d'augmentation ni de diminution , même lorfqu'il approchoit une bougie allumée trèsrès d'unpoifTon vi vanr ; & à cette occauon , il rapporte un fait qui lui a paru mériter d'avoir place ici , qUoiqu'Û n'y foit point quef- tion des yeux des poifibns. Il diiTéquoit ceux d'un jeune chat noyé vingt-trois heures auparavant ces yeux , cpmme ceux de tout animal mort, avoiént la prupelle très-dilatée ; comme* le criftallin était opaque y il mit cet œil fur un fourneau médiocrement chaud ^ pour lui rendre la tranfparence ; au bout d'une minute ou deux , il apperçut avec étonnement que la p^imelle s'étoit abfo- lument refermée , & qu'elle étoit dans le même état que celle d'un chat vivant expofé au grand jour ^ toutes les fibres de l'iris étoient tendues & vifibles , on appercevoitjufqu'à cette efpècede poly- gone fibreux qui entoure la prunelle, & auquel ces fibres s'attachent ; & cet état dura autant q^ie la chaleur, à mefure qu'elle diminua^ les fibreS fe raccourci* rent ^ & Tiris fe dilata i M* Haller obfervai Digitizedby Google ^4 HlStOlRE DE L'AcAD. ROY. îeulefncftt que la principale diminution de l'im fe fît dans Tefpace qui eft entre le polygone fibreux , dont nous avons Earié 9 & les bords proprement dits de i prunelle. Un phénomène de cette efpèce mé- litoit bien d%re examiné par pkifîeurs expériences ; mais M. Haller n'a pu y réuffir 9 & il ne l'a jamais pU revoir , quelques tentatives articipe à cette dureté. Telles font les obfervations que M, Haller a communiquées fur les yeux des poiiTons elles offrent , comme on voit ^ des fingularités bien remarquables , 6c un vafle champ de découvertes à faire ; mais 9 en même temps , elles font bien regretter que M* Haller ,. comme il s'en plaint lui-même , n'ait pas été à portée d'examiner les poiflbns de mer , plus variés ^ & fouvent bien plus gros que ceux de rivière c'eft à ceux des Ana- tomiftes qui auront cet avantage , à pro- fiter de fes vues ^ & à remplir totalement cet objet, OBSERVATIOH Digitizedb-y Google DES Sciences, 1762. 9^ OBSERVATION ANATOMIQUE^ VN* maître de danfe i At\i ville de Touloofe , étoit'fujet depuis long-temps àiioé difficulté de refpîrer; il étoit op- preflc & effouffié après la moindre fati- gue;- il touffoit fans cracher beaucoup , & le peu -qu'il, crachoit étoit très- vif- queux. . Son mal augmenta pendant llnver de 175 1 , & dégénéra^ en fluxion dé poi- trine dont les fymptômes furent vio- lons , les crachats étoient rouilles , & iï fe plaîgnoit d'une douleur qu'il fentoit au milieu & à la partie fupérieure du àernum. Onie traita fuivant la méthode ordinaire , & il fut faigné fix fois. Vers le fixième jour de h. maladie , Toppref- fion devint très-forte , & dans une vio- lente quinte de toux , de laquelle il fut prefque fufFoqué , il rendit , par l'expec- toration , un corps ramifié , d'environ trois pouces de longueur. La fortie de ce corps ne fut précédée ni fuivie'd'au- Cune efFufion de fang ; les crachat^ furent mêlés de pus pendant quelque îours , & le malade fut bientôt parfaite- ment rétabli. Hifi. ij6x. Tome I.^ E Digitizedby Google çS Histoire dç l'Acad. rot* Ce corps avoit, comme nous l'avons dit, trois pouces de longueur, depuis le commencement du tronc jufqu'à Tex^ trémitédes ramifications, le tronc avoit iix lignes de trirconférence & autant! de longueur , il £e bifurquoit enfuite , èc chacune des branches fc divifoit & fe fubdîvifoit en plufieurs rameaux, dont la groffeur dinûriuoit à mefure qu'ils s'ëloignoient du tronc ; la tige avoit une cavité fenfible^ mais qui ne fut pas fqivie plus loin. .1 La figure Se les dimeniions de- c^ corps ne laiffent aucun lieu dç doùter> qu'il ait été formé dans l'intérieur des bronches, mais efl-ce la paroi intérieure de ces mêmes bronches ou une concré- tion pituiteufe moulée dans leur cavité? . On pourroit alléguer en faveur du premier fentiment , que le corps en queflion étoit creux, que les dîfFérettes concrétions qui fe font formées dans le poumon , n'ont jamais rien offert de emblable, & cju'enfin les crachats puru leifs qui fuivirent Texpulfion de ce corps, étoient une fuite de l'érofîon qui avoit féparé la paroi interne des bron- ches , de l'externe & des véficules puU monaires , d'autant plus que l'on a trouvé dans les poumons d'un phtifique^ des Digitizedby Google D^s SjCiehcis i 1761. 9^ fragmens de la tumque des bronches qui nageoient dans la fanie. Malgré toutes ces préfomptions , M, Marcorelle , de rAcadémie royale des Sciences & Belles-Lettres de Touloufe,- & Correfpondant de TAcadémie, à qu; ce fait fut communîoué , n'ofa lui ea fair^part, & ce n'a été qu'après avoir examiné par lui-même un fait pareil, qui s'eft paffé fous fes yeux ^ qu'il s'eft déter- miné à donner I4 relation de Tun &c de Tautre. Au mois de Septembre 1762 , une femme de Narbonne fut attaquée d'une, fluxion de poitrine , & rendit un corps abfolumentpareilà celui qu'avoit rendu le maître à danfer de Touloufe, M. Mar corelle l'examina fcrupuleufement, avec M. Barthès , Profcffeur en Médecine à Montpellier, & très-connu dans la répu blique des Lettres ; non-feulement ils vérifièrent la cavité de ce corps jufque dans les dernières ramifications, mais ils trouvèrent encore , à l'extrémité de ces ramîAcations , des véiîcules foufflées & remplies d'aîri or on fait que les cel- lules pulmonaires adhèrent latérale- ment , & en forme de grappes , aui yaiffeaux brprichîques. Voilà doncsians ce fécond corps des £2. Digitizedby Google lob Histoire de l*Acad. roy; preuves affez fortes d'organifation , & qui femblent le diftinguer affez nette- ment d'une concrétion pîtuiteufe. Mais cbmment , dira-t-ôn , concevoir que l^rofion qui s'^ft faite ait pu détacher toute la paroi interne des bronches y &c même quelques cellules pulmonaires , fans que la refpiration ail été gênée * & en ait fouffert un dommage notable par là fuite ? On ceffera d*en être furpris , û on veut faire attention à Textrême facilité avec laquelle les pariies enta- mées de la poitrine fe réuniffent, & fe cicatrifent. On a vu des gens guérir, après avoir effuy é des délabremens pro- digieux par desfuppurations qui avoient détruit une partie du poumon , après même avoir rejette , non- feulement des parties du poumon , mais même encore des portions de vaiâeaux fanguins, par rexpeâoration. Il n'eft donc pas éton- nant que la paroi interne des bronches ait pu fe reproduire , après en avoir été féparée de Texterne par Térofion d'une' liqueur acre qui fe fera fait jour entre deux; il a dû feulement s'établir une fùppufatîori qui a pu fofirnîr pendant qtielqùes' jourslei crachats puruiens que les la Nature a des reffôuirces fures pour réparer ks pertes , Digitizedby Google i>ES Sciences; 1761; lai dès que la caufe qui les occafionnoit €ft détruite. Mais , quelque vraifembla- J>le que tout ceci paroiffe , M. Marco- Telle n'ofe enqorf décider û les deux corps rendes par l*expeâoratbn fout effeûivement la paroi interne des bron- ches , il s'eû contenté d-expofer le fait & les idées qu'il lui a fait naître^ 6c PAcadémie n'a pas crW pouvoir nueux &ire que d'imiter^ en publiant cette obfervation ^ une fi prudente retenue ce fait au reûe n^eft pas abiblument nou- veau ; on a des exemples de gens qui ont rendu defemblables corps par Tex- peâoratioD;; mais il yen a peut-êtr rablest CHIMIE. Sur la qmntiti d'argent que raimmni Us CaupelUs. JLîARGENT qu'on emploie, bit à la fabrication d^ Monnoies , foit à celle des autres ouvrages faXis de ce métal , cft toujours allié, c'eft-à-dire mêlé d'une certaine quantité de cuivre^ ians laaueUe il n'auroit pas la dureté & la confiftance Digitizedby Google ïoi Histoire de l*Acàd. roy. nécefTaires aux ufages auxqiiels il eff àeûmé; mais cette quantité d'alliage doit être > & eft xpreffement fixée par la loi elle nVff , pouf la vaiffelTe , que la vingt-quatrième partie du poids total ^ & fi l'argent contient une plus grande juantité de cuivre , on dit qu*it n'eft pa^ aufitrc^ & il n'eft pbmt admiffible dans, le commerce.' Pour parvenir à connoître la quantité de cuivre ou alliage que contient Tar* gent, on emploie ordinairement la cou* pelle ; mais pour fe faire Une idée de cette opération , il ne fera peut-être pas inutile de rappeller au Leâeur les principes fur léfïwls^e'eft-fdndée; L'or & l'argent font les feuls métaux qui puîffent foutenir l'extrême violence idu feu fans fe décompofer tous les autres n'y peuvent réfifter , & s'y ré- duifent en verre. Le plomb efi de tous jCqs derniers celui qui fe vitrifie le plus facilement; mais il a de plus la fingulière propriété de communiquer cette racilité de le vitrifier, aux autres métaux avec lefquels il eft mêlé, & de les entraîner avec lui à travers les pores du vaifieau ut le contient, qu'il pénètre en cet tat avec une merveilleufe facilité. Si donc on a un mélange d'argent &; Digitizedby Google l DES SCIEN la flamme du jcharbon eut bientôt rendu au plomb h pïili>g\fltiqjue ^t l^iormç Baturelle; alors M. Tillet mit ce bouton de^lomb ^ qu'il àvok obtenu dans une neuve; Ôc l'ayantpoi^é au feu ^ al 4on- jia une quantité .d'argent ^ui . excédôit de beaucoup celle qu'auroit donnée une pareille quantité de plomb qui n'au- roit pas . éxé Qmploy ée ^^x eflai^ ,^ car il n'y a prefque ptombqui n^ç con^- tienne plus ou mqhis-de ce métal. . C'étoitbeaucôup jo^ d'être afllué de ce fait , mais ce n'étoit pas encore affez pour remplir les vues de M. Tillet ; il jalloit connoître avec pr^ciiion , com Digitizedby Google i>Es Sciences ; 176^. 105 lien les coupelles p^uyoient retenir rfargenît dans l'affinage , puifque cet ar- gent fin 9 retenu pr eibs^ diminuoit d'autant le poids du bouton qu'on ef- fayoît. Pour y parvenir, il a pris deux cou- pelles imbibéi^ deliehar^e , quiayoient £^vi aux efiaisi & comme il connoii^ foit exaâement le poids que pefoient ces coupelles avant qu'elles euâent fer- vi, il pouvoit aifément juger ^ en les pefant , de la quantité de plomb qu'elles avoient abfprbée , oui ie trouva monter à quatre gros , c'eû*idire^ deux gros chacune. Après les avoir réduites en poudre ^ il les mit dans un creufet avec un flux compofé de deux parties de tartre blanc & d'une partie de ialpêtre & raffiné , ayant couvertjce creufet d'un autre creufet renverfé, bien lutté les }ointures &c ménagé au haut de celui ^ui fervoit de couvercle , une ouver- ture pour laîffer échapper les vapeurs du flux lorsqu'il détonheroit ; il expoia le tout à un feu gradué , qu'il foutint à la plus grande violence pendant près id'ime heure ; l'opération finie ^ il en re- •tira envinon deux gros de plomb , qui , mis à la coupelle, fournirent ^\xk crains & àcm d'argent , poids ûâii ou Digitizedby Google loé Histoire de l'Acad. roy. de feinelle, tandis que deux gros de plomb, qui n'avoit point fervi au3c eflais., traité au même feu & de la même manière , n'en fournirent qu'un quart de grain au même poids fiâif ; il etoit donc bien sûr que le plomb qui avoit fervi aux effais avoir retenu un grain & trois quarts de l'argent qu'il avoit fervi à purifier. M. Tilfet n étoît cependant pas en- core fatisfait, il n'avoit retiré que deux gros de plomb , des quatre que fes deux coupelles avoient abtorbés il foupçoiv jia que les deux autres gros pou voient être dans les fcories en effet , les ayant bien lavées dans l'eau chaude pour dif- ibudre tout le flux, il trouva au fond lus étendu dans lequel la même ma^ tière doit être traitée avec encore plu^î d'attention qu'elle ne l'a été dans le Mémoire duquel nous venons de rendrç compte ce qi^e nous avons dit de ce^- lui-ci eft fuifilant pour en faire fentir l'importance , & pour en faire defirejr ]a continuation. ! ^-' • * 4 S UR LES SALIN E^ At Franche ^ Comté. JLe travail êifi^A. Montigoy^ duquel Dous avons à jrendre compte» a été oo> cafioisné par les plaintes adreifées a» }loi & au^inifi^re , contre la mauvaise qualit^é des fel$ de la Saline de Mont- itiorot en Franche- Comté. On y choit à ce fel d'être pierreu^r & ^unc âcreté corrofivç , de communiquei au jaatières qu'on en f$loit une amemume infupportable , 4e faler très-itt^>ariaite^ ent les frpmi^e^ ^ forment un^ Digitizedby Google i>ES Sciences 9* i76i* rof branche confidérable du commerce de cette province , de produire les mêmes inconvéniens dans la ialaifon des vian* des , & enfin d*être fi pernicieux au ^tail 9 qu'il lui occafionnoit des mala dies & la mortalité des élèves, d'ok réfuhoient néceâairement la rareté 2c la cheçté du bétail dans la province. Ces plaintes annonçoient des ob}etâ trop importans pour ne pas exciter l'attention duMinîilère. M. deTrudaine ^ Intendant des Finances & Membre de cette Académie , qui fe trouva diargé de cette aâàire, en ayant conféré avec M* Bertin , alors Contrôleur général ^ M^ de Montigny & Hellot furent char- gés d'examiner les fels & les eaux falées des falines de Salins & de Montmorot^ dont on fit venir des échantillons à Paris c ces écbai^ûUons furent fournis aux opé- rations &À l^analyfe chimique ; & voici le prédis dexe qu'eUes y firent reconr iKMtre» Toitites ks aux falées ^'on emploie à Salins .ou contiennent ^ outre le M gemme ou marin » de la {éUnite^ ei^edeiel compofé de Tacidf vitriolique bni à une bafe terreufe , dtt M de Glauber compofé du même acide mu à la baie du fel mami ^ des Ult Digitizedby Google i 10 Histoire de l*Acad. roy; déliquefcens ou qui ne fe cridallifent point y fournis par Pacide du fel mariit . ^igagé dans une bafe terreufe , une terre alkaline très-biancbe qu'on fépare du fel gemnife , en le tenant long-temps en fufion dans un creufet , une efpèce de glaife très-fine & quelques parties grafies & bitumineufes ayant une forte odeur d'huile de Pétrole. Prefqtie toutes^ ces eaux contiennent encore une a0ez grande quantité de gypfe ou matière piâtreufe , &c toutes , fans exception y contiennent un principe alkali furabon- dant qui leur donne la propriété de yerdir le firop violât , & de rétabGr la Peinture de tournefol rougie par lès acides, ce qui n^arriveroit certainement pas , û tout ce qu'elles contiennent d^alkali étoit joint aux acides vitrioli* que &c marin qui s'y rencontrent ; elles contiennent encore une terre atkàline vlu$ d'affinité qu'avec fa bafe métal*^ îique. Tous les fels de SaUns fe trouvent mêlés de toutes ces différentes matières , fur^^tout le fel qu'on met en pains Si dont on fait grand ufa^e dans tout le pays ; à Téeard de la falme de Montmo* rot 9 le M a gros grains qui eft produit par une é vaporation lente > ëfl tres-pur ; mais celui qui efl formé par une évapo- ration rapide &c telle que Peau qui le contient eft toujours bouillante , con- tient un mélange de ces mêmes matière»; c'étoit avec ce fel qu'on formoit les fels en pains , & on croyoit leur donner plus de corps en les imbibant des eaux {;raires qui refient après qu'on en a tiré e fel , & qui contiennent tout ce qui n'a pu entrer dans la compoûtion du fel ; ces^ pains fe trouvoient beaucoup plus chargés ES SCI ENCE S, 176a, tl} écumes qui s^en fépàrent dans le temps de Vébulîition. Non content de cet examen , M* de Montigny voulut s'aflurer par lui-même de Teâfet de ces fels &c des défauts qu'on leur reprochoit ; pour cela , il parcourut les pays que fourniflent ces falines , &c fur-tout les montagnes dans lefquelles fe fait le plus grand nombre da fromages Çc de falaifons ; objet de la plus grande importance pour le commerce de U Franche-Comté 9 & voici les connoif- fances qu'il y recueillit. Les fromages ialés avec le fel en pains, comraâoient vers la fuperficie un mauvais igoât^on^^ d^an^eftume; tandis que le milieu ne fe faloit que peu ou poittt du tout ; les vian des ne réuffiiToient pas mieux , ces matières mêlées^ avec le fel étant inca* pables de les préferver de la corruption^ oc leur communiquajit un très-mauvais goût ; enfin il étoit à craindre que et k1 ainii vicié ne nuisît à la longue à la fanté des habitans ^ -qui en font un ufage continuel. C'étoit à tous ces înconvénîens qu'il étoit queftion de remédier ; & M. de Montigny eut bientôt trouvé dans la na- ture même du mai d^ mojiens égalemeol Digitizedby Google 114 Histoire BE t* fôrs & faciles de s'en garantir; maî^ avafît que de les expofer > il ne fera? peut-être pas inutUe de remettre fous les }^eux du Leâeur la nature & la fMcaa- tion des fels neutres. Tout fel , du genre de xeux qi^on appelle neutres ^ eu effentiellement com- pofé d'^Htî acide & d'une bafe; cette bafe peut êtré;un alkali fixe ou volatil , une ferre abforbantc , une matière pierreufe , ^u enfin une matière miétallique.. Aucun de ces felsne peut être regardé comme véritablement neutre, que lorf- que la portion d'acide qu'il contient eft abforbée & retenire par une quantité fuffifante d'alkati. ou des matière qui en tiennent lieu;, s'il y a une portioit 4}'acide non liée à cette bafe y le fel donnera des marques d'acidité , il rou- gira, par exemple, la teinture de tour- nefol ; & fi au contraire il y a de l'alkalt non occupé par l'acide , il verdira Ta teinture de violette ; înais fi la dofe de l'un & de l'autre font juAes ^ il ne fera ni Vun ni l'autre de ces effets. Le fel marin eft compofé d'un acide auquel il a donné fpn nom , & d'un alkali à peu-près ferablable au fel de ibudeqm lui fert de bafe ; il doit, pour pire le plus parfait qu'il fe puifie , nç Digitizedby Google ijKs Sciences ; 1761. iiç contenir que ces deux feules iubflances & les contemr en. telle proportion ^ quMl ny ait aucune portion de Tacide qui ne fou liée à une portion d'alkali^ ni aucune portion d'aBcali qui ne foit occupée pav une portion d'acide ; fans cette dernière condition , l'acide de- meure libre , feroit capable de &ire beaucoup de mal , en agiflant de toute fa puifTance fur les corps auxquels il fe trouveroit appKqué , & l'alkali oifif communiqueroit au fel une âcreté défa gréable & lui donneroit une cauflicité qu'il ne doit point avoir» Le premier pas à faire pour perfec- tionner les feb de Francher Comté étoit donc d'enlever à ces fels h furabom dance d'alkaVi , qui leur communiquoit une mauvaife qualité ; pour cela^ H ne faut que mêler arec la Uqtteur qui les contient, de l'acide, dn vinaigre ou du petit lait aigri ^ pour lors les dittérens fels qui s*y rencontrent , n'étant plus embarrafTés par cet alkali iuf abondant^ fe préfentent fucceffivement en criftaux réguliers & fans être mêlés les uns avec les autres , & c'eft 9 pour le dire en paf faot, le nK>yen qu'emploient les HoK landois pour rafîner le lel de mer qu'ils tirent de France, 6c pour rendre leur Digitizedby Google 11 6 Histoire del'Acad. rot. falaifons auffi parfaites qu'elles le onK Le gypfe & les félénites , ûe pouvarit être tenus en diiTolution que dans une grande quantité d'eau y reparoiiTent en forme iolide &c concrète long-temp^ avant que l'évaporation £bit ^&z avai>- cée pour occauonner la criflallifatioa d\x fel ; & comme elles deviennent alors plus pefantes qu'un pareil volume d'eau^ elles fe précipitent au fond ; mais la violence de l'ébullition les chaiTant du •milieu de la poêle , elles retombent tout aptour &c font reçues dans des baffins portatifs de tôle à longue queue , qu'on place au fond de la liqueur tout autour de la poêle ^ & qu'on enlève idès. qu'on voit paroître à la furface les .premiers cciâaux defel marin .Ces baflins n'étoient pas, à beaucoup près, en aflez grand nombre , M. de Montigny en a plus que doublé le nombre ^ & les a vu fortir dé la poêle prefque remplis de ce mélange de gypfe & de félénitë , que les ouvriers appellent yiAW/, &' par-là il a prefque entièrement féparé cette matière étran- gère qui ne pouvoit que nuire. Puifque la forte ébullition eft nécef- faire pour la féparation du fchelot , il s'enfuit que tous les vaifieaux dans lef- quels on fera l'évaporation de l'eau qui Digitizedby Google î>iêS Sciences, 1762. nf le contîen^^ fans leur îFaire éprouver un degré de thaleur aflfezfort, n*opéreront point cette féparation , & que cette mauvjaife matière y demeurera jointe au fel dans la criftallifatlon ; c'eft préci* fément ce qui arrivoit dans les poêlon» de Salins cec pES S CIENC ES, 1761. ni endroit , & de l'autre à une cheminée élevée contre Je mur; ks côtés decerte ^anchée furent revêtus d'un mur de bricfue , dans lequel on avoit obfervé mne retraite fur laquelle il fît placer des plaques de tôle ; & le defius ayant été garni 4^ couvercles de bois qui fe pou- Yoient haufler ou baifler à volonté , la capacité du foffé fe trouva partagée entre deux cavités dont l'inférieure étoit une efpèce de cheminée horizontale qui recevoit plus ou moins de la chaleur du fourneau au moyen d'une pelle mobile de tôle qui en fermoit l'embouchure au point qu'on vouloit; & dont la partie Supérieure étoit une longue étuve très* propre à fécher les pains de fef pref- Î[ue également dans toute fon étendue,8c ans courir le rifque de les décompofer fenfiblement , nous difons fenfiblement ^ parce qu'il eft impoffible que quelque attention qu'on apporte , il n'y ait pas toujours quelque petite partie de l'acide enlevée , & par conféquent un peu de fel décompofé ; mais cet inconvénient eft réduit à û. peu de clu>fe dans les étu- ves de M. de Montigny , qu'on le peut regarder comme phyfiquement nul. Pour empêcher l'adhérence des pains de fel aux plaques, il ne faut que mettre F Digitizedby Google 111 Histoire de l'Acad. roy, fur celle -cî un lit de cendres de huit à dix lignes d'épaifleur cette cendre empêche que les pains ne s'attachent aux plaques , & s*attache fi peu elle- .même aufel, quele moindre frottement eft capable de l^nlever ; & les étuve^ {ropofées par M. de Montigny ont eu 'avantage de porter la perfeâion des pains de fel auffi loin qu'elle puifle aller^ en épargnant les frais confidérables des braiies qui fe confumoient pour cett^ opération. Nous difons auffi loin qu'elle puifle aller , car il ne penfe pas qu'on puifle jamais rendre le fel en pains, formé de fel à menu grain, fait à l'eau bouil- lante , auffi pur que le fel à gros grain de Montmorot dont il feroit à fouhaiter que l'ufage fût par-tout fubftitué à celui du fel en pains. Quoi qu'il en foit , les pratiques propofées par M. de Montigny ont eu tout le fuccès qu'on en pouvoit atten- dre y & ont été abfolument adoptées à Montmorot; on n'y fait plus que des pains de fel formés de fel fuffifamment égoutté , pétri à l'eau douce chaude & féché à l'étuve ; & la différence de ces pains avec ceux qu'on y faifoit précé^ dëmment a été fi trappante , que M. de Montigny en a recueilli lui - même le Digitizedby Google PES Sciences, 1762. 11} fruit par les marques les plus flatteufes 8c les moins équivoques de la fatistac* tion du peuple , qu'il reçut 1 en parcou- rant les mêmes montagnes oh il avoit obferv^ , en commençant fcs recheïches, les mauvais effets du fel mal travaillé* Il eft à préfumer que ces mêmes procé- dés û utiles 9 & nous ofons le dire , fi néceflaires , feront adoptés à Salins » de même qu'à Montmorot , pourvu cepen- dant que des intérêts particuliers 6c rattachement qu'on n'a qUe trop fou vent pour des abus confacrés en quelque forte par une longue habitude, ne s'y oppofent point; mais quoi qu'il en puiUe arriver ^ on devra toujours à M. de Montigny d'avoir travaillé efficacement à remédier aux inconvéniens caufés par la mauvaife fabrique des fels , & de les avoir pref* 3ue entièrement bannis par des procé- es également fûrs & faciles. Les Arts ne pourront jamais que gagner à être éclairés par les regards de ceux qui font à portée d'en connoître la pratique 6c d'y joindre la théorie » & afTez zélés pour n'épargner ni leurs foins , ni leurs peines, lorfqu 'il s'agit de contribuer au bien public , & à l'avantage de la fociétc» Ft Digitizedby Google 4 Histoire de l'Acad. roy; BOTANIQUE. Sur U caraSlre générique de la •Plante app citée Marfilea, JLa variété qui règne dans les ouvrages^ de la Nature , même dans ceux qui pa- roiffent être le plus faits fur le même {>lan , embarraffe fou vent les Botaniftes, orfqu'ils effaient de déterminer le genre auquel certaines Plantes doivent être rapportées. De ce nombre eft la plante appellée DAarJilea , fur le caraftère générique de laquelle lesBotaniftes ont confidérable- ment varié. U ne faut pas même trop .$*cn étonner ; les caraftères diftinaifs îîù genre d*une plante fe tirent de fa fleur ou de iks étamines , & la Marjilea ne femble offrir aux yeux aucune de ces parties. Les Botaniftes favent que plu- fieurs plantes qui paroiffent être dans le même cas ont cependant leurs fleurs & toutes les parties néceflaires à la fécon- dation de leurs graines , mais qu'elles ies ont cachées dans une efpèce de boîte ou d'enveloppe. La figure eft , comme on fait , moins un fruit qu'une enveloppe Digitizedby Google Z>ES S C lEN ces; 1762 Ilf iqui contient les fleurs & enfuite les graines du figuier , & parmi les plantes aquatiques , le Limma i & la pillu- laire x 9 décrites par M de Jumeu y peuvent en fournir des exemples ; mais quoique \2l MarJiUa foit , comme ces dernières y une plante aquatique , & qu'elle ait, comme elles, des efpèces de coques capables de contenir lès organes de la fécondation, elle en diâfère aflez d'ailleurs pour que les fentimens aient été partagés fur le genre de cette plante y l'ouverture des coques dont nous venons de parler , femble même doimer lieu à cette incertitude ; on ne trouve pas dans toutes les mêmes corp^ , & cette différence a donné lien d^, croire que ces coques nerenfermoient pa^,commç celles du Ltmma , les organes4e la géné- ration , qui doivent être par-tout cont- tamment les mêmes , on les a donc cher- chés dans d'autres parties de la plante £c fur-tout. dans des feuilles» , Celles de cette plante ne fontprefque qu'un compofé de véficules à quatre y cinq ou fix pans ; il part diftihées à féconder les graine^ contenues dans les coques ; félon eux , la MarfiUa eft une plante dont les fleurs n*ont pas de pétales ou feuilles , mais feulement une étamine tournée en fpirale , & ces fleurs font com- munément portées quatre à quatre fut le fommet de petites verrues , dont le defllts de ces feuilles eft comme chagriné. M. linnèÊ^s adopte à- peu - près le même fyftème , auquel il fait cependant divers changemens ; il regarde , par exemple , les mamelons des feuilles comme les véritables éramines » dont les poils que Micheli prend pour des étamines> ne font que les anthères oU fommités; il veut que le péricarpe ou enveloppe des embryons dans la coque ^ foit à qifatre loges , au lieu que Micheli ne lui en donne qu'une. Les Obfervations de M. Guettard Digitizedby Google ï> E s Sciences, 1761; iiy lèvent ces difficultés » ni Vim ni l'autre n'ont reconnu le véritable organe de là génération de cette plante ; il penfe que M* Linnasus pourroit bien n'avoir vu que des coques sèches , ou du moins après que les étamines ont ceffé d'y exifter il aura pris les intervalles entre ies cloiibns Se les loges qu'ils forment ^ pour la place qu'avoient occupée les graines , on bien il aura pu prendre les €tamines même pour des femences , Se voici, félon M. Guettard, la manière dont on peut préfumer mie fe fait la fécondation dans la MarfiUa. Les véritables organes de ta généra- tion de cette plante, font, comme céu% du ie^i&nà & de la pitfulaire i cOWèhu^ dans 1^ coques qui mirent de l'origine de dhaqiïe conjugaifon de feuilles , mais avec cette diffîreitice que dans le Ummm & la pillulaire , chaque coque contient des étamines & des piftils , au lieu que dans la MatfiUa , de huit à neuf coques cui naiffent à chaque ^embfege de leuilleS ùtie feule teîiferme les piftilft * les embryons , tandis ^e tontes 1^ autres ne contiennent que des étamines ; il réfulte de cet arrangement , que la fécondation ne peut s opérer fans que les coques s'ouvrent^ & il n^ de cette F4 Digitizedby Google ii8 Histoire de l'Acad. rot. circonftance une objeâîon que M. Guetv tard ne fe diffimule pas. Les coques font abfolumént {longées dans Peau corn- 2nent donc fuppofer que la pouâlère des étamines puiÀe. fortir des coques pour pafîer dans celle qui contient les em bryons fans être abforbée par Teau ? &C Spand même on fuppoferoit que les tamines donnaflènt, au lieu de poui^ fière , une liqueur , ne fe mclçroit-elle pas infailliblement avec l'eau dans la*- quelle les coques font plongées ^ avant que d'avoir pu parvenir à la coque qui contient les embryons? Quelque forte que puifle paroître cette objeâion , M. Guettard ne la croit cependant p9S fahs ret>Uque Teau n'eâ points félon lui 9 un obftacle à la^ fécon- dation des graines de la mdrfiUa. M. de Juilieu a obfervé que la poufiière des étfimines du itmma s'ouvroit dans Teau & y fortnoitun petit nuage facile à diftiiiguçr jÊeJfce liqueur fëminale eft donc une, liqueur yifqu'eufe ôt qui fe mêle difficil§in$nt ^vAQ lie^u i T^alogie ;qui fe trouye^^ejit^; le kmma ë Ja /è^» yWa, porte à croire que les poufSères de^cette, dernière font de jnêm^ nature; ^U^ peut donc fe çpnferver dans ^'eau fiS^z Ipi^^ temps .p^urv ciM^eUe, 'péoètf it Digiîizedby Google ^ I>ES S C N CES, 1761, 119 les coques qui contienQeflt Içs embryons; & quand même oa {uMf>{^toit qu'une Ï>artie de cette liqueur Jût di^fouté pat 'eau > il y a tant 4e coqjies à examines autour d'une feule cpqif,,à piâlt , qu'il feroit bien difficile qu'il ne e trouvât aflez de liqueur féoûnaile ppur féconder £és embryons la Nature^ rfepible avoir . eu ces hafards en yue,,loiiCqu'elle a en- touré chaque coqi^ à giâiis d'un û grand nombre de coques à étamines. Il pourroit d'ailleurs arriver que la fécondation jdes graines de la marfilea i>e le fît que lorfque l'eau , en fe retirant ou en s'évaporant, l'a la^Iiée à fec ; alors toutes les difEcultçs feroiem levées , &c cette fécondation fe feroit comme celle des plantes terreftres. Cette idée même eft d'autant plus vaifemblable , que M^ Guettarda confervé long -temps dans l'eau des pieds de marfilea ^ fans que leSj coques fe foient ouvertes, tandis que celles de quelques autres, pieds , qui avoient été abandonnés par l'eau dans laquelle ils étoient ^ fe tont toutes ou- vertes^ . n donc prefqu'aucun doute que les coques de la marfilea ne cor^ uennent les parties de la, génération, & en ce point ell^ a une refiemblance bieo. Digitizedby Google ïjô Histoire de l'Acad. roy marquée avec le Umma & la pillulaire %. mdâs elle en dîâ^e en ptufieurs points r les emences ont un péricarpe ou enve-^ ioppe particulière , & celles du kmma n'en ont point ; fes étmiines ont un pédicule comnlun., & celles du hmmtt ibnt attachées aux cloifons qui divifent antérieurement les coques ; les fommets^ ibnt alongés dans le ItmmeL ^ & arrondis dans la marfiUa ^ lés piâils du Umma font entoures d'une membrane ^ ceux At la marJUta n'en ont pcnnt ; les coques du Umma font fimples^ & celles de la marjika font douUes; mais la plus mar*^ quée de toutes tes différences qui ie trouvent entre les deux plantes, eft que dans le Umma les fleurs mâles & les fleurs femelles font renfermées dans une même coque , au lieu que dans la m^r- JiUa elles font renfermées dans des cor ques différentes. La marjiùa ne peut donc être corr^ prife fous le mimt genre que le Umma ^ elle en diff^e par trop de points effen- tiels, & elle conftitiie un genre particu- lier très-voifin de celui de ces plantes , ihais qui cependant n^eft pas le même ; elle eft parmi les plantes aquatiques dent les fleurs font enfermées dans des qo* ques y ce que le chanvre , le mais U Digitizedby Google fi£S Sciences ; 176% tjr ^tt^u^ auires parmi lei autres pltfnte^ tttreftrà. M. Guettard ne cooAoit encore qat la mêufUca qui foit de ce enre ; maïs pl^être fe trou* vera-t*il drautres efpèces qui lui appai> tiendront. Cette ptâMe eft cobmie des-Botamftes ibus d^feiis nbttis JoM Baubîn ia S^otnme Uns palufifU PuiâpmA ou là len^ tille d'eau de Padoue; Gafpard Bauhià & Magnel lui donnent te nom de Icmi" cula palujlris rttifotia punâata ou l'en^ tille d'eau dont les feuillçs font à réfeau & marquées de points Ca&fatpin lui donne le nom à^StratiûHs f ioti foldaf^ on ne fait trop pourquoi 5 a moins qu'U ne Fait confondue avec quelqu^autre planté connue des Anliens fous ce nom* Micheli la nomme falvinia du nom d'un Patricien Florentin, auquel il vouloit at>paremmeât faire fa cour ; mais M> Uttnaeus a pen£é qu'â3fant une plante à nommer , il étôit plus à propos d'en faire un monument à la gloire d'un des plus ilhiftres Botaniftes du fiécle pafle , ipi'à ceUe de tout autre , & il l'a nom née marfilea^ du nom du célèbre comte 1 1 .2Tfair*'Tn$ » miUs^ r6 Digitizedby Google 3^ Histoire de x'Acad. roy» Marfidi ^ autrefois Membre de Cettpf Aadétaie, Se Vun des hpmizie^, peut^ étve^ auxquels les Sciences en général ji & en particulier la Botpmque toient les plus redevables* M. Guettard et oit trop attaché à rAcadémie & aux Science^ quV vant d'appercevoirices ciiaaipi^os ujt l^s troncs d'arbres morts ^ on envoyokv découler beaucoiqii d'eau ; la partie in- terne de ces fungus fert. à faire de l'à-^ madott y on Femploie au0 à préparer cette matière qui arrête le fang félon lai découverte de M. Broflard ; mais il n'èfl pas vrai qu'il n'y ait'que ceux de ces** champignons qufcroiffent fur le diâne qu'on puiflfe employer à ce dernier ufage. M. N4ontet a employé avec fuccès des fungus crûs fur le hêtre, peut-être, ceux qui croiflent fur les autres bois y^ font -ils également propres. Nouvelle facilité de préparer cet utile remède ; on peut encore , fi les uns & les autres manquoient , employée la poudre cotr*^ tenue dans le lycorpcrdon ou vefle de- loup qui , fuivant les obfervations de M. la Foffe , vérifiées en préfence des» Commiffaires de l'Académie^ produit à-» peu -* près le même eâfet. JVL Montet obferve que , puifque ces fungus ne giflent que fur ia partie morte dO Digitizedby Google 34 Histoire m. L'Acââ. rotJ l'arbre 9 on peut tft ia^er avec w£Bst de vnùfemblatice que sTik ne. font pas entièrement le ptocbit de la putréfac^ tion^att nKHQSconcoïkrt-eUe pour quel* que cbo^e à leur produâion. On en trouve d'une grofieur extraordinaire ^ & i{tti âupafEmt celte du pied du çhis gros ckeral de fiifc ^ ils font fort adhé- rens au fironfc de Vtrhie^ & on a peth^f ^ les en détacher^ Le même M. Montet fe trourant^ peti^ dant les vacances de 1761 , dao^ mt endroit appdlé BtauUeu près du Vigan^ au diocèfe d'Alais^ remarquai que fur un aflez grand nofitibre d'arpefis de terre tous i^ntés de mûriers depuis lojufqu'à 25 ans , il y en avoir {^it&eiurs des plus gands à demi morts y d'aigres fort pâles fort éloignés de leur couleur ordi* naire^ & qiie ces arbres malades i% trouvoient fur H même ligne ; il sln*^ forma de ceux du canton d'où venioit cet accident 9 & il apprit- qu'il n'étoit que trop ordinaire, iion - feuleitient à Beaulieu^-tnais encore dans les Paroif- fesvoifines, comme le Vigan» Âulas^^ Saint- André , oii on élève quantité de ^cârs^^À-foie; 6 que les habitan&fe. Digitizedby Google IXE5 Science Sy ïj6i^ t]; plaignoient que, lorfque dans une pièce de terre plantée de mûriers de Tâge de ceux dont nous venons de parler ^ il y en avoit ^Iqu'un qtii œouroit ^ tous les autres périâbtent fuceeffivement x cette maladie épîdémtque des marier» commence ordinairement par la cime^ £c voici ce qu'on a d>fervé» Au temps de la sève on commence à voir découler do collet d^ne grofle branche beaucoup d'eau qur noircit toute récorce où elle touche; dès qu'on voit couler cette eau en abondance , oi> uge l'arbre perdu ^ Se quelque foii» qu'on ait de couper la branche d'oit t'eau découle , l'arbre périt par parties dans un certain efpace de temps on remarque même que fi l'on coupe tontes les groâes branches , l'arbre poufle l'an* née fuivante de forts re>ettons, mais qui périment au bout de l'année ^ & il arrive^ irès-fouvent que cette maladie é com- munique fucceffivement dans l'efpace de quelques années aux autres mûriers djr la même plantation» Une circonftance que les habitans de ce canton ont fait omerver à M. Mon- tct, pourroit peut-être donner quelques Inmieres fur la caufe de cette épidémie^ lorfqu'on arrache des mûriers^ quinic Digitizedby Google ^3^ Histoire de l^Acad. rot; i vingt années & abfolument morts ^ pour les remplacer par de jeunes arbres de la même efpèce ^ fi on néglige d'en* lever jufqu'aux plus petits fragmens des racines du mûrier mort , celui qu'on, met en fa place ne pouflegue lentement, réuffit mal & fe rabougrit ; auffi ces ar- bres ne viennent-ils jamais mieux que dans les terreins où il n'y en a jamais eu la pourriture des racines mortes porte donc une efpèce de contagion aux racines vivantes , du moins dans toute cette partie des Cévennes; mais comme cet eflfet pourroit auffi dépendre du ter- rein de ces cantons , M. Montet n'a pas oublié de l'examiner , & il a trouvé que ce, terrein n'étoit prefque par-tout compofé que d'une légère couche de terre fablonneufe au-deflbus de laquelle on trouvoît ce qu'oti appelle en lan-* gage du pays , ciflras ; ce ciftras qui/ eft plus ou moins dur s'émie toujours aflez facilement fous les coups d'un pic de fer ; il eft compofé de mica & d'un Suartz qui eft une efpèce de granit mol, ont tout ce canton abonde ; il s'y en trouve auffi de trè&^dur^ auffi beau que celui d'Egypte, & qui eft fufceptible di* plus beau poli , nouvelle fource de cette IQatière qu'on a cru û long- temps propre Digitizedby Google T>ES Sciences^ 1761; 137 à TÊgypte, & dont le Royaume fe trouve peut - être aufii abondamment pourvu qu'elle ait jamais été cette découverte eftun fruit furnuméraire des observations de M. Montet. C^ETTE année parut un ouvrage de M. du Hamtl ^ intitulé ÉUmms i'Agrh' culture^ deux Volumes w-ix , Paris ^ chc^^ Gucrin^ , L'Art de rAgrictihure cft vraîfembla^ blement le plus ancien des Arts ; i^s productions de la terre , deftinées par TAutear de la Nature , à nourrir les hommes & les animaux » & à leur pro- curer tous leurs befoiHs & toutes leuri commodités , doivent être regardées comoie les véritables richeiSes ;îes mé- taux , les monnoies > & tout ce que la facilite du commerce a hït inventer en ce genre n'enrfont que les lignes ; mais ces véritables richetFes font lei fruit du travail , cUést ne nous font accordées qu'axe prix; dèsqujc ce travail ferelâ** die ôut s^exécute maHans un État , quet ques avantages qu'il puiffe avoir d'ail* leurs , il ne peut manquer de s'afFoiblir la culture des teres , celle des arts , & te Comu^ercejqmeo^eâk fuite aéceflaiise^ Digitizedby Google i8 Histoire DE l*Acad. rot; font 9 pour ainfi £re , les nerfs qui lui donneront de la force j en augmente- ront infailliblemeiit la puifTance ^ Se qui procareront Taifance aux Citoyens. Toutes ces confid^tions avoient rmé depuis long-temps M. du Hamel tourner es vues plutôt du côté de la culture des plantes , que de cehii de la liomendature ^ & à faire fur ce fujet un nombre infini d'expériences & de re cherches y dont plufieurs ont été publiées 4lans les Mémoires de TAcademie; il avoit même publié à part la culture de la garence ^ & tout ce qui concernoh la méthode de cultiver les terres , pro- pofée par M. Tull. Mais malgré l'uùlité cle tous ces morceaux détachés & d^un» inlSnité d'ancres ^ publiés; par difiérens auteurs » il manquoit aux agriculteurs & à ceux qui avoient envie de le deve- nir y ou du moins de fe mettre à portéfe ée veiller à Tamélioration de leurs hér^ tàeeis , un livre qui pût leur indiquer 1^ principes générau^t fur lefquels ils de- ▼oient fe i^ler ^ de qui ^ en leur enfei- gliant les différentes manières d'opérer ^ ufitées dans les différens endroits ^ les mît en état de choifir cAles qui pou- yoient leur être utiles, & de s'affran- fkix du joug de la tyrannie ^ Digitizedby Google BIS SCIENCnES ^ i^yâu t^f 8c de la roatioe. Ceft for ce plan qu'a travaillé M. du Hamei> dans l'ouvrage dont nous aUons eâayer de donner une idée* Les principes généraux de la Botani eue fur la firuâure des plantes 8c fur réconomie végétale , ne font pas bornés aux feules plantes curieufes, ils s'apj^i* cjuent également aux plantes champê* très; &.il feroit auffi ridicule d'entre* prendre un Traité d^Agriculture fans ces connoiflances préliminaires , que de vouloir enfeigner ta Médecine fans don-* ner des notions d'Ânatomie & d'Eco* nomie animale c^eft auili k préfenter au Leâeur ces prinapts fi néceffaircs ^ qu'eft deftiné le premier livre de l'Ou- yrage de M. du Hamet La prenûère divifion des ptantes eft en vivacesou annuelles ; & fous ce der* nier titre , font contenues non^feulement celles qui ne vivent qu'un an ou moins d'un an, mais encore celles qui ont une plus longue durée , comme les navets ^ les carottes , les fcorfonères , qui du^ rent , à la vérité , plus d'une ^née , mais périment auffitôt qu'elles ont donné leur fruit. Les racines des plantes donnent encore une féconde manière de les ài^ vifer > les unes ont une maâe charnue^^ Digitizedby Google 1r40 Histoire de l'Acad. roy. qui leur fert de racine , & qui prend le nom de bulbe ou d'oignon ^ û elle efl compofée de couches qui s'enveloppent les uns les autres , & celui de tubercul fi cette mafle eft folide & fans aucunes couches ; les racines peuvent encore être pivotantes ou ce qu on nomme laté- rales $ c'eft-à-dire , s'enfoncer profon- dément en terre ou s'écarter de la plante, en rampant près de la furface de la terre. M^ du Hamel examine le plus ou le moins de facilité que les unes & les autres ont à pénétrer la fubflance du terrein , & les effets qui en réfultent, toutes con noiflances nécefTaires pour donner à chaque terrein les plantes qui lui font propres , & à chaque plante la culture qui lui convient ; les tiges des plantes né font pas un objets moins important que les racines avec lesquelles elles ont d'ailleurs une telle proportion , qu'elles dépendent prefque toujours les unes des autres ; auffi font-elles un objet dans le premier livre de l'Ouvrage de M. du Hamel ces tiges & leurs branches font eflentiellement deftinées à porter les feuilles & vks fleurs, auxquelles doivent fuccéder les graines ou femences ; les premières ne font pas feulement defti- pées à fervîr d'ornement à la plante il Digitized by VjOOQIC ©s Sciences^ 1761. 141^ ^ mettre à couvert les boutons & les fleurs^ elles ont une fonâion bien plus importante , & on feroit sûrement périr une plante à laquelle on enlèveroit fu-> bitement toutes fes feuilles ; les expé- riences de M^^ Mariotte , Wodward ; Haies y Guettard , &c. ont fait voir quels ibnt les organes deftinés à la tran/pira* tien des plantes » & que de plus elles leur fervent auffi de fuçoirs , pour pomper rhumidité des rofées. On conçoit donc avec qftelle attention elles doivent être ménagées , & qu'on peut fe fervir de cette propriété pour affoiblir à deflein ,* & par une fouftraôion de feuilles pru- demment faite, un arbre trop vigoureux ou une branche gourmande ; les fleurs ne font pas des organes moins impor- tans , elles contiennent les embryons des femences &c les parties deftinées à les féconder ; dans le plus' grand nom- bre , les parties mâles & femelles font renfermées dans la même fleur , mais dans d'autres il y a des fleurs mâles 6c des fleurs femelles féparées tels font les chatons du noyer , deftinés à fécon- der les embryons des noix placées fur le même arbre , mais dans des endroits diâérens ; enfin 9 il y a des plantes oii les fleurs mâles & les femelles font Digitizedby Google 141 Histoire dz l'Acâb. roy. portées par des individus différetis , comme le chanvre. La fève ^ cette li- queur qui fert , pour ainfi dire , de fang aux arbres , meritoit bien un examen particulier on a long-temps cru qu'elle circuloit comme le iang , mais cette opinion n'a pas été foutenue jufqu'ici de preuves fuffifantes; il eft bien certain que la fève eft attirée par les plantes avec une force furprenante on ignore la caufe de cette attraâion ; mais le fait xifte, & M. du Hamel le détaille dans toutes fes circonftances. L'examen des différens changemens que la fève , vrai-* femblablement aflez conftamment la même pour toutes les plantes , reçoit en paffiint par leurs diftèrens couloirs ^ n'en pas un point moins furprenant ni moins intéreflant que tous ceux dont nous avons parlé , & M. du Hamel ne le laiffe pas ignorer à fes Leâeurs ce fuc 9 quel qu'il foit , ^e les plantes pompent par leurs racines , doit être tiré de la terre , il peut être diffèrent dans les différens terreins, mais au moins y eft-il plus ou moins abondant , & plus ou moins facile à en tirer ; il eft donc nècefTaire de connoître les différentes natures de terres , & de juger celles qui peuvent retenir l'eau fuffifamment ^ trop Digitizedby Google pEs Sciences ; i'/6x; 14^ PU trop peu 9 pour pouvoir remédier à leurs défauts ou ne leur confier que les plantes qui peuvent convenir à leur nature* Nous avons déjà dit au commence- s^ent de cet article 9 que les fruits de l'Agriculture dévoient être la fiiîte du travaillai faut préparer la terre, fioa vent qu'ellemultiplie lesfemenceseut être , ou couverte de bois , oii en lande» ou en friche, ou enfin trop hu- mide; dans le premier cas^non-leule- ment on coupe les arbres , mais on arrache foigneufement les racines , & ces arrachis {uréparent fi bien le terrein , qu'on eft afiuré dV faire de bcmnes récol- tes plufieurs années de fuite ; mais il ne Êiut, fuivant la jjudicieufe remarque de M. du Hamel, pfer dé cette reiScnirce que fobremeat ; un arpent de bois , par- %oM où on en a le débit , valant prelque toujours mieux qu'un arpent de blé les landes & les friches fe travaillent difFé- remment; on met le feu aux herbes 6c aux brouffailles qui les couvrent, & enfuite , après avoir arraché à la pioche Ms racines des arbuftes & des plantes Digitized by VjOOQIC 1144 Histoire de l'Acàd. roTiI brûlées , on laboure plufieurs fois C€Si terres ^ k on tes sème ; dans d'autres pays , on travaille les tçrres en le éco- buant on lève avec une écobue qui eft une pioche Courbe & large toute la fuperficie de la terre en gazons > & après les avoir bien fait fécher , on eh conftrult des fourneaux oà l'on met le feu avec un peu de bois, ces fourneaux eux-mê* mes fe brûlent , & forment une cendre qui , étant répandue fur la terre avant que de la labourer ,Ja fertilife merveil- leufement ; les terres trop humides de* viennent fertiles en procurant un écou- lement aux eaux qui les abreuvent , ou en empêchant celles des terreins fupé* rieurs de s'y décharger ; des foffés dont on les entoure > produifentce bon effet, &les mettent en même temps à Tabri d'être gâtées par le bétail ; enfin on doit foigneufement épîerrer lestei'rcs qu'on veut mettre en valeur , fur-tout fi elles font deftinées à porter des plantes qui exigent une terre meuble & affez pro-. fondement travaillée. La terre ayant été, par les opérations précédentes , mife en état d'être labou- rée , il faut lui donner cette préparation elle eft fi importante , qu'elle décide pres- que entièrement du fort de la récolte f y Google .DES Sciences, ijSx. ^45 & que les labours multipliés peuvent fuppléer feuls aux âimiers & aux autres engrais , comme Texpérience Ta montré 9 au lieu que les terres les mieux fumées ae rapportent qae peu » fi elles ont été mal travaillées. LabôUrà? la terré eft en foulèver &t en divker les molécules pour donner ' plus de facilké aux pluies, aux rofées & aux autres influences de Fair de s'y ihfinuer^ pour faciliter aux racines des plantes qu on y veut femer lé chemitt Îju^elies doivent y feire en s'ëtei^dant ous la terre , & enfin pour £aire périr les plantes fauva^es qui nuiroient à celles qu'on a defletn dé femer. On peut employer divers moyens Î>our opérer cette divifion ; la bêche , a houe , la pioche peuvent y fervir utilement tant qu'on n'aura qu^une petite étendue de terrein à travailler; mais dès que cette étendue fe multiplie ^ elle devient un obftacle à. cette efpèce de travail qui demanderoit trop de bras ; on a donc imaginé des machines aux une fertilité plus ou moins durable; quelques terres trop ^graffes s'améliorent, avec du fable 9 des débris de coquilles , même avec des plâtras pulvérifés. Dans quelques Pro- vinces on prépare des engrais avec des végétaux qu'on laiffe pourrir en tas ; en un mot , il peut y avoir autant d'engrais G 2. Digitizedby Google" 148 Histoire de l'Acad. roy. que de circonâances particulières ^ pour-^ vu qu'on ne perde pas de vue le principe général qu'ils doiyent contribuer à di*- vifer les molécules de la terre % fam la deflecher plus qu'il n'eft néceffaire , & qu'on ne les emploie qu'avec prudence. Il eft très-rare qu'une même terre puifle porter tous les ans du froment; il s^en trouve quelques nliorceaiix dans ce cas 5 mais en général elles ont befoin d'être enCemencées d'autres plantes , &c même de fe repofer de temps en temps. Dans ce pays-ci, on a coutume de par- tager les terres labourables en trois parties, qui fontfncceffivement femées en froment , en mars , c'eft-à-dire en avoine, pois, orge, &c. & en jachère ou repos c'eft pendant cette année de repos -qu'on aie temps de donner aux terres les façons néceflaires pour les mettre en état de porter du blé. Dans quelques provinces du royaume, on ne partage les terres qu'en deux foies ou parties, qui portent alternativement du blé & des menus grains ; on voit bien due tout cet arrangement doit dépendre de la nature du terrein & de la récolte plus ou moins avancée des plantes qui doivent fair place au blé , puifqu'il faut toujcmrs trouver le temp$ de donner Digitizedby Google DES Sciences 9 17^1. 14^ à la terre les façons qu'exige ;ce dernier. Lorfque la terre a été bien préparée , on peut lui confier les fe menées ; mais il faut > fi on veut avoir une hofïtfe récolte > les bien choifir & prendre garde qu'elles foient exemptes du ma* lange d'antres graines ; il y a plusieurs efpèçes de froment , &C on doit étudier avec foin celle qui convient au terrein qu'on met en valeur ; les uns fe fèment en automne , ^ paffent , après avoir levé , tout Thiver en terre ; d'autres fe iement au printemps , & c'eft la ref- fource des pièces qui ont été endom* magées par Thiver ; on change de temps ^ temps les feiuentesi c^éft-à-^dire> qtt\>n les tire d'un atutre lailton r-cet mge ett pre^ue génératement établi , •non-feulement pt>ûr Ublé , mais encore pour toutes les autres graines. On fèmie communément le grain de la derniètte récolte ; mais il eft confiant , par des expériences inconteftables ^ qu^on peut employer , du moins pour le blé , des femences de deux ans ^ 8c peut-être d^ plus anciennes. On donne au grain quelques prépa- rations avant que de le mettra en terre , on le paffe , par exemple , à l^eiau dues avec de prétendues liqueurs prolifiques , qui , à en croire leurs inven- teurs , doivent multiplier prodigieufe- ment le produit des grains qtti en auront été imbibés , indépendahip^ot de toute culturjC , ôc affranchir les hommes de l'arrêt qui les condamne à devoir le pain , qui leur fert de ryurriture, àl^ur peine & à leur travail ; il n'eft pas dilfi- cile de voir quel fonds on peut faire fur de pareille promeffes comme il s'efl cependant trouvé quelques perfonnes ,affe3L crédules pour s'y fier , M. du Har mel a fait Thonneiir à celles de ces prati- qués qui font venues à de les effayer , & il a trouvé , comme il s'y altendoit bien , qu'elles ne produi- foient aucun effet. Les femences étant bien préparée? , il îes faut jetter en terre dans la quantité convenable , & dans la faifon & la ten^ .pérature qui leur eftpropre ; la faifon de lemer les'blés eft en automne ,• &, on ne peut trop recommander aux Laboureurs dé profiter des premiers temps convena* bJes ; le blé qui doit paffer l'hiver en a befoin d'une certaine force pour Digitizedby Google r DES Sciences , 1761. ici y téûHety 6c il pourroit bien en man- quer , fi les femences trop tardives ne lui avoient pas. permis de racquérir ayant les gelées, ils feroient d*aiUeurs plus expoiés aux maladies dont nous parlerons inceffamment; on fème com- munément ici au commencement d'Oc- tobre, &rexpérience a diâéà chaque province le temps de cette opération ; il faut que dans le temps où l'on fème , la terre ait affez d'humidité pour faire lever le grain , mais qu'elle n'en ait as aflez pour le noyer 6c le pourrir ; es femences du printemps fe font ordi- nairement dans le mois d'Âyril , c'eft le temps oïl l'on fème l'orge , l'avoine , le blé de mars 6 les autres menus grains. On fème communément à la main ; le femeur prend le grain à poignées dans une efpèce de tabher entortillé autour d'un de es bras & attaché à fon cou , & le répand avec mefure ; cet ouvrage exige beaucoup d'adrefle & d'habitude , & une très^grande intelligence ; toutes hs terres exigent une quantité précife de chaque femence , fi on leur en donne moins ^ elles ne portent pas autant qu'elles peuvent porter , & fi on leur donneitrop , on affame les plantes. M. du G 4 ragitized by VjOOQ IC 151* Histoire î>e l'Acad. roY. JHamel donne les moyens de déterminer cette quantité pour chaque terrein les femailles étant faites , on les recouvre par le moyen de la herfe , efpèce de râteau armé de longues dents de bois ^ Î[u*on fait fraîner par des bêtes de omme ; maïs , quelque précaution qu'on prenne , il y a toujours beaucoup de grain à découvert ou peu enterré , qui ne germe pas ou devient la proie dei oifeaux ; ces inconvéniens ont fiiit pen^ ier qu'un inûrumcnt qui femeroit tou* îours le çrain à la profondeur qu'on deiîre, qui n'en femeroit que la quantité néceffaire & qui le recouvriroit exaôe^ ment , feroit une chofe très-utile ; cet înftrumenè eft le femoir qui produit de lui-même \ en. le promenant dans Ifefi raies , tous les bons effets dont nous venons de parler, & dont M. du Ha- mel donne une defcription bien détaillée. Le blé une fois levé, demeure expofé tiux ravages qu'y caufent les mauvaifes herbes, les infedes & les oifeaux ; on diminuera beaucoup celui des premiè- res , fi on a foin de retourner les guérçts de bonne heure , & auffitôt que les jachères commencent à verdir, les plan- tes alors n'ont encore produit ni fleurs ta graines , & on enfévelit avec elles Digitizedby Google w>ES Sciences ; ifêt. i^y toute leur poftérfté; ileft vrai qu'eh •ttêtne tetuf^s on occafionne la germma* tion d'autres graines ; maïs un fécond labour fait à propos 5 détruira encore celles-ci , & il eft de fait que plus on multiplie les labours les on dôivje fe flatter de les voir toutes détruites , il fe trouve des graines qui peuvent fe conferver en terre un eipace de temps furprenanti les expériences de M. du Hamel lui ont conftaté cette vérité.; mais il y en aura toujours beaucoup moins que fi on n'jvoit pris aucune pré- caution ^ & ce peu ne fera pas capable de caufer beaucoup de dommage. Les oifeaux font encore des ennemis que les blésL ont à craindre les corneilles iavent punir de leur négligence les rive- rains des forêts dont les blés ne font pas levés & ^fft^ forts avant qu'elles arrivent ; elles arrachant le grain qui eft dans la terre ; les pigeons y caufent auffi quelque dommage , qui n'cft , pour ainfi 5 Digitizedby Google XÇ4 Histoire de l'Acad. roy* dire, que momentané mais les ennemi^ les* plus redoutables pour le blé , font les moineaux , ils ont quelquefois mangé le tiers ou la moitié de la récolte dans les pièces détachées; le remède eu de leur tendre des pièges ^e leur faire une guerre continuelle , & de les effrayer .même en les tirant dans les endroits où cela eft permis ; on en a tué en un feul été plus de cinq cents dans un médiocre clos où ils auroient tout dévoré fans cette précaution ; à l'égard des infeâes , il eft prefque toujours très-difficile de les détruire, 6^ s'il eft pqffible d'y parvenir , ce, n'eft qu'avec une con- fiante aftiduité à obferverla nature &5 pour ainii dire , la marche de ceux qu'on peut avoir à combattre. Les végétaux ne font pas plus exempts que les animaux de maladies capables de déranger ou même de détruire leur orçanifation , c'e/l 4 l'examen de celles qui peuvent attaquer le. blé qu'eft def- tiné le troifième livre des Élémens d'agri- culture ; ces maladies font la nielle , le charbon, l'ergot, le grain coulé , le grain retrait, le grain rpwillé , le grain avorté ti enfin le blé iîérlle , auxquelles M. du Hamel joint le blé verfé, accident qui, fnalh^^iiteufement , n'eft que trop comr muQ &c qui vaut bien une maladie. ' Digitizedby Google DES Se I E NC ES, 1761, 155 La niclU eft fouveot confondue avec le charbon , ntais ellç en difTère en bien des points, & fur-tout dans les deux fui- vans ; les épis niellés ne contiennenjt point de grain, au lieu que ceux qui font charbonnés en contiennent ; niais ce grain eft totalement vicié, & la pouf?- fière qu'il rend lorfqu'on bat le bié , a la mauvaife propriété de s'attacher aux gra,insfains ,,& de leur communiquer celle de produire des blés attaqués de la même maladie ; la caufe de ces deux xpaladies eft encore a^; peu connue on a trouvé cependant gîs remèdes coa- tre la maladie du charbon ;- les expé- riences de M»"* Tillet & Aymen ont appris que Je lait de chaux joint à une leflive affez forte dans laquelle on trempe . le blé de femence , qu'on fwa toujours }ien de choiiir le plus exempt de noir qu'il fera poffible , préferve le grain dç cette maladie , dont très- peu ^e pieds fon^ attaqués dans les champs femés de cette manière. Vcrgoc eft une efpèce de maladie qui attaque très-fouvent le feigle & plus rarement le froment; iesj;rains viciés de cette manière deviennent plus gros & plus .longs que les grains fains , & ç trouvent plus ou moins courbés ; ils font ' G6 Digitizedby Google 1 56 Histoire de l'Acad. rot. bran^ ou noirâtres ^ & leur furface eff raboteufe ; ils contiennem au milieu uii> peu de farine blanche enveloppée d'une autre farine rouffei>u brune ; cette fa- rine eft acre , & elle a la funefte pro* priété de faire tomber les membres de ceux qui en mangent dans leur pain ^ elle occafionne une gangrène sèche. Oti a vu dans l'hôpital d'Orléans phiiieu» habitans de la Sologne , n'ayant plus que le tronc, & attendant, eo cet état, une mortg^névitable. Ce malheur eft facile à éviter dans les années où la récolte eft bonne , parce qu'il eft très-aifé de féparer l'ergot du bon grain avec le crible ; mais dans les années de difette , les habitans diminuetoient trop la quan» tité de leur grain , & ils aiment mieux s'expofer au rifque de la gangrène , que de mourir sûrement de faim. Ne feroit-^ cal* elle attaque auffi les foins ^ il pouproit fe feire que les animaux qui mangent* ce fourrage en fuffent incommodés. M. du Hamel propofe d'en faire l'expérience > en nourriflant quelques beftiaux uni-!- quement de paille & de foin rouillé pour fupprimer abfolument cette nour-^ riture, fi eHe efl nuifible, ou ponvoii* Femployer fans inquiétude ,. u elle né ¥eû pas. ^ On appelle Hé ceuU celui dont lei épis 9 au heu d'être bien remplis de bons graine, en font abfohim^nt dénués à là pointe ou n'en contiennent que de mau- vais dénués de ârine, &qui s'échappent par Iç crible avec la pouâSlère > cA Digitizedby Google 15 J Histoire DE l'Acad, roy. accident eft caufé par tout ce qui peut déranger la végétation & afFoiblir les Elantes; les blés qui fe trouvent dans de onnes terres bien façonnées, y font bien moins fujets que lés autres. Le bU retrait ou échaudi eil celui qui , au lieu d'avoir f^ furface unie & d'être hien rempli de farine , fe trouve ridé extérieurement cet accident ne fait que diminuer la quantité de la farine il n'altère point la qualité du grain , & on peut l'employer en femence , où il réuffit auffi bien que d'autre ; il arrive , lorfc^ue les Mes ont été verfés encore en lait , la paille ou rompue ou amplement pliée y ne*fournit plus affez de nourriture au grain qui mûrit fans s'être fufBfamment rempli ; les grandes chaleurs , qjii accé- lèrent trop la maturité du blé , peuvent éuffi produire le même effet ; le blé doit être pefant , uni à fa furface , & d'un jaune clair & brillant; ii cette furface eft d'un blanc mat , on dit qu'il eft glacé ; ce défaut vient des grandes chaleurs , qui ont accéléré la maturité du grain,' lorfque fa farine étoit prefque formée, M. duHamelne cpniîoit. d'autre défaut au grain glacé, finon que fa fariiife boit peut-être un peu moins d'eau que d'autre îôrfqu'on la pétrit. Digitizedby Google DES SCIENCES 176t. 159 Le ^/^'tfwrir^'n'eft heureufementpasfort commun ; la plante , dans cette maladie ^ devient véritablement rachuique comme les enfans qu'on nomme noués ; elle eft toute contournée & croît moins que les* autres ; elle ne produit que des grains monftrueux > cornus y femblables à des pois , &c. on n'en connoît ni la caufé ni Je remède^ Il arrive dans quelques provinces, que les blés font attaqués d'une autre efpèce de maladie qu'on nomme fiériliu ; la plante de ces blés ftériles eft forte & vigoureufe ; mais les organes femelles de la fleur font prefque détruits, en forte que la fécondation ne pouvant fe faire , le grain avorte abfolument. M. Aymen attribue cet accident ou à la trop grande quantité de sève qui fe porte à la plante & affamç l'épi , ou à des gelées furvenues dans ïe temps du développement de l'épi, qui ont attaqué les organes femelles de la fleur apparemment plus délicats. Les meilleurs blés fonf encore fujets à un accident qui fouvent fait évanouir Its efpérances les mieux fondées^, du Laboureur ; ils font ce qu'on appelle i^jirfts ou couchés par la pluie & le vent; s'ils n'ont fait que plier, le malti'eft pas grand , ils fe relèvent d'eux- mêmes ; mai$ Digitizedby Google 'j6o Histoire de i'Acad. rot. il au contraire la paille eft caflee ou fbr^ cée par le pied > alors ib ne fe relèvent plus. Les blésveriiés peuvent mûrir , fit cet /accident leur arrive aux environs de la moiflbn & que la pluie ne continue pas ; mais s'ils font couchés long-temps, avant la récolte ou que la pluie conti- nue , ils font bientôt recouverts par rherbe ; la paille pourrit y te grain germe ^ & oneft obligé de les couper pour fervir de nourriture aux beftiaux cet accident arrive plus fouvent aux blés bien travail^ lés qu'aux autres , parce que leur paille étant plus haute U, leur épi plus pefant ^ ils donnent plus de prife à la tempête ;. mais comme il dépend de caufes qui ne font point au pouvoir des hommes , on^ ne connoît jufqu'ici aucun moyen de le prévenir. . Lorfaue les blés ont échappé à tous les acciaens dont nous venons de parler & qu'ils font parvenus à leur maturité y il n'eft plus queftion aue de les recueillir & de les ferrer c'efl cette récolte qui fait le fuet du quatrième Livre de M. da Hamel La première attention cp'o^ doit avoir , eft de bien faifir le pomt de ma- iurité du grain ; s'il eft trop verd , û devient retrait dans le tàs ; s'il eft trop Digitizedby Google DES SCTENCÈS, I761. 16I mûr 9 il s'égrène heureufement tottte^ les pièces aune même ferme n^ mûrif* fent pas toutes à la fob , & un bon La bonreur commence toujours par les plus preffées. On coupe communément it iié avec une faucille , au lieu qu'oa fauche l'orge & Tavoine ; on fe fort cependant de la faux pour le blé dans certaines provinces ^ mais il faut que la; lame en loit plus petite ëk montée fur un manche auquel il y ait une baguette ployée éh arc , pour jetter le blé coupé fur celui qui reue debout & l'empêcher de s'éparpiller cette méthode peut être ^atiquée avec fuccès ; on ne doit pas craindre qu'elle faffe plus égrener ïe blé qaç k tn^thod^ ordinaire ^ et elfe eft. beaucoup pîusÈxpéditiVe t avantagé im* metîfe fi on cOnudère qu'il n^e faut fou- Vent qu'un orage , furvenu pendant la moiifon , pour tout gâter , & que pa^ conféquent les momens y font bien pré- cieux.. Un autre avantage de tette mé* thode , eft qu*ôn emploieroit par ce moyen à ratîiaffcr le grain coupé der- rière le Faucheur, une grande quantité de femmes infirmes , d'enfans, & demeurent inutiles dans la méthode or dinaîre, ce qui empêcheroit le défœuvre» ment & la mtadicité qui en tA une fuke^ Digitizedby Google lêi Histoire d l'Acad. roy. La paille des blés abfi coupés eft plus longue, l'herbe fereproduit plus vite dans les champs fauchés que dans les autres ^ & le bétail qu'on y met paître y trouve une pâture bien plus aifée , n'ayant pas les nafeaux piqués continuellement par le long chaume qu'y laifle la faucille. Les grains étant une fois coupés , il ne refte plus qu'à les tirer de leur épi, les nétoyer & en ferrer la paille. Dans les provinces méridionales du Royajime, on ne ferre jamais le blé dans fon épi , on l'en tire auflîtôt qu'il eft coupé dan^ 3uelques-unes on le fait fouler aux pieds es befiiaux , puis on fépare la paille hachée qui en provient , & qu'on tranf- porte dan$ hs magafins qui lui {ont def? tinés , du grain qui çft porté dans les greniers. Dans d'autres pays , où l'on veut conferver la paille , on bat le grain avec des fléaux , & , après l'avoir vanné, on le porte au grenier , & la paille dans la grange après l'avoir botteiée. L'une & l'autre de ces opérations fe faifant en plein air , il faut être aiTuré d'une férénité de temps très-conftante , qu'on ne peut fe promettre dans la parr tie feptentrionale du Royaume. On y ferre donc dans les granges les gerbes joutes chargées de grain, pour les battre Digitizedby Google ©ES Sciences, 1761. 163 cnfuite à couvert & à mefure qu'on en a befoin ; cet ouvrage duf e communément tout rhivtr, & ne finit même fouvent qu'au milieu de Tété. On a propofé depuis peu des machines pour abréger cette opération ; 6c il feroit d'autant plus à fouhaiter que l'ufage s'en^tablît, que le travail des batteurs en grange eu non-feulement pénible , mais û dan^ gereux pour eux , à cauie de la pouf- fière qui fort du blé , que la plupart pé- riiTênt de maladies de poitrine ou de- viennent afthmatiques. Lé blé une fois égrené , eft pafTé par des cribles » dont les trous ont différentes figures éc dif ce qu'on nomme blé de miracle » d* abondance ou\le providence ^ il exige une terre bien fumée & bien préparée , & rend beaucoup , mais il ne peut réuflîr par-tout. Le grain , connu fous le nom de feig/e^ eu. moins délicat » il s'accommode très-bien des terres les plu5 Digitizedby Google DES SCI ENC E S, 1761. lé^ , plus légères ; il y en a de deux efpèces , l'une qui fe fème en automne & Tautre qui Te fème au printemps ; il n'efl fujet ni à la nielle ni au charbon, mais il eft fouvent ergotté. Souvent on sème dans les terres' médiocres moitié froment 6c moitié leigle , & on nomme ce mélange miuil; il exige lesi mêmes labours que le fro- ment. L'épautre eft une efpèce de grain qui tient le milieu entre Torge & le fro ment i la farine en eft aftez belle ^ mais le fon très-gros; le pain qu'on en fait a bon goût , mais n'eft pas aufli délicat que celui de froment. La culture àfi ce grain eft la même que celle du froment ^ £ ce n'eft qu'il le ùxxt femer plus tôt^ ?uoiqu'il ne fe récolte que plus tard. >n cultive de trois fortes d'orge l'orge carrée , dont les épis ont efFeâivement cette forme 1 & qu'on nomme auifi efcourgcon^{esème en même temps que le froment, & même un peu avant; ce font les orges d'hiver Torgc ordinaire ^ & celle qu'on nomme ris d* Allemagne , parce que les grains en font blancs , fe sèment au printemps avec les mars ; ce grain mêlé avec un peu de froment , fait de trèS'bon pain ; on en fait un gruau qui , préparé avec le lait f eft une très-> bonne nourriture ; enfin oij^remploie à Hifi lySz. Tome J. H ,Digitizedby Google î7o Histoire de l'Acad* koy. la nourriture du bétail & de la volailler il fatigue les terres pUts au'aucun autre, & exige qu'elles ftwent bien amendées & bien fumées. On connoît dans ce pays deux fortes d'avoine qu'on cultive, î'avoîne d'hiver , qui fe sème en même temps que les fromens , elle vient ordi- nairement plus belle Bc rend plus que l'avoine ordinaire ; cependant les Fer- miers en sèment peu , parce qu'ils cttt ordinairement affez d*embarras pour les femailles du blé , qu'ils ne fe foucient pas de fe charger encore en même temps Xic celles de l'avoine celle qu'on cultive ordinairement, eft l'avoine printannière ; elle fe^ème ordinairement au mois d'A- vril fur un feul labour on en emploie dix boiiTeaux par arpent &c quelquefois plu quand elles font venues à la hau- teur de quatre pouces, on paffe deffus un rouleau de bois pefant qui caiTe les mottes & unit le terrein , en ôtant les bofles qui empêcheroicnt de faucher; on a fom d'en arracher , autant qu'il fe peut , les mauvaifes herbes , & elle n'exige plus d'autre foin jufqu'à la moiâon. On fauche les avoines avec une faux garnie d'une efpèce de panier ^ compofé de uois crtchets de ^ois joints piar tiae Digitizedby Google DES S C I£NC ES, 1761. 171 traverfe, mais on eft dans laicoutume de les faucher avant leur entière matu- rité , & de laiffer les javelles fe mûrir Se fe renfler fur le champ , ce qu'on nomme. javclUr. M. du Hamel regarde cette méthode comme très-mauvaife ; un particulier qu'il cite, ne la fuit point; .il attend pour couper es avoines qu'elles oient mûres, &il les'fait tranfporter de fuite à la grange ; ks avoines s'é^rè-* nent moins, pèfent un douzième de plus ^ fes voifins le voyent , en conviennent , achètent de lui , autant qu'ils peuvent ^ de quoi faire leurs femences , & nefid-^ vent pas fon exemple. On sème ordinai-» tement de l'avoine de l'année ; celle de deux ans peut cependant lever. M. Ai Hamel cite à ce Aijet l'expérience qui en a été faîte ; mais il recommande de faire toujours l'effai de l'avoine qu'on veut femer , en en femant quelques grains ^ pour s'affurer s'ils lèvent bien. On cultive dans quelques provinces deux efpèces de millet , le petit & le grand ; l'un & l'autre fe sèment eu Mai ^ dans une terre douce , légère & bien amendée ; on répand la femence un peu claire , & on la recouvre auffitôt; fi cependant la terre étoit sèche, il faudroitj femer le foir & ne la recouvrir que le Hi Digitizedby Google trj^ ïilSTOIflE DE l'Acad. Ror. jnatiti, afin que rhumidité de la nuit I* difposât à gcnner, on paiTe le rouleau 4eS»s dès qu'elle e& couverte, pour comprimer la terre ; unmois après que le mulet eft levé, on eu arrache plnfieiir» pieds pour qu'il fe trouve entre chaqu Sunte huit pouces , fi c'eft du petit njxl- let , & plus fi c'eft du grand ; on donne, enfiiite n labouf léger autour de claque pied , & il n'exige plus d'autre précau-^ îion jufqu^à la récolte , que d'en ecartet les oifeaux qui en font fort friands & qui n manceroient plos de la moitié ; on les ebaffe , foit en les tirant avec de la çea» drée,foit en employ!»nt vées pour écra£sr le grain. Le mais , qu'on nomme auffi bli de Turquie ^ 6c en quelques endroits hU d*Efpagfu j k sème ou plutôt fe plante au mois de Mai ; on fait dans les fiUons é^ petites foffes de dix^fauit pouces en dix-buk pouces ; on n^ dans chacune deux grains de maïs , & on les recou- vre ; lorfqu'il tû levé 9 on àrradte le plus foible des deux pieds qui ioat to- mi$ dans ^chaque fofle 3 & ontemet tle iioiivelle grainedarnsceBes oùles^biSs n'ont pas levé; on leur donne iui/{>re- izûerlaboiut à la mi^mn âc un à la £11 de Juillet; vers la mi-Ao&t on coupt les panîcules des fieuis mâles aux pieds^ aiont les etfvek^p^ de l'épi parcdiTent renflées *y ces psinicuies ont une excd^ lente nourriture pour les bœufs ; oa été quelque temps apirès toutes tes feuilles des ti^s y ce qui dcmne encore un excellent fourrage ; irers le mois dé Septembre , on cueille tous les épii> les uns les fufpendent par bottes dans un grenier , d'autres les égrainent le milieu de Tépi , qu'on nomme le papc^ 4àn y & Us tiges de la plante qu'oA H} Digitizedby Google t74 Histoire de l'Acad. rot. coupe, fe donnent aux bœufs ; quet- 3ucfbis on sème ce grain pour en faire a fourrage , alors on le sème fort épais après la récolte du lin & même de forgé, & on le coupe en vert dans les mois d'Oâobre & de Novembre ; la farine de maïs donne un très-ben goût au pain , pourvu qu'elle n*y entre que pour un huitième, en plus grande quan- tité elle le rendroit pefant, parce que la pâte n'en lève pas bien. Le blé noir ou farrafin eft encore une des. efpèces dont on fait ufage. En ce climat il s'ac- commode affez bien des terres fableufes & légères, qui ne conviendroient pas au froment ; on le sème fur les terres defîiinées poiur les mars ; & alors c'eft à-» peu -près en même temps que ces derniers ; on en sème auffi fur les terres qui ont porté des plantes , dont on fait la trécolte de bonne heure , & comme il n'eft fur terre qu'environ cent jours, on a encore le temps de le recueillir avant l'hiver; ce gram eft très-bon pour les volailles ^ mais il feroit du pain noir , & ^ui s^mietteroit aifément; on en mange cependant en Anjou & dans quelques autres provinces par plaifir, 4fC quoiqu'on y recueille de bon blé î mais on ne le mange que tout chaud Digitizedby Google B-ES Se I EN G ES, 1761. 175 Tous les grains dont nous venons de donner la culture à la manière ordî naire , font fufceptîbles àç la nouvelle culture de M. Tull , & elle y produira le même avantage qu'elle produit fuc le froment. Les grains ne font pas le feul objet uéceflaire de la du HameL Les pâturages ou prés font en général de deux efpèces , les naturels & les r//-* ficïcU. On nomme naturels ceux qui ^ fans culture , produifent différentes her- bes ,- comme les prés bas & les prés hauts. Les premiers deviennent marais , & ne produifent que de mauvaises her- bes, fi l'eau y féjourne trop long-temps ; mais fi elle ne fait que des inondations Îaffagères , ils ^ produifent de bonne erbe moins £ne , à la vérité, que celle bigitizedby Google 'tj6 Histoire de l*Acad. rot. des prés hauts , mais qui fert de refiburce dans les années sèches ; on les améliore far des feignées ES Sciences, tj6i. 177 ferver les prés baâts > on doit les bien fermer de foffés , pour empêcher que le bétail n*y entre & qa'il ne s*y fafle des chemins ; il faut en ôter foigneufe^ ment les pierres Se en rabattre les taupi* iftières > afin que rien n'empêche la faux 4e couper rherbe près de la terre, les tngraiuer tous les deux ou trois ans avec dufbmier bien pourri , des cnrurei de mares ou d'étangs , des cendre , de k fuie f du fumier de pigeon ; ces en- grais, & fur-tout le dernier, en forti- fiant la bonne herbe, font périr la mau-* vaif^ on dok auffi foieneufement feicé périr la moufle. La meilleure façoti efk >eut-être de peigner les prés ati pria* temps avec des râteaux de fer, qui aient tes denty fortes & un peu longues ; la moufle , oui ne tient que peu au terrein ^ s'enlève tacilement fans taire le moindre tort à Fherbe , & on ôte en même temps 1^ pailles de litière, que le fumier pour- voit avoir Ikiffées, & qui gâteroient le fcin; enfin^ on y doit jetter la balayure des greniers à foin > & même de temps en tenrns im peu de graine de trèfle. On fauchecommunément le foin à la fin de Juin ou au commencement de Juil- let ; mais comme ce travail touche de près à celui de la moiflS^h , on doit., il Digitizedby Google 178 Histoire de l*Acad. roy. la faifon eft belle , l'avancer les plu^ 3uii fera poffiblc , & que la maturité e rherbe le permettra. Le foin une fois coupé , doit être fréquemment tourné & retourné avec des fourches, ce qu'oa appelle ^cr , afin que Therbe reçoive mieux la chaleur du loleil & fe defsèche plus promptement ; s'il furvïent de la pluie 1 on la raûemble en tas, qu'on appelle veillottcs , & lorfque le foin eft fait , on en fait des amas plus confidé- râbles , qui ont la forme d'un conoïdt parabolique qu'on nomme meuics ; ea cet état il peut fe conferver long- temps , la pluie n'attaquant que le defius à une très petite épaifleur , alors on n'a pluy qu'à le botteler ou à le tranfporter fans être bottelé dans les greniers oh on le garde. On forme les prés artificiels en femant dans des termes bien labourées , certain xies plantes vigoureufes, annuelles ou vi- vaces, qui produifent beaucoup d'herbe dont le bétail fe puiffe accommoder; les annuelles font le blé de Turquie , le feigle , l'êfcourgeon ou orge carrée , la fpergule , la vefce, les pois n le Tùtt en meule ^ un à foin de placer au* milieu quelques fagbts debout ^ qui fàd^ £tent la communication de l'ai^ ; Sc €uand on Tengrange ^ on doit le mettte lits par lits avec de la paille ; cette paille- y contraâé un parfum qui fait que les chevaux la mangent avec un ti'ès-grand appétit r ce fourrage ne fe tafTe pas afl» pour pouvoir, comme le foin otdinaire ^ refter long-temps en meule. Comme la* luzerne craint extrêmement le voifînage de toute autre herbe % c'eft peut-être une dés plantes qm g^ne le plus à la nouvelle culture , qui les détruit infail- liblement par es labours & donne la facilité d*aitacfaer celles qui auroientpu leur échapper. Les fainfoin fournît tm peu moins de fburrage que la luzerne ; il ne fe fauche que deux fois Tannée, on leièitte &on le cultive comme dette dernière ; on W fauche plutôt ou plus tard , fuivant fufage auquel on le deftine ; & on veut Digitizedby Google rSx Histoire de l'^Acaix roy» le donner aux bêles à laîne , on le^coupe quand il entre en fleur ; fi on remploie }>our les bœufs , on le fauchera quand espremières fleurs viendront à fe pafler ;. fi c*eft aux chevaux qu'on le deftine , on attend que la femence foit en partie for- mée ^ parce qu'ils aiment à la rencon- trer fous la dent; enfin îi on en veut, ramafler la graine f on attend à le fau- cher qu'elle foit mûre , & on fauche a\Aant que la rofée foit diflipée , afin que là graine ne fe perde pas ; il efl bien plus aife à faner que la luzerne, Dteuxboif-, ibaux de graines de fainfbin qourriflent; autant les chevaux que trois d'avoine i^ cette graine doit être étendue mince, dans les greniers & fréquemment re- muée fi on veut éviter qu'elle ne %'é- chauffe. Le trèfle qu'on ieme ordinairement ^^ cft le trèfle à fleurs rpuges.; il demajade. une terre douce ,.^rqfïe & un peu itiu- mide ; il fe ème comme de la luzerne , on le doupe ordinairement deux fois , & quelquefois trois ; il efl très-difficile à faner /& pour peu qu'il foit mpuillf 9 il perd beçuqoup de, fa qualité. Ce four- rage, verd ou fec, eft excellent poiu tous les befïiaux , mais on ne le doit donner qu'avec mefure , parce qu'il les Digitizedby Google DES Sciences 5 lyéx. 181 nourriroit trop cette plante eft moins vivace que la luzerne & le fainfoin , 6c elle doit par conféquent être renouveU lée plus ouvent. On cultive en Angleterre, pluûeurs efpèces de chiendent & degramen pour en faire des prés artificiels on peut adopter cette culture , mais il faut bien prendre garde de ne pas placer ces prés dans des terres qu'on veuille enluite remettre en blé , on auroit trop de peine à les détruire» On cultive dans quelques endroits Tajonc, jonc marin ou genêt épineux ; cette plante vient dans tous les terreins ^ mais bien plus forte dans les bonnes, terres ; les chevaux & les autres bçf- tkux en font fort friands ; on en coupe les fômmiiés à Tentréc de Thiver ; ôc pour rompre les épines , on les écrafe ^ ibit fous des meules à cidre ^ ibit fous des pilons , & on les donne en cêt état , aux animau3. On peut mettre encore au rang des. prairies artificielles les plantations de racines qu'on fait pour la nourrSure da bétail 9 comme les ponunes de terre , les topinambours, les navets^ raves & raiforts , les carottes , &c^ La pomme de terre fe plante dans Digitizedby Google j84 Histoire di^i^'Acad. rot. de petites foffes faites i trois pieds l'une de l'autre dans un ch^mp bien labouré r on commence par mettre un peu de liimier au fond ; on met fur ce fumier une de ces pommes & on la recouvre fur le champ cette pomme en poufle tout autour d'elle, & on en a vu qui en ont donné jufau'à huit & neuf cents. Oiï cultive àttffi ta pomme de terre fans fumier , en la plantant au mois de Fé- vrier dans des rigoles & les couvrant enfuite ^ mais elles produifent moins de cette manière on peut mettre les pom- mes de terre dans les pièces deftinées à être mifes en blé, elles rfépuifent point la terre , & les façons qu'on leur donne la préparent merveilleufement pour le blé. Les animaux mangent la pomnt^ de terre crue ; on la fait cuire pour les hommes , on en tire une fàirine qui ; mêlée avec un peu de froment , fait d'dfiezèon pain. L^ culture du topinam- bour eft la même oue celle des pommes de terre, le bétail s en accHnmode affez bien ; on en apprête auflî pour les hom- mes , & quand il eft bien accommodé > il approche afTez , pour le goût , du ctil d'artichauté Les navets , les raiforts & les raves fyat foavent confondues ; ce qu'on Digitizedby Google DES ScifiKCts ; Ty6l. lÔç somme à VBîhraves^ padisy eft du^enre àt% rai6>rr , & le$ raves proprement 4ites & ' les laf^^s e confHtuent qu^un g^enre. Les raves ou navets qu'on cul- tive font \^* ta tumip îles An^ois ou la rabioule clu Limofin quoique deftînée Elncipalement au létail , elle eft très*» nti^ pour la cuifîne ; & quoique fort groiTe, elle eft en même temps très* délicate 2^. la grofle rave ou gro^ fiavet eâion^ M. du Hamel uge ce triage avantageux, parce que le lin verd fe rooiâScint plus aiféœent que celui qui eft mûr ^ il arriveroit > s!iU étoient m^és ^ qu'il fe trouveroit néceflairement des brins pourris^ ou d'autres quineferoient pas aflez rouis; dès que le lin eil arra^ ché , on te lie poignée à poignée par le petit bout,, & on lt% < fécher en les fiofettant debout les unes contre les^u- tres ; auffitêt içi'il eâ fec , on l'égruge % c'eâ-à-dire qu^ eufêpare h grame, en peignant pour ainfi dire chacpie poignée avec tes dents d^A râteau fia & ferré y, £xé verticalement fur un banc, les grai- mes fe détachent 6c tombent dans un drap m lequel le banc eft pofé û queU qu'une a échappé â l'égrugeoir , les coups de ffîanipi on donne aux poignées ipii en fortent tes font détacher ; on famafle cette graine > on la vanne , on la crible , & la phas b^e étant i-éfervée pour la femence > on porte le refte an nouliapouc en &ire de l'huile. La graine Digitizedby Google ©lES Science S, iT^x» iS^ ft0t fépar^ du^ lÎA > t>n le porte an ^poutoir ^ qui doit étee ime etu preiqua dormaf^e-, maïs qui pouridiit fe renoa^ velle peu à peu; oa le coavre de paille ^u de Ibttgère & de claies chargées de pierres ^ fie ^on ly laifle juimi''à ce que la partie Ikneufe £>it aflez altérée pour rompre atfément & ans pliet ; alorsoA U retire^ on ouvreles poignées en éven- tail ; on Us fait fécber & oa les porte dans les granges* Lorfque te fin eA féché 9 au Sortir du routoir , il ne s*9gft plus que de féparer de l'écorce > pi doit is convertit en^l&fie > la partie ligneuie déjà attaquée par le commencement de pourriture qu'elle a eâiiyée au routoir t on fait pour cela trois opératkxns ; oit haie le lin, c'eità dire qu'on lie deflèche fyr des claies^ au-deflbus defquelles oa ^t un feu de chenevottes ; opératioa qiLii doit être conduite avec une grande prudence fi on veut éviter fe ku^er du^ £eu 9 ou bien oa l'arrange dans un four ]péES Sciences , tyôi. 191 communément perfuadé qu'elle exige tarit d'opérations pour êcre réduite eft cet état. X^c que nous venons de dire du lin doit auffi s'étendre du chanvre , qui exige prefque la même culture 6c It^ mêmes préparations la graine du chan- vre ou chenevis fert non-feuïement à ferfier les chenevières 9 mais encore à faire de l'huile comme celle de lin^ & de plus à nourrir jks volailles. L'efpèce de chardon , qu^on nomme chardon à foulon ou à laincr^ eft encore tme plante qui peut fe cultiver utile- ment ; fes têtes armées de piquans forts & crochus , fervent à retirer le poil des •étoffes de laine , pour le feutrer après en les foulant , & rendre par-là leur fuperficie plus unie , plus douce & plus chaude. Le chardon à foulon exige une terre crayonneufe , bien expofée & fur-tout fans aucun abri & en plein air ; en ter» rein bas il multiplie plus , mais il eft de moins bonne qualité , il aime fur- tout les terres neuves. La préparation dû terrein deftiné au chardon varie fuivant la na- ture de ce terrein ; en général , on lui donne un labour avant Thiver & on répand le fumier defius ; on donne un fécond labour au printemps , & oq Digitizedby Google k^i tfasTomç 0ï l'A CAD. rot^ jvfème fur oç fécond labour la graine é^ chardon pi^rr pincées ; quelÉS S C lEl^CES, 1761. 101 lui donner. On fent aifément quel peut être l'abus de cet ufage ; cependant comme en certains cantons il eft autorifé & qu'il feroit peut-^être bien diiBcile dà le détruire totalement , M. du Hamel penfe qu'il fuffiroit peut-être dans ces endroits de permettre à chaque Fermier de mettte en défenfe la trentième partie de fa terre ; cet efpacé à Tabri du bétail ^ fuffiroit vraifemblablement pour four** nir au cultivateur les fecours d'hiver dont il auroit befoin. Les deux derniers articles de TOu* vrage de M. du Hamel , roulent fur l'avantage que pourroient procurer le^ baux à longues années & la police des grains ; mais cei deux points , quoique bien dignes d'attention 5 font cependant trop étrangers à robet de l'Académie pour trouver place dans fon Hiftoire t tout ce que nous en pouvons dire , c'cft qu'on y reconnoît , comme dans tout le refte de l'Ouvrage de M. du Hamel ^ l'efprit du Phyficien éclairé > guidé par le coeur du bon Citoyen. Digitizedby Google toi HlSTOjRt DE l'AcAD. ROY, l'I Mi ' IJ'i illllU',, n j [ I .,' ,1' f ,11 ,T illl AL G É B R E. Sur plujuurs claffis it Équations dé tous Its degrés qui adnutunt une folmian ; algébrique. J^A réiblutîon algébrique générale des Équations feroit , pour ainii dire, la clef univerfeUe de toutes les Mathé- statiques nul problème réduit au cal- cul ne pourroit arrêter un feul ânftant le Géomètre qui en feroit pourvu; mais il s'en faut bien que cette clef univer- felle foit encore entre les mains de$ Géomètres. L'art de réfoudre Içs équa- tions , c'eft-à-dire d'affigner la "Valeur tlgébrique générale de leurs racines éft encore extrêmement borné , il eu même étonnant qu'il foit il peu avancé. Ce n'ieu pas cependant à la néglii^ gence des Géomètres qu'on doit fe pren- dre de ce peu d'avancement , les pliis grands hommes des deux derniers fiècles & de celui-ci ont fait tous leurs efforts pour porter la lumière dans cette partie des Mathématiques. Louis Ferrari^ Tar- taglia , Bombellî , Viéte , Harriotte , Defcartes , Nevton , Haller , Stirling , Moivre , M"^ Euler & Fontaine , de cette Digitized by VjOOQIC Dgs Sciences, 1762. loj JkeadéfDÎe , & un grand nombre d^au- très célèbres Aodlyftes , auxquels PAL- gèbre doit pjufieurs découvertes impor^ UQteSf ont beaucoup travaillé fur la réfoi- Jution des^quations ; mais la difficulté de la matière a jufqu'ici r^ndu inutiles toutes leurs tentatives , & on n'a encore au- jourd'hui de méthode rigoureufe pour réfoudre les éclations , que jufqu'a» quatrième degré , c'efl^à-dirie qu'on n'eft pas plus avancé qu'on ne l'étoit du temp^ de Louis Terrari , qui , au com- mencement du feizième uècle , donna le premier la réfolution des équations 4u quatrième degré. L'ejftrême difficulté de cette matîlre a probablement engagé plusieurs célè- bres Analyses à tourner leurs recher- ches vers les méthodes d'approximation qu'on emploie aujourd'hui au défaut des méthodes rigoureufes ; on ne peut pas même* trop les en* blâmer ils fe mettoient par-là en état , finon de don- ner des folutions exaâes & rigoureufes , du moins d'en approcher autant qu'on pourroit en avoir befoin , & ils ont mieux aimé fe mettre, à portée d'éluder ia difficulté , que de travailler peut-être inutilement à la vaincre. Cette difficulté cependant n'eft pas 16 Digitizedby Google 004 Histoire de l'Acad. roV. fi infurmontable qu'elle n*ait quelque- fois cédé à Tadrefle & à la confiance des analyftes , & fi on n'a pas en^core obtenu la réfolution générale des équa- tions , on eft au moins parvenu à obtenir celle d'une dafle d'équations dans cha- que degré. C'eft à M. Moivre qu'on eft redevable de cette découverte. Il en a donné les principes dans les Tranfaôions philofo- phiqueSy n^ 30^^ oîi il fait voir qu'il y a pour tous les degrés impairs une clafle d'équations , dans lefquelles les' puiiTances paires de l'inconnue étant évanouies , fi tous les termes de l'équa- tiSn , à l'exception du premier & du dernier, qui ont arbitraires , ont^entre eux une certaine relation indiquée par M Moivre , on aura toujours la réfolution algébrique & la valeur de l'inconnue y qui fera exprimée par la fomme de deux radicaux du mêvne degré que l'équation. .. Cette méthode de M. Moivre , quel- qu'ingénieufe qu'elle fût par elle-même, n'alloit , comme on voit , qu'aux équa- tions des degrés impairs qui avoient les conditions re^uifes. M. Euler a com- piété cette férié d'équations , & a fait voir dans le Tome fiJI des Mémoires de Pétersbourg, qu'il y avoit au/fi dans les Digitizedby Google DÈS Se I ENC ES, 1761. 205 degrés pairs une claffe d'équations ré- fokibles de la même manière. Tel étoit r^at de cette queftion, lors- que M. Bezoùt a tourné fes vues de ce même côté lé Mémoire dont il eft ici queftion ne contient encore qu'une partie des réfultats que lui a donnés fa méthode. Nous allons eflayer d'en pré- fenter une idée. Toute équation qui n'a que deux termes fe peut toujours réfoudre fi donc on pouvoit réduire toute équation à n'avoir que deux termes, on en auroit bientôt la folution ; noais on eft bieh éloigné de ce {>oint , car on n'a pas encore de méthode qui puiffe faire éva- nouir d'une manière générale plus d'un terme dans une équation quelconque. Quelque peu frayée que foit la route pour réfoudre les équations par l'anéan- tiflement des termes intermédiaires , c'eft cependbut par cette voie que M. Bezout attaque là difficulté ; nous allbns bientôt voir avec quel fuccès voici comment il s'y prend pour trouver les équations qu'on peut réfoudre par cette méthode , & pour les réfoudre en même temps. Il prend deux équations â deux incon* nues, les plus générales qu'il foit poffiblej; Digitizedby Google io6 Histoire de l'Acap. roy. il détermine , par les r^gl/;s connues de l'Aleèbre^ deux autres équations qui ne renferment chacune que Twe de ces deux inconnues on luppore , fie qu'U e& toujours poffible de faire » que Tune eft réquation même qu'il s'agit de rér foudre ^ & que dans l'autre les termes .intermédiaires au preipier dc au dernier puifTent s'évanouir. Ce$ coaditipas dé- terminent les qualités particulières que doivent avoir les deux équations à deux inconnues qu'on a d'abord employées. Par ce procédé, h réfolution ne dé- pend plus que dé trois chofes; x. de la réfolution d'une équation qu'on a réduite à deux termes ^ ré^lulipn qui eft toujours facile ; 2^. de la réfolution d'une des deux équations- è deux incon- nues qu'on a employées , çé qui eft .toujours poffible , parce qu'elle eft tou- jours au moins d'un degré inférieur à la propofée ; 3. enfin àts équations pairticulières qui réfultent des iuppoû- tions qu'c^ a faites dans le cours de la réfolution. On juge bien quç te dernier article eft le plus délicat &c celui qui exige le plus d'adrefle de la part de l'Analyfte mais en envifageant les équations , comme l'a hit M. fiezout, onrencontreinfailliblement dans chaqt^ Digitized by VjOO^I-^ HES Sciences, ij6i, vyj idegré à rinfini une clafle d'équations oii ces coéditions 19e mènent qu'à une équation du fecood degré, Efiayoaa de la caraôérifer plus particoUèrement. En remontant des équatiooa qu'on a ^employées pour la réfolutioa, & que M. Bezout nomme auxiliérts y à jceUe qu'on a en vue de résoudre 9 on parvient i une expreifion de l'inconnue » qui êft un compofé de radicaux du de^ré de l'équaiion & de radicaux du Iccond degré. Cette écfuation paroit , au pre- .mier coup d'œiU très-compofée ; flHtis pas un ufage adroit du calcul , M. Be- .zout trouve moyen de la transforaer en une autre qui repréfente d'une manière très-£mple la valeur de l'inconntie dans toutes ces équations & la rendre fitfcep- tible d'un même énoncé dans chaque degré. M. Bezout fait voir par ce moyen que dans toutes les équations de la dafle dont il s'agit ici , le tecond terme étant évanoui , ce qu'on peut toujours fup^ pofér , la valeur de l'inconnue eft expri^ . mée par autant de radicaux moins un » du degré de cette . équation , qu'il y a ^'unités dans ce même degré , & que les quantités affeâées de cc^ radicaux ne déend>ent que d'une éc^atiqn du /ecoAd degré. Il 7 a plus > la méthode * Digitizedby Google io8 Histoire de l'Acad. hoy, de M. Bezout ne fuppofe pas même comme une chofe néceffaire réranouif* fement du fécond terme ; d'où il fuît que les quatre {>remiers termes d'une équa* tion étant tels qu'on le voudra » on pourra toujours en obtenir la réfolution, £ les autres termes ont la condition qu'exige la méthode. Nous n'avons jufqu'ici pu obtenir par ce moyen qu'une des racines de cha- que équation dans les degrés impairs., éc deux dans les degrés pairs on fait cependant qu'il y a autant de racines dans une équation qu'il y a d'unités dans le nombre qui en exprime le degré. M. Bezout, qui n'a pas perdu dé vue ridée de réduire la réfolution de ces équations à celle des équations à deux terities , a trouvé moyen d'y réuffir en employant le fameux théorème de M. Cotes , fur la propriété du cercle rela- tivement aux faâeurs d'un binôme quel- conque ç'eft en adaptant ce théorème aux réfultats de fa méthode qu'il en a tiré un moyen de repréfentcr générale- ment ^ par une feule équation , toutes les racines de celles fur lefquelles cette méthode a prife y en forte qu'on peut avoif également telles de ces nacines que l'on veut i avantage qu'on n*avoit Digitizedby Google DES Sciences ; 176a. 209 pas eu jufqu'ici , même pour les équa- tions du troifîème degrd. Les équations dont nous venons de parler , dépendent ,- en partie , d'une équation du fécond degré. Lorfque cette équation a ks deux racines réelles , un calcul clair & facile donne la nature & la valeur de chacune des racines des équations qu'on fe propofe de réfou- dre ; mais u Téquation du fécond degré a fes racines imaginaires , & que celles des équations propofées foient toutes réelles ou toutes imaginaires , alors te calcul algébrique ne donne plus aucun réfultat clair y &c , excepté dans un petit nombre de cas , ne ie prête à aucune application numérique ni à aucune con- ilruâion. On peut en voir un exemple dans les équations du troifîème degré ^ oîi ce cas eft nommé le cas irréduSibU il feroit encore bien plus compliqué dans les équations dont il s'agit. M. Bezont a eu radreffe d'éluder cette difficulté, qu'il auroît peut-être inutilement atta- quée de front. Le rapport qu'il a trouvé entre ces équations rébelles y &c la divi- fion du cercle en parties égales , lui ^ fourni un moyen de les réduire à une cxpreffion fimple & naturelle, obtenant ainii , par l'union de la Géométrie à •Digitizedby Google aïo Histoire de l!Acad. roy; TAlgèbre, ce que celle-ci feule refufoit preiqu'abfoluinent de donner. On juge >ien que ce moyen met dans le cas d'employer plufieurs expreffions imagi- naires de fipus & de cofmus^ qui devien- nent néceflaires pour abréger des calculs qui 3 par les méthodes ordinaires y au- roient été fort longs & n'auroient donné Sue des réfultats très-obfcurs auffi M.. ezout n*a-t-ii pas négligé de les em- ployer; on ne doit jamais même dans les Sciences 3 méprîTer aucun de fe$ avantages. Nous n'avons jufqu'icî parlé que d'une feule claffe d'équations refolubles par la méthode4e M. Bezout , clafle à la vérité bien générale^ puifqu'elle s'étend dans tous \^^ degrés ; ce n'eft cependant pas la feule de cette efpèce que les recherches jde M. Bezout lui pnt indiquée. Il trouve en général dans tous les degrés à l'infini des clafTes entières d'équations réfolu- bles par fa fomme de 2 , 3 , 4 , &c. ra- dicaux du degré de l'équation , jufqu'à tm nombre de radicaux moindre d'unç unité que celui qui exprime le degré dp l'équation. Le cas dont nous venons de parler , & ceux de M» Moivre & Euler , ne font eux-mêmes que des cas particu- liers de cette règle générale, que M. Digitizedby Google DES Sciences ilyôi. m Bezout ne fait qu'indiquer ici y en faifant efpérer toute la fuite de ce travail. Il eft bien à fouhaiter qu'il en enrichifle prontptement rAnalyfc. ASTRONOMIE. Sur U SaieUiu vu ou prefumé autour dcVinus^ Il paroîti'a fans, doyte fin^Uer que FexiÂence d'un Satellite autour d'une Planète aufli proche de nous G[ueVénus> puiffe être douteuie & qu'oh ignore fi ce Satellite exifte ou n'exiîle pas c'eft ce- pendant ce qui partage aujourd'hui les j\ftronomes ; & pour mettre le Leâeur au fait de la queftion , il efl bon de rapporter ici en peu de mots ce qui s'e$ fait jufqu'à préfent fur ce fujet. Dès l'année 1645, François Fontana , Mathé- maticien de Naples , aflura qu'il avoit vu quatre fois ce Satellite , tantôt fur la partie éclairée de Vénus, qui étoit alors en croiflant, tantôt fur la partie obfcure , & enfin tout proche des cornés du croif- fant;inais la petiteiOfe & le peu de per fedion des inftrumens dont il fe fervoit , ne donnent pa$ aflez de probabilité à Digitizedby Google •ÎI2 Histoire DE l' fon obfervation pour la faire entrer id en ligne de compte. Voici quelque chofe de plus pofitif. Le célèbre Jean-Dominique Caflini rapporte deux obfervations qu'il avoir faites de ce Satellite , la première en 1672, & la fecoadéen i686. Il avoit vu toutes les deux fois, à quelque dif- tance de la planète , uQe lumière informe 2ui imitoit la p^afe de. Vénus & dont le^ iamètre étoit à peu-près la quatrième partie de celui de Vénus; mais il ne vit cette lumière que pendant très-peu de temps , parce que les deux obferva- tions fe trouvèrent près du crépufcule du matin , qui les interrompit; la con*- Ibrmité de la phafe de cette lumière avec celle de Vénus, fa groffeur à peu- près dans la même proportion à celle de cette planète gu'a la Lune à Pégard de Ja Terre, lui firent naître la penfée que ce pourroit être un Satellite de Vénus ; il n'ofa cependant Taffurer , la retenue & la prudence font le partage des grands hommes il chercha foigneufement à conftater Texiftence de ce Satellite par de nouvelles obfervations ; mais ce fut toujours inutilement , & jamais il n'a pu le revoir de fon vivant. Cinquante - quatre ans après , en Digitizedby Google DES Sciences, 1762. iij 1740 , M. Short obferva le même phé- nomène en Angleterre , il fut même plus heureux que M. Caffini, en ce qu'il eut beaucoup plus de temps que M. Caffini & qu'il put nonfeulement répéter plus de fois fes obfervs^tions , mais encore, y employer difféiieps télefcopes ; car. ç'étoit avec cet inftjrûment qu'il obfer- voit. Il trouva toujours que la petite étoile au*il voyoit avoit la même phafe que. Venus , qu'çile n'en étoit éloignée que d'environ dix minutes , que . oti diamètre. étoit un peu moindre que le tiers de celui de , & que f^ lu- mière étoit moins vive que .celle de Ta planète , quoique le Satellite parût bien terminé ; la ligne tirée de fon centre à celui de Vépus , fqrmoit un angle de dix-huit à vingt degrés avec l'équateur. Telle eft l'obfervation faite en 174a par M. Short ; mais s'il a été plus heureux que M, Cailini dans les circonftances aui ont accompagné ifon obfervation , n'a pas mieux réufli que lui à retrou- ver ce Satellite , & tous fes foins ont été depuis inutiles à cet égard. Si Ton rapproche préfentement tou- tes les circonftances de ces deux obfer- vations 9 fi l'on fe rappelle l'habileté des deux Observateurs ^ la grandeur & la Digitized by VjOOQIC ai 4 Histoire de l*Acad. rot. perfedion des inftrùmens dont ils fé fervoient , rexaûe conformité qui fe trouve en ce qu'ils ont remarque l'un & Tautre , de la grandeur du phéno- mène , de ion degré de lumière, & fur- tout Je la parité de fa phafe avec celle de Vénus ;' on aura bien de la peine à l'egarder ce qu'ils ont vu comme une illofion d'Optique, & à ne pas fe per- fuader que cefoit effeâivement unSatel- fite de Vénus^ que M» Caffini & 5hort but obfervé. D'un autre côté, comment compren-' 4ie qu'un Satellite , s'il exiftoit j n'eût été vu que deux fois en quatorze ans & eût enfui te échappé aux regards de tous les Aftronomes pendant plus d'un demi- fiècle ? on fait a la vérité que Saturne a un Satellite qui difparoît pendant une partie de fon cours ; mais ces difpari- lions font réglées & ne reflemblent point du tout à celles du Satellite de Venus. On allégueroit encore inutilement qu'a- "vant que M. Hughens eût découvert Panneau de Saturne , on avoit pris quel- quefois les extrémités des anfes qu'il femble former à la planète, pour deux Satellites ; mais" cette apparence n'étoît due qu'à la petiteffe ou au peu de per- fedion des lunettes dont on fe fervoit Digitizedby Google DES Scie N CES, lyôi, iiy alors , & il eft hors de toute probabilité que fi Vénus avoit un anneau , il eût pu échapper aux obfervations modernes Sc aux inftrumens qu'on y emploie. , Dans cette circonftance, M. de Mal- ran a voulu voir fi en fiippofant à Vénus un Satellite réellement exiftant , il n'y auK>it point quelque caufe qui ne lui laifiSt la liberté de pa^itre que dans des cas affez rares , & il en a en effet trouvé une qui pourroit prod\iire cet effet & qui s'accorde affez bien à tout ce que les deux Dbfervateurs ont vu de ce Satellite. Ceft dans ratmofphère folaire qu'il Ta trouvée on fait que le Soleil 9 par fa rotation autour de fon axe , écarte autour de lui une efpèce de pouflièrd lumineufe , qui forme dans lé plan de fon équateur un gâteau lenticulaire, qui quelquefois atteint un peu au-delà de l'orbite terreftre. Ceft à cette atmo- fphère que M. de Mairan a déjà attribué les Aurores boréales & les queues des Comètes c'eft encore elle qui , félon lui , occafionne les longues difparitions du Satellite de Vénus , ou plutôt qui ne laîffe la liberté de l'appcrcevoir que dans des circonftanccs quiidoivent être ftffez rares. Effayons de les déterminer» Digitizedby Google ii6 Histoire de l'Acad. roy. Puifque ratiîîofphère folaire peut s'étendre au-delà de l'orbe de la Terre, il eft bien certain que l'orbite de Vénus, plus proche du Soleil d'environ un tiers que laTerre , y feroit toujours comprife u elle étoit en même plan ; mais le plan de ratmofphère folaire eft le même quQ celui de Péqu^^eur du Soleil , qui fait ,. avec récliptique , un angle de J^iy tandis que la plus grande latitude de Vénus , vue du Soleil, çft feulement dej jas même iuivre pluileurs jours rbeure indiquée par le'Soleil fur un bon cadran , & qu'elle s'en .écarte plus ou moins félon les e l'Acad. rqt. de TAflronomie moderne on fait que ces ^res font des planètes affujetiies ^ comme les autres , à circuler autour du Soleil & qu'elles n'en difl^rent que par rénorme longueur de leurs orbite>^ & parce qu'elles n'ont vraifen^blablem^nt aucun mouvement de rotation fur elles- mêmes. Ces ailres , autrefois fi redoutés y ne font plus que Fobjet des foin^ & des recherches des Aftronomes celle qui a paru pendant les mois de Mai & de Juin de cette année ^ n'a point échappé aux obfervations de nos Aftronomes ; ils l'ont éxaâement fuivie , & nous allons rendre compte de leur travail. La Comète dont nous parlons fut découverte à la Ha,ie le 17 Mai par M. Klinkemberg , Cor;iefpondant de l'Académie , qui ne manqua pas de lui en faire part elle paroiffoit à la lunette comme une étoile de la quatrième ou cinquième grandeur y enviroi^née d'une fojble néhufofité. On avoit peine à l'ap- percevoir à la vue fimple ; elle étoit alors dans ta conftellatîon de la grande Ourfe, fort proche de celle du Lynx^ ayant une longitude de 2^*8^ 15*" & une latitude boréale de j^j^^ 10/. Auffitôt qu'on fut informé de on apparition y W^ Maraldi, de la Lande ^ Digitizedby Google DES Sciences, 1761. aic> Bailly & Mefller la cherchèrent & l^ jomparèrent aux étoile» lès plus vol- unes. M" Maraldi & de la Lande ont communiqué féparément à PAcadémie leur^obfervations & les élëmens qu'ils en ont déduits pour la- théorie de cette Comète.. . Avoir iîxé' par Tes oBfervations la route d'une Comète, dans le ciel étoile ,. n'eft pas , à beaucoup près, avoir décrit fhn orbite dans le lyûème folaire un Aftronome plac^ dans le SoleirTauroft déterminée par ces obfervations y, mais nous voyons la Comète de defliis la Terre ;. & comme TorBe annuel a comr muném'ent un rapport très-fenfible avec ïa partie de l'orbite d'une Comète qu'elle parcourt pendant foh apparition , il arrive nécefl'airement que les lieux de la Comète ,. vus^ de la Terre ,. difFèrent ^rodigifiLufement Je ceux que la même Comète paroîtroit avoir , vue du Soleil. Lâfameufe Comète de 175,9 parut dans la conftellation de l'Hydre , Jans une partie du ciel toute ôppofée à celle oîi on l'a voit vue en 1681 , quoiqu'elle fut itrès-peu près dans la même partie de ïàn orbite y & uniquement parce que la Terre occupoit une partie de la fienne , différente de celle qu'elle avoii occupée en i68z». Digitized by VjOOQIC 3^30 Histoire de l'Acad. roy. Il faut donc réduire la route appa- rente de la Comète dans le ciel étoile à celle que lui verroit parcourir un oWer^ vateur placé au centre du Soleil. On fent afiez combien ce calcul doit être pénible & combien on eft obligé de taire de faufles pofitiofts avant que d'avoir trouvé ceUe qui fi^tisfait aux cbfervations. ' Pour épargner une partie de ce calcul ; M. de la Lande emploie une méthode graphique très-ingénieufc il décrit un grand cercle qui repréfente Torbite de la Terre , au centre dutuel on place le iSoleil , n'étant pas néceffairc pour Topé- ration d'avoir égard à Téxcentricité. On place fur ce cercle la Terre dans Jes Doutions qu'elle avoit aux jours des oblervations de la Comète ; & ayant tiré de ces points des lignes allant au centre ou au Soleil, on tire de chacurt de ces mêmes points des lignes indéfi- nies , faifant avec les premières des angles égaux à ceux des didahces appa- rentes de la Comète au Soleil ,^réduites à l'écliptique. Il eft clair que la poiition réelle de la Comète fe trouvera chaque jour fur la ligne qui exprime pour ce jour-là fa poution apparente ; refte à favoir à quel point de chaque ligne» Digitizedby Google DES Sciences, 1761. 131 Or voici comment oa le peut déter- miner. La théorie Newtonienne nous en feîgqe que fi on partage Torbite d'une planète en parties quelconoues , &c que de ces divisons on mène aes lignes au Soleil 5 ces lignes formeront des efpèces de eûeurs ou triangles ,.dont Taire fera toujours proportionnelle au temps pen- dant lequel la partie de Torbite ellip- tique qui leur lert de bafe ^ a été par- courue par la planète. D'après ce princii>e , on cherchera donc fur les lignes qui vont de la Terre à la Comète des points tels, que menant de tous ces points des lignes au Soleil ^ ces lignes forment des triangles dont les aires foient proportionnelles aux temps écoulés entre les obfervations , & ces points feront des points de la courbe que décrit la Comète. Si donc on fait pafTer par ces points une parabole , ce qui ne différera pas fenfiblement de Tellipfe pour la petite partie qu'a par- courue la Comète , on aura Torbite de la Comète réduite à Técliptique ; on a d'ailleurs es latitudes vues de la Terre ^ qu'on réduira aux latitudes vues dif Soleil au moyen des diflances données par les opérations que nous venons de Digitizedby Google iji Histoire de l'Acad. rot^ récrire. Ob pourra donc avoir Tinclf- isaiibn de fon rbite ;. le lieu de foit nœud f la pofition du grand axe de Forbîte , le paffage par le périhélie , en unr mot tous les élémens de la tfaéo-^ rie , qu'il ne s'agira plus que de vérifier par un calcul , dont les opérations gra- phiques ont fupprimé la plus grande partie. Cèft à l^ide de cette méthode que M. de la Lande ayant calculé , fuivanc fes propres obfervations & fuivant celles de M. Meflîer , a déterminé que Va Comète avoit paffé par fon périhélie le 19 Ntai à^ 3^ 17'' du matin , qu'elle ëtoit pour lors plus éloignée de h Terre que le Soleil d'envvronr un centième de fà diftance du Soleil , ou .3 3000 lieues » 3ue le lieu du périhélie étoit à 15*^ 1 5^^ e l'Écreviffé, que le Nœud afcendant étoir à 19^-10^ des Poiffons, que l'in- clinaifon de PôrbitB .étoit de 84*^45', &* Gu'enfin cette Comète alloit fuivant 1 ordre des Signes. • Les mêmes élémens ont été détermi- nes par M. Maraldi l'accord qui fé trouve entre ces déterminations & leur conformité aux obfervations , prouvent également & l'exaftitude des Obferva* teurs & la bonté des méthodes de l'Aftro^ nomie moderne*. Digitizedby Google DES Sciences , 1761. xjj Le noyau de cette Comète a para aflez lumineux, mais mal terminé^ elle avoit une petite queue oppofée au So- leil. Si elle avoit paffé par on périhélie au commencement de Février , elle aufoit pu approcher aflez près de laTerre pour être très-vifiBle ; il faut même qu'elle foit aflez groflfe , & peut-être plus que la Terre , puifqu'on la voyoit encore lorfqu*elle et oit à une diftance p^efque double de celle du Soleil , c'eû* à-dire à environ foixante millions de lieues. En comparant Torbîte de cette. Cob- mète avec celles de quarante-huit au- tres , qui nous font connues par les obfervations anciennes , oan'en trouve aucune qu'on puîfle foupçonner d'être la même. Cen eft donc une toute nou- velle» ou» pour parler plus lufte , dont la route nous étoit totalement inconnue. Si on veut faire attention au point ou en eft préfentement rAftronomîe fes Comètes , & le comparer à celui oîi elle ,étJoit au commencement de ce fiècle , on feracertainement étonné des. progrès qu'elle a faits en aufli peu de* temps. Digitizedby Google a34 Histoire de l'Acad. rot; SUR LES OBSERVATIONS' Solflicialts faites à Saint'Sulpice^ On ne fait pas çncore bien certaine- ment fi Tobliquité ieds de foyer , dont l'axe eil fixé dans ^ plan de la méridienne ; l'image du Soleil y eft reçue fur un marbre blant fixé dans le carreau de Téglife^ & ce marbre eft couvert toute Tannée d'unô plaque de bronze , qu'on ne lève que pour faire les obfervations. Le grand axe de cette image a fur le marbre 9 pouces 7 i lignes , & une ligne répond Digitizedby Google DES Sciences; 1761. 15 j à 16" 7 ; d'où 11 fuit qu'une, féconde y eft très perceptible , puifqu'elle eft à très-peu près la feizième partie d'une Ugnc Les obfervations que M. le Monnier donne dans ce Volume , comprennent telles qui ont été faites depuis 1744 jufqu^en 1763; celles de 1764 n'ont pu y avoir place, parce que cette partie du volume étoit déjà imprimée quand elles ont été faites. Comme cependant il étoit utile qu'elles paruflent à la fuite des autres , nous avons cru que le Public nous fauroit gré de les inférer dans cette Hifloire ; les voici telles qu'il nous les a communiquées. LeMermes du grand axe de Hmage 5» du Soleil , gravés fur le marbre eo » 1745 , font marqués par des traits noirs M d'une épaifleur aiTez fenfiblepour être ^ vus fans loupe ; ces termes ont été ^ gravés dans Ja plus grande élévatioa >»du Soleil , c'eft-^-dire lorfque le n nœud de la Lune étoit dans le Bélier* H Le 20 Juin 1764 , le Soleil étant ^ parfaitement bien terminé & le ciel >» fans nuages > l'image du Soleil a para » comprendre les deux termes, c'eft-à- » dire qu'elle débordoit d'un fixième de n ligne du côté du fud ^ & d'un tiers de Digitizedby Google 136 Histoire de l'Acad, Roy. n ligne cki côté du nord , le Soleil étoi't M aiors de 4 fécondes au^deflbus du Tro^ ^ pique ; d'où il fuit qu'en faifant la » réduâion , l'image du Soleil fe trouve >> être revenue au même point préci- -» fément où elle ëtoit lorfque le lieu du >t nœud de la Lune fe trc^uvoit , il y a f^ dix-huit ans , au- commencement du » figne du Bélier ; d'où l'on doit conclura n que la prétendue diminution de Toblr- » quité de l'écliptique , à raifon d'une > minute en cent ans 5 n'a pas été fen- >^ûb\e à un inilrument qui donne , en fp pareils cas , les hauteurs mieux qu'à H 5 fécondes près »• Il paroît donc réfulter de la fuite des obfervations , faites au gnon^otfde Saint- Sulpice ^ & communiqttéjes par M. le Monnîér , que Tobliquité de l'éclipti- que n'a eu d'autres variations que celles qu'y occafionuent la nutation dont noiTS avons parlé en 1745 C'^» ^ ^^^^ ^^ trouvera les principes en ce volume ^ans l'Éloge de M^ Bradleyr; il faudroit donc abandonner la diminution abfolue d'e l'écliptique , que la comparaifon des obfervations anciennes aux modernes , femble donner de 45^ fécondes en un 0 ^^y^l Hiftoirt lyjis^. Digitizedby Google D£S Sciences, i76i* 157 Ciècle , ou au moins la fuppofer beau- coup plus petite, puîfqu'elle n'auroit produit aucune différence fenfible dans Tefpace de dix-huit ans , & il paroît ^ffeâivement que M. le Monnîer incli- neroit à la regarder comme très-petite. SU R L A MA Ni E R E JDt concilier Us Obfervations de Sainte Sulpicc avec la diminution de C obliquité de 'V Édiptique. r^ ous venons de rendre compte dans Tarticle précédent , des Obfervations folfticiales de M. le Monnier , & des induftions qu'il çn tire contre la dimi- nution de Tobliquité de Técliptique , fuppofée de 45 fécondes par ûècle. M. de la Lande ue penfe pas cepen- dant qu'on doive encore fe prefler d'abandonner la fuppofuion d'une dimi- nution confiante dans l'obliquité de l'écliptique ; & voici comment il prétend concilier cette diminution avec les ob- fervations faites au gnomon de Saint- Sulpice. En fuppofant, d'après la comparaifon des anciennes obfervations avec les ♦ modernes , d'après celles de î^, TaMé Digrtizedby Google 138 Histoire de l'Acad. roy. de la Caille & celles de M; de la Lande ^^ & enfin d'après la théorie Newtonienne , la diminution de l'obliquité de Téclipti* due de 45 fécondes par fiècle, elle aura Au varier en dix- huit ans de 8 fécondes ; qui fe meut du même fens dans une orbite concentrique à la pre- mière , produit dans les nœuds de la première un mouvement en fens con- traire à celui de la Planète attirante* . Mais il faut bien faire attention que ce mouvement en fens contraire eft^ celui du nœud ou de l'interfeâion de^& deux orbites, & qu'il pourroit très-bien^ arriver que ce mouvement , rétrograde , Digitizedby Google ^49 Histoire de l'Acad. rot. par exemple , fur Torbite de la planète attirante , devînt direâ fi on le rappor- toit à Pinterfcdion de Torbite de la Rlanète attirée avec un troifième plan, fous avons expliqué Tannée dernière i toute cette • théorie , en parlant d'un ^émcMre de M. "de la Lande fur les Nœuds des Planètes principales; voici encore une application du même prin* cipe à la théorie du mouvement jles Noeuds des Satellites de Jupiter. La fagacité des Aftronomes hiodernes & leur affiduité à bien obferver , leur a fait déterminer ^ avec une précifion >refque incroyable , la pofition des or- bites des Satellites , leurs inclinaifons^ e lieu & le mouvement de leurs nœuds; e mouvement de ces nœuds eft direâ^ quoique celui des nœuds de la Lune ^ Satellite de la Terre , foit rétrograde , c'efl de cette différence qu'il eu quef- tîon de rendre raifon. La Lune fuit absolument fa règle que nous venons d'indiquer Tattraftion qu'elle éprouve delà part du Soleil rend le mouvement de fes nœuds rétrograde fur récliptique orbite de la planète attirante. i Voye;^ Hifloire îj6i. Mais Digitizedby Google D^ES Sciences ," 17^1. 141 Mais les Satellites dé^Jupiterioiît dans un cas bien différent. L'aàion du Soleil fur eux efl phyfiquement nulle % ou du moins fi petite qu'oi la peut négliger ; le mouvement de leurs nœuds n'eft par conféquent}^ dû qu'à l'aftion mutuelle des Satellites lés uns ur les avtrçs il dçvrokdpnc en r^fulter un motiv^ment rétrograde datns leurs nœuds, c'eû-à-dire dans les interférions refpeûîves de leut? orbites, & ce mouvement a eâeâive- ment lieu ; mais ce que nous appellpn;; nœud ïiui SauUitt , ssHkù. pas Tinterfec- tion de çn orbite ^vec^celle d'un autre Satellitejmais pelle ^e cette orbi^ avec celle de Jupitçr, à laquelle on rapporte toutes celles des Satellites* Qr M. de la Lande déosontre fé l'ouvrage 4ot nous avons à rendre compta* Le Calendrier £aît le premier article de ce Livre. Les mouvemens céleftes étant la mefute de la durée du temfs^ il étoit bien jiiAe de commencidr p^e ça expliquer les principales divisons &. de- foire vêtir avec quelle adreffe l'induftrie de l'hopime a trouvé le }noyen de s'en affnrer on n'a pas cosBfnunément kt moindre idée de tout le travail & de tout. le génie qui ont été néceflaires pour former des années i qui doivent néceffairement être com-î pofées d'un nombre complet de jours , de imanière qu'eUds ne puflent jamais s'écarter d'un feul jour de la révolu-^ lion du Soleil , qui contient , outre le9 jours , des heures , des minutes & de^ fécondes , & ce qm eft encore plus difficile 9 de la révolution de la Lune, qui devient néceffeire pour la célébra- tion des Fêtes mobiles ; c'eft cependant ce qu'il étoit queftion de faire , & ce qu'on a fait réellement , lors de la réfor- ma tion 4u Calendrier en ifSi; etltf fera à jamais une époque mémorable 4as les fafte&de.£Ââroaamie Ui^^éi L5 Digitizedby Google IÇO HiSTOIRi DE l'AcAD. ROY. la Lande en donne tous les principet* torfqu'on trouve dans uff armanach les les principaux points du Calendrier énoncés pour une année , on eft com- munément bien éloigné de penfer qu'il en air tant coûté pour les y mettre. Les années font compolées' de jours , mais les jours font compofés d'heures » de minutes , de fécondes, qui fuivent^ comme les degrés ducercle, la progref- fion fexagéfimale , c'eft à-dire que foixaote fécondes valent une minute , jfoixnnte minutes un degré ou une heure , &c Il doit donc arriver qu'on rencon- tre fréquemment dans le calcul , des frac- tions fexagéfimales ; on y rencontre auffitrès-fouvent des fraâions décima- les. M. de la Lande donne ta 'manière dont les unes &c les autres , peu ufitées dans le. calcul ordinaire 9 doivent être t/aitées. . Tous ceux qui ont la plus petite con- noiflfance des Mathématiques , connoit lent le calcul trigonométrique ordinaire, mais les nouvelles théories introduifent fouvent des équations , dans lefquelles ' les^fimis tangentes & fécantesfont repré- fentés fous uneforme algébrique. M. de la Lande enfeigne à les faire reparoître feu3 leur jbmie naturelle & à trouver Digitizedby Google DES S C lEN CESf I76x. 151. même dans l'occa^on lesfinus & les tan- gentes fans le iîecoars des Tables il don- ne de même , dans un autre artide , le calcul des fraâions par les logarithmes» ' Muni de tous ces principes , M. de la Lande a donné, article par article, la manière de calculer prefque tous les ob- jets qui entrent néceflairement dans la Connoiflànce des mouvemens céleftes , commue le commenaement & la fin^ du- Crépufcule , le point de rhorixon où le Soleil fe lèveâf celui où il le couche^ l'heure de Ion lever & celle de ion cou- cher , les arcstemi-diurnes ouja portion ëe chaque parallèle diurne du Soleil ^ cpii s'étendj depuis ie. méridien jutqu'à Fhorbon dans la latitude de Pdtis , la longitude du Soleil au midi de Paris 6c au midi de tous les lieux de k Terre , même à toutes les heures du pur , is^ déclinailkm , la diflance de 1 Êqumoxe ou du pemier point à^jirus au méridien, le temps moyeu à Finllant du luidi^ vrai, oui l'heure que tmurqueroit au mtda ind^ qusé par une méridienne un pendu!» wglée fin* le mouvement moye» du S Planètes tqui fervent tant à déterminei^ tes încllnaifons de leurs orbes fur Téclip-' tique > les pbafesde Vénus , où ilénfei- §ne à G^lcuJer la quamité de lumière qu'elle doit avoir relativemeoti^fa pofi-» tion , tant avec le Soleil qu'amec \m Xerre; ks Étoiles nouvelles. &;Celleâ qu'on nonome changeantes ;i^ce qt/élle^ varient de grandeur & de lumière ^ k lumière zodiacale &c k temps' da it% aptparitions y les longitu^^i &L les; latitudes des Planjçteis>^ ieis Êcbpies deà &ielUtes de 54;^iter^la manière de leâ Digitizedby Google" i?*Es Sciences , 1762. 255 i&tu^atîon apparante & d'en dreflT^r la figure Tous C€S objets & la manière de les calculer , forment une partie confidéra- Ue de l'ouvrage de M. de la Lande nous n'aurions pu entrer dans le détail de chacun fans excéder les bornes d'un ex- irait nous nous contenterons de dire qu'il joint par- tout aux méthodes ufnées les nouveiks découvertes & les nou velr* les équations , qui font à la fois le fruit de 4a théorie de là gravitation & celui de la précifîon des obfervations moder-* nés , & nop$ nous hâteroçs de' parler de quielqwes objets plus importansquicom- pofeot le refle de cet Ouvrage. L'abtiquiié de l'écliptique eft le pre^ 9ier On ait combien les Ai\roiiom€% ont été & fo0t encore partagés fur c% fujet; les uns regaf dent l'angle de i'éclip* tique comme coaâaht ^ i h nitiatiotf près ^ ce moiiY^^ncnt de isalancemetit ^ ia &ît . 18 ieeoisdes eii neiif ans » & dont aous avons, parlé dani €ç yolume.; ies autres au comraira regardent cet angle. ccHnine dccroiflant féeUemént ia Lande iembraffe Je. JeuiimeQt it ces deraiers , & û%n Ç€iiG quantfiti .de timinution abfoli»i i47ife0Oûd6s> pai£èole£n e&t^ nood^ Digitizedby Google 054 Histoire de l'Acad. roy, feulement les observations de pliifieurs célèbres Aftronomes femblent Pindi- quer, mais en ore la même théorie qui donne la natation, donne auffi cette diminution abiolue ; & fi l'on adopte Tune , il femblc inconfequent de vou* loir rejetter l'autre. La pofition des étoiles el un des points principaux de l'Aftronomie ; c'eft à elle Su'on doit comparer ks planètes pour éterminer leurs mouvenvensapparens; snais pour parvenir à fixer la polition des étoiles , jI eft néceffaire d'en avoir quelques-unes placées avec toute Texac- titude pofîible , auxquelles on puifTe rapporter les autres; c'eft en les^ com- parant au Soleil , lorfqu'il paiTe dans leur parallèle , qu'on y parvient. M. de la Lande donne tout le détail de cette mé thode ; & pour en faire voir l'exaititude, il y joint xmc Table despofuions de plu-* fieurs étoiles de la première grandeur, déterminées en des temps & des circonf* tances diflPérentes » & €ui cependant difTèrent û les peut regarder comme parfaitement d*accord, . Il eft bien évident que lorfqu*on veut comparer des ^ obfervatioiis d'étofks^ faites aujourdlmî , avec celles* qui ont été ûites anoeonemeot ^ aa^àoii^ avpit Digitizedby Google DES SCIEN C ES, 1762. IÇÇ égard à la préceffioh des équînoxes^ ou au mouvement par lequel les in ter- feâjons de récliptiquc & de Téquareuf reculent contre rordrc des lignes , puis- que ce mouvement les fait paroître s'avancer dans le fens de la longitude. Maisil eft encore un antre mouvement par lequel récliptiquc change h poiition continuellement , elle y en foUicîtée à chaque inftant par Taôion des autres planètes, qui n'étant pas dans le même plan qu'elles , tendent à la détournen Cette aiftion générale , combinée de mille manières, forme cependant une aâion totale , qui ahère d'une part l'obliquité dé l'écliptique , & de Pautre la régularité de la préceffion des équi^ noxes, & c*eft ce qu'on appelle équation fécalaire , parce que la quantité n'en eft déterminée que par fiècles,elleéchap- peroit aux obfervations fi on la prenoit par années. M. de la Lande en détaille ici la théorie & en détermine la quan- tité 9 qui , comme on voit , doit caufer des variations dans tes latitudes de pref- que toutes, les étoiles il ajoute à cet article la manière de calculer l'heure du paflagc d'une étoile par le méridien à Paris & dans tel autre endroit qu'oa .voudra ^ U celle de trouver Thcure la Digitizedby Google ^56 Histoire de l'Acad. roy. jiuir par la ikuation des étoiles circom* polaires. 1 M. de la Lande n'a pas oublié dans cet Ouvraee l'article des réfraâions ; il donne Thiftoire abrégée de tout ce qui avoit été fait fur cette matière de- Îuis la Table publiée en 1684 par Jean* >oniinique Cailini juiqu'à M. l'abbé de la Gaille , l'Aflronome peut-être qui ait le plus contribué à éclaircir cette impor- tante matière ; il rend compte de la mé- thode dont il s'eA fervi pendant fon voyage au Cap , & dont nous avons parlé en 1755 iil y rappelle la va- riation que M. l'abbé de la Caille a ob- fervée dans la réfraâion qui dépend dç la pefantçur & de la température de l'air ily parle de la grande réfra^on obier vée par M. Bouguer , lorfque les aûres fe peuvent voir au-deffous de l'horizon & jen indique la théorie j expliquée plus au long dans l'Hifioire de l'Académie de .1749 2 il y joint la manière de déter- jniner l'accourciflement qu^ les réfrac- tions caufent aux diamètres du Soleil & de la Iauih inclinés à l'horizon ; objet ^portant dans bien des Qcçaûpos oi W " , ' i I I dans lequel il donne un abrégé des tentatives qui ont -été faites pour le réfoudre , & fur-tout .de la manière de les trouver par les dif- ^tances de la Lune aux étoiles ; mais quel- que intéreflante que foit cette matière 9 ^ Digitizedby Google 164 Histoire de l'Agad. roy. xomme on la trouvera traitée à fond dans rHiftoirexle 1759, d'après un Mémoire de M. Tabbé de la Caille , nool; prions le Leâeur de vouloir bien y recourir. Cet article eft fuivi d'une hiftoire abrégée^ des travaux & des découvertes de l'Académie fur la grandeur & fur la figore de la Terre. Cet objet fi impor- tant pour TAitronomie , la Géographie & la Navigation , eft prefque entière- ment le fruit de fes foins Se fera à jamais un monument à la gloire de la Nation françoife ; la mieux méritée eft certaine-r. ment celle qui réfultedes fervices rendus à rhumamté. M. de la Lande jcnnt à la jdétermihaifon de la figure de la Terre & de la grandeur du degré > cejle de la •longueur du pendule dans les différens endroits 9 6c la vérification de la bafe & du degré obfervé en France, entre Paris &c Amiens; la différence de polkion fur le globe n'cft pas la feule caufe qui puiffe faire accélérer une pendule ; le chaud & le ftoid font alonger ou rac- courcir les métaux , &c par conféquent la verge du pendule; il faut donc de temps entempsen^hanger la longueur ^ '8c M. delà Lande -détermine que pour faire, avancer 4me> pendule à féconde d'une minute^^cjow ^ il Êtut raccqu^^^^ Digitizedby Google DES SCIÇNCES, 1762. 261 le pendule d'environ ûx centièmes de ligne. Le dernier article de l'O^ivrage de M. de la Lande a pour objet la varia- tion de Taiguille aimantée on fait que cette variation eft différente, fuivant les temps & /uivant les lieux M. de la Lande rend compte de ces varia- tions & de la manière dont M. Albert Euler fils du célèbre M. Euler , Mem- bre de cette Académie rend raifon de la figure bizarre des lignes qui paâent par les points d'égale declinailon, telles Îju'elles font tracées dans la Carte de eu M. Hallèy , dont M. de la Lande donne auffi une idée avec la note des fautes qui peuvent s'y trouver. Il feroit difficile gue la première tentative d'ua travail cle cette efpèce en fut totale- ment exempte. . ; Cet arti;le eft , comme nous l'avons dit , le dernier du Volume , Je relje ne contient plus que des Tables la ÇIus grande partie eft occupée par les 'a blés du Soleil de feu M. l'abbé de la Caille ; elles font fuivies d'une grande quaniité'd'autres Tables , relatives pour la plupart aux différens objets dont nous venons ^e parler & qui tendent à^di- miinuer. çtu! a faciliter le cûcui. Uyit ^ ' * M Digitizedby Google i66 Histoire de l'Acad. roy. la Lande a pouffé fi loin rattentîon fur cet article , qu'il a donné à la fin de cet Ou^age les nombres & les loga- rithmes les plus fréquemment ufités dans le calcul pour épargner à fon leûeur la peine de les chercher, il y a jofèt la pofition des princip^aux endroits de Paris oîi Voh a obfervé. En tin mor , on peut dire ,qii'il n'a rien oublié de ce qui pouvolrcontribuer à remplir l'ob- jet qu*ïl s'étoit propofé. Cet Ouvi-âge ayant, fuivani fon inten- tion j laiffé plus de place dans le livre sfnnuel de Va Connoiffance des mouve- '^mêns céleftes. M. de la Lande en a * profité poirr ptacer dans la Connoif- -'fânce des mouvemens céleftes de 1764, ' qui a paru dès cette année , plufieurs " articles intéreffans., iels qu'une nouvelle méthode pour calculer les Éclipfes , ^avéé dès Tables tfès-commodes pour ' en aStéger l^s opérations ; des rern'ar- quei fur le^ inégalités des fatellites de ' Jlipiter , avec'des Tables détaillées de '^e^ inégalités ; tin avertiffement fur la [grande Éclipfe du premier Avril ; le *' résultat des dbfervations dii^affage de •\Véhtts fur le Soleil ; des. Rériiatques nou- "VeU^s ûir Ja conftrufti6h$ délsthërmo- ^À^e^i'àes Obfervatîbnsidr IW ètf^^^ DigitizedbyGoOgk DES S C lEN CES, I76i* 167 de Tattraftion & fur le flux & le reflux de la mer ; les élémens de la Comète de 1762 , calculée par M. de la Lande fur fes propres obfervations ; une nou- velle Table pour trouver la diftance de la Lune à Régulas^ une autre pour trouver le paffage de la Lune au méri- dien, & enfin une Table de logarithmes logifliaues ou fexagéflmaux , pour cal- culer fans aucune réduâion les parties proportionnelles des degrés , heures , minutes & fécondes ; & quoique cette dernière eût été déjà publiée plufieurs fois, c'efl cependant un grand avantage d'en multipher Tufage & de procurer aux Aftronomes l'avantage de Tavoir toujours fous leur main. Plus on peut procurer de facilité au calcul ^ plus on 4rocure en même temps d'avantages à rAftronomie. HYDRAULIQUE. Sur la poffîbirui d* amener à Paris dou^e cents pouces Veau. IxiEN n'eft peut-être plus avantageux à une grande ville , que d'être pourvue dans fes di£féren$ quartiersd'une quantité Mx Digitizedby Google i68 Histoire "de l*Acad. rot. 'ame & de la Samaritaine. Pour l'examen de la qualité de Teau, Kf. Deparcieux â commencé par en boire lui-même , fans lui trouver d'autre mauvaife qualité que le goût de marais 4iu'iiot toutes les petites rivières , & Ju'oiï peut leur ôter aifément en les ébaVraflaht de ce cmi^le leur donnoit, comme liptis le Venons bientôt; mais pour être plui^ îirde la bonne qualité de cette eau , il a engagé MHellot & Macquer , de cette , Académie , à k, Digitizedby Google- DES SgiecEv5 i i7;6i. 175 ibumettrç aux égrçuves chymiqu^es, 6c il fe trouve par le refultat de leur procès^ verbal , que M- Deparcieux a fait impri- mer à la fin de Ion Mémoire, 1^. que Teau djç rYVettç ne contient aucunes! fubftances fulfureufes ^ aui^p acide ni alk^li^ libres , aucunes parties fernigi-* , cuiyreures pi^ jpetallicmçs . d^p quelque eipèce que fe^ fait ;, i^. que cette eau iie cqijtient a^ic^me ^utrei matière qu'unpeu d^ félë^itç^ en mêmi^ quantité qu'en contiennent lef eaux de^ là Seine ,&.d^, toutes Tes awtrçSîT^vlèf es ècfqutçes. qu'on etnploie partout ^^tou^ les bçfoins cle la wi^^f^,. enÇh ,qu^ it^ goût de marais qii*o;i y bbfcrve y éi^ accidentel & étranger ^ 6f qu'il fe peut; D3a.^^ par le l'air ^ $c igu'il y a^toù' d^.pjçeCa,pîeiç qu' p^éqauuoasWpiquées çettf eau au r^pg de^ ^^ux orqi^aire^ de rivières trè^i^ très-bonûes k^ poire. ^ '^^riji^tt-jt^i'jpï; 1 ;i.. î Ce témoignage, etoit certainement fuffifant pour conftarer la'l>qnté des eaux de l'Yvette ; il s'eiî t^^^véïcepen- dant des perfonnes aflez prévenues pour foutenir que le^goùt ^e marais étoiç Digitizedby Google iy6 HiSTOtRE DE AcAD. roy; tellement inhérent à T^au, qu'on ne poirvolt abfolument Ten féparer. L'ex- périence étoit trop aifée à faire pour la négliger ; non - feulement elle a été répétée par M. Depardeux , mars même M. le Prévdt des Marchands 6c M. de Sartine , tîeùtenant dé Police , ont voulu la faire eux-mêmes , & ils' ont trouvé ?' ue cette eaii ,' éxpofée Amplement à air & au Solefl , perdpit abîblunvent , au plus tard en cinq jours , tout le goût ' de marais qu'elle avoit. ^ En effet , les grandes rivières n'ont èrdïriaîrerfient peu ou point dé ce goùf ; elles ne fôji^ cepetKjant coinpofées que des eaux de fources & de petites rivières qui y affluent , 6i qui en font prefqae toutes, fortement jiffeâées comment donc péut-on fuppoferqùe ce^6ût nç fé perde point Vpuifqué la feule circon- Aatice de tôirier dans im pltisrgtaHd lit Je leur pre fi fecilci^ent? Il né faut pas même becTujCoiip de réflexion poiit en démêler la caof^;'^ les eatix des petitejf arçêtçesà chaque, pas'dàns leur cbuts* pat déi?cotf3éS'idés racrhesi^ àe$ digti^i^, éés ^du^fes^de mocflin; qu'on ne vilide^réfqiie jamàfs 9 & par tonf^- Sueht obKgéés de féjourner fur la vàfe jj es bqisy^des f^idlles^ pourries 9 donï Digitizedby Google DES Sciences; elles ne manquent pas de prendre le mauvais goût ; les trous oii Ton met rouir le chanvre, les prés qu'elles cou- vrent dans leurs inondations, peuvent encore communiquer une faveur défa* gréabte ; mais quand ces mêmes eaux font une fois parvenues dans une rivière navigable , alors ibus ces inconvéniens ceflent; elle coulent avec vîtefle,fans obilacle^ fur un lit exempt de matières étrangères ; ce mouvement & Pexpofi- tion à Tair & au Soleil , leur auront donc bientôt enlevé ce goût oublies avoient cèntradé par toutes les circonf- tances dont nous venons de parler» CeUes de ITvetre auxquelles le goût de marais n'eft pas plus adhérent , le perdront donc fûrement dès qu'elles couleront dans un lit exempt de tout et ]ui pourra te leur communiquer ; it cela d'autant plù^ atfément qu'on aura attention dé nettoyer le tanal dé temps fen temps. Au moyen de toutes ces pré- tautions , on peut aflur^er Jue ces eaux feront bonnes , ftines & certainement -ée -meilleure quafité ^lie celle de lal Seine , qui , dètiii Fbndrôil oèla puifetit lés pomjpfes^ ce\^ oh kâ porteurs dVau 4a prennent , eft^hai^ë dé Tégout de tUêpkal général^ de ceux qu'y amène Digitizedby Google ijS Histoire de l'Acad. iioy. larivièredes Gobelins , & dHine infinité; d'autres égouts de Paris. M. Deparcieux invite tous ceux quis'intéreffent au biea public à en faire eux • mêmes Texpé- tiencje , pour fe convaincre que l'eau de l'Yvette perd en peu de jours fpa goût de marais & devient une des meiU leures eaux qu'on puifle boire. Le troiii^me article à examiner eft celui de la poifibilité de la conduite ,8c. celui-ci a deux chefs ; il faut que Teaui de ITvette, dans l'endroit oit on U prendra , foit aflez haute pour qu'on puifle lui ménagçr la pent€. néceflaire pour la faire arriver à l'eadroit. de Paris oii l'on fe propofe de la conduire, 6c qu'il ne fe trouve en chemin aucun obf^ tacle infurmofntabie. M. Deparcieux s'eft afliiré du premier , i^. en^efuri^nt avec çxaâitude des moulins qui fç trouvent ixf ITvette jufqu'à fa joncr tion avec la Seine, la, pente de çettQ rivière depuis Juvifî juiqu'au pont de l'Hôtel-Diçu , ^ enfuite la iiauteur di fol de 9 rue Sai^^HyacmHf , oii i.ia propofe d'établir le ppii^t 4'^rriv^, s^ deuus^du nyeaskûe U rW^èr^t il fffcllft djB cet examen^, do^t M» lipwç^eux donnet tout le-^ détail ;^ qu^ r^iw de iTveite,çrifeiyaAiçien> eftplMsAww* Digitizedby Google DES Sciences ^ ty6z. 279 de feize pieds que l'arrivée de Teau d'Arcueil à Paris à cette différence ^ on doit ajouter la pente qui la fait couler de moulin en^>sioulin. M. Deparcieux s^eft afluré de cette pente , en exami- nant la vîtefle de Teau dans les différens endroits ; & comme ITvette coule ac- tuellement par un chemin très-tortueux 9 très-embarraffé, & d'environ trente mille toifes de long , il eft évident qu'elle coulera avec une vitefleprefque double, quand le chemin qu'elle aura à faire n'aura plus que dix-fept à dix- huit mille toifes , & qu'il fera débarrafle' de tout obftacle 9 & confidérablement redrefle. On auroit donc , abfolument parlant j aflez de la pente de moulin en moulin pour la conduire ; & les feize pieds de Isauteur abfolue que nous avons trouvés ci-deflus , font en bénéfice & rendent feulement l'opération plus fûre & plus facile. La conduite de ces eaux ne préfente pas de plus grandes difficultés. M. De parcieuxfe propofe de conduire les eaux depuis Vaugien jufqu'à la montagne qui fépare Palaifeau & Maflî , dans un canal ouvert >;maçonne aux deux côtés & au' fond ; l'eau , avant qwe d'y entrer , pafiera d^ms on éipaca auffi majonnéi Digitizedby Google i8o Histoire de l*Acad, roy; mais un peu plus creux que le reile du lit de là rivière , oii elle dépofera une partie des matières étrangères qu'elle peut contenir & iqu'on enlèvera de temps en temps ; elle paflera enfuite dans le canal , en traverfant un efpace rempli de fable & de cailloux , oii elle achèvera de fe nettoyer , & le canal fera défendu des eaux pluviales , des beftiaux 6c même des hommes , par des fofTés qui l'accompagneront dans toute fa lon- gueur , & pzr des haies d'épines qu'on aura foiu d'entretenir ; on aura foin, 'de même d'en détourner tous les égouts des lieux proche defquels on pafTera. Cette première partie n'oflfire d'autres difficultés à vaintre que quelques blocs de grès aflez gros , qu'il faudra caflfer , mais qui fourniront auffi une boime partie des»maténaux néceflaires. L'eau arrivée au pied de la montagne , conti-> nuera fa route dans un aqueduc voûté-, qui percera la montagne à environ cin* quante pieds de profondeur & qui , ielon les circonfiances , fe fera à tran- chée ouverte ou par fous* œuvre. Ceux qui neconnoiflènt pas cette forte de. travail , feront effrayés de la propofi- tion de percer un canal à travers une montagne à plus de cinquante pieds aur Digitizedby Google DES Sciences , 1761. 181 deflbus de fon fommet , & dans la lon- gueur decinq à fix cents toifes mais on les prie de vouloir bien confidérer lus convenable pour la conduite de 'eau , que parce que tout ce qui avoi- fine l'ancien aqueduc n'a pas été fouillé par les Carriers , au lieu que le refte de la plaine l'a été. En arrivant à Paris , le nouvel aque- duc paiTera entre le grand chemin ôc lé château d'eau, traverfani^le jardin des^ Dames de Port-Royal jufqu'à la rue de la Bourbe, où les eaux commenceront à entrer dans une conduite de tuyaux d'un très-grand diamètre, qui pafferont à découvert par les jardins des Carme^ lites , de Saint-Magloire &c de quelque^ autres maifons, pour venir aboutir vers le milieu de la rue Saint - Hyacinthe , oîi fe fera la première diftribution dans les difFérens quartiers de Paris , & d'où le trop plein , quand il y en aura , pourra s'écouler à la rivière par la rue de. la Harpe. Digittzedby Google DES SCI ENCES, I76l* 183 Dans toute la partie découverte du canal y on ménagera, de mille en mille toifes,"ce que M, Deparcieux nomme des npos , c'^ft-à-dire des endroits oîi le canal aura plus de profondeur ces repos recevront la plus grande partie des matières hétérogènes que Teau pour- roit entraîner ; ils feront garnis de van- nes &c de -foupapes pour faire écouler Teau en cas de befoin & quand il fera queflion de nettoyer la partie du canal qui précédera un repos& ce repos même^ on abailfera au haut de cette partie une vanne, qui ne laiflera couler d'eau que ce qu'il en faudra pour favorifer le net- toyement. En nettoyant à des jours diffé* rens les diverfes parties du canal , 6c faifant cette opération un peu promp- tement , on ne s*appercevra prefque d^aucune diminution d'eau. La manière dont M. Deparcieux pro fiofe de confiruire la maçonnerie de 'aqueduc voûté qui doit conduire les eaux , tant fous la montagne de Palatfeau que depuis Arcueil Jufqu'à la rue de la Bourbe , mérite bien d'être décrite. On Élit ordinairement ces aqueducs en gale- rie, ayant deux pieds-droits furmontés d'une voûte , & Peau paffe dans une rigole pratiquée au fond ^ mais il arrive Digitizedby Google 184 Histoire ùe l'Acad. rot. fouvent que la poufféc des terres enfon- ce les pieds droits & occafionne des rér parafions incommodes & difpendieufes Eour remédier à cet inconvénient y M. >eparcieux fait fon aqueduc en forme d^un long tuyau elliptique , de la coupe duquel le grand axe eft vertical ja moitié inférieure , deftinée à fervîr de canal , eft fupponée par un maflif de maçonnerie & revêtue de grès ES S CI EN C E S, 1761. z8ç fuperâue qui pourroit furcharger le tanai dans les temps des crues d'eau. On n'avoit pas été jufqu'ici affez heureux pour avoir cet inconvénient à craindre. Comme une des principales caufes du mauvais goût des eaux , eft le éjour. des feuillec qui après avoir flotté que}- que temps fur l'eau , s'y enfoncent & s'y pourriffent, M* Deparcieux place , d'efpace en éfpace, des barres armées de longues dents de fer qui traverfent le canal & dont les dents entrent dans l'eau & arrêtent tout ce qui peut y flotter, que des gens prépofés pour cela auront foin d'enlever Journellement. Un grand inconvénient pour le canal » feroit que les eaux pluviales y décou laflent des terres voiiines , elles altère- jroient néceflairement la pureté de l'eau par la vafe 8c les autres matières qu'elles y entraîneroient ; mais les fofles prati» Qués le long du canal recevront ces eaux étrangères & les feront écouler. M, Deparcieux penfecependantqu'on pourroit, en ça$ de befoin , en profiter en les retenant dans des étangs pratiqués exprès , d'oîi on les feroit entrer dans le canal lorfqu'une longue fécberefle feroit craindre de n^ayoir pas une quaa tit€ d'eau fuffifantet Digitizedby Google 2?6 HtlSTOmE DE L*ACAD. ROY. Il ne nous refte plus à parler que^ de Tarticle de la dépenfe , & il faut avouer que ce n'efl pas le moins important pour la réuffite du projet. On imagi* ncra aifément qu'une entreprife de cette nature en exige une confidérable , mais il faut auffi en pefer les avantages & voir 11 ces derniers doivent l'emporter fur Ja dépenfe peut-être mêmefe la figure- t-on plus confidérable qu'elle ne Teft réellement ; nous ne pouvons en donner ici qû*une idée affez vague, eflayons ce- pendant de voir oîi elle pourroit aller. M. Trudaine , Confeiller d'État , In- tendant des finances &c Membre de cette •Académie, touché de l'utilité dont le projet de M. Deparcieux pouvoit être , a Mi calculer en gros par une perfonne très- capable ce qu'il en pourroit coûter pour l'exécution de ce projet , & U s'eft trouvé qu'en y comprenant les achats de terrein , l'indemnité des mou- lins , les conftruâions de toute efpèce ^ &c. l'eau de l'Yvette prife à Vaugien pourroit être rendue au haut de la rue Saint-Hyacinthe avec une dépenfe de cinq à fix millions tout au plus. . Ce calcul eft confirmé par un autre que rapporte M. Deparcieux M. Ga- briel premier Arcbiteâe du Roi , lui a Digitizedby Google DES Sciences, 1761. 187 •communiqué les devis & les marchés des ouvrages de ce genre, qai furertt ^ faits il y a environ vingt-quatre ans fous fes ordres , pour porter les égouts de Verfailles au-delà du petit parc vers Gally , oîi ils font reçus dans un grand badin maçonné tout autour &c dans le fond ces deux aqueducs ont été faits à tranchée ouverte , & il y a des en- ' droits où il a fallu fourHerplus de qua- rante-cinq pieds de profondeur ; ils font voûtés , revêtus de maçonnerie avec des chaînes de pierre de taille & pavés en pierre dure , & ont des regards de quarante en quarante toifes , avec plu- fieurs autres ouvrages & dédommage- mens qu'ils Ont occafionnés ces deux aqueducs, qu'on peut évaluer enfemble à cinq mille toifes , ont coûté environ un million trente mille livres. Or, ces cinq mille toifes d'aqueduc font à peu près le quart de là conduite à faire pour amener à Paris les eaux de PYvette , * car fi d'une part la plus grande partie de cette dernière conduite cft à canal "décou^rt ; d'^m autre côté les aque- "'ducs de Verfailles ^ dont nous venons de parler , n'e'xîgeôîen^ pas deux ponti- ' aqifieduts côhimie les demande là çoà- /duite^e l'YV^té;- / ' . • -''^ 14 Digitizedby Google i88 Histoire de l'A c ad. roy. On peut donc , tout compenfé , re- garder révaluation de cinqà fix millions comme bien faite , mais il faut obfer- ver quel avantage en reviendroit à la ville de Paris rien n'eft peut-être plus nécefTaire à une grande ville , après la conûruâion des ponts, que de lui pro- curer dans tous Tes quartiers une quan- tité d'eau fuffifante, non feulement pour les ufages domeflicues , mais encore pour entretenir la propreté des rues & pour porter des prompts fecours en cas d'incendie. VL Deparcieux, aux lumières duquel on peut certainement s'en rap- porter en cette partie , s'eft,aflUré , par un fcrupuleux examen , que la rivière d'Yvette étoit la feule dans les environs ^e Paris qui pût fournir une fuffifante quantité de bonne eau fufceptible d'ar- river à la hauteur néceffaire pour être . diftribuée dans les différens quartiers de Paris, La dépenfe propofée ne doit nul- Ifjpient effrayer, Paris ne feroit que ce qu'ont fait pi ufieurs villes du Royaume la ville de Montpellier, qui ne contient guère que la vingtièmejartie des habi- tans de la Capitale , vient de fe procu- . rer de l'eau par le moyen d'un ouvrage qui eft environ le tiers ou le quart de celui que propofe M» Deparciçus^^ 6c qui -Digitizedby Google DES Sciences; qui ne donne que la vingtîèhie partie de l'eau qui viendroit à Paris ; y auroit-il donc quelque inconvénient à faire ua ouvrage , triple à la vérité ou quadruple^ mais qui donneroit vingt fois autant d'eau pour le fervice de vingt fois plus d'habitans? Il y a plus ^ la dépenfe de ce projet eft d'une efpèce fingulière , la Ville n'ea feroit prefque que les avances; elle ea feroit abondamment rembourfée par la ceflion qu'elle pourroit faire d'une partie djs cette eau aux particuliers à un prix qui pourroit n*être que la moitié* de ce Qu'elle a toujours exigé tant qu'elle a eu e l'eau à céder. Combien le nombre de Conceffionnaires ne fe multiplieroit*il pas , & quel avantage ne feroit- ce pas pour chaque particulier que de fe pro- curer chez lui une fontaine abondante d'une eau pure &c faine ! mais quand on ne compteront pas fur cette reffource^ on ne devroit pas pour cela héfiter fur l'exécution d'un projet auffi utile , 6c dont la dépenfe procureroit pendant le temps dé la conftruâion une occupation utile à tant de Citoyens ; mais ce que nous ne devons pas oublier de remar- quer , c'eft la manière dont M. Depar- cieux a propofé ce projet tout fgn ffifi. 1762. Tom AN Digitizedby Google 19© Histoire de l'Acad. roy. difcours n'^ft que l'expreffion de {&i cœur^ & on y reconnoît par-tout fes jialens & le zèle àé&ntéreSé qui les^ ^nime» D I O P T R I Q U E. Sur Us moyms dAp^rficiionwr les lunettes d'afprQclu* X^*AcA»ÊMiE a rendu compte au Public dans fon Hiftoire de 1756 i & dans celle de 1757 2, du travail entre- pris par M. Clairaiit, pour perfçftion'- per la théorie des objedifs compofés» Voici une nouvelle fuite de ce travail. Dans les deux Mémoires précédens , M. Clairaut n'avoit confidéré que ceux 'des rayons incidens qui fe trouvoient dans un plan, paflant par le point td^ diant & Taxe optique de la lunette ; fnais pour peu qu'on y fafle réflexion , on verra que cette condition n'admet que la moindre partie des rayons & en çxcepte un bien plus grand nombre ; chaque point radiant forme le fommet d'un cône de rayons, qui a la furface du » '' " I ' I— — il— — iw^— — ^ 0 ^^y^l Hiftoire 17 S^* 2 Idem. ijsy. Digitizedby Google DES S C lEK ÇESj'iyôZt 191 verre pour bafe , & il eft aifé de démom trer que les rayons qui fe trouvent dans le plaiLpaiTant par Taxe de ce cône & celui de la lunette , font les feuls qui fe trouvent dans la condition requife , & que tous les autres , dont le nombre eft infiniment plus grand ^ s'en trouvent exclus. • 5i donc on veut examiner le degré de diftinâion que peut obtenir un objet vu dans une partie quelcçnque du champ de la lunette ; il faut de néceffit^ fou mettre au calcul tous les rayons qui' doivent néçeflairement éprouver des réfraâions bien plus îrrégulières que les autres le problême eft néceffaire à réfoudre avant que de déterminer les formes les plus avantageufes qu'on peut donner aux lentilles ; ce font auffi les 0eax objets du troifième Mémoire de M. Clairaut , duquel nous allons effayeir de préfenter Tefprit & 1^ méthode. ^ Le premier pas de M. Clairaut eft de rappeller à foa Leûeqr un Problême , dont il avoit donné la folution dans fon premier Mémoire , & il rapporte ici la formule qui en réfulte, qui donne la manière de trouver les rayons rompus par une furface fphérique quelconque , lorfque les rayc^ns incidens font tous N 1 Digitizedby Google %^i Histoire de t*AcAD. roy. dans un même plan qui paffe par Taxe de la fplière. La formule que M. Clairaut donne dans ce Mémoire, côritîent quel- que changement dans Texpreffion des quantités qui entroient dans la première ; mais ce ne font que des changemens d*expreffion qui devenoient néceflaires pour rendre cette foilnule fufceptîble du nouveau calcul dont il eft ici quef- tion. Cette opération préliminaire étant finie , M. Clairaut en vient au but prin- cipal , qu'il s'eft pfopofé dans ce Mé- moire -; il recherche d'abord quelle doit être là route d'un rayon incident qu'on lie fuppofeplus dans l'axe, comme dans la formule dont nous venons de parler ; mais fur une droite qui fait un petit angle avec cet axe. Il eft aifé de voir que ce rayon , après fa réfraâion^ ira rencontrer dans un certain endroit un plan qui paffe par le pnt de tendance des rayons incidens , pris hors de l'axe & par ce même axe ; c*eft exaftement le cas où font ceux des rayons des pin-^ ceaux optiques qui fe trouvent dans le Îlan paflant par le point radiant & par 'axe du verre , M. Clairaut parvient à déterminer ce point. Jufque-là nous n'avons fuppofé au verre qu'une furface réfrihgente, &t il Digitizedby Google ©ES Sciences; 1761. 195 en a^iéceâfairement deux. M. Claîrauc examine la nouvelle direâion que cette féconde furface donne au rayon &C détermine le point de rencontre de ce rayon du plan dont nous ayous parlé; En fuppofant donc la loi de réfraôion connue, on aura, au moyen des for-» mules , la diftance focale d'une lentille pour tous les rayons principaux. . Si on fuppofe préfentement que le rayon propofé traverfe plufieurs len- tilles très-voifines les unes des autres & de réfrangibilité différente 9 il eft queftioa de voir ce que deviendra le rayon , car M. Clairaut le fuit pas à pas & conduit toujours fon leâeur du fimple au compofé. Il eft bien fur que les for- mules qui exprimoient fa route datis les premières fuppoiitions ne l'exprimeront plus dans celle-ci , &c qu'il faudra y introduire , parce que cet examen lui a fait roir qu'unobjeôif de cette efpèce feroit , malgré cet avantage, un desplui défec- tueux qu'on pût employer. S'il eft des cas heureux où l'Art peut vaincre la Nature ^ il en eft encore plus oh elle ieroif acheter la perfeôlefii defirée par trop de débuts. - Le dernier article du Mémoire de M» Clairaut eft l'examen des objeâiâ compofés de trois verres* On peut à Digitizedby Google tÈs Sciences, 1762. 505 la lettre, déduire difie-t*il dans l'intérieur du tuyau pour produirjkles différens tons qu'on en exige? c'effce que la plupart de ceux même qui font inftruits de cette partie^ de l'Acouftique , igtiorent abfolument ou ne favent que très-imparfaitement. Rien cependant n*eft plus furprenànt pour qui voudra y faire attention ; quel tapport entre un courant d'air divifé par le tranchant d'un bifeau & le foa Digitizedby Google 3o8 Histoire de l'Acad. roy. qu'il nous fait entendre ^ & pourquoi un tuyau plus ou moins long, ouvert ou bouché > cylindrique ou conique, donne- t-il à ce Ton une intenfité & des tons difFérens ? Cette iingularité a pîqué la. ctiriofité de M, Daniel Bérnoulli ,-il a porté fur cet objet des regards attentifs; & -après un^ long examen, il eft parvenu à déterminer les règles auxquelles ces phénomènes font affujettis & les loix " iBécbaniques fuivant kfquetles chaque tranche infiniment petite de Tair con- tenu dans un tuyau fait les allées & les venues, qui par leurs vibrations pro- duifent le fon> ^ Tous les Phyficiens font d'accord que lé fon eâ produit par les vibrations de l'air ; une corde tendue & pincée offre ^ Tœil ces vibrations & fait voir évidem- ment quelle en eft la caufe ; elle offi-e de plus un autre phénomène ; pendant qu'elle fait des vibratio^ totales , elle ie partage encore enpiuireurs vibrations particulières , qui donnent ce qu'on '^ -îppçUe \es/o/i^ harmoniques , c'eft-à-dire la douzième & la dix-feptièmc majeures , ou les oâaves 6c double oâave de la quinte & de la tierce , fa^ lefquelles le fon inufical ne peut fubfifter ; on peut Btême entendre ce$ fons fans le. fou pan* Digitizedby Google DES S»cienxes , 176Z. 309 cîpal, en touchant une groiTe corde de viole avec Tarchet très-près du chevalet, Puifque les twyaux d'orgue donnent les fons muficaux , il doit doncs'y paiTer quelque chofe d'analogue, mais on ne peut s'aider ici du fecowrs des yeux , la corde fonore eft ébranlée & le tuyaa ne paroît faire aucun mouvement, il a fallu que l'analogie & le calcul guidaf- fent abfolument M. Bernoiilli dans cette recherche des guides de cette fpècc étoient fûrs entre es mains ^ & il a eu * la fatisfaâion de voir qu'il aveittoujours trouvé non-feulement les rifultats de fen calail conformes à l'expérience j mais qu'il avok même été conduit à des jdiénomènes totalement ignorés. Il eft prefque inutile d'avertir ici qu'il n'y eft queftion que des tuyaux à bouche ou de flûte, & nullement des tuyaux à anche Les flûtes de Porgue font en général de deux efpèces; les unes, font ouver- tes par leur extrimité oppofée à la bou- che , & lies autres font bouchées ces dernières donnent un ton d'une oâave plus bas que fi elles étoient ouvertes, en forte qu'un tuyau de quatre pieds bouché rend le même ton qu'un tuyau f ouvert de huit pieds, mais le fon en eft ^ plus fourd & moins éclatant & e!eâ Digitizedby Google }io Histoire i>el'Acad. rot. probablement pour cela qu'on a nommé ces jeux bouchés > des bourdons. II n'eft peut-être perfonne qui n'ait entendu parler de la comparaiCon des vibrations îbnores avec les ondulations qui fe font dans une eau tranquille forfqu'on y jette ne pierre , il n'y en a peut-être point de plus ddPeâueufe celles de l'eau ne font dues qu'à la pefanteur de ce fluide , qui n'a point d'élaûicité fenfible , fie celles de l'air tiennent principalement à fon élafticitjé ^fans que Ton poids y con-> tribue que pour très-peu de chofe. C'eft oette élafticité , qui rend l'air fi fufcep* tible de vibrations, que fi on mou ve- inent eft fort oblique , il afieâe fuccef- fivement un plan qui lui eft oppoTé de mouvemens en fens contraires. Les ma'- r*ms n'éprouvent que trop cette propriété quand leurs voiles k&t un trop grand angle avec la direôion du vent ; c'eft fur elle qu'eft fondé le mouvement des tpemblans de l'orbe & l'incommode bruit de quelques volets mal fermés. C'eft probablement cette même caufe qui met en mouvement de vibration l'air contenu dans un tuvau l'air cbaffé , ou contre la vive-arete des planches du tuyau, ou contre un bife;9u expofé à la fente par lamelle il doit pafier^ poufie. Digitizedby Google DES SOFENCES , I^ôl, 311 JiMS un inftant l'air qui y eil contenu j& lui cède dans un autre. Ces roôuver mens alternatif , très - promptennent répétés , excitent da^s l'air du tuyau ce$ ^vibrations qui produifent le on , & que ce dernier commuoique enfuite à l'air envMTonns^it qui k tranfoiet à l'oreillet» La vibration excitée dans l'air en ébranle toutes les partie , mais tputes jie peuvent pas refiiîvoir le mouvement qui fait le ion , ij n'y a, qvke celles, qui ont des reports égaux ou Capables de produire ^svii^ations, qui concourent plus ou moins enfen^ble 9 qui puiflent continuer le mouvement 4^ vibration celles qiH ne concourent point du tout^ ou qui ne le font que très-rarement, fe réduisent & ne produifent aucun fon ; c'eft la raifon phyiique pour laquelle il fi'y a que les fons harmoniques qui fe font entendre. Cette tbéoriea 4té donnée à l'Académie par M. Eftève , de la So- ciété royale ^es Sciences de Montpelr , lier , &c nous en avons rendu compte en *i75oi> Cela fuppofé ^ fi on imagine un tuyau Cylindrique fermé par un bout , & que par l'autre on le faffe réfonner , foit ai; DigTzedby Google 311 Histoire de l'Acad. roy. moyen tfun^ bouche femblable à celle tles tuyaux d'orgue 9 ibit en foùfflant fiai- pleiîient dans ion embouchure comme dans le canon d'une clef, Tair enfermé dans ce tuyau fe mettra en vibration , Vcft-à-dire que chaque tranche infini- fhent mince de Tair qui y eft contenu , foufirira un balancement alternatif très- vif dans le fens de Taxe. Ces vibrations, comme celles du pendule , feront fenfi- blement ifochrenes ^ & ii ne réfultera de leur plus ou moins de force qu'une Î>lii$Ott moins grande inteniité du un ; e fon ne pouvant fortir que par la bouche du tuyau , il en réfultera nécef- fairement qu il s'y établira un courant cTair y entrant & fortant alternative- ment à chaque vibration par fon em- • fcoucliure ; & comme toutes les vibra- tions qui fe font au-dedans du tuyau, mielque inégales qu'elles puiffent être , iont néceffairement ifochrohes i le tuyau rendra toujours le même fon , qui fera le fon fondamental du tuyau fi le . fouffle eft ménagé ; car on peut , en le forçant plus ou moins , tirer encore d'autres fons du même tuyau. Nous, aurons lieu d'en parler dans la fuite. Si nous fuppofons préfentement que le tuyau foit ouvert à fon extrémité , les Digitizedby Google DES Science S, 1761. 31J les vibrations s'y établiront comme dans le premier ; mais Tair n'étant pas obligé de fortir par la même ouverture , il s'éta- blira au milieu un point où elles feront détruites les unes par les autres, & qui Jfera véritablement en repos. On peut donc coniidérer , félon M. Bernoulli , ce tujau comme compofé de deux tuyaux bouchés , la lame d'air refpec- tivement immobile faifant Tqfiet d'une féparaïion ; or ces deux tuyaux feront de moitié plus courts que le tuyau total , que nous avions fuppofé égal au tuyau bouché de l'article précédent , ils don- neront donc un ton d'oine oâave plus haut ;•& comme ils font deux qui con- courent ^ le produire , le fon en fera beaucoup plus fort & plus éclatant. Puifque le tuyau d'orgue rend un fon mufical , il faut néceffairement qu'il s'y iétablifle non-feulement des vibrations uniformes dans toute fa longueur , mais d'autres partiales, qui , uns interrom- Îre les premières , puiffent exprimer es fons harmoniques ; & fi ces, vibra- tions partiales font quelque peine à imaginer , nous prions le Lettetlr de vouloir bien fe rappeller qu'une corde de viole , dont on touche avec l'archet fiï/î. //ôa. Tome I. O Digitizedby Google Jl4 HîSTOIltEDEL'ACAD. ROY. l'oâave ou la qumte , les fait voir dlf- tioâement à l'œil. Il y a piu$ % ctsfoos harmoniques U feront enliendre {euls> fi on le veut > ea 6mboiickaat le uiyau d'une maaière dif- férente ime âatce travetfière , dont M. Per nouUi teimit tous les trous bouchés^ îjUi a fait entndre par le feul change^ ment du vent & de la iBanière de Terni- boacher tes fons harmoniques du ton qu'elle donnoit oatiu-ellement dans cet état 9 & 9 ce qui eft bien digne de remar^ que , oane peut en tirer d'autres. Vokî QOfan>ent M BemouUi explique ce fia gulier pbénotaèûe. Il imghie que dans la cîrcotiftaiHre dont nous venons de parler , l'air eâ mis en vibration à la vérité dans tout b tuyau 9 mais d'une façon bien diflferente de celle qui eft liéceffaire pour produire le fon principal ; dans ce dernier cas ^ les vibrations fe font toutes ea mène fens ou t6ut aa plus en deux fens diffé- tens il ne peut donc s'établir qa^a feul point de repQS^ comme nous Tavons dit en parlant du tuyau ouvert , mais dans le cas des fbns harmoniques , la longuetur du tuyau fe trouve partagée eo plttfietus parties , telles que ces fcms yGoo^e DES Sciences, 1761. 3 1 ç Pexîgent , Scies vibrations de la première fe feront toujours en fens contraire de celles de la féconde , celles de la troi*^ fième en même fens que celles de la première , celles de la quatrième comme celles de la féconde ; il 7 aura donc entre ces vibrations , qu'on peut nommer pofitivts & négatives , des points où elles feront zéro , &^ oï\ par cohféquent Tair fera totalement en repos 9 fans contrit buer en aucune manière au fon aufli M. Bernoulli a t-il remarqué qu'en per» çant le tuyau dans ce$ endroits > on n'altéroit point lefonrgue , fe trouve donc , par l'ingénieufe hypothèfe de M. BernouUi, réduite au même fyftême .& prefque aux mêmes loix que celle des cordes fbnores , &c il ne s'agit phis que d'examiner for ce principe toute la marche de ces vibrations invifibles par elles-mêmes , mais auxquelles il a fu donner par cette analogie , s'il m'eft permis de m'exprimer ainfi , un corps qiii pût être faifi &c déterminé par le caU çiû j il va jufqu'à déterminer ce. qui c Digitizedby Google DES Sciences ; 1761. 317 pafleroit dans un tuyau fermé par les deux bouts s'il étoit poffible d'y exciter, un fon ; exemple bien inutile dans la pratique » puifqu'un tel tuyau ne pour- roit avoir aucun fçrn , mais qu'il étoit, cependant néceâfaire d'examiner , tant parce que la théorie des tuyaux ouverts , & bouchés par un bout découle immé- diatement de celle-ci 9 que. parce qu'il arrive quelque chofe de femblable dans les tuyaux fimplement bouchés par un boutiorfqu'on leur fait rendre les tons harmoniques , la dernière diviiion qui fe trouve entre le bouchon & le dernier point de repos étant précifément dans le cas d'un tuyau bouché par les deux bouts. 11 entre dans le calcul de M, Bernoulli un terme qui exprime la denfité de l'air & fon poids ; or. ROY. mais le chaud St le froid augmentant ou diminuant ce refFort , ôl' leqfuel in fmiffloit abfokment Ouvert , & ^atrs la pratiqtre il lie Peft pas -cette ext ^érnit^ tÛ prefque^emîifèremeftFt ffermée , & il n'y refte d*ouvettifre quece^qu^n nomme la lumière ou bouche du tuyau ce -chaHK gement en doh nécefi&iiemeftt apporter im dans le ton cjtiè i*ehd te tuyatt, ^ il s'agîflbit de le déter^ner. Pôinr tela, M. BemouHia pris une efpèce de'flafgeo- let fans trous , garfli^^n piftonqiri pou- voit entrer dedatiis & y êitie ^oufl[é jùf- " qu'à îa lumière ; tfe 'flageolet ainfi conf- ttuit , étdt un tuyau ^u;?ôft pouvoit em- ployer oirvert ou boûclié , & qui , dkn^ ce deirhîeir cas,^tcit ifufcéptîble de phi- fieuts tohs & de différentes longueurs» 6 il avoit depuis le milieu delà lumière jufqu'àfon extréttiit^u verte, foixante- Digitizedby Google huit Kgncs. Il Ta d'abord t&^yé fans le f>ifton , Se ayant bieù rem^qué le ton ^u'il dofikioit y il a enfoncé ie pifton idedans jusqu'à ce que Vinârinneat don* fiât le même ton ; le pfton éf ok alors à vingt-neuf lignes du mâieu de la hx*' fnière. C'étoit donc à cet ndrcàt tpie , fui van t'ce que nom avons dk d-'4keffas^ fe devoit faire èe nceud ou point de repos datis le tuyau brfijuïlétwrkouvert^ éc cette partie da toyati de vingt-vveuf lignes étoit exaâement à rumâcrà de lautre partie , qui en avoit trente-neuf. Or 9 £ on calcule , en vertu des hom- bres, quel ton la partie de vîngt-neuf lignes devwt avoir, on trouvera qu'elle aurok dû rendis un ton d^tne quarte plus haut que celle de treme^neuf îa iitmière Tarok donrc hk botiffer d'eine Quarte, maisi T»efare que les tuyaux 3 alongost cette différence diminue , en forte que dans les grands tuyaux d'orgue elle deviem phyfiquement nulle. Jufqulci nous n'avdns nécefTaires pour leur faire produire les différen$ tons ; mais après .cette détermination faite ,' il a voulu s'enaffurer par expé^ rience, if a pris une bouteille cyUn- drique à lon^ col » St ayant mis au fond la quantité d'eau fuffifante feule^' ment pour le couvrir ; il a foufflé dan$ l'embouchure ; & aérant bien remarqué le ion , il a calculé quelles dévoient être les longueurs du corps cyliadriqu^. de la bouteille , pour donner le$ autre$ tons de Toâave 5 & il les a marqués fiir le verre , verfant enfuite de Teau juiqu'à ce;^ tnarques^ il a foufllé à cna-^ que expérience dans Tembouchure .dr la bouteille^ & ^1 a vu que cette bou^ tfiU^, ainfi f^oeeffîvement raccourcie^ donnoit eflPeâivemént les tçps déâgnéS au£ parfaitement que ^irrégularité du verre le pouvoit permettre» Jufqu'ici nous avons cQiiûdéré 1^^ t^y au comm^ ouvert par lejbaut & fermé p4r4e bps 9 or les tuyaux decetteefpèçe ii>ntxu verts par les deux> bouts, puif-^ qijte la>ouc;he ou lttmîèiï€if^Ie}ir pet^ l^^i^ y Google 3X1 HlSTOlAE DE L'ACAD. KOY. d^une euremire. £n introduiûint cette circonftance dans^ le ^Icul , & ayant égardil^aboifîeineQt de ton que caufe k bouche fobftituée à la pleine ouver- ture , il parvient à trouver la pofi^ion étt itiaphragme ou point de repos et leor propoi*ûan avec un tuyau cylm* d^ique otivwr ^i donneroit le même ton nous èiffohs leur propdhion , car le tuyitu à cheminée ne Hfera xamaîs^uffi long que le tuyiu fimple ouvert , ni û eeruit que le tuyau bouché ,41 participera à toiis deuiK ; & le fon qu'il rendra » ûsrz auâî ftioins ^éclatant cpae celui du tetym oui^ft , & jphis que ^ehii da my^u bouobé de mdtfie ton M. Ber^ noulK a en la fetisfaâion de voir ion ceikvA t^àner parfâ^femcfnt avec la com- paraîfon qu'il afàite & la nature de ces ventres efttelle, qu'on pourroit couper le tuyau dans quel ventre on voudroit , ans que chaque partie changeât de ton, pourvu qu'on ménageât le fouffle de façon à hii faire prendre toujours le même nom- bre de nœuds qu'il avoit ces ventres > dans le tuyau cylindrique , font toujours 9u milieu de Tefpace compris entre deux ppeuds ; mais ils ne font pas placés de même dans le tuyau conique^ M. Ber^ nouUt cherche dtonc à déterminer la Eoûtion des uns & des autres , & voict is réfultats de fon calcul , confirmés prefqu'en tout par Texpérience. Tout tuyau conique ouvert eft à l'unif- fon d\in tuyau cylindrique auffi ouvert & à- peu- près de même longueur. . Les tons iucceffifs , qu'on peut tirer d*un même tuyau conique , vont , en raifon des nombres naturels, comme dans le tuyau cylindrique. On peut , comme nous Pavons dit couper un tuyau conique à tous ces ventres ^ cVâ-àdire en parties é^ales^ 9- Digitizedby Google 9ES Sciences , ij6%. }2f fans que chaque partie change de ton & cefle d'être à Funiffon. Lorfqu'on fait rendre au tuyau des tons plus hauts, ou, comme M. Bernoulli les nomme , d'un ordre plus élevé , les diftances entre les nœuds deviennent feniibrement égales ^quoiqu'elles foient très-inégales dans les ordres inférieurs ^ tandis que les ventres font toujours éga* lement éloignés pour tous les ordres , différence eflentielle qui caraâérife le tuyau conique & le diftingueducylinf drique ; enfin le tuyau conique fera tou- jours un peu plus long que^ le tuyaii cylindrique de même ton. La manière dont fe font les vibrations dans un tuyau conique conduit néceflat-r rement à expliquer l'effet des porte- voix & la propagation du fon les porte-voix l'amaffent , pour ain£ dire, en un point la voix qui fe répandroit fans cela dans toute une depiî-fphère ^ mais fi on veut en tirer avantage , il faut que la voix foit, pour abûdire, d'accord avec Iç tuyau ; obiervation néceflaire auiE aux jeux d'anche , . qui ne rendent pas la moitié du fon qu'ils devroient rendre quand le ton d? l^anche n'eft pas pro*» portionoé à la longueur du tuyau auqu^ il eu appliqué. Digitizedby Google }i6 Histoire de l'Acad. rot» Puisqu'on connoît la manière dont fe font les vibrations dans lesmyaux coni^ qucs , on peut regarder tout rhémif- phère oppoié aux corps fonor es comme partagé en une infinhé de tuyaux coni- ques infiniment aftongés& dont la pointé vient ovohtwa^f5CW^>h*iïimi?fii- rer aôuelléinent , & ce fei»a'tfne oblîga- tbn>que lui ^ifrom à jiatwais tousceofx qui "toodiront travaiit^ iur vetie^arti^^ de l'Acouûique Digitizedby Google ji8 Histoire de t'AcAb. rOt^ MÉCANIQUE. Sur une nouvelle efpice M Pijtons^ 1^'UTILITÉ des pompes dans une inanité de circonftances a fouvent en- gagé les Mécaniciens à faire de ce$ machines Tobjet de leurs recherches & à tenter tous les moyens poffiblespouj^ les perfeâionner. De toutes les parties d^une pompe j le piih>n eft peut-être la plusefientielle ; auffi n'a-t-t>n jufqu'ici négligé aucUA travail pour donner à cette partie de hk machine une conAmâion qui le rende folide y exaâ & facile à mouvoir ^eft à. quoi nt tendu jufqu'ici les travaux des Mécaniciens nous jallons bientôtt voir avec quel fuccès» Les pifton» des pompes font en gêné* rfddédéuxefpècés, les tm9n nomme fans frottement^ & les autres qui frottent* téelleiaent contre les parois au corps de pompe» ^ On n'en connok guère que-trois de Ia> pf emière efpèce ; le premier reft coinpofé d'un cylindre de cuivre, ayant au moins une hauteur •double^ diamètre^ âi Digitizedby Google DES Sciences, 176^. 329 bafç ce cylindre doit être, à très-peu près > du même diamètre que l'intérieur du corps de pompe qu'il doit prefque toucher par-tout fans frotter nulle part. On juge bien que ces deux, pièces ne peuvent être travaillées avec tfop de loin û on veut qu'elles produifent leur effet , & que cette efpèce de pifton doit réûAer aufli très-long-temps à l'aâion des liqueurs acres qu'on peut taire éle- ver à la pompe ; c'eft pourquoi on l'emploie aux pompes qui fervent à élever de la leffive , dont l'aftion aurok bientôt détruit les cuirs des autres pi^ tons, dont nous parlerons ci-après , & cette efpèce ;dg pon^pe en a retenu le nom Mpo^pe^À /^^v^, f^us lequel elle eft connue. - .j . t ; Comme le pifton de cette pompe» ne touche pas exaûement le corps de pompe , U y a néceflairement entre deux un vuide très-petit à la vérité ^ mais par lequel l'eau s'échappe en une quantité d'autant plus confidérable , que le poids de la colonne qu'elle foutient cft plus grand, & c'eftce qui empêche d'employer ce pifton , quoique fan^ frottement, dans les pompes qui doivent élever l'eau un peu haut, il s'en perdroit une trop grande quantité on peur Digitizedby Google 330 HtofRt Dt l'Acad. rôy. même âifém^nt fe convaincre ^ue dans les médiocres hauteurs , cette perte eu fenfible , car en connoiflant le diamètrte du corps de .pompe & la levée du pifton 9 on peut aifément centre deux cuirs circu- laires > qui lui permettent de s'élever & de s'abaiâer d'une certaine quantité , nHifis il eft évident que ces cuirs , plies altetnativeiïiênt d^n i'ens& de l'autre, doivent fepompe d'autant plus exaâement que la colonne d'eau eft plus ' pefante. Cette conftruôîon ne laîfferoit rîen à' éefirer , fi à la {implicite dont elle jouit elle joignoit la folidité , mais il arrive prefque toujours que le poids de la colonne d'eau, foiitenue par le cuir, ou le renverfe ou détache les clous qui le joignent au pifton ; alors l'eau n'ayant plus rien qui la retienne , s'écoule & rend la pompe inutile d'un autre côté, les clous fortis de leurs feuillures rayent avec leur tète le corps de pompe , &C cela d'autant plus facilement , que le bois étant plus petit que le tuyau , rien ne l'empêche de fe jetter plus d'un côté que de l'autre , félon que le déplace^ ment de cuir , qui n'eft jamais égal tout autour , l'y loUicitek ' C'eft ce qui a engagé M; Deparcteur à chercher une conâruâion de pifions , qui eût les avantages de celui-ci faiil^ en avoir les îûcoovénieos c celui qu'il Digitizedby Google D ES s CI EN C ES, 1762. 355 propofe n'a point. le Ce piftoQ eft compofé de deux pièces de cuivre ou 4e fer £Adu , qui , jointes çnfemble par la^verge de ter qui les çnHle toutes deux , forment un corps à ped'près cylindrique , à\\n diamètre un peu plus petit que celui du corps de pompe ; nous difons à peu-près cylindri- 5ue , parce qu*il va un peu en dépouille ^ c que la bafe inférieure efl; plus petite flue la fupérieure ce cylindre eft percé , ^lon fa longueur , de trois ouvertures , par lefquelles Teau peut aifément pailer lorfqu'on abaide le pifton ; mais lor^ qu'on le remonte , une pièce de même métal , garnie de cuir en dcilbus, & qui peut fe mouvoir de haut en bas le long 4e la verge de pidon ^ dans laquelle elle eft enfalée j s'applique fur ces ouver- tures k intercepte le retour de l'eau qui fe trouve au-deflus du pifton avec d'autantplusd exaâitude que la colonne {ç trouva plus grande. Entre les deux pièces qui compofent le pifton , fe trouvent ferrées deux autres partie; deîlinç^s à touchf^r le .corps /e Digitizedby Google 334 Histoire i>e l' pompe , Tune eu une rondelle de plomb dont les bords , fondus exprès , s'appli- Îueat fur la furface extérieure du cyîin- , rc , & y forment une large bande qn'oa rend du m^me diamètre que le corps de pomp^ 9 en l'y faifant entrer un peu à force, & Vy faifant aller & venîr à plufieurs reprifes cette pièce eft defti- née tant à faire mouvoir le pifton paral- lèlement au corps de pompe , qu'a ou- tenir U féconde pièce dont nous allons parler. Elle eft compofée d\ine efpèce de taile de cuir fort, dont le fond eft évidé i^ux endroits qui répondent aux ouver- tures intérieures du pâfton 3 Se dont les bords embrafTent , en fe relevant , la ftirface extérieure du pifton ; c'eft ce cuir qui , preffé parla colonne d'eau que le pifton enlève , s'applique exaâe- ment contre le corps de pompe, fans y frotter au-delà de ce qui eft néceflaire pour que le pifton foit fidèle Se fafte ion effet on volt aifément que , par cette conilruâion , l'eau ne peut ni le détacher, parce qu'il eft d'une pièce, ni le renverfer , parce qu'il eft foutenu en de0bus par le plomb & n'a pas aftez d'efpace pour fe retourner ; on fait prenc^re au cuir cette forme > en le Digitizedby Google DES S C lE N C ES, 1762; ^35 * mettant coût iBOuiUé dans un vaifieau fait exprès , & Vy afliijettiflant avec un morcçad 4e bois tQuroé pour cet elfFet. Ce pîftoii , confime on voit , conferre tous les avantages de. celui auquel M. Peparciaux U iubftîtutt» fans avoir aù-^ çun 4 Us défauts ; il eâ vrai qu'il coûtera iia pw plus^j mais fa durée & ion exa^^ude ind^nniferom bien de ce peut excès de déf^nfè ; & comme il fe démonte avec la plus graod^ ^ciUté , il fera toujours aifié de réparer celle de fe$ pièces qui fe feroi^déraagpe^ Ceft ré- fou4re^ iMi proWéif^ de cette epèce dans tOHte foa étendtie , que d'allier cnfemble, en pareille matière , la précî- fK>n des eiet$ ^ la folidit^ de la pièce qui h$ opère & la facilité de la réparer en cas d accident. jL^'ÂCADéMiE, en rendant compté aU Public, dans l'hidoire de l'année der- mère , de la publication de fon travail for la defcription des Arts , s'étoit enga- gée à lui annoncer chaque année les Arts dont la defcription auroit paru ; c'eft de cet engagement qu*elle s'ac* qiHt;te ici pour ânidrela miné , de la; februpie- des' mmdes deftif nés à formet k$ diâérens obvrages de fonte de fer 9 & df^ijptécautions nécef* foires pour côulen'ces cwv^i^es on, y afdnûrera TartifVvççJbqueloa^ efl paryefta D&tizedby Google »£s &CIEKCES ; tySx 5J§ à tnénager L'aâion du feu prefqu'à vo- lonté, par ladifFérenteconilruâiondes fourneaux , les différentes manières d'y porter le vent néceffaire pour en aug- menter Padivité , & enfin TinduArie avec laquelle on eu. parvenu à former avec de la terre des moules aflez précis pour y couler des chaudières & d'autres pièces auffi minces , fans qu'il fe trouve dans leur épaifleur d'inégalité fenfible* La féconde eâ une traduâion faite par M. Bouchu, du Traité du fer, écrit ea iatin par M. Svedemboi^ cet ouvrages l'année , le nom du mois oîi l'on fe trouve & le nombre de jours qu'il contient, le quantième du mois, celui de la Lune ^ la lettre dom^ P3 Digitizedby Google ^4^ Histoire de VAcjld. roy. nicale , Tépaûe , le nombre d'or , It cycle folaire , la phafe de la Lune y le levée & le coucher du Soleil pour Paris ce lever & ce coucher s*y marquent même d'une façon fmgulière ; comme le rouage qui entraîne l'image du Soleil ne pourroit la faire pafler en trois minutes lous la pièce 'qinrepéfente l'horizon^ \\n petit rouage qui le détend alors , fait élever dans ce même efpace de temps une ailette qui couvre le Soleil & en fait retomber le matin uneautre à Pheure du lerer 4u Soleil à IHnftant que le Soleil de la pendule fe couche , il s'ou- vre dans toute l'étendue du load bleu qui repréfente le Ciel^ quatre-vinçt- wx petites ouvertures , par îefqueiîes fortent auatre*vingt*dix petits briilans qui reprefentent les étoiles. Comme le mois de Février eâ tous les quatre ans de vingt-neuf jours j une étoile à trois Tayons , & qui n'efl en prîfe que de quatre en quatre ans, fait avancer le len- demain du 18 ne petite languette quî le recouvre & qui porte le chiffine 29* La manière dont les années font mar- qués par cette pendule , n'eftpas moins curieufc ; T Auteur y emploie quatre cer- cles f chargés chacun de dix chiffres ; >eelui des unités avance d'une divifioa DigitizedbyGoOgk DES Sciences; 17^2; ^4$ tous les us , & loriîqu'il a fini on tour, il fait pafler une de celles du cercle des dixaines , celui-ci en fait autant .pour celui des centaines y & ce dernier pour celui des milles ; en fortfe que cet affeœblage peut marquer jufqu'à ^sn 9999 > temps auquel rhorlo^e rie fubfif* fera certainement plus depuis long- temps. On a cru cue tous ces diffiérens eâets y doat plofieurs font ou nouveaux ou exécutés aune façon iïouveUe,/pt-ou- yoiem dans l'auteur une grande tnteUi fie P4 Digitizedby Google Z' f44 Histoire de l'Acad. rôt. l'Académie a cru que fon appUcatîotf aux pendules de cette efpèce ne pouvoii qu*êtreutHe. * riL ' , Un Moulin koriiontcd^ propèfé par le fieur Beurrier , Machinifte ordinaire de S. M. le Roi xte Pologne Diic de Bar ce mouHn a ^ comme bs moulins à la jjolonoife ,4e grand avantage d'être toujours tourné au vent dequekjue côté qu'il vienne; le paflage de Faile deJa pbfition venicale oîieUe pi^nd le vent, a la fituation horizontale oii elleceâede le prendre, s'y fait avec beaucoup de douceur & de facilité* Quoique cette confiruâibn ne paroiiTe pas pouvoir être appliquée fans inconvénient aux mon^ Uns ordinaires, à ca^fe de la longueur de leurs ailes, oui, en faifant plier les volans j gêneroitleur mouvement, ôii a cru qu'elle pouvoitêtretrès-bîen appli- quée dans tous les cas oît la longueur des volans feroit médiocre , comme lorf-^ qu'il s'agira de faire mouvoir un venti- lateur ou ufte petite pompe , cette efpèce. de mouKn n'exigeant d'autre foin que celui de proportionner la toile des ailes à la force du vent. V Un nouvU Injjlrumcnt d^ mu^ut m Digitizedby Google ' DES Sciences^ 1761. ^45 clavUty monté en cordes à boyau , préfenté par M. le Gay les cordes y font affu- }etties fur un cylindre creux qui en fait le corps 9 & elles font mifes en jeu par une roue de bois garnie de crin à fa circonférence y qu'on fait aller avec la pied & qui leur ferttl'archet à peu-près^ comme la roue d'une vielle^ mais avec cette différence que les cor4es de la vielle portent toujours fur ta roue , ati lieu que celles du nouvel inftrument n'y portent que quand une petite pièce , qui répond au clavier , les oblige de s'eii approcher lorfqu^on baiffe la touche qui repond à chaque corde , ce qui donn^ la facilité de tirer des fons plus ou moini forts. L'auteur a joint à cette machine un clavier de pédale, qui va par les mêmes moyens , & un fécond clavier , qui répond à un autre jeu de cordes à boyau, placé fur lé même cofps d'ini^ trument, & dont il tire lé fon, non en fe fervani de la roue , mais au moyea de fautereaux garnis, au lieu de plume ^ d'un petit morceau de cuir dur , ce qui produit un fon afle^ approchant de celui du téorbe ou de la guitare; l'harmonie de cet inftrument eîl agréable & reflem^ ble à un concert de parties de viole ; j^Ue pçutfliême être extrêmement variée; Digitizedby Google 54^ Histoire de l^Acad. rot. i>ar les différentes manières de touckef e clavier cet inftrument a paru ingé- nieux & mériter les efforts que Fauteur èft dans le deflein de faire , pour lui donner toute la perfeâion dont il eft iufceptible, V. Um notivelU manUre , propofée par le fieur Challier, Maître Aquebufier ^ éTaffuJenir fur U fut la plaànt des armes à feu , &fur'tout celle dcsfufîls de chaffe^ au moyen de laquelle on peut , en prenant un bouton 5 oter en un infiant la platînt entière & la remettre avec la même prompd^^ tude. On fént aflez l'avantage de cette Conftruâion i tant pour mettre la platine à Tabri > en cas de pluie» que pour pré venir des accidens qui n'arrivent que frop fouvent ; un funl étant abfolument liors d'état de tirer quand il eft privé de fa platine 9 qu'on peut lui rejoindre toujours en un inftant lorfqu'on voudra h mettre en état de fervir. * VL Dts Rames i tufage des galhts & èt$ ^aiffeaùx , propofées par M. Babut elles font placées verticalement hors çlu vaiffeau ; elles fe meuvent parallèlement à la quille ^ pour donner te coup de Digitized byGoOgle DES Sciences ; ij6t^ 347 t;^e , 6c enfuite perpendiculairetienf à Secrétaire de TAcadémie Impériale de Pétersbourg;, Correfpondant de TAcadémie. Obfervation des trois Êclipfe arrivées en 1762^ faite à Leyde* Par M» LuUofs, Correfpondant de l'Académie. Obfervation de TÈclipfede Lune du premier Novembre ijôx^faiteàRouen^ par M, Bouin , Correfpondant de TAca- démic, , ^ ' , s?' Digitizedby Google , DES Sciences , 1761; ^55 JL'A c A D É M i £ avoit propofé pour te fujet du Prix de 1761 ; Si [es Planhcs fi meuvent dans un milieu dont la réfi^ance produife quelque effet finfible fur leur mouvement ! Elle a adjugé ce Prix à la Pièce n. 6 > qui a pour devife . Quâ vî per faciks volvantur fidera Cahs, dont TAuteur eft M. Tabbé Boffut , Pro- feffeur royal de Mathématiques de TÉcole du Génie à Mézières, & Corref- pondant de rAcadémié. Cette qui a paru en approcher davan* tage eft la Kèce n?. i , qui a pour devife ffac fuper impofu'u li^uidum & gravuate carentem Mthcra ncc quidfuam temna facU habentem. ^ L'Académie à cru pouvoir citer cette Pièce avec éloge , comme remplie d'ex- cellentes recherches. Celle qui a paru approcher davantage des deux [précédentes ^ eft la Pièce n^. 2 ^ dont la devife eft ;....'. ; ; ; ^ . ^ r . . Curfws JBthcreos patitur vaflum per inane movcri* Digitizedby Google 354 HiSTOIRE 0E L*ACAD. ROT. ELOGE De m. l^Abisè de la Caille. JN icoLAS • Louis de la Caille ; Profeffetir de MatJïcmatiques au Col- lège Mazarin , des Académies Royales des Sciences de Park ^ de Péter^>0irg » de fiologne & de Gottingue ^ naquit à Rumigny, près de Rofoy en Tîérache , le 15 Mars 1713^ de NîcoIas-LouJs de la Caiîle & de Barbe Rubuy, tous deux alliés à plufieurs familles anciennes & diÔinguées du Laonnoàs. Son père ayoit lérvi d'abord dan la compagnie àes GmdanMs dt la tSïfdt , ^ fait enfnite plufiears cmpi^es dims f ATtilterîe î ce ait dans ime de 58 HiSTOIREc ]>E CACAO. ROT. connoiflbh rimportance. Pour ménager^ autant G[u'ii étoit poffible, le temps dei^ tiné à rinftruâion de Tes élèves, il com poi4 des Leçons élémentaires de Mathé- matique 9 dont il £t imprimer la première partie en 1741 & les autres fucceffîve- ment ces Leçons font extrêmement abrégées, eUes fuppoCeat les explica- tions de vive voix , pii en dévoient être comme Tame on pourroit les regarder comme deseipèees de cahiers imprimés^ 4ont il feroit bien à fouhaiter que Tufage s'introduisît àauas toutes les Écoles , on, y gagneroit un temps précieux y inuti- lement perdu à tranfcr'ire des leçons qp'on pourrjoit fe procurer aifémen^ par Ciette voîiJ. L'occupation que fournifibtt à M r^bbé dç la Caille on noviveau minif tare, ne lui avit ua avenir û brillaat i^ &i il y obûnti Digitizedby Google le de Mai 174 1 une pUc€ d'AdiMM* AftiOiH>aie , de laquelle il poib peu d*an9fées* après à celte d'Afltodé. ^ U ne* tarda pas à faire voir combien il étoît digae du qhoi^c de rAcadémie ;,il donna dès la même aimée un Memoùr^ iur TapplÎQation du eakuJ des^ diâettea? ce$ à la Triganpoiéme^phérique* RoffsJr Cous y célèbre Géomètre angipis^ avoât donné fur^ cette manière en 1716 un Ouvrage y intitule Mftimaùo crrommin mixtd Ma^tfi ; mais cet Livre, d'ailleurs affez rare>, éloit irès-difficilci à entendre^ M. rabbédelaCatUètiiadecetOuvra^ tout ce qui pouvoit avoir rapport à rAftronomie ; il f éclaircit > il en i^ndit Us formulesplus générales » 6 il eut Tart d6 les réduire aux fimples analogies du oilcul trigonométrique^ Par ce moyen ^ ii familier aux Aftronome^ , on peut » en £aifant fucceflivement varier les, ao^es & les côtés 9 reconnoitre fûcement ce qu'on ^ut avoir à cfaiinlre de chaque erreur poffible. Lesâ{>»les » d^oot Je mouvement eft ès-lent^ feiïvent pour ainfî dire atw A Aron^me&do points de reconnoiflance^ auxquels ilis comparent les mouyemeps ^s Planètes &c des Comètes rien n'eft donc plus important q!^ de fixer exèc^ Digitizedby Google "^66 HiSTiJIRt DE L'AcAD^ ftOY. temetit b pofition de tes points & d'en augmenter le nombre , ou , ce qui eft Ja même chofe , d'en conftruire un Cat^ lalogue esStaâ & complet pour y par- venir , M. l'abbé de Caille imagina de partager toute retendue du ciel vifible en bandes parallèles à TÉquateur , dont la largeur n'excède pas la largeur du champ d'une lunette de huit pieds. Il détermine avec tout le foin poâible , par les règles ordinaires, la pofition de deux ou trois des pkis belles étoiles comprifes dans chaque bande. Cela fiait , en fi^nt la lunette dansquelqu^en- droit , de manière qu'une des étoiles du milieu d'une bande parcoure un de fes fils , cette lunette devient un infiniment iuffiiant pour* déterminer la pofition de toutes les étoiles de cette bande , ^ il cft évident qu'on ne peut , par ce moyen , omettre aiicune des étoiles de cette bande, qui pafTent nécelTakemeni tou- tesr par l'ouverture de la lunette ^ & oue la même opération , répétée autant 4e fcis qu'il y A de bàfndes^ns l^endue du Ciel 9 donnera , fans aucunes autres înftrumens qu'une lunette & une pen- dule j un Catalogue des étoiles viables âuflî exaâ &c auffi complet qu'il ibit jpoffiblede l'avcûr^ Nousvçrronisbjemôt Digitized by VjOOQIC DES SciEKCïS^ iy€i j6t quel parti il a ûi tirer de cette méthode û iimple & fi facile. Il pofledoit en effet Tart précieux de amplifier les méthodes & de faciliter la Solution des prdilèmes les plus-difficiles* -On a de lui^n moyen fi facile de déteri^ sniner la pofition de l'apt^ée du Soleil xm du point oii ileftlèphiSiébigné de là Terre, qu'on a lieud*être étonné qu'il ne ie foit pas préfenté le prieoûer^ Il ^voit remarqué que le grand axe de rellipfeétoit la fieule tigae paiTaot par le ibyer qui partageât l'eliipfe en deux égalemeirt !,.& ,que les inéjgalitésdit mouvement ule la planète etoîent; de chaque côtelés mêmes avec des fignés contraires; d'où iL fuit que cette ligde efl la feule qui déteritiine deux poiiltS^ tels que. iai planète mette, autant de temps à aUer.'d'timde ises^points à Tautre xju'elle eh met il reéourner dcrcé fecemi au premier; il tiré de^^làim moyeti exr trêmement facile d*avoir la pofitaon de l'apogée 5 ea examinant avec foio les deux points éloignés de fix fignes , entre lefquebUe mouvement du &leil a été préciiGément égalde part & d'autre, & il fiiit voir parades rarfoanemens; afiro^^ domiques & par des exemples 9 que ce moyen eft fufceptible dans k pratiquai Jiiji. lySz. Tome A " Q Digitizedby Google j^a HferoiRE Di l'Acad. Roy. d'une ptédâon au moins égale à celle des méthodes qui . àToîent paru juf- qu'alors. Un autre Ouvrage de M. Tabbé de la Caille , auffi utile qu'aucun de ceux •dont nous venons d^ fatrler^ eft le Mé^ inoirè ^ ou , pour parler jplus ^ufle , le Traité des Projetions auronomiques^ qu'il donna à 1 Académie en 1744. On ^it depuis iong^teoips de quel ufage font dans TAffaronomie ces repréfenta- tions régulières dé lafphère'furuoplan^ quVm nomîne prùJôSii^ns ; oniaYoit 4 1^ vérité des règles fûres pour les. former » mais ces xègUs changeoîént fiûvaiit la idiffiérente pofinonqu'onfdbnaoit à l'œiU & loriqu^on les . vouU»t. appliquer, aux 4&lîpfes de Soleil & dés étoiles parla ILiine , on étoit obligé de^ n^liger pltr* £eurs iléfliensc, dont ik cslicul auroit 4rendu la- méthode impraticable £1 on y V3ok eu ëg»d. M. iy>bé de la Caille rappelle toutes ^ees projetions à une r^le çommunte , fufcepiible de repré- fenter tous les Siemens avec la plus gfaïkle rigueor , & à Laquelle lef calcul d'applique avecune facilitémoireilleufe* C'eft gagner beaucoup en Agronomie tpie de diminuer 4a difficulté des calculs iorfqu^on ne peut en diminuer la quaiH Digitizedby Google JEES Sciences; 1762. 35^ tîté. H applique ces mêmes règles avec dçs exemples raifonnés , au calcul des éclipfes de Soleil & de celles des Étoiles par la Lune, & enfin à la correôion des Tables; tous objets importans fur lef- quels influe confîdérablement la facilita de fa méthode. On avoit depub long-temps imaginé de calculer la route des Comètes , dan^ n orbe parabolique qui diffère effeûi- vement très-peu de Torbe elliptique très-alongé , dans lequel elles font réellement leur cours , du moins pour la petite partie de ce cours qu'il nous eA donné d'obferver ce calcul étoit infiniment plus fîmple , que fi l'on eût pris la véritable figure de l'orbite; mais, malgré cette plus grande fimplî- cité , il reftoit encore bien des difficultés à vaincre ; il donna , en 1746 , une mé- thode fi fecile de calculer le cours d'une Comète, en fuppofant fon orbite para- bolique, qu'en employant un petit nom- bre d'ôbfervations & feulement ûx faufles pofitions , le calculateur le moins exercé , peut en moins d'une demi-heure en déterminer tous les élémens, & recon- noître fi ellen'eftpasune de celles qui ont été précédemment obfervées ; il y indique le$ attentions nécefiaires dans I9 Digitizedby Google 3^4 Histoire de l'Acad. roy, choix des obfervations , pour aflurerle fuccès de cette recherche ; & pour ne rien laifl^r à defirer fur cette matière , il en donna Tannée fuivante un exemple très-détaillé donner à une méthode utile un degré de facilité confidérable dont elle ne jouiffoit pas , c'eft fouvent rendre un auffi grand fervice , que d*en inventer une nouvelle. Tant d'ouvrages, & bien d'autres dont les bornes de cet ÊlQge ne nous per- mettent pas de faire mention , produits en fi peu de temps , fuflifoient certai- nement pour mettre la gloire de M. l'abbé de la Caile en fureté ; mais ce n'étoit pas la gloire qu'il cherchoit, c'étoit le propres de TAftronomie ; l'en- vie d'y contribuer le porta à entrepren- dre un voyage au cap de Bonne- Efpé- rance , dans la vue d'y vérifier , par des obfervations 'concertée* avec les Aftro- nomes de l'Europe , pJufieurs élémens împortans , comme les parallaxes du Soleil , de la Lune & de quelques pla- nètes, l'obliquité de rÉcliprique, &c» & de profiter de la fituation de ce lieu placé à plus de 34 degrés de latitude méridionale , pour obferver la pofîtion des étoiles du ciel auftral, & complé- ter le catalogue auquel il travalllçi^ Digitizedby Google DES Sciences; 1762. 365. depuis long-temps. Ce projet de voyage fut approuvé de T Académie & adopté par le Miniftère ; & M. Pabbé de la Caille s'embarqua le ai î^ovembre 1750, fuf les Vaîffeaux de la Compa- gnie des Indes , pour fe rendre au cap de Bonne-Efpérancey muni de tous les inftrumens néceffaires 9 des recomman- dations les plus prenantes & des ordres les plus précis du gouvernement Hollan- dois* Quelqu'intéreflant que puiffe être le récit de fon voyage , nous ne répé- terons point ici ce que nos Hiftoires en ont publié dans le teùxps ; mais ce que nous ne pouvons paflerfousfilenccc'eft Taccueil. qu'il reçut de M. Tulbagh, commandant du Cap , qui fe fît un de- voir de lui procurer tout ce qui pouvoit contribuer au fuccès de fes opérations ^ èc les marques d'eftime & d'amitié qu'il reçut de plufieurs autres Officiers 6c habitans qui s'empreffèrent non-feule- ment de le fâvorifer, mais encore de le féconder dans l'occafion l'Académie a cru , qu'au hafard même d'une redite , elle devoit leur renouveller ici le témoi- gnage public de fa reconnolffance. M. l'abbé de la Caille trouva au cap de Bonne-Efpérance , comme il l'avoit bien prévu ^ un climat dans lequel on Q3 Digitizedby Google* 366 Histoire de l^Acad. Rot. jouit pendant des intervalles de temps très-confidérables , d'une férénité d'air capable d'éviter à obferver , des Aftro- nomes moins zélés que lui ; mais il éprouva bientôt un inconvénient qu'on n'autoit pas aifément deviné , ce ciel fi ferein ne l'eft, du moins quant aux obfervations , qu'en apparence , & dès que le vent de fud-eft fouffle , ce qui arrive pendant près de la moitié de Tannée, les aftres éprouvent une augmen- tation de diamètre & un fautillement qui, joints à l'incommodité caufée par ia violence du vent , ne permettent prefque pas de déterminer leur pofition; L'adreffe de M. Tabbé de la Caille , & pour tout dire auffi , Thabitud^ extrême d'obferver , qu'il avoit acquife , lui donnèrent bientôt le moyen de furmon- ter cette difficulté; des lunettes plus courtes rendirent le fautillement moins fenfible , & la manière de les mettre à l'abri du vent , acheva de faire difpa- roître un inconvénient qui auroit pu faire perdre à un Aftronome moins intel- figent , la plus grande partie du fruit de fon voyage ; il s'appliqua donc fans re- lâche à déterminer la pofition des étoiles du ciel auftral , & on ne Taccufera cer- tainement pas d'y avoir perdu fon temp5 > Digitizedby Google DES Sciences^ 17^2; 367 quand on Êiura que , dans deux années de temps il en avoit déterminé plus de neuf mille huit cents , dont il a ^épofé le catalogue dans la bibliothèque deTAca*" demie riçhefie îmmenfe pQur TÂÛrono* mie , & qui pails de bienlointout ce qui avoit été fait fur cette matière ; il s'en fal- loit bien que toutes ces étoiles fuflent comprifes dans le petit nombre de conf* tellations^uibaks qu'on connotiToit ; Nf^ l'abbé de la Caille étoit en droit de les rafiembler fous des figures qui puiflent être un monument de fou voyage &c de fes travaux , ion extrême modeftie ne lui permit pas d'ufer de ce droit ; il^voit jconfacré fon voyage à l'utilité des Sciences , il leur confiera de même lés nouvelles conûellatioos' qui ne portent d'autres figures Sf d'autre noms que cmtx des inftrumens des Sciences &S, des Béaux-Arts ; un oubli de lui-même ii rare & fi modefte , mérite bien d'avoir place dans cet éloge , &c de former un monument à fa gloire. Jamais les honu mes n'ont plus de droit d'y prétendre , que lorfqu'ils négligent de s'affurer eux* mêmes celle quleft-dûe à leurs fervices* Pendant ce même temps les obfer- » vations néceiTaires à déterminer les pa* 6c dont les Afironomes d'Éu^ Q4 Digitizedby Google y68 HisTomE DE t'AcAD. roy; tope faifoient les correipondantes , n'étoîent pas oubliées ; mais M. l'abbé de la Caille voyant qtte tous les travaux mi avoient fait le pritieipal objet de ion vo5;rage ^ n'avoient p2L&y grâces^ k ion aftivité, rempli Je temps qui devoit s'écouler iufqu'à Tarrivéé àh vaifleau iur lequel il comptoit repafTer éû Eu^ rope, il emplc^a ce temps qui lui ref-» toit, à- un ouvrage qui ieul auroit pu fervir de motif à ion vojragé ^ ce fut à xnefurer ^i> degré du mérîdfien à ila lati-^ tttde du Cap; on mefiuréfous l'Equateur , fous le cercle polaire , ea France & en plufieurs autres endroits de l'Europe ;. mais on n'avoit aucua degré mefuré dans la partie auftrale du globe terreibe, &c cette mefuret eft devenue d'autant plus importante , qu'elle femble indiquer que les psutal* ièles de cette partie n'ont pas des rayons égaux à ceux des parallèles de latitude femblable du côté du nord paradoxe bien fmgulier, mais qui mérite d'autant pkïs d'êtreéclairci, que le petit nombra de triangles qui ont été émployésà cette meiure ; l'exaditude de M. l'aj^bé de la Caille, & l'habitude qu'il a voit acquife de ces fortes d'opérations , ne permet- . lent guère de erreur Digitized by VjOOQIC DES Sciences, 1761, 369 f^nûble dans fes déterminations ; ce fut à une occupation û digne de lui , qq'il employa le temps qui s'écoula depuis la fin de fes obfervations , jufqu'à Tarrivéé du vaiffeau. Ce navire arriva efFeâivement, mais il apporta à M. Tabbé de la Caille, des ordres de paffer dans les îles de France & de Bourbon 9 pour en déterminer la fituation j il favoit , & Ton ignoroit encore en France , que la pofition de .ces îles a voit été fixée avec la plus grande exaâitude par les obfervations que M. d'Après y avoit faites ; il nTiéfita cepen^ dant pas un moment à obéir aux ordres qui lui avoient été adrelTés» montrant» par cet exemple, avec combien d'exac^ titude on doit exécuter ceux qii*on re- çoit du Souverain qui fouvent peuvent avoir des motifs fecrets , très-difFérens de ceux qui paroiffent,,& qu'on ne doit jamais effayer de pénétrer ;.. ce voyage retarda de plus de deux ans , le retour 4e M. Tabbé de la Caille , & nous ne le yîmes'reparoître à nos Affemblées, qu'au Vnois de Juin 1754, rapportant de fon expédition, non les dépouilles de TO- rient , mais^ s'il m'eû permis d'employei;' cette expreffion , celle du ciel Auftral ,. avant lui prefque inconnu aux Afltona- Digitizedby Google 37^ Histoire de t*AcA0. rot. mes, & que la £nefie & rintatigable affiduité de es obfervadons venoieot de fou mettre aux loix de rAfironomie* Auffitôt après fon retour , M. Tabbé de la Caille fe hâta de rendre compte à TAcadémie de fon voyage y dont elle a publié la relation en 175 1 1 ; mais comme 11 n*avoit , à proprement parler^ qu'effleuré dans cette relation plufîeurs des objets de fes recherches , il fe réferva à les approfondir dans différens Mémoi- res qu'il lut par la fuite. De ce nombre font es obfervatîons fur les Nébuleufes auftrales qu'il diftin- gue en trois efpèces ; la première qui contient celles qui ne foi^ compofées que d*un amas de lumière difFufe , blan* châtre & femblable à une Comète foible, fansqiieue ; la fecapde compofée d'étoi* les affez voifincs pour être confondues enfemble à la vue fimple , mais qui paroiflent féparées , dès qu'eUes font ▼ues à la lunette ; ta troiftème enfin qui contient des étoiles véritables , mais entourées de cette nébulofité qui confti* tue feule la première efpèce* Ses recherches fur les réfraftîons AiP» tronomiques ^ ne font ni moins ingé-» Digitizedby Google - DES Sciences; 1764. 371 nîeufes , ni moins intéreflantes ; il avoit remarqué pendant fon féjour au Cap , que plufieurs étoiles qui paâfoient pro- che de fon zénith , ne s*éievoient à Paris que de peu de degrés , & que d'autres au contraire très-voifines du zx^nith à Paris , paroiffoieot au Cap très-proches de rhorizon ; il eft certain xju'en faifant abftraâion de la réfraétioa , les hauteurs des mêmes étoiles obfervées dans les deux endroits, dévoient if avoir d'autre dîfFérence de hauteur que celle de la latitude , & que celle qui s'y trouvoit de plus, étoit égale à la fomme de la réfraâion-au Cap & à Paris il ne s'agif-* foit donc plus que de partager cette fbmme pour avoir la réfraÔio» abfolue à la hauteur oii l'étoile avoit été abfer- vée dans chaque endroit ; M. l'abbé de la Caille enfeigne dans ion Mémoire à. faire ce partage ; il avoit trouvé de plus Se les diifféreqtes^ d^nûtés'del'aîr fai^ ent varier fenfiblem^it la r^ra^on , C^en fut aâ!e£ pour l'engager à conélruire une table de réfraâions , compofée de deux parties ^ la prenûère exprime la jréfraâioa oioyentie , due à cha la Lune^, ayant avancé depuis fon pafi^age par le méridien du premier endroit , jufqu'à ce qu'elle foit .arrivée au fécond ; mais quoique cette différence ibit fenfible , elle n'eft pas néanmoins fort grande ; elle n'eft guère en, nombres ronds que de 1 minutes par degré de longitude , quantité dont la plus grande partie pourrpit être ahfocr bée, tant par es erreurs qu*on com- mettroit en obfervant le lieu de la Lune , que par celles des Tables. M, l'abbé de la Caille , qui , pendant toute la tra ver- fée, avoit employé cette méthode , & prefque toujours avec fuccès , donna à Ion retour un Mémoire fur ce fujet , dans lequel il examine lies différentes manières jd'obferver en mer le lieu de la Lune ^, ou ^ Digitizedby Google 374 Histoire de l'Acad. rot. pour parler plus jufte , de le déduire des oblervations , & le degré de préci- lion dont chacune de ces méthodes efl fufceptible ; il y ajoute même en faveur de ceux auxquels la Trigonométrie fphé- rique ne feroit pas familière, line ma- nière de déduire , par une opération graphique , le lieu de la Lune des obferi- vations , fans avoir à crandre d'erreur confidérable ; & il réfulte de tout cet ouvrage , qu'avec le degré de perfec- tion auquel a été portée , de nos fours , la théorie de la Lune , un Obfervateur exercé à ce genre d'opération , peut obtenir la Longitude en mer à vingtr cinq ou trente lieues rharines près y avantage très-^grand pour la Navigation, & qui peut augmenter encore à mefure que les méthodes fe perfeâionneront. Au milieu de toutes ces occupations , M. Tabbé de là Cailte n^avoit pas perdu de vue Tes recherches fur la théorie du Soleil ; il favoit que cette théorie étoît tf autant plus importante , que les lieux apparens des planètes font tonjoursiitfec* fés de l'inégalité qu'y apporte le mou- vemem de la Terre ; il avoît donné vant fon départ deux Mémoires fur ce fujet y il fit enfin paroîtrè tn 17^7 , un Ouvrage intitulé , Jfironom^ fonid^^ Digitizedby Google DES Science S, 1761. jjt mtnta^ Ce Livre , fruit de plus de dix années d'obfervations & de calculs , a pour but de déterminer avec la plus grande précifion les lieux du Soleil &C la pofitton des plus belles étoiles du ciel , & principalement de celles qui ^ étant plus voifînes de réclipttque > font par cela mêmeplus propres à y rappor- ter les mouvemens des corps céleftes t il y donne toutes les Tables néceffaires pour dépouiller les mouvemens des Af- tres de toutes les inégalités qui leur font étrangères , il y rapporte fesobfervaiions du Soleil & des principales étoiles , tou- jours comparées à la claire de la Lyre & à Sirius; &L les précautions q^i'il a prifes^ pour en affurer l'exa^itude , il les avoit pouflëes jufqu'au point de ne conclure prefque jamais les paffages par le méri* dien que de douze ou quatorze hauteurs correspondantes, prifes devant & après ce paiTage , travail capable feul d'efirayer ceux qui n^ont jamaîls éprouvé ce que Tamour des Sciences peut faire entre- prendre. Ce font ces obfervations fi délicates qui fervent de fondement à t^ détermination des élémens de la théorie du Soleil; & il termine cet Ouvrage par les obfervations de la diftance du Soleil au zémth > faitesau cap de Bonae^fpé* ' Digitizedby Google 37^ Histoire de l'Acad. rot, rance &c à lUe de France , &c par une Table de cent cinquante afcenûons droi- tes du Soleil , déduites de fes obfer- vations. Cet Ouvrage ne précéda qe d'un an la publication de fes Tables du Soleil ; il en avoit pofé , pour ain& dire > les fondemens dans l'Ouvrage précédent il emploie dans celui-ci ces élémens avec la plus grande attention ; car il y pcHifle le calcul fufqu'aux dixièmes de fécondes , exaûitude qui , jufqu'alors , avoit été inutile , à caufe de Timperfec- tion des Tables ^ & qui ne ceffe de l'être que pat la précifion de celles-cir II en a extrêmement facilité le calcul, en imiU tipliant les époques & les Tables des moyens mouvemens , & en çonftruifant les Tables d'équation de lo minutes- en lo minutes; il y a joint des Tables de tous les petits dérangemens que les aâions de Jupiter ^ de Vénus & de la Lune peuvent» produire dans le mou- vement di> Soleil ; enfin , il y aaugmenré de trois chiffres les logarithmes de la diftance du Soleil à laTerre^ Cet Ou- vrage , fait avec tant de foin & de tra- vail , mérite d'autant plus d'éloges , qu'il devient pour l'avenir une bafe certaine de tous les calculs ^Uno^ témoignag^ç Digitizedby Google DES S CÏBNC E S, 1761. 377 authentique de ce que rAftronomîe doit aux travaux de M. l'abbé de la Caille Se à ceux de TAcadémie. La célèbre; Comète de 175 9 était un ï>hénonièine tropit^téreffant pour que M. l'abbé de la Caille pût négliger dç robferver ; il robferva en effet avec fon exa4itude ordinaire , & donna à l'Académie non-feulement fes obferva- tions , mais encore les élémetis de la théorie de cette Comète qui en réfut- toient il obferva de même les deux qui parurent en 176a, dont il déter- mina aufli l'orbite & les élémens ; mais il ajouta à la théorie de celle qui parut au mois de Janvier 1760, un morceaa trop intéreffant pour être paffé fous filence. apparente de cette Comète avoit été û grande que le S Janvier , jour auquel elle fut apperçue , elle parcourut en 24 heures environ 40 degrés ; à l'occafion de cette prodi- gieufe vîteffe , qui avoit perfuadé à beaucoup de perfonnes que la Comète avoit paffé bien plus près de laTerre que la Lune , il fit voir dans fon premier Mémoire qu'une Comète rétrograde pouvoit encore avoir un mouvement apparent plus rapide ^ en fuppofant feu- lement qu'elle pafsât à peu^près à la dif*; Digitizedby Google 37S Histoire de l^Acad. rot; tance de la Lune à la Terre; qu'il étott poffibley en ce cas, qu'elle parût aller auffi vite dans le ciel qu'un homme qui iroit i très- grand pas fur le Pont-neuf paroîtroit aUer à un fpeâateur placé fur le Pont-royal , efpèce de paradoxe aftronomique, que les démonftrations de M. Fabbé de la Caille prouvent cependant avec la plus grande certitude. Onn'imagineroit pas aifément qu'avec la multitude d'Ouvrages fords de fa plume 9 il trouvât encore le moyen île travailler à ceux des autres , c'eft cependant ce qu'il a fait plufieurs fois. Le P. Feuillée avoit été envoyé en 1724 aux Canaries 9 pour déterminer plus pré- cifément la pofition du premier méridien à l'égard de celui de Paris, & il avoit dépofé à rAcadémie la relation de fon voyage, qui étoit un affez gros in-folio ; mais ce Père n'avoit corrigé fes obfer- vations que d'après les élémens connus de fon temps. M. Tabbé de la Caille en a refait tous les calculs d'après les élémens connus aujourd'hui; il a fupprimé tout ce qui n'intéreflbit ni la Géographie ni l'Aftronomie , & a donné tout l'effentiel de ce voyage en un feul Mémoire , au- quel il a joint une Carte'de ces îles. L'Académie pOfTédoit encore un tréfor Digitizedby Google ©ES SCIÉKCE^; de cette eipècc dans les Journaux du voyage de M. de Chazelles dans le Levant , oh il avoit été envoyé par ordre du Roi. Comme il étoit mort fans avoir pu mettre en ordre tous fes papiers , ils étoient denreurés en quel- que forte inutiles M. Tabbé de U Caille entreprit de les débrouiller; il en fit un extrait fidèle , auquel il joignit la notice ^e quelques autres Ouvrages du même Académicien, que l'Académie avoit en manufcrit cet extrait & cette notice font imprimés dans ce Volume. Ce même Volume contiendra encore ITiiftoire d'un pareil travail de M. Tabbé de la Caille M. le Duc de Laval trouva à Caffel le Recueil manufcrit des Ob- fervations de Guillaume , Landgrave de Heffe ; le zèle qu'il avoit pour l'avan-* cernent desSciences, l'engagea à remettre ce précieux dépôt à l'Académie ce fut encore un fiircroît d'occupations pour M. l'abbé de la Caille, qui les examina toutes & en donna la notice la plus détaillée. La notice d'un Ouvrage de cette efpèce eft prefqu aufli utile que l'Ouvrage même, quand il eft dans un dépôt où Ton peut le confuiter à toute beure. Nous avons dit dans l'Eloge de M. Digitizedby Google 38o HrsTOiRE de l^Acad. roy. Bouguer, que on Traité d'Optique fur la gradation de la lumière n'avoit été donné à rimpreflion que très-peu de ours avant fa mort , M. Tabbé de la Caille , qui avoit toujours été uni avec lui des liens de reilime & de Tamitié ^ prit de cet Ouvrage , demeuré pofthume, îe foin le plus affidu y & c'eft à ce foin que le public en doit la publication il a encore depuis donné une féconde édi- tion abrégée du Traité de Navigation du même auteur , dans laquelle il avoit rangé les Tables de finus & de loga- rithmes dans une forme fi commode , que le public Mathématicien a defiré de les avoir féparées & qu'on en a tiré beaucoup d'exemplaires à part. Il avoit offert de féconder M. de Flfle dans le travail du Dépôt de la Marine, &cela dans la feule vue d^être utile & fans de- mander aucune récompenfe ce zèle il défintéreffé lui attira de M. de Machault alors Miniftre de la Marine, la lettre la plus flatteufe & la plus honorable. Tous ces travaux ne prenoient rien fur dès que le bien de TAf- tronomie ou celui de F^adémie exi- geoient au'il quittât ce Cabinet , dans lequel il etoit fi utilement occupé. Lorf- que TAcadémie jugea à propos ' en Digitizedby Google i>Es Sciences ^ 1761. 381 1756 i , de faire mefiirer la bafe de M. Picard , il fut un de ceux qui prirent le plus de part à cette laborieufe opéra- tion les obfervations n'étoient jamais interrompues; &c indépendamment de celles qu'il communiquoît régulière- ment tous les ans à F Académie , il en faifoit encore d'autres relatives à fon Catalogue d'étoiles il dormoît à peine trois ou quatre heures dans de certaines nuits ; il a avoué à Tes amis qu'une nuit du dernier hiver il avoit été trois heures de iilite couché furie dos pour obferver des Étoiles proche du zénith, & qu'il s'apperçut feulement enfe relevant qu'il avoit été faîfi par le froid, A la fin fon tempérament , quoique robufte , fuccomba fous tant de fatigues; ilfutattaquéle vendredi 15 Mars der- nier d'ime fièvre maligne , de laquelle il mourut le %i , après avoir donné toutes les marques de la piétç fincère & folide qui avoit toute fa vie fervi de règle à fa conduite* Il étoit d'une tpîlle au-deflus de la médiocre , férieux &c froid avec ceux qu'il ne connoiffoit pas , mais fe laiflant aller avec fes amis à une gaieté douce . Digitizedby Google 38i Histoire de l'Acad. rot. & tranquille , qui peignoit toute la féré- nité de on ame ami de la vérité pref^ que jufqu'à Timprudence , il ofoit la dire en face , même au hafard de déplaire , quoique fans aucun deflfein de choquer. On peut bien juger qu'avec ce caraftère il étoit incapable d'aucun fubterfuge ; il étoit extrêmement égal & modéré dans toute fa conduite & du défîntérefTement. le plus parfait il n'a jamais foUicité aucune grâce ni fait un pas vers la for- tune 9 il faUoit , pour ainfi dire , qu'elle vînt elle-même le chercher ; auffi n'a-t-il pas eu fouvent lieu deie louer de fes faveurs ; mais fon extrême modeftie & la modération de es defirs lui tenoient lieu d'opulence , & il eft peut-être plus aifé d'être heureux en retranchant les defirs inutiles qu'en travaillant à fe mettre en état de les fatisfaire. Son ef- prit étoit de la plus grande netteté , on auroit dît , lorfqu'il parloir , que les idées les plus abftraites venoient fe ranger elles - mêmes dans fon difcours fuivant l'ordre le plus méthodique. Le même ordre & la même clarté le trou- vent dans fes Écrits ; il y jôignoit la pureté du ftyle , mais fans aucun orne- ment, & on n'y remarque aucune pen- éc brillante 6c recherchée; c^n!eftpas Digitizedby Google 0ES SCIEl^ïCES 9 17^1. jSj qu'il n'eût été à portée d'yen répandre, il avoit une connoiffance affez étendue des Belie5f-Lçttres , & la fidélité de fa mémoire étoit telle , qu'il n'avoit pref- que rien oublié de ce qu'il avoit lu ou entendu , mais il ne profitoit pas de cet avantage pour orner {es Ouvrages con- tentd'expofer nettement es penfées , il fongeoit rarement à les embellir. Jamais bomme ne fut plus fidèle ni plus exaâ à tous fes devoirs ; deux violens accès de goutte qu'il eut en 1760 ne purent l'empêchçr de faire fes leçons au Col- lège Mazarin perfonne n'étoit plus aifidu que lui à nos Affemblées , ni plus exaâ à s'acquitter de tous les devoirs qu'impofe la qualité d'Académicien. Il étoit Diacre, & la même piété qui J'avoit appelle à l'état eccléfiaftique , l'a voit empêché de recevoir l'ordre de Prêtrife 4ès qu'il 5'étoit vu lié à des fondions qui auroient pu faire obftacle à celles qu'auroit exigées de lui ce miniftère. £n vn mot yon peut dire qu'il a vécu aufli rempli de verfus que de favoir, & qu'il ^ ne lui a manqué aucune des qualités qui caraâérifent le parfait honnête homme , le digne Eccléfiaftique , le grand Aûro? pomp, & l'excellent Académicien. Digitizedby Google 384 Histoire de l'Acad. rot^ f g EL O G E De m. h a l e s. Hales , Doôeur en Théo- logie , Aumônier de S. A. R. Madame fa Princefle de Galles , & Membre des Académies Royales des Sciences de France & d*Angleterre^ naquît dans le comté de Kent le 7 Septembre 1677, de Thomas Hales & de Marie Vood ; fa famille étoit une des plus anciennes & des plus refpeftables du Comté , & fon aïeul le Chevalier Hales dé Becker- sburne avoit été créé Baronet , titre le le plus honorable que puifle porter un Gentilhomme Angloîs qui n'eu pas Pair du Rojraùme* II fît les premières études dans la maifon paterneile ; elles n'avoient alors probablement pour but que le Miniftère eccléfiaftigue , auquel on le dettinoit & dans lequel il çntï'a efFeftiveme^t dans la fuite ; rien n'avoît encore donné lieu de reconnoître les talens qu'il avoit reçus de la Natitre , ou fi quelque chofe avoit ">à le faire foùpçohner, ce n'a voit été 2;ue fan affidaité à Pétude , & la juftèffe e fon efpritj efpèce de maturité précoce m Digitized by VjOOQIC- DES S CIENCES, 1761. 385 Îfui annonce prefque toujours les talens upérieurs longtemps même avant qu'ils commencent à fe développer. Ses premières études étant finies, il fut envoyé à Cambridge à Tâge de dix- neuf ans , & infcrit penfionnaire au Collège de Chrift. Ce fut là qu'il prit fes degrés & que fon inclination pour l'étude des Mathématiques & delà Phy- fique jcommença à f e déclarer; il s'y livra avec tant d'ardeur , que fans autre fecours que fon travail , il étoit parvenu à entendre affez bien le fyftème de Co- pernic pour le repréfenter dans une efpèce de planifphère, où les planètes étoient placées dans leur ordre naturel & faifoient leuts révolutions propor- tionnellement aux temps périodiques de leurs révolutions réelles , machine alors peu connue & qui s^eft depuis extrême* ment multipliée fous le nom d'Orreri^ qu'elle a tiré du Comte de ce nom , ce Seigneur en ayant faitconftruire par M. Graham une des premières , & qui a fervi de modèle à toutes^celles qui ont été depuis faites en Angleterre ; nous difons en Angleterre , car il eft certain able de les égarer , quant à leur objets e$ conduifoit fouvent à de mauvais Îjîtes ; mais l'envie de s'inftruire les fei- oit pafier fur ces dé£agréraens ; buvent ils ne troirvoient poiu fe défakéret que de mauvaife bière aigre , M. Haies la 0 Voyei Hifitke ig$i. Digilizedby Google ôES Sciences; ly^i. 387 Tcndoit fur le champ potable ^ au grand étpnnçment de fs hôtes , en y âifant infufer dg rabfynthe ou queîqu'autre plante amère la connoifTance des planh tes commençoit déjà à le dédommager des peines qu'il prenost pour raçquérir, A rétude de la Botanique fe joignit celle de la Chimie , & nos deux aflbciés 9 non contens des leçons ordinaires de Jteur Profeflfeur , répétoient en leur pai> ttculier plufieurs expériences de Boyle^^ j& affilient avec la plus grande affi* duité aux opérations chimiques qui fe faifoient au collège de la Tt inité , danK un Laboratoire qui avoit fer vi àrilluôre Newton , & dans lequel nïême les Mar nufcrks de ce grand homme fur h Chimie avoient été brûlés par un fat4 accident; à voir Tardeur avec laquelle M. Haies fe livroit à c^ travail » on eût dit qu'il fe fenix>it en état de réparer vm jour cette perte. L'Anatomie eft une partie fi eflentielfe de la Phyfîque ^ qu'on peut bien juger {u'elle n'étoit pas négligée par le^ deuic jeunes Phyficiens. M. Haies y avoit&it des ^ogrès fi rapides , que peu contenu des moyens qu'on emploie ordinaire^ ment pour rendre fenfibles les véiiculef 4u poumon il. imtagiaa une nouvçl^ Digitizedby Google 388 Histoire de l'Acad. roy. efpèce d'injeâion , qui lui parut devoir faire un bien meilleur effet ; il adapta à la lumière d'un canon de çoufquet, l'orifice de la trachée-artère d'un poumon frais , & ayant mis le canon fur un. bra- fier , il fouffla pendant plufieurs heures dans ce poumon un air diaudôi fec, qui en deffécha toutes les membranes & les véficules , n les tenant toujours dans l'état de diftenfion ; alors il y coulg, du plomb ou de Tétain fondu médiocre- ment chaud , car on fait que ces métaux peuvent être rendus fluides par un degré de chaleur iticapable de brûler même du linge ; le tout étant refroidi , il détruiût toutes les membranes par une longue macération , & il lui reda un bel arbre anatomique , qui , non-feulement repré- entoit exadement la figure de l'inté- rieur du poumon , mais qui permettoit encore de mefurer fa capacité totale &c celle de fes différentes cavités. Une idéç fi ingénieufe, & de laquelle les Ruyfch & les Winflow fe feroient fait honneur y fut le fruit des réflexions d'un Élève en -Anatomie. Quelles efpérances ne don- noit-il pas déjà de ce qu'il devoit être un jour 1 A voir les progrès étonnans que M. Haies avoit faits dans prefque toutes les Digitizedby Google DES Sciences, 1762. 389 parties de la Phylique , on feroit tenté de fe perfuader qull avoit employé tout fon temps à cette étude , on fe tromperoit cependant ; Tapplication Î[u'il y avoit donnée n'avoit rien pris ur celle qu'il devoit à Pobjet principal qui Ta voit amené à Cambridge , & il y avoit fait de tels progrès que ceux qui avoient la dkeftion du Collège crai- nant qu'un tel fujet ne leur échappât , Taggregèrent à leur corps avant l'âge de vingt-cinq ans , &c quoiqu'il n'y eût ^int alors de place vacante; il prit, iucceflivement tous fes degrés , & peu de temps après fut nommé au doyenné d'Ély , tant fa réputation dé favant Ecclé- iiailique étoit déjà établie ; la plupart des hommes ne réuffiflent qu'avec peine à fe rendre habiles dans une feule fcience, M. Haies favoit déjà , grâce à l'étendue de fon génie, les embrafferprefquetoutei avec un égal fuccès. Auflîtôtqu'ilfe fut mis en état d'exer- cer le miniitère eccléâaftique 9 il fut nommé à la Cure de Riddington dans le comté de Middelfex, enfuite à celle de^ Parlok dans celui de Sommerfet, & fut; enfin ReÛeur de Sarringdon dans le, Hampshire, & par-tout s'acquitta de fes devoirs avec une capacité peu communei> R3 Digitizedby Google 390 Histoire de l*Acad. roy* mais nous ne le furvrons pas plus loin dans cet état étranger aux occupations de TAcadémie 9 & notis allons le confr- dérer fous le point de vue le plus intéref- fant pour nous , c*cfft-à*dîre comme uil des plus grands Phyficiens de fonfiècle* La Société Royale l'avoit admb dès 171 S au nombre de fes Membres , il commença dès Tannée fui^ante à y lire quelques-unes de fes expériences uir l^es effets de la chaleur du Soleil potir â»re monter la fève dans les arbres ; cette célèbre Compagnie , frappée de Futilité de es recherches , l'exhorta à les conti- nuer, il en lut eflfeâivement la fuite quel* 3ue temps après , de y ayant mis la efnière main, il les pubha en 1717, four le titre de Statique dts végétaux & Anafyfe Je l'air; il dédia cet Ouvrage du Roi George H , alors prince de xTdiTes* Jamais livre ne fut mieux reçu du Publié , & Jamais peut - être livre ne lÉiérita mieux c6 favorable accueil ; les expériences qu'il y rapporte font abso- lument neuves , & on y reconnoît par- lout ce génie créateur upées dans celte faifon y Se en voyamt jofqu'à quelfe liauteur la fève ïonant du rameau s'y^ élevoit. Des expériences iemblables , mais faites hors de la ifaifon des pleurs de la vigne & fur un grand ombre de plan- ' tes 9 lui avoienit appris la fls^ce 6c la quantité de la tranfpiration des plantes ^ qu'il avoit eu l'adreflè de retenir & de rendre feofibles; le jeu de la fève dans les arbres, & même l'exiftence des vaif- feaux de communication qui lui permet- tent de paiTer hitéiàlement d'un cotéà R4 Digitizedby Google 39^1 Histoire de l'Acad. ro'y. l'autre , y font mis fous les yeux avec une adreiTe inconcevable , il y évalue Teffet de la chaleur du foleil fur le% dif- férentes parties des arbres , & celui de la chaleur de la terre dont il détermine le^degré jufqu'à la profondeur à laquelle les racines atteignent communément ; il fait voir Tufage des feuilles jufque-là très-peu connu, & qui, félon lui, font les organes par lefquels Jes plantes exhalent pendant le jour la liqueur qu'elles tirent de la terre & repompent au» contraire {endant la nuit celle qui fe trouve dans 'air , efpèce ^e mouvement alternatif qui tient lieu aux plantes de la circula^ lion du fang qui exiile dans le corps animal nous ne finirions point il nous voulions feulement parcourir toutes les ^expériences que M. Haies rapporte dans cette première partie de fon ouvrage , & les réfultats finguliers qu'il en tire ; mais ce que nous ne pouvons paffeîr fousfil^nce, c'eftla prudente & piodefle retenue avec laquelle il fe contente pref- que par-tout d'énoncer les f^ts fans fe permettre de hafarder aucunes conjec- tures que lorfqu'un calcul exaâ les a changées en demonftrations il eft fâ- cheux 4Our l'avancement de la Phyfi- ique qu'un femblabk exemple n'ait pas Digitizedby Google DES Sciences, 1762. 393 encore affez perdu le mérite de la fin- gularité. La leconde partie de cet Ou- yrage n'eft pas moins intéreflante, & mérite bien le titre qu'il donne de VAna'* lyfc de l'air; il ell fingulier qu'il ait pu trouver autant de neuf dans un^matière fur laquelle on a, fur-tout depuis un fiècle , fait les recherches les plus fui-^ vies & les découvertes les plus intéref-. fantes. * Tous ceux qulavoient juqu*aIors exar miné la nature de Tair , ne l'avoient confidéré que comme un fluide pefant, tranfparent & élaftique ; on ne s'étoit point encore avifé de penfer que ce même air pouvoit exifler & exiftok réellement dans une inHnité de corps fous une forme, toute différente. M. Haies fait voir que toutes les fubftances végétales , minérales ou animales ea contiennent plus ou moins y & il a TadreiTe d'en déterminer la quantité quj dans certains cas efl inconcevable ; on ne sTmaginerpit pas , par exemple^ qu'un . demi-pouce cubique de bois de chêne pût rendre une quantité d'air qui égalât deux ceints feize fois fon volume^ &. moins encore que cet air y fut , pour jainfi dire p corporifié & devenu une partie de la n^aife du bois , du po^^s de Digitizedby Google 394 Histoire de l'Acad. roy; laquelle il falfoit environ le tiers ; on ne croira qu'à peine que le calcul hu maki ou la pierre de la veflie foit com-^ pofée pour plus de fa moitié d'air fixé qui 9 lorfqu'il a repris fon élafticité > occupe fix cents quarante-cinq fois plus de volume que la pierre qui le conte- Doit l'dKamen de cette quantité d'air Contenu dans les corps oîi on le foup^ çonnoit le moins ^ fert encore à rendre raifon de certains phénomènes dont on ne connoiflbit pas trop la caufe , comme de la détonation du nitre & de celle de la poudre & de l'or fulminant ; M. Haies la trouve dans la grande quantité d'air contenu dans le nitre , dans le tartre & tians l'eau régale , & dans la prompti*- fude avec laquelle cet air s'en dégage & reprend fon élafticité ; on ne fauroit croire combien l'examen de -la quantité d'air n d'avoir c»xime na^^^ msidifé en Fcan^ par k tfadDÔion^qu'it en a donnée » ua Ouvrage û AUilé êc c^u'on^peut regarder co;!;nme ieg^ritoe R 6 Digitizedby Google 39^ HîSTOmEDÊ L*ACAD. ROY. d'une infinité de découvertes. La Sp^ ciété Royale en fut fi fatisfaite » Xû'eii la même année que parut la première édition de cet Ouvrage, elle mit M Haies au nombre des Membres de fon ConfeiU c'eft-à-dire, des Académiciens choifis qui font chargés de la direâion &c des affaires de cette illufire Compagnie. Il étoit bien difiicile que le fiiccès des expériences fur le mouvement de lafève dans les végétaux , ne fît naître l'envie à M. Haies d'examiner celui du fang dans le corps animal , déjà beaucoup mieux connu que le premier; il n'y put réfifter , & il publia en 1733 par ordre de la Société Royale, le recueil de fes expériences & des* coirclufions qu'il en avoit tirées, fous le titre à^ Hamajlatiquc ou de Statique du fang i, C'eft en effet une mefure & une me- fure exaâe de la force avec laquelle le cœur chafie & poufie le fang dans le corps animal ; des tuyaux tranfparens , adaptés à différentes artères & à divers animaux vivans , lui faifoient voir par la hauteur à laquelle le fang s'y éeyxit ^ la force avec laquelle il étoît^poiifle paf le cœur de l'aniiàal dans les' différentes é II ; I .liuiiiiilil 1^ in !! I I ili mwl i A^^, fanguis. * Digitizedby Google DES S CIEN CES, 176l, 597 circonfiances que M. Haies favoic faire naître , foit en afFoibliiTant Tanimal par la fouflraâion dIRE BE lîAëAi}. ^hlf. ment comme fluide qu^il entretient Jâ circulation ^ vms comme fkûëepofé d'une certame ipamère ; Teau ayant toujours caufé aux animad^, dans les veines defquek on_ Tintrodaifoit , beau^ coup de mal-être & dSet promptement la mort toutes />bfervîrtions inyoï'tan- tes , & qui peuvent fervir de guide dans me infinité d'occirûons. Ses remarques iur le^injeâfonsfoht encore un objet atfolument nouveau t le but que les Ânatomiftes ft propofent dans cette efpèce de préparation , eé. -de remefttte les vaiflteâfux dans Tét^rt x>h ils étoient pendant la vie de Pani^ mal & de les y confcrver, en les m* pliffant d'nne meftière cpÀ d'abord y coule aifément Se fe fige enfuite dans leur cavité ; mais comme ces vaifleauir font extenfibfes ^ il eft évident que fi là matière de Tinje^on eft povi>ffée plus ou moinsfort que le Êing nerémt ^r le cœur 9 le vaiffirtiu qui la recevra fettà plus otL moins diftendu que dans Tani^ mal vivftnt , 'et qu'on aura tine feuiTe mefure de fa capacité. Pour remédier à icet inconvénient, M. Haies n^emploie , pour obligerttnjeâîon à s^nfinuerdans tes vatfieaux , ouelelpords d'jHie c^Ionfoè lieH^ur 9 1{l^il rend^égallcekii de H Digitizedby Google OEs Sciences, 1761. y^^ tbloane de fang ]ue foateiioit Ta^oft du coaur dans l'animal vivant , & qu ks expériences dont nous ^ons déjà parlé lui avoientfait connfervé ^ âirprenant fkdùo^ fflène^ que Teau ne ^p&ûhAt que peu tifr Digitizedby Google DES Sciences, 1761. 401 françois , par la traduûion qu'il en a donnée éc par les notes curi^ufes qu'il y a jointes. La gloire que M. Haies s'étoît fi Juftement acquife en publiant coup fur coup les deux Ouvrages dont nous venons de parler, lui attirg une diftinc- tion bien honorable de la part de l'Uni- verfité d'Oxfprd; elle lui envoya, fur fa feule réputation &c fans qu'il les eût demandées , des Lettres de Dofteur , préfent d'autant plus flatteur , qy'elle n'accorde prefque jamais ce titre qu'à ceux qu'elle a , pour ainfi dire , élevés dans ion fein ; mais xette Univerfité célèbre crut pouvoir fe relâcher de fou ufage en faveur d'un homme qui le ^méritoit fi bien & qui étoit capable de donner à ce titre plus de luftre qu'il, n'en recevroît lui-même. Les expériences de M. Haies lui avoient montré l'effet que les liqueurj fpiritueufes pouvoient produire fur le fang&furlesvifcèreslorfqu'elleséioient Î^rifes intérieurement fon amour pour 'humanité ne lui permit pas de laifier cette connoifiance oiHve , il publia en 1734 une Differtatîon contre l'ufage des liqueurs fortes , fous le titre d'avis amical aux buviurs dUau'dc*vU ; il y Digitizedby Google '4^1 HiSTOAE ÎJE l'A CAD. ROY. fait voir les fiineft^s effets des liqaeurs qui ne 4pnt toutes i[ue de l'eau-^e^vie plus ou moins déguifée y & les peiiit •alTez vivemeti^ pour dier Tenvie d'en Ajtkr à ceux qui voudroieift réfléchir ^ Biais les hommes n'écoutent pas tou- jours le langage de la raiibn , & l'Écrit ^e M. Haies n'a guère eu d'autre ufage que Celui de faire ^atoitre on bon cceiir % fon amour pour fes concitoyens. Le même amour du bien public qui l'avait engagé à publier la DifTertation "dont nous venons de parler , l'engegea à tourner fes vues vers un objet encore ]lus important ; ce fut Texamen de a nature de l'eau de la mer Se la, Techerche des moyens de là rendre potable, & de reiix 6c d'un calcul exaâ des effets de la machine ; il en réfulte qu'elle eft plus que fuffifante pour remplir tous les ol^ets qii*il s'étoit propofés. t'expé* rience a vérifié le calcul & a £iit voir que malgré le peu de t^mps que cette machine emploie à renouveler une mafle d'air , même aflez confidérable , elle ne caufe aucun vent ni aucune in- commodité ; les expériences qui ont été feites f^r les vaiflewx » ont fi bien réuifi, que M. Haies n'héfitepas à la nommer le poumon du vaijftau , du moins eft-il fur qu'elle foulage beaucoup ceux dt rjËquîpage^ & cette snachinf Digitizedby Google PES Sciences , 17^1. 407 fi utile a encore l'avantage de pouvoir Qire conftruite par-tout & à très-peu de frais c'eft fuivre exaâement le plan de laNature que d'opérer les plus grands & les plus utiles effets par les moyens les plus fimples. Noa-feulemenf le ventilateur ^ pro- pre à reoouveller l'air deftiné à la refpi- ration, msusilpeutêtre^icofleemployé à bien d'autres u&jges ; on peut, par exemple , s'en ièrvir pour Êiire pafler de l'aâr fec & chaud d'un lieu dans un autre 9 & par ce moyen & fimple fecher de grandes quantités de poudre àcanon ^ feas courir le moindre riiqMe du £eu ^ rifqueqti'il tA prefque iiçpoffible d'évi* ter par la joéthode ordinaire. On peut s'en fervir pour eAtretjenir toujows dw9 un air fec4^ grains & les aitfres pro* vifioos d'un VaifTeau. Nous xie difons risn ici de fon uiage dws les greniers k h\é 9 parce c[ue nois en avons déjt tendu compta; dons VlUÛ0m de l'Acar demie 9 en parlantdes ingénieuCes appli^ ES SCIEffCES , 176a. 405^ dîiTertation fut lue à la Société Royale en 1745 ; il donna la même année un moyen d'empêcher le progrès des in- cendies f en couvrant d'une couche de terre un peu humide les édifices pour lefquels on pourroit craindre Taftion des flammes; & ce moyen, porté à Conftantinople , a préfervé du Feu un des f>lus beaux édifices de cette Capitale de l'empire Ottoman. Deux ans auparavant, il avoit donné une Diflertation fur la manière de porter dans le ventre des hydropiques , telles injeôions qu'on voudroit pendant l'opé- ration de la paracenthèfe ou ponâion. Il avoit ouï dire qu'une femme hydro- pique avoit été guérie par une injeâion de vin rouge & d'eau minérale alumî- neufe , que fon Chirurgien s'étoit avifé de lui faire dans l'abdomen , après avoir tiré les eaux de l'hydropifie; c'en fut aflezpour l'engagera perfedionner cette méthode, qu'il rend extrêmement facile en introduifant dans le ventre deux troiscars au lieu d'un ; par ce moyen fi fimple , on peut injeâer la liqueur par une cannule à mefure que les eaux for- tcnt par l'autre , & onévite même par-là i'inconvénient de la défaillance , qui Hiji, iy^ S Digitizedby Google 4îo Histoire de l'Acad. roy/ fuît ordinairement Té vacuatîon tropfu- bite de Tabdomen. Les merveilles de rÉIeôricîté ne pouvoîent pas être indifférentes à un Fhy ficien tel que M. Haies , il en fit auffi Tobjet de fes recherches & de fes expé- riences , & lut à la Société Royale une Diflertation fur ce fujet , dans laquelle il remarque que les aigrettes éleôriques tirées d'une barre de fer , d'une pièce de cuivre & d'un œuf pofé fur cette dernière , avoient des nuances de cou- leur fenfiblement différentes , d'où il conclut que les corps qui fourniiTent. 'ces aigrettes fourniffent. auffi au feu éleftrique quelque peu de leur propre fubftance , qui occafionne cette diffé- rence de couleur, nouveau phénomène dans une matière qui en avoir déjà offert de fifinguliers, & peut-êtreauffi nouveau pas vers fon explication. Les tremblémens de terre qui , depuis quelques années , ont ébranlé prefque toutes les parties de notre globe , enga- gèrent M. Haies à faire quelques re- cherches fur la caufede ces terribles phénomènes , & il crut l'entrevoir dans une des expériences qu'il avoit rapportées dans fon Analyfe de l'air Digitizedby Google DÈS Sciences, 1761. 411 il avoit remarqué que de Tair très- tranfparent , quoique chargé de certaî* nés vapeurs, perdoit cette tranfparence dès qu'on introduifoit dans le vaifTeau où il étoit, une médiocre quantité d'air pur , qu'il fe troubloit , qu'il s'y excitoît une fermentation affez vive pendant laquelle il fe détruifoit beaucoup d'air; en fuppofant fous la terre de grandes cavités remplies d'air chargé de ces va- peurs , il ne faut qu'une fente qui y communique pour mettre en fermen- tation cet air & une partie de celui de notre atmofphère & pour y caufer de terribles mouvemens, de-là les fecouf- fes , les ouragans & tous les phénomè- nes qui accompagnent ou qui précèdent ordinairement les tremblemens de terre. Il communiqua cette idée à la Société Royale dans un Mémoire qu'il y lut à • ce liijeten 1750. On a encore de lui des recherches pour l'examen d'un moyen qui avoit été propofé pour conferver l'eau douce & le poiffon non falé , par le moyen de Teau de chaux , moyen que M. Haies trouva infuffifant. Si on doit aux Phyfi- 'ciens de la reconnoiflance pour les pra- tiques utiles, qui font le fruit de leurs travaux I on ne leur en doit peut- être Sa Digitizedby Google 4ti Histoire de l'AcAd. roy. pas moins pour celles qui feroient au moins inutiles & qu'ils empêchent de 5'introduire. Mais la Diflertation, peut-être la plus £ngulière qu'il ait donnée , eft celle dans laquelle il enfeigne à faire pafler de l'air frais à travers les liqueurs qu'on diftiUe , & à augmenter parce moyen prefque du double le produit de la difiillation. Pour y parvenir , il place au fond de l'alembic une boule d'étain percée de petits trous comme la pomme d'un arro- loir ; cette boule , au moyen d'un tuyau 3ui fort de l'alembic, répond à un fouf- et double , par l'aâion duquel on in* troduit dans la liqueur un courant d'air qui facilite itngulièrement fon élévation en vapeurs; il applique enfuite cette méthode à la diftillation de l'eau de la mer pour la rendre potable , & fait voir qu'avec un boifleau de charbon ., on peut, en dix heures dé temps obtenir une quantité d'eau potable de deux cents quarante pintes , avantage bien confî- ' dérable dansde certaines circonflances il examine enfuite le choix des matières proposées pour mêler , avant la diftilla- tion , avec l'eau de la mer, afin de retenir le bitume & les autres matières étrangères qui pourroient s'élever avec Digitizedby Google BES Sciences; 1762. 41} . elle ; enfin il ne néglige rien de tout ce qui peut augmenter Tutilité de cette découverte ; mais ce qui doit le plus tourner à fa gloire 9 c'eft l'ingénuité avec laquelle il déclare que ce qui lui a donné la première idée de cette ingé- nieufe pratique» eu le moyen à peu près femblable , qu'un Charpentier de vaif feau employoit pour enlever en très- peu de temps la mauvaifepdeur de Teaii contenue dans les puits de quelaues VaiiTeaux &c de celle no\is avons dit que fa ftatique du fang n'avoit pas à beaucoup près été portée aulfi loia que celle des végétaux , une lettre qu'il écrivoit à M. du Hamel nous en a décou- vert la raifon ; refpèce de jourmept qu'il étoit obligé de âir^e foufFrir aux animaux qu'il employoit à ks expé- riences f prenoit tant fur fon cœur vrai- inent humain , qu'il n'y^ put réfifler & qu'il les abandonna on efi communé- ment bien éloigné d'être dur pour les hommes , quand on eft û fenhble aux douleurs & aux fouffrances des animaux» M. Haies avoit été marié y il avoit époufé Marie Newce, fille du Doâeur de ce nom , Reûeur de Halisham dans le comté de SufTex , avec laquelle il a toujours vécu dans la plus parfaite union. Sa place d'Âfiocté - Étranger a été remplie par M. l^uler Direâeur perpé tuel de l'Académie Royale des Sciences de PruiTe , de TAcadémie Impériale de Pétersbourg ôc Membre de la Société Royale de Londres , déjà furnuméraire dans la mmc claiSe» DJgitized by VjOOQ IC 41 s Histoire de l'âcad. rot. » ÉLOGE De m. B r a d l e t. 3 ACQUES Bradley , Aftronome de S. M. Britannique , Doâenr en Théolo- gie dans rUniverfité d'Oxford , Profef- feur Savilien d'Aftronomîe , Leâeur d'Aflronomie 6C de Phyfimie au Mu^ faum de la même Unîveruié , Aftro- nome & Garde de robfervatoire Royal de Greenvich, Membre des Acadé- mies Royales des Sciences de France , d'Angleterre , de Prufle , de Pétersbourg 8c de rinftitut de Bologne , naquit à Shireborn dans le comté de Gloceftre en 1691 9 de Guillaume & de Jeanne Bradley dont il fut le troîfième fils. Il fit fes premières études à Nortleach fous la conduite de M". Egks & Brice qui s'empreflèrent de féconder les hcu- îeufes difpofitions qu'ils eurent bientôt remarquées dans leur Élève ; le cours de fes humanités étant fini , il fut en- Toyé à Oxford , célèbre Univerfité d'Angleterre , & ce fut*là qu'il com- mença à ^'ouvrir l'entrée des hautes Sciencesdans lesquelles il fit depuis de Digitizedby Google- DES Sciences^ lyét; 41^ fi rapides progrès , & qu'U prit fes prêt diers degrés. ^ M. Çradley avoît été deftîné par {%, famille au Miniftère eccléfiailique peutieii plus grand nonibre y û les Jôumaor de fes voyages n'avoient péri dans Tin- cendie de Pulo-Condor incendie cpd \ accompagna le maflacre général que les j liabitans de cette ile firent de tous les Anglois établis parmi euz^ Se dans lequel M. Pound lui-même courut Je plus grand rifque d'être enveloppé ; c'étoit avec ce parent que M. Bradley paflbit tous les momens que fon minis- tère lui laiflbit libres , & peut-être auffi cuelques-uns qu'il y déroboit fans trop 5 en appercevoir ;il a voit dès-lors acquis aflex de connoiflance des Sciences ma- thématiques y pour être à portée de profiter de fa confervation ; nous difbns qu'il avoir acquis^ car on ignore que quelqu'un lui eût éicilité l'entrée de ces Sciences , & il n'avott probablement eu dHiutre maître que fon génie $ ni d'autre iecours que fon application. - On imaginera Àifément que l'exemple 6 \es difcours de M. Pound ne rendoieot pas à M. Bradley le poids de fon minif- tère plus léger ; il l'exerçoit cependant avec toute l'affiduité poflible , mais il lui échappoit fouvent des regards vers le Ciel 9 &il commençoit dès-lors âjetter par fes obfervations les fondemens des belles découvertes qui l'ont mis au rang Digitizedby Google DES Sciences^ 17^1. 411 des plus grands Âftronomesde ce fiècle. Quoique ces obferyations ne fe fiffent, pour ainfi dire^ qu'à la dérobée , le nom de M. Bradley devint aflez célèbre pour parvenir aux oreilles de ce que T Angle- .terre a^oit alors de plus ^Uuflre; elles lui valurent Teflimé & l'amitié du Lord Macclesfield > grand Chancelier d'An- gleterre, de M. Newton , de M. Halley \& de plufieurs autres des plus illuilres Membres de la Société Royale* Ce fut ;par le rapport de témoins fi capables id'en bien juger , aue les talens &i les .progrès^de M firaaley furent connus de cette célèbre Cpmpagnie, & qu'elle prit la réfolution de fe 1 afibcier* A peu près dans le même temps arriva la mort du célèbre Jean Keill qui rem- pliflbit avec diftinâion la chaire fondée par le chevalier Savil dans l'Univerfité d'Oxford ; on auroit eu peut-être bien de la peine à trouver un fujet auâl pro** pre à la bien remplir que M. Bradley, tant pour ki capacité , que pour fon amour pour l'Afironomie; il t& difficile de parler froidement de l'objet de fon inclination , 9c nul n'eâ pli^ propre à enfeigner une fcience , que celui qui. J'aime véritablement aum tous les fut- virages fe réunirent-ils en fa faveur ^ & Digitizedby Google 411 Histoire &i l'Acad. roiec il fut pourvu de cette chaire le 3 r Oc^ tobre 1711 9 fe trouvant par cette no- mination à Tâge de vingt - neuf aas col- lée du célèbre Halley qui occupoit dans la même Univerfité la chaire de Géométrie fondée par le même- cheva- lier Sav3 Dès que M. Bradley eut été pourvu de cette chaire ^ il renonça à la Cnre do Biidftov &même à fon bénéfice fimple; fon cœur vraiment droit fouffi-oic depuis long* temps de fe voir partagé entre fes devoirs & fon iifclihsdion , & il faific avec empreflement Toccafion de ie déli- vrer de cette contrainte. Libre alors de fe livr» tout entier à fon goût pour TÂftronomie ^ rien n'inter- rompit plus le cours de fes obfervations"; &dès 1717 il fut en état d'en faire recueil- lir le fruit aux Aftronomes par la théorie de Taberration des Étoiles qu'il publia théorie digne d'être nife au rang des plus belles , des plus i^tiles & des plus ingé- nieufes découvertes de rAftronomie moderne. On s'étoit apperçu depuis long-t^ps que la pofition Ats étoiles éprouvoit de certaines variations qui ne répondoienft en aucune manière au mouvement appâ" Ténr^un degré en^ Digitizedby Google i>Es Sciences , 1761. 41J cpie leur donne la bréceffion dèsÉqiû-' notes. Feû M. Tabbe Picard avoît remar- qué ces variations dans l'Étoile polaire d^^ Tannée 1671 , mais il n'a voit tenté ïiîde les réduire à une règle confiante, ni d'en affigner la caufe ; les obfervations extrêmement multipliées de M. Bradlêy lui ofa le premier avan- cer q[u'elle ne VéXBÏt pas ^ & même dé- ternuner le temps qu'elle mettoit à tra- verferlesfoixante-nx millions de lieues qui forment le diamètre de Torbe an- nuel cet exaâ & induArieux Obferva- teur avoit remarqué que les émerfions du premier iatellîte de Ju{Mter tardoient à mefure que Jupiter s'éloignoit de Toppofition & que ce retardement alloit^ dans les éclipfes les plus proches de la conjonâion » jufqu'à 1 1 minutes ; il penfa que ces 1 1 minutes n'étoient 3ue le temps que le premier rayon u fatellite fortant de Tombre mettoit à parcourir la diftance qui fe trouvçît entre les deux pofitions de la Terr^ proche de Toppofition & proche de la conjonâion > & que psu- conféquent la viteffe de la lumière étoit non-teule tnent finie > mais même mefurable Quelque naturelle que fut cette expfi- ^ion,, eUç parut alors trop l^urdie ^ ^ Digitizedby Google DES, Sciences, 17^1. 415 ce n'a été que long-temps après la mof t de M. Roëmer qu'elle a été adoptée , & que les Phyûciens font unanimement demeurés d'accord que le mouvement de la lumière étoit fucceflifce fut de ce mouvement fucceffif que M. Bradiey tira^l'explicatioix des variations irrégu lièrei qu'il avoit obfervées dans les étoiles 9 & auxquelles il donna le nom èi Abmationdtsfxts. Nous allons effayer de donner une idée de fon expUcatiçn. Qu'on imagine des files de petits corps allant par des direâions parallèles entr'elles , comme par exemple , uqe pluie fans aucun vent & tomnant per- pendiculairement à l'horizon ; qu'on, exf^fe à cette pluie, un tuyau droit immobile & placé dans là même fitua^ tion verticale ; U eft évident que la Îoutte d'eau qui entre p^r fon orifice upérieur , ibrtira par l'cM-ifice inférieur , fans avoir en aucune façoi^ touché les parois intérieures du tuyau. . Mais fi on fait mouvcMr le tuyau parallèlement à lui même ^ quoique fa fituation refte toujours parallèle à la direâion des gouttes de pluie , il arrivera néceilàirement que le mouvement du tuyau leur fera rencontrer l'utip de fes parois d'autant plutôt , que l^igouyç^^ Digitizedby Google 4i6 Histoire DE l'Ac AD.. ROT. ment des gouttes fera plus lent relative- ment à celui du tuyau ; & il eft aifé de démontrer que fi l'un & l'autre moave- ment étoit égal, la goutte de pluie qui tomberoitau centre de l'ouverture Aipé- rieure du tuyau, rencontreroit la parrd étant venue a vaquer 9 çUe lui &t donnée perConne n'étoit certaine* ment plus en état que lui de remplir cette double fonâion. f Plus TAfironomie procuroît dlion-» neurs & d'avantages à M. Bradiey, plus fon amour pour cette fcience & fon affiduité à obferver le Ciel redou- bloient cçs obfervatioiis multipliées lui Digitizedby Google T> E s Sciences» 1762. 41^ découvrirent bientôt querînclinaifon de Vàxe de la Terre fur leplan de récliptique n^étoit pas confiante , mais qu'elle eprott- voit un balancement de quelques fécon- des 9 dont la période étoit de neuf an- nées cette période fembloit fe rèfufer à toutes les explications ; quelle appa- rence en effet d'en pouvoir donner de fatisfaifantes , & qu'avoit de commun une période de neuf années avec le mou- vement de la Terre qui fe fait en un an ? Les recherches & les eâbrts redoublés de M. Bradley lui firent cependant trouver la caufede ce phénomène » & ce fut dans la théorie de Tattraftion Nevtonienne On fait que le premier principe de cette théorie, eft que tous les corps s'entr'attirent mutuellement en raifon direôe de leur maflfe & en raifon ren- verfée du carré de leurs diftances. Ceft ' de cette attraâion. combinée avec le mouvement en ligne droite , que M. Newton déduit la figure des orbites des Planètes, & fpécialement celle de l'orbite de la Terre ; fi cette orbite étoit un cercle & fi le glol^ terreftre étoit exaâe- ment fphérique 9 Tattraâion du Soleil n'agiroit que pour le retenir dans fon orbite , & nullement pour déranger la pofition de on axe i mais ni Tune ni y Google 4îO Histoire de l'Acad. rot. Taotre de ces fuppofîtions n'eft vrai la Terre eft fenfiblement renflée l'Equateur 9 & fon orbite eft une ellipre •au foy^r de laquelle le Soleil eft pbcé. Quand la pofition delà Terre eft telle, que le plan de fon équateur pafle par le centre du Soleil , cet aftre n'a d'aâion que pour attirer le globe à lui , nais toujours parallèlement à lui-même & ians déranger la pofition de Ton axe , & c'eft ce qui arrive dans les deux ëc^uinoxes. A mefure que la Terre s'é- loigne de ces deux points , le Soleil fort auffi du phn de TÊquateur & s'approche de Tun ou de l'autre tropique ; alors les demi-diamètres de la Terre expofés au Soleil n'étant plus tous égaux l'Equateur eft plus puiflamment attiré •que le refte du globe , ce qui change un peu fa pofition & fon inclinaifon fur le plan de Pécliptique ; Se comme la partie de l'orbite comprife entre Téqui- êuille n'a pas de frottement non plus, mafs 'eft plutôt un foufflet qu'un piôon ; & parce que le cuir gui forme la couronne autour du noyau olide , doit porter la portion de la colonne d*eau à laquelle elle fert de bafe , on fent aifément qu'un pareil pifton ne peut pas être employé à élever Teau bien haut , il n'y réfifte- Toit pas long-temps , il ieroît coûteux & difficile à rétablir, & la partie qui fait le fouflkt , obéiffant ou fe prêtant aux deux motivemens,une pompe avec de tels piftons ne peut janMis faire tout Teffet dont eft capable la force qui le meut. ' Il y a encore le pifton fait avec pIiN fieurs ronds de cuir , de même diamètre que le corps de pompe , pofés les uns fur les autres i ils font uès-bons pour de» Digitizedby Google DES Sciences ^ ^761. 44^ pompes pneumatiques qui font travail- lées avec le plus grand foin » & qu'on .a toujours fous la main 9 qu'on démonte & remonte aifément , mais ils ne peu- vent pas être employés à des grandes pompes 9 ni même à ce qu'on nomnte. pompes domeJliques;à^zi\\t\xr^ cespiflons . deviendroient chers par le cuir qui y entre. Ils frottent quand ils font neufs^ mais quand ils ont fervi quelque temps, que les bords font ufés , qu'ils ont peu ou point de frottement 9 ils laiflfent per- dre une lame d'eau tout autour > comme le pifton des pompes à leâive , le cuir ne s'étendant pas de lui - même pour . i-emplacer ce qui s'ufe* Il efl vrai qu'en reflerrant un écrou qui eft en-deflous , on les fait un peu étendre » & cela duie encore dti temps pour une pompe pneu- n^tique qui travaille peu , tent par Tefïbrt de la charge de Teau.. Ces fortes de piftons ont deux défauts aflez grands , l'un eft celui qu'on vient de ren^arquer ^ que les têtes des clous fayent les corps de pompe quartd le febord du bois eft ufé, ou que Feffort de Teail fur le cuir qui porte un vuide près des clous , les fait lâcher & ei^ fovktk lés têtes contre le corps de y Google DES Sciences, îj6i. 447 pompe , qui le gâtent ou rayent , e» même temps que le pifton perd une partie de fon eau à chaque fois qu'il monte. L'autre défaut qui n'eft guère moins confidérable , & qui Teft Ibuvent da- vantage , vient du vuide qui fe trouve entre le contour intérieur du corps de pompe & les têtes des clous» Le haut de la bande de cuir touche biea le corps^ de pompe, nt^is la même bande de cuîr auprès des clous, fe trouve éloignée du eorps de pompe quelquefois de 2 à 5 lignes ; il arrive de-là quand le piftba enlève ta colonne, que le cuir eft obligé de fe plier au defTus des clous , jufqu'à toucher au corps de pompe , parce que le cuir porte toute la partie de la colonne d^eau qui a pour bafe la, couronne qui forme le vuide entre les clous & le cps de pompe. La bande de cuîr ne porte ou ne foU'* tient cette eau qu'enVappuyant contre le corps de pompe ; cet effort ou pref- fion de cuir contre le corps de pompe ^ . eft d^autant plus grand que Teft le vuide qui eft, entre les têtes des clous & le corps de pompe , & c'efi cette preffioi» du cuir contre le corps de pompe qui caufe tout le âottemcat dapifion^^caf Digitizedby Google 448 MÉMOIRES DE l'AcAD. ROY. s'il n'y avoit point de vuide entre ht partie folide du piflon &c le corps de pompe 9 le cuir n'auroit à foutenir au-» cune partie de la colonne d'eau ^ & il n'y auroit aucun frottement , mais il devient d'autant plus grand que Teft le vuide qui efl entre la partie folide du pifton êc le corps de pompe. Ce vuide eu quelquefois fi ^rand , que le cuir, foit neuf, foit déjà ufé^ ne pouvant foutenir l'effort de l'eau , fe renverfe , tant à caufe de la charge de l'eau 9 que parce que le frottement eâ plus grand, & que fa réfidance y con- tribue; ainfi plus ce vuide eft grand, plus le frottement l'eu auili , comme il a déjà été dit^ plutôt le cuir efl uféy & plutôt il fe renverfe. Par le pifton que je propofe , on évite ces deux défauts ; je veux dire qu'il n'y a point de clous qui pui%nt rayer le corps de pompe , & il n'y a que le moins de vuide poffible & le feul . néceflaire , entre le corps de pompe & la partie folide du pifton qui foutient le cuir par-là , il n'y a qu'une preffion prefque infenûble du cuir contre le corps de pompe. . -rff eft le plan , & BB le profil d'une pièce de cuivre ou de fer fondu ^ autour Digitizedby Google DES Science S, 1762. 449 de laquelle on coule un bourlet de plomb , repréfenté au profil CC ^ par la partie ajoutée DD ; la pièce de fonte a un peu de dépouille , fon dia- mètre eft de S à 10 lignes moindre que celui du corps de pompe. E repréfente le plan , & /T la coupe d'une autre pièce de fonte de même diamètre que la précédente, & percée de même, ayant un canon GG ^ un peu en dé- pouille pour la facilité du mouleur, la vive- arrête dedeffous HH, abattue tout autour. K K repréfente une plaque de même inatière que les deux précédentes , ronde, bien dreffée par-deffou$, ayant un canon LL dans lequel entre fans gêne ni trop de liberté le canon G G de la pièce précédente; on fait réferver à xette pièce ,en la coulant, trois sOu quatre trous //. Cette pièce eft la fou- pape du pifton, fous laquelle on met un cuir qu'on y fixe folidement par un anneau de fer mis en defibus , retenu par trois ou quatre rivets paflant par les trous /, / , réfervés à la plaque; & afin que l'anneau de fer qui retient le cuir de la foupape ne l'empêcbe pas de joindre fur la pièce FF^ les troij bran- ches {, {,^, qui joignent le bas de la Digitizedby Google 450 MÉMOIRES DE L'ACÀD* ROT. douille GG à la couronne extérieure^ font écbancrées en deflus de 5 à 6 lignes, ou bien elles font moins hautes de 5 à 6 lignes que le deflus de la couronne & le rebord ou afliette du bas de la douille où doit battre la foupape. Si on fait ce pifion en cuivre bien dreffé, on peut le pafler de cuir fous la foupape. Le canon de la foupape doit être plus court que celui de la pièce FF^ de l'épaifleur du cuir qui doit être fous la ibupape 9 & de la quantité dont la fou- {ape doit lever , qui ne pafle pas 8 à 9 ignés ; ainii il fuffit que le canon de la foupape foit plus court que Tautre d'un pouce. J'ai obfervé plufieurs fois & par des ouvertures différentes , avec des foupapes à guide qu'elles ne lèvent p^ au^là de 7 à 8 lignes , quand elles font un peu loujrdesj comme il le faut, afin qu'elles foient tout - à - fait baiffées avant que lepifton commence la marche contraire. Le plomb qu'on coule autour de la pièce BB , doit être tel que le tont entre jufte dans le corps de pompe , nV ayant aucun danger, parce que le plomb cède ; & quand le pifton a marché trois à qua^e fois , il eft calibré & n'a , comme on voit , que le jjeu néçefl^ire tout Digitizedby Google DES StiENGEs ; lj6l. 451 autour , & comme rien ne Toblige à fe porter plus d*un côté que d'un autre, fi le corps de pompe èft bien d*à-plomb^ & la fufpenfion de la tringle dans Taxe du pifton & du corps de pompe , il eft tlair que ce plomb era long- temps jufte au corps de pompe , & qu'il ne I0 gâtera jamais quand même quelque caufe le porteroit plus d'un côté que d'un autre le pis- aller eft que le plomb s'ufe , ce qui cfoit arriver à la fin ; maîg le bourlet de plomb ayant peu de dé- pouille & ayant 1 5 à 18 lignes de haut^ il dure très- long-temps. Pour couler & former le bourlet de jplomb DD^ autour de la pièce de fonte BB ou ce y laquelle fait le bas du pifî- ,ton , il faut avoir une virole XX de euivre mince , ou de tôle , ou de carton * huilé, fi l'on veut , de 3 à 4 pouces de haut , un peu conique , & telle qu'elle ait' vers fon milieu le même diamètre que le corps de pompe. On fait tourner un morceau de bois F, conique comme la virole de cuivre ^ ayant au bout le moins gros de if en iî, le même diamètre qu'a le corps de pompe on y fait taire une feuillure autour Afilf , de 5 à6 lignes d'affiette & de 4 à 5 lignes de haut feulement , & Digitizedby Google 451 MÉMOIRES DE L*ACAD. ROY. on fait réferver au centre une cheville Q ronde , de la gf ofleur du trou du milieu des- pièces de fonte. On met la pièce de bois dont nous venons de parler dans la virole de cuivre , en Ty fc^rçant un peu; fi tout a été comme on vient de le dire , on voit que la pièce de bois doit arriver jufque vers le milieu de la longueur de Ja virole on met un peu d'huile fur la partie du bois qui doit recevoir le plomb fondu , qu'on étend avec une plume , afin que le plomb ne le brûle pas ; on fait chauffer la pièce de fonte , on la met fur la pièce de bois dans la virole , faifant entrer la cheville réfervée au centre 9 dans le trou du milieu de la pièce de fonte on emplit les autres ouvertures de la pièce de. fonte avec du fable ou de la cendre , afin que le plomb ne les rempliffe pas ; cela pré- paré , on coule le plomb autour. Il eft à propos d'avoir une cuiller qui con* tienne fuffifamment de plomb, pour n'y pas revenir à deux fois , ou que Ton ait deux cuillers , &c que deux perfônnes verfent enfemble , fans quoi le bourlet feroit fujet à être de deux pièces. Le cuir de ce pifton n'a point de joint ^ c'efl une calotte eilampée^ ayant Digitizedby Google DES SCIENCES , 1761. 45J fes bords relevés de 8 à 10 Hgnes ou d*un ponce , ^ oa veut. jE en repré- fente la coupe , & S le plan avec fes ouvertures. Pour foirer ces cuirs, il faut avoir une virole A^de cuivre ou de fer , un peu conique & évafée par le haut , bien ronde & bien unie en de- dans , & du même diamètre à l'endroit le plus étroit , que le corps de pompe ; on a une pièce de bois O apercée d*un trou au miiieu , de la même grandeur que le trou du milieu des pièces de fonte 9 tourné fur un mandrin paffé dans ce trou. Le diamètre de cette pièce de bois doit être moindre que celui de la virole ou du corps de pompe^, de 5 lignes i à 6 lignes, &c doit être auili un peu conique comme la virole ; la figure O en montre la coupe , on en abat les carnes ou arêtes un peu en xond , afin qu'elles ne coupent pas le cuir. On prend un morceau de bon cuir ^ fans demander néanmoins du plus épais 9 mais qu'il foit bien uni & bien égal d epaiffeur ; celui paffé à Torge eft pré- férable à tout autre , celui paffé à la chaux eft trop caffant on arrondit ce morceau de cuir, faifant Ton diamètre phis grand ^ celui du corps de poinpe , Digitizedby Google 454 MÉMOIRES DE l'ACAD. ROY. de 1 1 à 1 5 lignes ; on y fait un trou au milieu , de la même grandeur ou un peu moins que celui des pièces de fonte , parce qu'il s'agrandira-îuffifamment ; on met ce cuir tremper , & lorfqu'il Teft affez , & qu'on Ta rendu bien fouple , on l'eftampe avec la virole & la pièce de bois faites pour cela y mettant le côté de la chair en dehors , celui-là s'appliquant*mieux contre le corps de pompe. On fait entre la pièce de bois O avec le cuir dans la virole y par le moyen d'un grand levier, ou d'une preffe, ou d'un grand étau , ou encore mieux par le moyen d'une vis & d'une clef à écrou faites pour cela, faisant paiTer la vis à travers d'une planche ou d'un établi , & par le milieu de toutes ces pièces on fait entrer la pièce de bois O^ jufqu'à ce que le cuir touche Tétabli ; dans le cas ok Ton fe ferviroit d'un levier ou d'une preffe , il faudroit mettre une cheville dans le trou de la pièce de bois O , un peu faillante pour affujettir le cuir à refter concentrique avec la pièce de bois. Il faut laîffer le tout en cet état un jour entier ou davantage, fi l'on Veut ; après quoi on retire le bois avjsc 1q cuir de ia virole ^laiffant fécher Digitizedby Google T>ES SCI ENCES, 17^1. 455 le cuir fur la pièce de hors , afin qu'il conforve fa forme & ne fe déjette pas ; & lorfgu'il eft fulfifamment féché , on égalîfe le bord , s'il ne Teft pas , on lui fait les paflages pour l'eau, de la même grandeur que ceux des pièces de fonte, comme cela eft repréfenté par ff , & on les rafleroble fur la tringle du pifton qui doit renîplir le trou du milieu des pièces de fonte & avoir une embafe P & un écrou de cuivre JF^ placé deffus ou def- fous , félon que le pifton doit être af- pirant ou foulant* Je dis qu'il faut faire l'écrou de cuivre, parce que fer contre fer dans l'eau , fe rouille extrêmement vite , au point ^u'on a de la peine à les défaire au bout de deux ou trois ans, au lieu que cuivre contre fer ne fe rouillant pas l ou bien n'y en ayant qu'un qui fe rouille , cela n'empêche pas qu'on ne les défafTe aifé- ment , n'y ayant rien de l'un qui engrène dans l'autre. En affemblant ces pièces, il faut avoir foin de mettre deux petits ronds de cuir ou de forte vache entre le bout du canon GG de la pièce FG & l'embafe ou l'écrou qui doit appuyer defttis , félon que ce fera l'un ou l'autre, poiur faire un pifton afpiraot ou refoulant Digitizedby Google 45^ MÉMOIRES DE L*ACA;D. ROY. ians cette précaution, il s'échapperoît un peu d'eau entre la tringle &c le canon. OBSERVATIONS, Sur la quantité £ Argent que retiennent Us Coupelles après avoir fervi aux E^ais. Par M. T I L L E T. € Février lySz. JDans un Mémoire que j'ai eu Thon- ncur de lire à l'Académie , fur les Effais des matières d'Or & d'Argent , & fur les moyens de les rendre moins incer- tains y j'ai dit 9 par une fuite des réfultats Sue j'y ai établis *, qu'il y avok tout lieu e croire que la diminution confiante qui fe trouve fur le fin des matières , étoit principalement occafionnée par le plomb dont on fait ufagç pour les épu- rer. J'ai obfervé que ce dernier métal , en fe réduifant en litharge & en s'imbi- bant dans les coupelles, pouvoit entraî- ner avec lui quelques particules d'ar- gent, s'en charger plus ou moins , fui- vant la quantité de plomb qu'on emploie , & les tenir noyées avec lui dans toute l'étendue Digitizedby Google ^i -^C a dc^ ^c- ijà'a. pa^e ê PI Jh Digitizedby Google Tiff l'àm pit Digilizedby Google ^c Ac jR' J^&f tfc* ij ê J^I 2 m — \ » yj^^9 vtm^ su% Digitizedby Google Digitizedby Google ;BrB,s ^ciEKtES,'i7Sî. 457 ;S'étendue des coupelles , fans qu'il n reftât aucune marque extérieure. Je m'étois propofc dès ce tenops-là de iconftater ce fait important 9 & d€ retrou- ver ^jHïI étoit pQffible , les particules jiant une chaleur aâez vive pour que le 4lomb s'y imbibe à mefure qu'il fe eon-* avertit en Utharge. Lorfque l'opéralion eâ. bien faite^ l'argent reûe pur à la fu perficie de la jcoupelle , & le plomb in-* corporé dans cette matière poreufedi£; paroit totalement. J'ai long-temps em-t ployé des coupelles quipefoient à*peu^ près, deux gros 9 & pouvoient recevoit! en litharge la même quantité de plombi Ce n'^jft pas encore ici le moment de communiquer à l'Axradémie Les^Qbferva* Mcm. lyfSx. Tome L V \ Google ^^t MiMOIRCS DE L'ACAD. K0^^ lions que 31. Hellot & moi avons faîtef fur ce mii regarde les coupelles d'eflais^ fie la néceffité de les peifeôionner ce travail tient à un autre plu» étendu dans le même genre , que nous mettrons fous les yeux de la Compagnie , lorfque des circonftances particulières ne nous arrê^ feront plus^ La forme ^U pefanteur & a nature des coupelles n*infiuant en rien fur les expé- riences que je projettois^je pris cellesqui yn'avoimt fervi autrefois , & avoient pefé deux gros avant que d'être em* ployées aux eilais; elles étoient entièreitre ce qu'il pouvoit contenir d'ar» sgent , & \q trouvai qu'il en avoit beau- coup plus rendu que n'en renferme le plomb dMit je fais tifage pour mes eflais Cette premièreépreuve Confirma nâon fentiment, & me détermina à naettre plus de précifion dans celles, que î'avois deHein de faire en employai le fiux Jeréduiiis en poudre impalpable plu^ £eurs coupelles chargées àe litbai;e ; je mêlai deux onces de cette poudre avec ilx onces de tartre blanc , & trois onces de falpêtre rafiné ; je mis ces it^attères ainii mélangées dans un creufet d'Aile* magne ; je le couvriikl'un autre creu£^ de la^êsie efpèce , & je les lutai av^c €oin , en ménageant auliaut de celui qui fervoit de chapiteau > une iâue pour les vapeurs du flux loriqu'ild^onneroit. La chaleur que je donnai d'abord au ireufet fut ttop vive ûins doute ; peut- ^trç auifi contenoit^l trop de matière pour h grandeur dont ; j'enten- dis une explofion fourde ; le creufet fè caflTa vers le commencement de l'opéra^ tion ; elle ne fut pourtant pas inutile je trouvai au fond du creufet près de tf ois gros de plond>, je le paflai à la coupelle après ravoir fondu pour l'obtenir plus mt, & j'^us encore dans cette fecondff Digitizedby Google >^0 MÉM^HC^DEL^ÂCAOiROY* À>reuve^eaucoup plus d^argent que moa ploii^b éefliné aux cfTats a en contient. Je & une trc^ème expérience fur une inouidre ^antké de matière , mais îe la lis avec une préjcifion rîgoureufe ; e me liornaiàdeux coupelles entièrer ment imbibées de lithai^e, &qui per foient eniem^e une once. J'ai dit mç chacune de avant qu'elles ^erviflent , pefoit deux grps , elles conte^ noient par conféquent quatre gros de plomb converti en litharge , & dès- lors ^ pairtcHs d'une quantité connue. Je ré» duifis ces deux coupelles en poudre ; je les mêlai avec trais onceâ de tartre l^lancy & wie once^ de^miede falpê* tre Tjà^né ; je mis ce mélange qui n'é* toit gue la nuMtié du premier , dans ua jcreufet de la grandeur de celui qui avoil caâé au feu ; & après l'avoir couvert & luté> conmie fai dit plus haut^ je lé plaçai daçs un fourneau à vent dont j^^ tarlé dans mon Mémoire fur lesEâais^ i qfjà produit le plus grand effet. J'y inénageai la chaleur dan$ les commen- jèemens ; je la pouffai enfuke au degré le plus vif pendant priés d'une heure, jk l'Opération réu^t; je ne trouvai ce- pendant pas raffeniblé au fond du créur ^t tput le plomb que les deux cpupçljf^ y Google ÔES SCIENCÉfe; 1762; 46t Hôntenoient^jen'en recueillis qu'envi-; Ton trois gros y &C je remarquai que quelques globules de ce métal étoient reftés dî^ns les fcbries qui env^toppôient le petit culot de plomb. Je fondis dans une cuiller de fer tout le métalque me donna cette épreuve , & j'en tirai deux gros de plomb qui étoit beau , brillant 6c parfaitement net; je paflai à la; cou- pelle ce plomb refTufcité , avec l'atten^ tion de pafier auffi dans une féconde coupelle deux grosdupbmbquej'em- ploie pour les effais. Il réfulta de cette expérience que le plomb refiufcité fournit deux grains 6c demi d'argent, poids ,de femelle , tandis que le plomb ordinaire, & qui n'avqit point fervi aux eâais , ne donna qu'un quart de grain 6c même un peu moins ; à peine cette particule d'argent impjcr- ceptible faifoit-elle incliner la balance , 6c Ton ne doit pas en êt/e furpris,puîf- iju'elle n'étoit que la cent vingt-huitième partie d'un grain , poids de marc. Les deux coupelles- » matière de là dernière épreuve 9 ayoient donc abforbé ehacunedeux grains & demi d'argent » poids de femelle , lorfqu'elles fervtf ent à un eflai ; Se le fait devient incontefîa- ^e> puif]^e le plomb dont je fis ufagQ Digitizedby Google alors ne contenoît en argent iqu^un quaMr de grain , poids de femelle , & s*eft trou- vé dix fois plus riche après avoir purifié- les matières, en pafTant à Tétat de lithar- ge^ & avoir été rétabli dans toutes fes propriétés n^talliques. On fera encore mieux convaincu de- cette vérité y lorfqu*on fera attention que le déchet ordinaire du fin de chaque cffai roule fur la quantité dont nous- voyons que le plomb s'eft enrichi , & ,que l'on pourroit peut-être, en eflayant des matières pouffées au dernier degré d*afEnage , retrouver la totalité de la portion qu'on auroit mife à l'épreuve, S l'on joignoît aii bouton d'eflai qui refte dans la coupelle après l'opération, le petit grain d'argent dont te plomb s'eft chargé en fe convertiffant en litharge. On pourra m'objeâer que dans les^ expériences que j'ai faites , il y a eu une efpèce de concentration , que les parti- cules d'argent difféminées dans la lithar- ge, ont pu fe raffembler dans le petit culot que l'en ai tiré , & que fpéeialementdans les deux gros de plomb de la troifième épreuve, j'ai eu peut-être tout l'argent que les quatre gros contcnoient. Quoiqu'il y ait toute apparence que le peud'argent répandu dans lalitharge ^ Digitizedby Google tfflt également dlftribué dans le plomb net que produit cette litbarge reSvtfcU fée , cependant je veux accorder qu'H y a une concentration réelle , & que le petit culot contient feul de Targent ; il n'en réfultera jamais qu'un 'demi-grain , poids de femelle , pour la totalité des quatre gros , lequel fera fuppofé appar- tenir au plontb foncièrement, & Ton fera force de convenir que les mêmes quatre gros réduits en litbarge , en ont abforbé deux grains ^ puifque rétablis dans leur premier état > ils en ont fourni deux grains &c demi. 'De ce fait aâuellement éclairci, & qui eft beaucoup plus infportant qu'il ne le paroît au premier coup d'oeil, réfulte 1**. la vérité d'une propofition que j'a- vois avancée en m'expliquant fur le tra*- vail des effais , & qui confifte à affurer que les Effayeurs rapportent toujoursle titre des matières d'argent , plus bas qu'il n'eft réellement. S^il y a en effet dans ^opération une perte confiante fur le fia des matières, parce que le plomb en ab* forbe une partie en pafTantà l'état de Etharge , il arrive de toute nécefïîté que l'Effayeur dans fon rapport ne fixe pas avec exaditude le titre des matières aflayées,puifqjki'il fe règle fur le poids V4 Digitizedby Google 9S4 MEM0IR£S de i'ACAOvJlOT. feni du bouton d'argent qui lui -reûà après Topération , & ne tient aucun compte de la partie dont la litbarge s*eft chargiée» Il réfulte, en fécond Heu, de ce faitbiea établi 9 que le plomb doit être ménagé dans les eflais d'ar^nt , &. qu'il en faut régler les proportions fur la quantité d'alliage que les matières contiennent. Dès qu'il ne les purifie qu'en oecafion^ nant quelque diminution fur le métal efTentiel, on peut être afluré que ce dé» chet fera pjus ou moins fort félon la quantité de plomb pks ou. moins con&- dérable qu'on aura employée ; & c'eft un des points fur lefquels nous avons cru devoir infifter. M Hellot &moi, dans le rapport que nous avons donné à la Cour des Monnoies , après des expé- riences réitérées^fur la difcuffion^ qui s'eft élevée entre les deux>-Ëflayeui de la Monnoie de Paris Jeur pratique n'eft pas la même en général quant aux dofes de plomb qu'il convient d'employei^^re- latiyement au titre des matières. Il faut conclure enfui de cette perte régulière fur les boutons d'efTais , qu'on s'eft trompé jufqu'ici en regardant les matières d'argent afHnées^cpmme chat^ gée& encore d'une »ortion d'alUagjS^lo£fi^ Digitizedby Google ttS ScfEl^CES^lJôl. 465 Ihê'me qu'on a pris Uè plus grandes pré- cautions pour n*y laiffer aucun corps étranger. Les lingots d'affinage font com snunément rapportés au titre de onze deniers- vitigt-un grains , e'eft-à-dire •, qu'on y iiippofe un quatre-vingt-fei- zième d'allidge; mais fi' l'on avoit fait attention que le ptbmb entraînoit une quatre-vingt-feizièm€ partie ou environ du fin même des matières, & qu'il y avoit un moyen de la retirer de la lithar- ge , on auroit reconnu- que les lingots d'affinage, lorfque cette opération efl bien faite , ne contiennent plus d'alliage. Ou approchent au moins très-près du degré de fin auquel l'art eft capable de tes poufler. Il eft certain qu'en perfec- tionnant le moyen d'extraire de la li- thargé les partkiues d-'argent qu^elle tient recelées, & en réunifiant enfuite ce lé- ger produit au bouton d'efiai, on pour- loit juger du point précis d'affinage au- quel il eft poffible de parvenir peut- être trouveroit-on quelquefois que l'af- finage eft complet y fi la chaleur étoit modérée, Scn'excédoit pas le terme que cette épreuve demande. Je dis fi la cha- leur étoit conduite avec ménagement , parce que j'ai obfervé que poufiee h un il^llé' extraordinaire U long-temps fou- ^5 Digitizedby Google 466 MImoirïs Bt E'AcjfeD. Rcrw tenu , elle peut faire perdre à de Târ»- gent très- pur quelque chofe de fbn poids^ y occafionner une forte de fublimation ^ lans qu'on ait befoin pour cela d'em- ployer le plomb comme intermède ^ & qu'on pouvoir conclure de cette moitié au total. J'ai £iit tremper ces fcories dans de l'eau chaude, jufqu'à ce que les fels alkalis qui formoient le flux , y fuflent entièrement diflbus;les grenailles de plomb qu'elles^ enveloppoient fe font afl*emblees au- fond du vafe qui contenoit la diiTolu-' ion, & après avoir été fondues dans une cuiller de fer, elles ont donné^un petit culot du poids d'un gros douze grains. J'ai paffé à la coupelle ce culot de plomb , & j^en ai tiré une petite por- tion d'argent qui pefoit un grain & demi , poids de femelle il eft démontré Digitizedby Google Ô' É s ^ C T E N 5 é ^ , 1761. 467 pzrAh que l'argent dont la litharge fe charge eft diftribué afTez également dans fe plomb rçffufcité, puifqu'après avoir tiré de deux gros de ce dernier métal , dans la troifième expérience, deux grains & demi d'argent , poids de femelle , j'en ai extrait un grain & demi , même poids iîâif, d'un gros douze grains dans le fupplément à cette même expérience. J'en ai fait une quatrième fur deux coupelles femblables à celles dont il vient d'être queftion , c'eft- à-dire , qu'el- les étoient entièrement chargées de li- tharge, & pefoient enfemble une once. J'y ai fuivi le procédé que 'f^i décrit pour la troifième expérience , à cette différence près , que je l'ai exécuté d'u^ fie manière aflez complète. J'ai raflem- blé en effet le plus exaâement qu'il m'a été poffible, tout le plomb que conte- noient ces deux coupelles , en faifant fondre les fcories dans de l'eau chaude , & j'en ai formé un culot pefant trois gros & demi vingt-quatre grains ^ poids de marc. On juge, par cette quantité , que j'ai eu à-peu-près celle cjue lés cou- pelles avoient abforbée d'ailleurs il eft bon d'obferver que le plomb fume pen- dant qu'il circule dans les coupelles, qu'il doit s'en évaporer quelques parties, & ' V6 Digitizedby Google ' 468 MtMOWlES^ DE L-ACÀD* ROY. qu'il ne faut pas efpérer que la lithargar" reflufcitée donne jamais la totalité^ du plomb qu'on aura employé pour les^^ef- lais le petit culot de plomb que jVi tiré de cette quatrième expérience a produit^ après avoir été paile à la coupelle, fept grains d'argent fin» poids de femelle* Voilà donc une nouvelle confirmation de la vérité que jVi établie il eft dons prouvé évidemment que , défalcatioa &ite de k particule d'argent qui étoit inhérente au plomb ^ & qui lui apparte-it eflayée. Nata, Ces Obfervatîons m^nt conduit à un travail plus étendu ^ dont je rendrai compte dans la fuite ; j*y établirai des faits qui ne font préfen- tés ici qu'avec réferve on y verra la rêduâion des coupelles pliTS complète ; le plomb fur lequel il n'y aura qu un feizléme de perte 9 raâemUè en un feul culot ^ & le fin qui manquoit aux ma- tières eiTay èes , emièrement reAitué. Digitizedby Google M É M O IRE s [/ R r O C R £. Par M. G u E T 1^  R p. L'0 > OR E*5 aînfi que le Tripoli , fur W ijuel j'ai- donné en 175 5 un Mémoirç , eft une fubftànee qui^ àcaùfe du fré- q-uent ufage qu'an en fait das les Arts , a- beaucoup attiré l'attention-des Natu- raliftes & des Chimiftes;les recKercbes &les expériences des uns& des autres^ ent donné natflance à-une variété de fen timen$ fur la nature de l'ocre , telle qu'o» pourroit encore faire maintenant cette quefiioii Saint- Vetain & Argenouy^ endroits peu éloignés de Donzy en Ni- vernois {i les trous qu'on ouvre dans ces gatines pour en tirer l'ocre, n'ont au plus que trente pieds de profondeur fur fept à huit de largeur ; ils forment un quarré ou un quarré long, c'eft-à-dirô que depuis leur ouverture jufqu'au fond j^. leurs, quatre côtés font tou^urs cou pés à angles droits, & que ces côtés fonv toujours proportionn^ement de la mè me longueur ; ils font compofés dan$ leur hauteur de trois bancs de terres- différentes qui précèdent l'ocre ; le pre- mier eft le moins épais> it fait le fond da^ térrein des gatines, c'eft un fable ter- reux ^ il peut avoir un pied ou deux de hauteur au-deffous de ce banc en eft placé un d'une glaife quieft d'un blanc cendréou d'un bleuâtre tirant fur le noir ; les ouvriers appellent cette glaife , terre à pot ; elle fert réellement à faire de la poterie^ les Potiers de Saint- Amand vien- nent fouvent la chercher pourleurs ou- vrages ; ce banc de glaife peut avoir dans^ 1 On tire encore de l'ocre à la Villotte pjrês^ éèBitry. Digitizedby Google DPE S Sg I E N C E S^, 176%. 47* n trou de trente pieds^ de profondeur y> neuf à dix pieds d-épaiffeur, c'çftle tiers ou à-peu-près de la profondeur totale' après ce banc , il y en a un autre d-une^ glaife dont la couleur eft d'un rouge- tirant fur le violet; il eft tantôt plus> violer que rouge > tantôt plus rouge que violet ;^ les ouvrier donnent à cette glaife le nom* de terre fougc ; la bau taur du banc qu'elle forme eft un peu^ Hioins grande ointus ils les font entrer à fbrbe de coups de maillet de bois ^ & enlèvent par ce mojren des quartiers affest confidéra- Wes de ces- terres iTocre qui eftaînfi coupée s'appelle ocn en ^uariicr;\espé* tits morçeauxtju'on ne peut guèf e s^em^' pêcher de faire , fe nomment le mentu L'ocre en quartier & le meiil font d'a- bord apportés du fond des chambres^ar le plancher du trou, & de-là fur es bords, oà Tonf^are Tocre desglaifes qui peuvent y être reftéesattàchees%& Pon garde féparémeàt cesdèuj^fubftàn- ces; on en fait près des trous des tas eu des efpèces de meules à-peu*pfrè$ coniques ; ces meules^ patleu^quami^é, font un eflet aflezânguHer, l&r£^i'm Digitizedby Google tfEs Sciences^; tySii 475' fes voit aune certaine diftance^ la belle couleur jaune de cette terre leur donne trn aïr d'une fubftance d'un prix infini- ment plus grand que n'eft celui de Tocre. Lorfqu'on a ainfi tiré une certaine quantité d'ocre , & qu'elle a commencé à' fe fécher , on la tranfportt darts des halles de trois à quatre pieds de lon- gueur , fur une largeur à peu-près éga- le ; elles font ^it^s de poutres efpacées de façon qu'elles laiflent dey jours entre elles le haut de cette efpèce de cage eil couvert en tuiles ou en chaume; on y laiffe l'ocre jufqu'à ce qu'elle foifbien defréchée;on rentonne alors^ dans de vieux vin , & on les arrange avec foin. Voilà tout l'art qu'on emploie ordî- irairement dans l'exploitation de l'ocre jaune , lors fur-tout qir'on fc propofe de la vendre en gros ; les ouvriers donnent quelquefois une petite préparation à celle qui eft pour vendre en détail^; ils en forment de petits pains >quarrés ; à cet effet ils h pêrrifTent comme l'on pétrit la pâte , ils nettoient pour cela une place proche des trous, & là ils étendent avec les pieds lès quartiers d'o- cre, qu'ils humeâent avec l'eau qu'oA tire des trous jlorf qu'ils ont ainfiamoBi. Digitizedby Google 474 MImOTRES D£ l'ACAD^KiQV; Focre jufqu*à un certain degré , iU là jeUent fur une espèce de table faite de quelques planches mobiles ^ portées iiir des traveries attachées à quatre pieux qui font plantés en terre » pour lors ils battent & broient Tocre avec un gros bâton , enfuite ils en prennent avec une l^etite palette une certaine quantité , & en forment avec teurs mains des petits pains de quelques livres pefant , aux- quels ils donnent une figure quarrée en frappant fur les furfaces du morceau 2u'ils ont pris Ton fait enfuite fécher e nouveau ces pains, & on les entonne^ lorfqu'ilsfont fecs, dans des fûts fembla- bles à ceux dont on fe iert pour Tocre en quartiers* On ne trouve pas dans Tocrière de^ Bîtry tfocre naturellement rouge, celle qu'on en envoie eft due à Tart , cet art eft encore des plus fimples on penferoit d'abord lorsqu'on voit un trou dç ces ocrières, que l'on fat l'ocre rouge avec la terre qui a cette -couleur, &au'oii ce trou ;ons'imagtneroit qu il ne s'agiroit que de ^donner à cette terre les préparations qu'on que c'eft un quarré long^ coU[^ vers le tiers de fa hauteur de plu- fieurs traverfesde briques longitudina- les, &par d'autres tranfverfales pofées à une certaine diftance les unes des au^ très , & qui laifTent ainfi des jfours pour donner une iffue à la flamme ;^ on pofe fur cette efpèfce de foyer les quartiers d*ocreaune ; onles y arrange en fautoir, de façon qu'ib laiffent également des jours entr'eux pour faciliter le paflage de la flamme qui s'échappe avec la fu- mée par les loupiraux ou cheminées qui font pratiqués au h^ut du fourneau j on remplit ainfi tout cet efpace du four- neau ; Ton fait ao-deflbus unfeu de bois ^ui dure trois jours de fuite fans difcon^ tinuer;il doit être modéré les deux pre- miers jours, on l'augmente confidéra* blement le troîfième ; l'ocre efl alors de* venue rouge ; fi on la retiroit plutôt , elle ne feroit' que d'un brun roufsâtre , 8c plus dure que la rouge; Tocre ainfi cal- cinée s'entonne dans des fûts de même que la jaune , &c fe vend de même pac tonneaux. L'opération de la catcination de l'ocre îaunefe fiait probablement delamêm^ Digitizedby Google îfT^ MÉMOIRES DE L^ACADi ROvi feçon dans les autres ocrières Hu leP cpielles f ai quelques coml^îfiances , jt n'en ai point eu la defctîptioa , lîiais celle des^ trous d'où Ton tire l'ocre jces ocrières fcAît celles^ de Ja Paroifle de Saint-George-fur-la*Préedans leBerry, & de la Paroifle de Tannay proche Saint- Bouife-fous-Sancerre en Brie i. La P» i^oifle de Saint-Georgè^fur-la-Prée eA £tuée fur un coteau- qui fert de rivage à Jki rivière de Gher^eette étération do- mine tout le pays des eîlvir©hs^&-offi-e à tout ce canton , & fur-tout à l'ociière, Qncoup d'œîldes plus agréables. Les trous de l'ocrière font ouverts fur une petite montagne ; ils ont ordinairement cinquante à foixant^ pieds dé profon- deur fur quatre à cinq de largeur on' ouvre, en les faifant > quatre à' cinq pieds de terre commune , quinze àfeize pieds d'une terre argilleule , mêlée de cailloutage on trouve enfuite un banc de gros £able rouge , de l'épaifleur de trois à quatre pieds ; qui eâ immédiate* i La Defcrîption dé îa première m*a été en- voyée par M. Pinautty Curé de Saint-Georgp fur- Ife-Prée,qui l'avoit faite lui-même. Celle de &* ftconde , par M. Guigne^ Curé de Saint-Bouife f îîpi rayait euc^ du Propriéttdro de lîocrièrc. Digitizedby Google lES S CIEN GE$5 762; 477 ^R^nt fuivi d'un maffif degrés gris& lui?- iant y de cinq à fix pieds d'ipaifleur ,& ^quelquefois fi dur ^^ju'on^ obligé d'em- j>loy er la poudre pour le rompre. Après jce maflif , on perce june terre bnuie plus ferme ^ plus folidp que l'argile ; elle a à'épaifleur dix-huit à vingt pieds elle change enfiiite de couleur 6c efl jaunir tre , le banc qu'dle forme a deux ou . trois pieds d'épaiiTeur ibus ce banc eft placé celui de l'ocre ^ qui s'étend au loin horizontalement; il n'eil tout au plus épais que de huit à neuf poi^ices* Gn trouve immédiatement deflbus Vor cre un fable paflablem^uitfin&luifant^' dont on ne peut connoitre la profon*^ 4eur.;ce qu'il y a de confiant, c'eA qu'oa le creufe orcQnairement de la hauteur £ ROX; ^eur ^ il s'attache une pedte qiiandfé d'une matière blanche aux parois jdtB deux parties féparées. Il ne fe trouve aucuns cailloux dans le corps de l'ocre mais une efpèce de gravier de Tépaifleuf de deux ou trois doigts , tient à Tocre par- dcffous ; il y a parmi ce gravier quel- ques petites pierres de la couleur dei'o- xre, sSct tendres, & qui ièmblent & former par couches; elles font ordinai* j-ement plates, on en rencontre rar^ ment de rondes. . Uocrière de Tannai en Brie » eft ou- verte dans une terre lurable cette terre eft maigres Si a peu de confiôan- CQ elle forme le premier banc des puits iucoui^ Digitizedby Google DES SCfENCES ,1762. 481 beaucoup plus abondante qu'aucune de celles qu'on connoît en France ils pré- tendent encore que leur ocre eft meil- leure que toutes ces autres. Je ne fais pas ur quoi ils appuient leur fentiment ; il eft probable que ce n'eft de leur part qu'un préjugé favorable à leur travail > 1>ré}ugé qui leur eft commun avec tous es ouvriers de quelques genres que ce foit. L'ocre qu'ils tirent de leurs mines, n'eft pas plus fine ni plus pure que celle des autres ocrières ; ces ocres , comme celles-ci, ne renferment aucuile partie gui ne foit pas ocre , fi ce n'eft quelque- Kris de la pyrite ferrugineufe le fable ou le gravier fur lequel le lit d'ocre eft pofe 3 n'eft pas mêlé dans la mafTe de l'ocre , il n'y forme au plus qu'une croûte du côté qu'il touche. Il y a donc un rapport confidérable entre toutes ces ocreis & les mines dont on les tire ; les petites différences qu'on y obferve ne font pas effentielles , & ne dépendent peut-être que de la profon- deur plus ou moins grande qu'on eft obligé de donner à ces mines pour par- venir au lit d'ocre ce qui ne vient pro- bablement que de la fituation du lieu oît l'on ouvre ces mines. Par exemple, les ocrières qui font dans des fonds ^ ne Mém. ij6x% Tome /• X Digitizedby Google ^8l MÉMOIRES DE L'ACAD^ ROY. doivent pas être fi profondes que celles qui ont fur des montagnes ou fur des colUnes dans celles-ci on peut percer pluûeurs lits d'ocre , qu'il ne feroit peut- être pas facile de pénétrer dans les ocriè* res placées dans les vaUées, à cauie de l'eau qu'on y trouve beaucoup plutôt^ qu'il feroit très^difpendieuxde tarir , 8c que le profit qu'on retire de l'ocre ne pourroit peut-être pas compenler. Aidés de toutes ces Obfervations, voyons maintenante l'çn peut répondre à la queftion fur la nature de l'ocre que î'ai annoncée au commencement de ce Mémoire potirj répondre avec encore plus de connai0ance de caufe ^ je crois qu'il ^eft néceflaire de rapporter ici les différens fentimens que Ton a eus fur cette matière. Théophrafte efi celui de tous les An- ciens dont les ouvrages nous font par- venus , qui ait le mieux écrit fur l'ocre; il veut que ce foflilefoit une terre argil- leufe il en reconnoit de deux efpèces , l'une eft jaune & l'autre rouge; celle-ci eft naturelle ou faâice » c'eft^à-dire , qu'il y en a à laquelle la couleur rouge eft naturelle»& queJa couleur de Tau* tre n'eft due qu'à la calcination par la- quelle on faifûit pafler Tocre jaune. A Digitized by VjOOQIC 01 SI s C I EN C ES, 1761 4^1 cet effet on rempliflbit de cette terre des pots qu'on couvroit d'argilIe,Ôc qu'on plaçoit dans des fourneaux où elle pre- noh une couleur plus ou moins rouge , fuivant le degré de feu qu'on faifoit. Théophrafte vouloir encore que les ocres jaunes & rouges naturelles euiTent fouffert dansUa terre même l'aâion des feux fouterrains. Diofcoride, Galien , Vitruve , Pline même , rfont parlé de l'ocre que comme d'une terre dont on fe fervoit dans la Médecine ou dans la Peinture, & n'ont rien dit de fa nature. Les Commenta- leurs qui ont travaillé àéclaircir les dif- ficultés qui pouvoient être dans ces Au leurs j n'ont pas étendu'nos idées beau- coup plus loin que n'avoient fait les Ecrivains qu'ils ont commentés. Ce n'eft que depuis que Ton a recher- ché à connoître la nature de l'ocre > qu'on l'a foumife à des expériences chi- miques , qu'on a voulu arranger fyfté- matiquement les fubflances dont les Mi néralogifles font des recherches , ce n'eft , dis-je , que depuis ce temps qu'on a commencé à varier fur la raçon de penfer au fuîetde l'ocre. Les expérien- ces de Chimie nous ayant appris que l'ocre contraoit une grande quantité de Digitizedby Google '4^4 MiMcms de l^âcad. rot fer , & que loHqu'on la traitoit avec des matières qui contiennent du pUogiftiqaey elle fe convertiffoit prefqu'entierement en fer des Auteurs fyftematiques ont rangé l'ocre avec les mines de fer pkitôt qu'avec les terres avec lefquelles beau- coup d'autres la plaçoient. Parmi ces derv» niers Auteurs j il y en a qui la regardent comme une glaife qui ne di£[&re des au* ires que parce qu'elle contient beau- coup plus de fer que les glaîfes ordinal» tes ; d'autres, du nombre defqueb font MM. Hill & d'Acofia, la placent avec les argilles, & reconnoiflent pour ocres toutes fubftances qui font friables, dou^ ces au toucher, & qui fe diflblvent faci- lement dans l'eau ; ils foudivifent enfuite les ocres en ocres vitrifiables , & en ocres alkalines,ou propres à faire de la chaux* Ces derniers fyftematiques ont à la vérité multiplié les ocres plus que n^a* voient fait les premiers i mais ils nous ont encore plus que leurs prédécefleurs, jette dans l'embarras fur la nature de Tocre , de forte qu'on ne fait plus main tenant fi l'ocre eu, une glaife, une argil* le , une mine de fer; & h une terre pour être regardée comme une ocre, doit être vitrifiaple ou alkaline , ou fi les unes ou Les autres de ces terres peuvent être réel Digitizedby Google DrES Se I ENCES, 1762. 48J lement des ocres étant vitrifiables ou ne l'étant pas. .. Quelle voie doît-on donc prendre qiiaintenant pour> lever. ces doutes, & quel eft lie point;fixe fur lequel on doive ^'appuyer pour déterminer nos idées à ce fujet? il me femble qu'on ne peut mieux faire que de prendre la vraie pcre> Tocre commune pour le terme de com- paraifon , duquel on doive rapprocher toutes les autrîes terres qui peuvent éirc des ocres* Pour le faire avec jufteffe , il me pa- roît qu'il faut regarder comme de vraies ocres toutes les terresqui ont les mêmes propriétés que celle que tous les Au- teurs. , de quelqu'avis qu'ils foient ^ avouent être la terre qui a la première porté ce nom. Or, cette ocre, qui eft xelle que nous employons communé- ment dans les Arts, qui eft naturellement 4aiipl^6cqui par Taôion du feu , devient ^ouge, doit être , pour ainfi parler, Té- talotifur lequel il fautmefurer le5 terres qu'on peut ranger au nombre des ocres cette ocre eft douç^ au toucher , s^atta^^ che ^ la langue , fe durcit ai en la mêlant avec du phlogiftique, X3 Digitizedby Google 486 MÉMOIRES »Ê l'ACAD. ROY. û on la poufle ainfi mêlée à un fembla- ble feu , & enfin ne fe difTout pas aux acides minéraux , mais à l'eau commune. En '^admetlant ces principes ^ il fera facile de reconnoltre fi une terre eil une vraie ocre ou fi elle n'en eft pas une on conftatera facilement fi le giatloUno ovt jaunç deNaplcs, le^î/ de Syrie, Vatma^ gra des Modernes , ou le fil Atltque, le bol de Venife , la terre de Sinope , la terre d'Ombre & celle de Cologne , la pierre d'Arménie, la craie noire &4€S autres fubfiances quièdes Syftématiques placent avec les ocr^s , peuvent ou non Être réellement rangées avec elles. Quelques couleurs que Ces matières puififent avoir , on ne aoit pas les ôter du nombre des ocres fi elles ont toutes les autres propriétés queTonreconnoît dans l'ocre commune ; je ne les en ôte* rois pas plus , quand elles ne feroient pas friables lous les doigts , quand cM^fe- roient légères ; l'ocre rouge comimme , qui n'eft que l'ocre jaune qui apéffé par le feu, n'en eft pas moins tme *ocre^ pour avoir change de couleur , & pout y avoir pris un degr^ de folîdité & de îdureté que l'ocra jaune n'a pas^ Pour me mettre en état de fàîre par moi-même cetejcamen> je me fuis pro? Digitizedby Google DES Sciences; lyiSi, 4?^ Ctif é le plus que j'ai pu de ces dIfFéren- te& terres, & l'examen que j'en ai fait 9 m'a découvert des difFérences qui m'en- gagent à ôter du nombre des ocres quel- ques-unes de ces matières. Le giallolina ou jaune de Naples ^ par exemple y qui eft une fubftance dure , pefante , grenue , d'un jaune vif & for* mant une efpèce de pierre, ne fe diflbut pas , il eft vrai , à l'eau forte , mais elle n'eft pas douce au toucher, ne tient pas à la langue , & a plutôt l'air d'une ma-^ tière qui a pa^ par le feu, que d'unt terre naturelle; ce feu à la vérité peut être celui de quelque volcan, l'endroit d'oîi on nous l'apporte pourroit le faire jenfer,& j'adopterois volontiers ce fen- timent; mais je ne regarderois cette ma- tière comme ime ocre que lorfqu'il fe- f oit bien établi que la fubftance premiè- re , dont le giallotino eft naturellement formé , eft une terre de la nature de l'o- cre , & qui auroit été durcie par ces feux fouterraifls ; elle feroit quant à la dureté , dans le cas de l'ocre jaune qui a été calcinée. Si le fentiment de Théophrafte qui penfoit que l'ocre commune /nême a voit loufFert l'aâion de quelque feu fembla- ble 9 étoit vrai . le gialloUno pourroit X4 Digitizedby Google 4SS MÉMOIRES DE l'AcÀD. ROT. encore à plus forte raifon y être regardé Comme une ocre ; mais il eft plus eue probable que le fentiment de Theo- pftirafte ne peut pas èire admis la Def- cription des ocrières que }'ai donaée ^ prouve ioconteftablement que notre ocre commune n'eft pas le réAiltat ^de 1 opération de quelque feu , les bancs de iableSjdeglaifes &c d'ocre y font trop régulièrement pofés, pour qu'ils aient ainii été arrangés par Taâion d'un vol- can. Ce que les volcans forment , an- nonce le défordre & la confuûon , tout y eft ordinairement jpêle-mêle , & dans difFérens fens Se inclkiaifons ;au lieu que dans les ocrières tout y efV régulier , & pofé horizontalement ; on y reconnoît plutôt reflfet de auelques dépôts ocça uonnés par des alluvions; & le gravier mu fe trouve au-deffous de Tocje^ref- lemble plutôt au gravier des bords de la mer ou des rivières, qu'à des graviers de matières brûlées ou de pozzolane. Il n'eft donc guère poffible d'attribuer la formation de Tocre à des volcans & dès lors le fentiment de Tiiépphralle ne peut fe foutenir ; c'eft plutôt , à ce qu'il •me paroît, par analogie queThéophrafte l'a adopté, que conféquemment à des ien qu'il peut très-facilement arriver qu'il y ait des terres rouges qui n'aient cette couleur , que patce qu'el- les ont fouffert une efpèce de calcina- tion parles feux fouterrains il fuffit pour cela qu'il fe trouve dans les montagnes mbre de celles qu on appelle à ciel ouvert 9 le démontre de façon à nelai£- hr aucun doute ftir cet article. Je ne fais fi la première couleur que cette'pouffière a en fe formant eft fou- rrée 9 il me paroît au contraire qu'elle eu d'abord noire , car lorfqu'on enlève de deflus les pierres les croûtes qui s'en forment 5 le deflbus de celles qui font foufrées , eft d'une couleur noire , & celui des blanches eft foufré le paffage fe fait donc du noir au blanc par la cou^ leur moyenne du foufre , ce qui parok être aflez ielon l'ordre des couleurs. Outre celci , on remarque dans cer- tains trous percés naturellement, quel- quefois entre les bancs deâ pierres , quelquefois daiis leur milieu ; on remar* que. dis- je, une pouffière noire qui a quelque humidité^ âc que je crois tom-* ber des furfaces de ces troiis qui fe dé- truifent elle n'eft probablement ni fou- frée ni blariche que parce qu'elle n'eft point affez expofée à Tait, & ne* peut par coiiféquent pas B/^qttéAfi leàegtéd^ DigitizedbyGoOgk DES Sciences, 1762. 49$ ^efiechement que la poudSère qui eft attachée aux furfaces extérieures des bancs a acquife, pour devenif de l'une eu de Fautre diés deux couleurs que prend cette pouffière étant àTair libre 1 c'eft par ce defiechement que celle^d parvient à ces états , puifque là pouffière Îioire eft plus mouette ^plus tenace que a foufrée, celle-ci plus que ta blancne^ &C que fouvent & les couches formée! par cette terré font un peu épaifles^oit voit qu'elles font compofées de trois lames 9 qui ont l'une ou Tautre de ces couleurs arrangées dans cet ordre la noire touche la pierre , la blanche eft â l'extérieur^ &c la foufrée Qatxe les deux autres. C'éft^ à ce que e croîs^ la féconde de ces couleurs, c'eft-à-dire, la blanche, qui a fait, donner par les Carriers le nom de falpêtre à la pouiTière qui a pris cette couleur l'odorai; cependant an-, nonce que c'eft plutôt du foufre , puifr qne vcomme je l'îd dit plus haut ^ on eft d^abord frappé de cette odeur, dès le premier pas qÉfon fait dans ces carriè- res y quoiqu'elles foient ouvertes en plein air , &c queia vapeur dut parcon£équent s'évaporer aifément. U me paroît que ce n^eiique fur vuk Digitizedby Google 49^ MÉMOIRES DE L'ACàD. HOT. fondement auffi faible que M. Lémex-y dit dans^ fon Diâionnaire des Dro- gues i, que la terre qu'il appeHe ampcUu , on pierre noire , donne dir fal- pêtre,ilne rapporte pas du moins les expériences qu'il pourroit avoir faites^ à ce fufet ; il le contente de dire qu'el/e contient beaucoup de ibufre & de fei , & qu'on en tire du falpêtre. C'eft pro- bablement des pierres noires de la Per- rière qu'il parle, puifqu'il en place les carrières proche Âlençon, la Perrière n'en eft pas beaucoup éloignée ; il pour- roit cependant fe faire qu'il parlât dé celles qui font dans les environs de Domfront , où l'on m'a^uré qu'il y en avoir dont la pierre étoit plus dure que celle de la Perrière au reflfe ^ quoi qu'il en foit du lieu des carrières dont M, Lémery paTle, iljra tout lieu de penfer que ce n'eft que fur des rapports que cet ameur avance que ces pierres^ donnent è^x falpêtre. Ge n'eft pas que je ne penfafle volon- tiers qu'on peut retirer du nitre de c^s pierres ; une expéAence ^e j'ai faite me portéroitfacilement àlecroire j'ai mêlé r- - - - * '-,'. t 0 ^oy. DifUon^ des Drogues ypar hcmery , ont des cavités remplies de pyrites, qui font fouvent en partie ou en total , decompofées en une matière noire t foufrée ou blanche , qui a Todeur de foufre , & oui même s'en- flamme. On trouve une iemblable pouf- £ère dans des cailloux fpbériques plus ou moins applatxs, qui font des environs .de Befançon cette pouflière fulfuretife n'eft, à ce aue je crois, due qu'à des py- rites tombées en efBorecence,loit que cette efflorefcence fe foit faite peu de temps après la formation de cescailtouii^ lorfqu'ils pouvoient facilement être pé- j^étrés par Tair, ou parce qu'ils ont de petites fêlures capables de laiffer entrer aflez d'air pour qu'ils puiiTent attaquer les pyrites Se les décompofer. Je ne m'arrêterai pas davantage à cet objet, îe me contenterai pour finir ce cue j'ai à dire fur les pierres noires, de faire remarquer que des pierres qui ont lant de rapport avec les fchites & les ardoifes,par leiu* figure rhomboïde , par leur pofition dans les carrières, par leur facilité à s'exfolier , ne me paroiflent Digitizedby Google DES Sciences ^ 1761. 499 pas devoir être rangées avec les ocres* Si par la craie noire on n'entendoit par* 1er que de la terre noire qui eft due à l'effiorefcence de ces pierres , ou de celle qui fe trouve dans les environs de ce& carrières , ce fentiment pourroit peut^ être fe foutenir , en regardant avec queU ques Naturaliftes , les ocres comme une diflblution de quelque minéral faite dans la terre ou à l'air par l'aâion de quel- que acide auffi minéral ; j'aimerois autant alors ne pas faire un genre particulier de l'ocre , & je fuivroisle fentiment de ceux qui placent ces terres avec les mi- néraux dont on imagine qu'elles tont des décompofitions,& je caraftériferois ces terres par leur couleur & la fubAance minérale qu'elles contiennent» Mais comme on n'a pas des preuves auffi complètes que l'ocre, proprenlent dite^eft une décompofition de mines de fer, qu*on en a que Telflorefcence des pierres noires , en eft réellement une de ces pierres, je penfe qu'il cft beaucoup mieux de laiffer l'ocre dans la claffe des glaifes,oii beaucoup de Naturalises l'ont placée. De plus, il faudroit pour conferver en unpoint une uniformité d'idées,mettre le lac Innœ au nombre des ocres ; le vrai y Google 500 MÉMOIRES DE L'ÂCÀD. ROt. lac lunœ eft une décompoiîtton de pier- res caldRres; en cette qualité il me fem- ble qu'il pourroit auffi bien être regardé comme ocre> que la décoFmpofition des lakies de fer, de cuivre, de ztnk , & fur- tout de pierre noire ; mais le lac lunavkZ, été rangé au nombre des ocres par au- cun des Sy ftématiques , qui le regardent ordinairement comme une marne fine .& en pouffière ceux même^ui recon- noiâent des ocres alkalines ou calcaires, ne lui donnent pas place parmi ces terres* Le fable. n'eU,fuivant bien des Au- teurs , que le détritus de rochers de cette Nature ; ceux qui penfent aînfi ferolent-ils raifonnablement recevables à regarder les fables comme des ocres , quand même ils n'admettroient dans ce ©ombre que les fables jaunes ou rouges , qu'on penfe n'être ainfi colorés que parce qu'ils ont été teints d'une matière fferrugineufe. Les fables ont toujours fait un genre particulier, quoiqu'à la rigueur, il feroit peut-être mieux de le confondre avec celui des grès , & ne confidérer les ^ que comme des grès décompofés ou comme du grès qui n'eft pas lié , Se ne fait pas mafle» De toutes ces confidérations , je con- lllurçisî en^n qu'il n'y a de vraies ocres Digitizedby Google i>ES Sciences , 1761. yot que les terres qui font douces au tou- cher, qui tiennent à la langue, qui dur- QÏSknt au feu , qui ne fe diflblvent pas dans l'eau-forte^ & qui domient beau- coup de fer, traitées ayec du phlogifti- que j'en conclurois encore que les ocres font des glaifes 9 dont le caraâère* eflentiel &'fpéciâque ft de donner cette quantité de parties ferrugineuies ; ce qui meferoit déânir l'ocre 9 une glaife très-ferrugineufe , dont les variétés fe* K>ieat d'être d'un jaune* ou d'un rouge plus ou moins foncé , fans cependant excliu*e du nombre des ocres, toute jautre terre qui auroit une autre a^uleur ^ pourvu qu'elle contînt beaucoup de fer» Les ocres n'étant dans ce principe que des glaifes , je ne ferois pas un gçnre particulier de ces térre^s, mais je ne les regarderois que comme des efpèces de glaifes à la rigueur , celles de ces terres qui font jaunes, &c fouvent d'un jaune aufli beau que celui de l'ocre , ne font- elles pas de véritables ocres ? ne contiens nent-elles pas toujours des parties ferra ^neufes ? & un peu plus ou im peu moins de ces parties devrôit*-il les exclure du. nombre de ces terres ? ne deviennent* elles pas rouges au feu , auffi-bien que les ocres ? Les glaifes rouges ^ & dont il Digitizedby Google 501 MéMOiRES i>E l'Àcad. bot. y a tant de nuances» ne poi»Taient*êlIef pas être auffi regardées comme des ocres rouges? & faudra t-il qu'une petite va- riété dans la couleur ou dans la fineâe des parties^ fépare des terres qui ont tant d'autres ^rapports? les ocres iaanes ou rouges font-elles toutes également fines.? leur couleur eft^etle j%ale dans toutes ? L'on fait qu'il en eft autrement rien dans la Nature n'eft entœrement femblable ; ce n'efi que par les proprié- tés générales que les êtres qui ont du rapport les uns aux autres, conviennent entr'eux. Une preuve de cette règle qui fe tire même de l'ocre commune , eft que cette ocre pouflée au feu , donne au même degré diflférentes nuances de couleur 5 ce qui ne vient probablement que du plus ou moins de fer que différens morceaux peuvent contenir , ou de la variété qui peut être dans la fineiTe des parties rien par conféquent n'efiplus naturel que de réunir fous un même genre les glaifbs Se les ocres. J'ai vu en Nomiandie plufieurs gtai* fes, fur* tout des jaiines , qui avoient tout l'air par la beauté de leurs couleurs , d'être des ocres on les regarde même comme telles dans quelques cantons d^ Digitizedby Google BBS Sciences ; 1761. 505 cette Province. J'en ai reçu une d'Orbec, qui m'étoit envoyée par Maître des Comptes y qui me marquoit en même temps que a cette ocre , com- n me i^ l'appelloit , étoit de la côte de »Chambroy, que les Tourneurs s'en H fervoient pour jaunir leur bois après n qu'ils l'ont travaillé ;perfônne qu'eux, H cUt encore M. de Chàumont , ne l'a » miie en ufage cette ocre eft pleine W de petits cailloux, de fable & dégra- fa vier , qui la rendent incapable de 1er- n vir dans l'état oîi elle eft en fortant de n terre ; étant lavée , elîe eft très-douce , H & prend à la langue ». J'en ai encore reçu une d'un jaune plus beau & plus vif, ^fous le nom d'ocre ; elle m'etoit envoyée par M. l'abbé Rofe, dont j'aî parlé dans mon Mémoire fur les figues pétrifiées cette terre tient auflî à la lan- gue, elle eft fort douce au toucher, & d'un grain fin , de même que celle de Chambroy , elle ne fe difibut pas dans l'eau-forte , elle eft des environs de Tours. Quant aux glaîfes rouges , elles ne font pas rares dans les endroits oîi Ton trouve les jaunes ; je n'y ai rien obfervé de fingulier , qui demande' à êcre rap-* porté iâ je remarquerai feulement f Digitizedby Google 104 MÉMOIRES D£ L'AcAD. ROT. . par rapport à une qui eft gris-de-Iin l qu'on l'emploie dans quelques cantons à peindre le devant des maiibns. Il s'en trouve une iemblable du coté de Saint* Martin-de-Ia-Beface , gran^groute qui va de Caen en bafle Bretagne* Puifque quelques-unes de ces glaifes font déjà employées en qualité de cou- leurs 9 il y a Ueu de penfer que , fi toutes ne pou voient pas fervir à ce même ufage, on pourroït en trouver un grand nombre qui ne feroient pas à négliger , &c qui pouflees avec précaution à différens de- grés de feu, procureroient peut-être des couleurs rouges , préférables au rouge que donne l'ocre ordinaire. Les mbes de fer qu'on exploite pour plufieurs forges de la Normandie, renfer^ ment des terres d'un jaune ou d'un rouge plus ou moins foncé , qui , traitées de la même façon , fourniroient encore pro- bablement plufieurs variétés de couleurs qui nous mettroient dans le cas de nous paffer de celles qu'on tire de l'étranger. On pourroit découvrir , par exemple, cette forte d'ocre qu'on appelle rauge^ brun ou brun-rouge d'Angleterre , celle 2ui nous vient d'Ëfpagne fous le nom ^almagru M Hill & d'Acofta jdifent que celle-ci eft alkaline ; les terres qui font Digitizedby Google DjJES Sciences, 1761. 50^ font de cette nature fe diffolvent à Teau* forte , Valmagra n'y excite pas le moin- dre mouvement , & y refte fans s'y dif- foudre cette terre eft d'un rouge plus vif que notre ocre rouge , & paroît être réellement une ocre , à en juger du moins par les morceaux qui avoient été envoyés d'Efpagne à M. Bomard, de qui je tiens celui que j'ai examiné. Si Talmagra étoit une terre alkaline , je ne le/egarderois pas plus comme une véritable ocre que toutes les autres que M" Hill & d'Acofta appellent du nom d'ocrés alkalines ; je ne puis me perfua- der que des terres auffi différentes entre elles que le font des terres vitrifiables & des terres qui fe calcinent , puiflent être regardées comme appartenantes au même genre ; cette propriété , ainfi que celle de fe diffoudre ou non à Teau-forte ^ eft un caraâère bien plus fur pour dif- tinguer les fubftances minérales que tous les autres qu'on pourroit employer; je crois par conféquent que dès que deux terres diflFèrent entre cHes par les effets dans l'eau-forte & da^s le feu , elles ne peuvent être de la même nature , & con% féquemment qu'elles font' de genres dit- férens. C'eft auffi fur ce principe que j'ôterois Mém. iy6z. Tome I. ^ Y Digitizedby Google \ 505 MÉMOIRES DE l'AcAD. ROY. du genre des ocres la terre appelles ocre de ruej qui fe diffout avec vivacité & bruit dans Teau-forte. Le ftil de grain clair & celui de Troie ne fe drffolvent pas dans Teau-forte avec plus de viva- cité ; ces deiix dragues employées par leS Peintres , ne font que des prépara- tions de craie ou de marné préparée & colorée par des infufions de bois de Brefil ou de graines d'Avignon ces deux flils de grain , dont le nom n'eft , à ce que je crois, qu'une corruption du mot ancien fyl , donné . à une efpèce d'ocre , ces Itils de grains , dis- je , pour- Toient auffi-bien être mis au nombre des ocres que des terres alkalines qu'on y jplace , s'il étoit vrai qu'on dût regarder comme de vraies ocres les terres aîka- linès que M" Hill & d'Acofta rangent "fous ce genre ; mais je crois que lorfqu'on voudra s'en tenir aux caraftères effen- tiels & fftrs des n^înéraux, on éloignera toujours les 'terres calcinables de celles qui fe vitrifient du nombre de celles-ci pourrorent être la terre d'Ombre , ceile de Cologne & 1% rouge d'Inde , mais là •pefanteur du rouge d'Inde me itxdk foupçonner qu'il ne feroit qu'une pré- paration de quelque métal, & peut-être de plomb û cela étoit , il me femble Digitizedby Google ©ES SCI E NCEiS, 17^*. 507 qu'il ne faudroit paa plus le placer iivec les ocres que Ton n'y place le minimum ; le rouge d'Inde pourroit être cette ocre artificielle dont parle Mathiole à l'arti- cle de l'ocre, & qu'il dît n'être qu'une préparation de plomb. La terre d'Ombre QC celle de Cologne font très-légères en compa^ifon du rouge d'Inde ; çlles me paroiflent* des terres naturelles &c du genre des glaifes ; mais ces terres font- elles des ocres plutôt que les autres' glai- fes ? c'eft ce qiie je ne penfe pas nous n'avons pas encore , que je fâche , ren- contré en France de ces fortes de terres, j'ai bien reçu quelquefois des terres trou- vées dans ce Royaume , & qu'on m'en^^ voyoit fous le nom de terre d'Ombre , mais ces terres avoient plutôt l'air de parties végétales détruites que de vraies terres. Il y a cependant lieu de penfer que dans le nombre de terres de diffî rentes couleurs qu'on trouve en France , on parviendra enfin à en rencontrer qui feront entièrement femblables à celles-» ci* Nous ferons alors plus en état de déterminer exaâement leur nature , fi l'on décrit très-exaâement les endroits où on les aura trouvées; defcriptions qui ne peuvent certainement que contri- buer beaucoup à déterminer leur nature Yi Digitizedby Google '568 MÉMOtRES DE X'ACAD. ROT.' • c*etè une pareille raifon qui m'a engagé à donner d^nsce Mémoire la defcrîptioii -des ocrières que j'avoîs pu voir, ou fur lef{ueUes j'avois des obferyations détail- lées & que je pouvons regarder comme faites avec exaâitude. M É M O I R* E Sur Us yeux de quelques Poijfons^ Par M."Haller, ZQ Mars ny62^ J 'avois deftiné à l'Académie les obfer- vations que 'ai âites fur la génération des Quadrupèdes , en les comparant à celles que j'ai feites fur les Poulets ; il me manque encore quelques vérifica-^* tions'pour les premiers jours oui fui- vent l'accouplement , 6c j'ai différé jui^ ^qu'ici de compléter ce Mémoire, aue j'aurai f honneur d'ofFrir à cette illuftre Compagnie dès qu'il fera en état de lui être préfenté. Je prends la liberté uverney & d'être expôfé à quelque critique ii je m'étois rencontré avec cet Digitized by VjOOQIC DES Sciences; 1761. 50^ illuftre Anatomifte, dans quelque partie de la flruâure de l'œil , m'engage à me hâter ; je me réferve„de fuppléer à ce qu*il y aura de défedueux dans ce Mé- moire par une fuite de difTeâions. J^ trouvé beaucoup d^utïUté aux obferva- tionsc{uerÂnatomiedes quadrupèdes & des oifeaux a fournis à feu M. Petit ^ & je me uis attaché au même plan , %n pré* férant les yeux des poiffons , que cet illuftre Académicien n'a pas fuîvis avec la mêmeconftance que ceux des oifeaux & des quadrupèdes. Il m'a paru , en difféquant des ani'* maux de cette claffe , que eur ftruâure répand beaucoup de jour fur la Pbyfio- logie, 8A[u'elle eft infiniment plus fim- ple &c plus aifée à faiûr que celle des ' deux autres clafles d'animaux r c'eft ua inconvénient pour moi que d'écrire dans un grand éloignement de la mer, il ne me refle que des poiflbns d'eau douce , qui généralement ont moins de volume ; le uumon , la truite & la carpe en font les plus gros^ car le filure du lac de. Moraf eft fort rare , & ie'n'4 pu m'en procurer jufqu'ici. Je ne me fuis pas borné dans mon tra- vail au point âe négliger les autres clafTes d'animaux 9 fai dîiflequé généralement Digitizedby Google yio MÉMOIRES DE l'Acad. Roy. tout ce qui m'eft tombé fous les mains ; îl en a ré Ailté de^ induôions qui m'ont guidé dans bien des doutes phyfiologiques. Tai peu lu fur cette matière , & je n'êxpofe que le réfultat de mes propres recherches PAnatomie critique alonge trop les ouvrages , Je crois qu'on doit la borner à la fmiôure du corps humain. S E C T I O N I. / Sur U Ntrf ôptiqut. • Le nerf optique cil toujours confidé^ Able dans les poiflbns , une grande par tie du cerveau eft deâinée à hrî fournir de la moelle* ^ ' Les poiâbns n'ont que des tuoercufes jkmr tenir Beu du cerveau ; le notnbre , en eft inégal. hts deux tubercules qui peuvent por- ter le nom de couches des nerfs optiques y Ont une ftruâ^ure confiante dans tous les jk>ifl'ons que j'ai difféqués ; ils font creii & contiennent tm ventricule , comme dans les oifeatnt; les deux pfmcbales racines diwierf optique en fortent , Pan- térieure part extrémité antérieure, la poftérieure en fait le tour , *& fort de fon extrémité voifine du cervelet ; elle fhtîùt intérieurement une ligne blan Digitizedby Google ©ES SCIE*NCES, 1762. 511 cbe > daas laquelle viennent fe rendre des fibres blanches fans nombre , qut partent de toute la couche ; j'ai vu avec plaiât lanaiflance de ces fibres , que j'ai retrouvées dans la rétine. Ces couches font jointes 9 dans un grand nombre de poiflbns 9 éc peut-être dans tous, en deux endroits par des fibres tranfverfa- les , qui paroiuent tenir lieu de l'union qui manque aux nerfs optiques le pre- mier endroit efl fupérieur j & prefque à Forigine antérieure des couches ; le fécond eft inférieur , il eft en avant des bulbes des nerfs olfadoires de chaque côté; cette dernière réunion eft fort conûdérable , &c nrend d'afTez loin aux racines de ce nerf. Il y a encore deux paires de nerfs qui vont à l'œil; le nerf ciliaire qui eu, ^onfîdérable y & le nerfmufculaire je oe les ai pas fuivis. V Formés comme je viens de dire , le» oerfs optiques fe joignent à l'entrée des deux orbites ^ en la gaine ro- bufle que leur fournit leur dure^mère. Je ^s ai vu fe croifer conftamment & daps toutes les efpèces ; & le nerf qui virent de la .partie droite du cerveau , va fe rendre dans Toeil gatjicbe ; ils ne fe mê km point dansl'enikoitoiiiis fe croifent^ Y4 Digitized by Google 511 MÉMOIRES DE L'ACAD. ROY. & on les fépare fans déchirer la moindre fibre. II paroit aflez difficile de dire pourquoi la Nature les a réunis en apparence fans les mêler , & pourquoi elle a deftiné le nerf gauche à l'œil droit cette dernière ilruâure paroît tenir à un croifement {;énéral, qui paroît être néceffaire dans e fyftème médullaire , & dont les effets font vifibles dans l'homme par la para- lyfie du côté oppofé 4. celui où le cer- veau eft bleffé ou comprimé. Ce nerf revêtu d'une gaine fort folide & d'ilne pie -mère vafculeufe, va fe rendre à l'œil i il y entre toujours par le côté interne de 1 œil y. à une diftance confîdérable de l'axe longitudinal. La flruâure du nerf optique eft aiTez fimple ; il eft partagé par faifceaux mé; dullaires fort apparens , blancs & opa* Sues , en fibres ; ils s'épanouiffent de- ans y & forment des membranes aflez larges ; c'eft , en petit , la même ftruc- ture que Malpighi a découverte dans le' thon ; ces faifceaux ne fe décompofent pas bien nettement , mais je n'ai jamais entrepris de les décompofer , fans avoir du moins vu un certain nombre de fibres, qui uniflbit une toile cellulaire ; ces fibres étant fort preffées ont beaucoup Digitizedby Google i^s Sciences, 1761. 515 de confiftance ; elles font affez apparen- tes dans le munier, dans la truite. S E C T I O N IL Entrée du Nerf optique. Il èft^affez fingulier que les poîffons diffèrent dans cette partie de la ftruâure de Toeil ; il y en a qui fuîvent celle d^s oifeaux , & d'autres qui imitent les quadruoèdes. La ftruûure des quadrupèdes eft la plus fimple; c'eft celle que Ton trouve dans la carpe ^ la lotte y le munier, U tanche. Le nerf optique y eft couvert d'une enveloppe fort dure ; il perce la fcléro- tique j & produit auffitôt après la mem-* brane ar^ntie , qui tient lieu de choroïde; il donne à quelque diftance de cete membrane , la membrane vafculaire que les poiflbns poffèdent feuls ; il continue fa marche toujours cylindrique , & ce tfeft qu'à une ligne plus loin qu'il pro- duit la rétine. Tout cet intervalle eft étroitement enveloîpé de la membrane noire dans plufieurs poiflbns , & le nerf ti rétréci* dans plufieurs efpèces Vil a quelquefois commencé deparoîire noir^ avant qu'il ait pénétré par la fclérôtique^ Digitizedby Google 514 MÉMOIRES DE L'AcAD. R0¥. & c'efila pie-inere qui produit la mem- brane noire ; l'extrémiré da nerf paroît comme un cercle rayonnant, fort blanc » avec une ou plufieurs pointes dans fa furface. Le munier f par exemple , a un nombre de filets^ioirs formés en brofles ou en petits pinceaux ; je n'ai pas pu y démontrer une lame blanche criblée de troqs , dont les trous innombrables j de pluiîeurs grandeurs , laiflent pafTer la moelle ^ quand on laprefle> dans le bœuf 9 dans le cochon ou dans le lièvre. Pans le cocbon, la ftruôure de cette lame eft aifée à appercevoir ; c'cft une multitude de trous que joint un tiflii cellulaire ; une partie des trous eft grande 9 c'eft pour les vaifleaux , l'autre eft très-fine & deftinée à la moelle ; cette lame m'a toujours paru blanche & nette- ment féparée de la lame interne de la choroïde. , Dans les poifTons , la moelle fort en mafle quand on prefle le nerf optique; ce nerf s'épanouit & forme une coupe ronde dans les uns & en portion de cer- cle dans les autres les deux lames de la rétine fortent de cet épanouiflement. Dans la carpe , dans le munier ^^a tanche & la lotte, elle fort de la circon- férence du cerde par lequel le nerf Digitizedby Google ©ES Sciences^ 17Ô1. ftf pptique s'épanouit ; if paroat ta fortir comme des pointes ou des pinceaux ; chaque pointe eft un faifceau de fibre» ?[ui vont fe féparerôc s'épanouir pouf brmer rarachnoidè 1e tout forme un mtonnoir qui fort de l'intérieur du nerf optique » & la iubftance pulpeufe les environne ces fibres font plus tranfpa-* rentes que la fubAance du nerf optique , & e n'ai jamais pu fuivre les niets dit nerf iufque dans la rétine ^ quoiqu'il y ait àts filtres dans le nerf âc dani la rétine^ Dans la traite , dans le faumon & dans^ l'ombre-chevalièr , ôû retrouve la druc*^ ture des oifeaux^ le nerf optique donne à^eu*prèsles mêmes membranes, mais il fe dilate & forme un arc de cercle ; un appendice moins long que dans les oifeaux s'avsmce pour foutenir la rétine par le coté extérieur la coupe de la membrane noire 5 qui laifie pafTer la moelle du nerf, eft elliptique , & l\m des diamètres eft à l'autre comme trois à un , & même dans une plus grande» profyortion la moâle du nerf optique y proît à nu. On y voit le nerf optique fe terminer par une furface étroite ÔC blanche , dont on peut détacher tous les reftes de la Y6 Digitizedby Google l6 MÉMOIRES DE l'Acàd. ROir. membrane noire; cette furface eft lon- gue comme dans les oifeaux, une artère cs Sciences ^ 1761. 517. utile aux PHyficiens ; ils doivent/e met* ire en garde contre les indu^ions» SECTION IIL La Rétine, CeA cette Qicifl4rane ^ premier or- gane du plus begu des fens » oik les poif^ Ions ont le mieux ifécompenie nes par nés ; il eft prefque impoilible de rien difiinguer dans la rétine des bçeuâ, des moutons &C des quadrupèdes prefque généralement il eft vrai que 1 adrefle de Ruyfch &c d'Albinus eft parvenue à diflinguer dans la rétine un réfeau de vaifleaux que recouvre iine pulpe blan^ che ; je l'appelle blanche^ quoiqu'elle foit grifâtre & tranfparente ;^ car pour la voir il faut néceffairement de Tefprit de vin , ^ui là rend opaqu^ & qui la ' blanchit. • . Malgré ces hei?reuj[^ injeâions, on n'efi pas encore parvenu à féparer dans la rétine deux feuillets féparés & entiers, Tun de l'autre ; M. Zinn paroît même en défefpérer. Dans les poiflbns ^on voit plus & fans b moindrectiffîculté ; toute la précaution néceflaire fe réduit à fe fervir des yeux les plus ûais j car la litine eu trop déli^ / Digitizedby Google ^4% MilfOlRtS fift t^kCkD. R07. cfttt pnui {apporter les moindres corn- mencefAewaeputréfaâion 9 & elle eâ d'abord détruite il n'y a qu'à féparer de cette tunique celleâquila couvrant 9 cela * fe fait avec Ëicilité ; on voit alors , par Je vitré , Tagréable fpeâacle d'une infinité de fibreë blanches ^ui partent ou du cer- cle terminaceur du nettoptique ou de fa figue Maftdhe i ^ âbres t ponent coiHine des rayons à ta périphérie ôc Yont è terminer au ^r&nd cercle de h rétine 5 qui lui-même' eft attaché à Im membrane vitrée ^ te long de rorî^ne de Tuvée ; on laiffe enfuite Tœil dans de reau'de^vie pendant quelques jours. la tétine s'y endurcit ; eSe eft naturelles ment fot épaifle ddns les poiflbns un fend alors avec un fcalpelun peu fin fon hémifphère , depuis Tinfertion du nerf optique fufqu'à la circonférence ; 6f avec une pincette & le fcalptl , on en détaché une membrane pulpeilfe,fouvent comme grénée en dehors, beaucoup plus épaifle que la choroïde ; cette lame eft parfaite- ment ttffe du côté de la lame fibreufe fit s'en féoare toute entière il refte alors dé la rétine un hémifphère appliqué fur le corps vitré , formé par une membrane extrêmement fine , tranfparente dans l-eau-de- vie même , qui foutient & qui réunit les fibres quçje vais décrire. Digitizedby Google ]>ES SCI£N6£S 1762. 51^ Je Tai préparé d'uoe autre maAière^ en découvrant rhéiDifphère poûéri^ur &c en enlevant ks trois lames de la cfao. roïde; j'ai enlevé alors, en rafant av6ç kl fcalpcly lamembraoe pulpeuie , de la lamr arachnoïde^ vingt fois plus Une ^ 9 ieule couvert le vitré fans fcalpel mèmû fc fMs an 9 cette féparàtion ie fait aa bout de deux ou trois joers dans la carpe & dans le munier; la lame pulpeufe s'y détache de la circonférence du nerf opti- que Si laifle la lame £breufe à nu dans la tanche 5 là chofe eâ encore plus évi- dente 9 les fibres y font beaucoup plu^ gtoffôs & plus difiinâes ; elles y font ntturcUemcnt fépaféesde k membrane pulpeufe ; on y voit dans la coupe d'ui eèil 6i dans Thémifphère poftérieur ^ une fûucoupe formée par la membrane puU peufe remplie ^ fibres cui flottent a^ gré de Tcau. Ilji'y a donc dbfolument aucun doute que les poiâbns n'aient , au lieu de rétine^ deux membranes diftinâes par tous les attributs , & collées l'une fur l'autre j rextérieure , pUis cpaiffe que la ruyf. chienne, peut porter le nom de pulpeufe^ elle Tcft effeâivement ; & ^intérieure ^ vingt fois i^us mince, mérite parfaite- ment celui AUrackBoïdc g cjui vaque def Digitizedby Google 510 MÉMOIRES ÔE L^ACAD. ROT. puis qu'on s'eft fervi du nom de capfale pour le chaton du criilallin. J'ai appris à les féparer fans macération 6c ikns cfprit-de-vin fur les plus petitspoiâbns. Quoique ce foitdans les poiflcms feuls que Vdn voit avec facilité cette ftruâure, }e la crois conflante*dans toutes les çlaf- fes d'animaux, rai trouvé dans le cocfaoo, dans le chat , dAis le coq dinde , dans l'oie & dans le héron , le moyen de dé- tacher la membrane pulpeuie de l'ara- chnoïde ; elte s'en iépare dans le chat en raclant la rétine avec un fcalpet bien fin, & dans le coq d*Inde cela fe fait encore plus aifément. La macération feule dé- tache ces grains pulpeux dans tous 1^ animaux* Ces expériences réunies à celles de Rnrfch & d'Albinus, vérifiées par M. Mslter, NL Zinn & moi ^ ne laifieot aucun doute, que l'homme même n'ait fa rétine compofée d'une membrane mufqueufe^ & d'une arachnoïde.. ' Pour les fibres » je les crois égale- ment communes à touteslesclafles d'ani- maux ; jeies ai découvertes dans le coq d'Inde , où elles font foit apparentes vers l'extrémité de Venglet d'Qii fort la rétine 9 & qui eft une épiphyfe du nerf optique* Dans l'oie j'ai vu la rétine Digitizedby Google BES S CIENCES, lyél. 51I féparée de la lame pulpeufe ,'rangée en lignes parallèles jAes fibres font très- apparentes dans le lièvre parmi leâ auadrupèdes 9 quoique beaucoupplus nés que dans les poiflbns , & il feroît affez étonnant crue ces fibres régnaffent dans toute la ciafle des poiflbns , dans une partie des oifeaux , & dans une; partie des quadrupèdes , pendant qu'elr les feroient exclues d'une autre, partie des quadrupèdes & des pifeaux. 1 Je ne dis qu'un niot nt les vaifleauxt de la rétine des quadrupèdes ils font évidemment en partie veineux , & etk partie artériels ; leurs troncs font rougcSjç &C leurs tranches pâliffent. peu-à-peu j- jufqu'à fe npndre invifibles ; c'eft uqtî exemple évident de Ja ptoduâion des, vaifTeaux artériels du fécond rang ellesr forment dans le boeuf & dans le pochon ^; & apparemment dans tous les quadm^ pèdes, un cercle vafculjéux àia ^imd^. circonférence de la rétine , qjoi eft t L'AcAz>. xcr^ couverte d'une mucofité noir^ qu^i lorflie en Idmes & en grains , 6c qnl fuiotc de latumque Mire d€ Vaàl cetce kumear fe rem>ttTe dan» les oifeaniE âc T dans les ^aE i'ACAD. ROir. Comme on dHKngûefoi} bieo la mra- 1 brane vitrée dans les poiflbns , je dois avouer que je n'ai jamais vu entrer ces { vaifleaux dans Tintérkur de la fubC* tance* Dans la truite, dans ftfaitmcm 9 dans rombre-chevalier & dans la lotte même, la ftruâure n'eft plus la même* Oaiis les premiers de ces poiflbns , Tentrée da nerf opti^e Se la naifl^nce de la rétine eft longue ; 'de Textrémité antérieure de Tare , par lequel le nerf optique fe terES S CIENCE S^ 1762. 5^7 de la cloche eft en dehors & un peu eo arrière>JV ^^^ ^^ ^^ vaifleaux rempli de fang. Le même tronc artériel & vei- neux , qui for^ du nerf optique ^ donne » dans ia truite & dans le faumon , ^rt prè$ de fa fortie du nerf optique , une branche confidérable au vitré ; elle eft remplie de fang, &.fe diyife tique , & qui va joindre à quelque diftance la brandie deftinée au corps vitré. U eft difficile dedéfinir i'utiiitédefetto Digitizedby Google 5l8 MÉMOIRES DE L*ACAD. ROY. clocfae parabolique il eft vrai qu'elfe fourient le crifhillifl , & apparétnment y donne-telle des vaifleaux ; mais le nerf qui s'y rend, pourroit faire croire que c*eft un organe mufculeux , quoique je n'y diilingue pas de fibres parallèles. S E C T I ON V. Le CrijlalUn. J'ai peu de chofe à4ire fur cette par- tie de l'œil ; elle eft fort grande , pro- portionnellement' dans les poiiTons , & fort convexe même , fans être exaâe- ment fphérique ; elle paffe par la pru- nelle pour fe montrer dans la chambre antérieure de l'œil, & il n'y a point de chambre poftérieure ; on connoît fes lames & ion noyau. • Dans le héron le criflalUn macéré a formé une étoile de cinq rayons ; mais à côté de cts rayons l'on voyoit claire- ment des lignes qui partoient du centre , & qui fe divtfoient en deux branches , & même en un grand nombre de rameaux dans le faumon , l'éwile eft à trois rayons; mais ces rayetits rayons intermédiaires qui ne s'élè- yent point, & je les trouvai beaucoup -plus petits & plus nombreux* Mém. ij6x. Tomcl. Z Digitizedby Google ^30 MÉMOIRES DE L'AcAD. ROT* Je m'afllirai , par Pinfpeôion de cet xnkau 9 le nerf optique à fon entrée. Elle eft fort épaiffe dans le fond de Foeil, extérieurement lâche & vafculéu- fe , rabot£fe intérieurement , & /ê/n- blable à du cuir, fouvent parfeméc de petits poils; elle eft couverte d'une mu- ' coûté de couleur de tabac, qui couvre abondamment la furface oppofée à k rétine , & qui s'attache à la rétine même. ^ ' ^ Mais il y a dans les poiflbns une troi- fième tunique placée entre les devx 4nembranes que je viens de décrire, c*eft la membrane vafculaire; elle eft fine , mais aifée à démontrer, elle part des enve- loppes du nerf optique , un peu au-delà de la naiftance de la membrane argen* tée , & elle forme un entonnoir autour de la mpitié poftéirieure delà membrane noire. Je rappelle vafculaire^ à caufe d'une artère & d'une veine considérable qui percent to fclérotique,& qui, divifces? ' Digitizedby Google ©ES S CIEN C ES, 1761. Ç5f en depx branches principales, fe collent à la circonférence de cet entonnoir, au bord poftérieur de Torgane qpe je vais expliquer ces vaiffeaux font remplis de iang i ils donnent une quantité prodi* gieufe de rameaux qui fe divifent & fe fubdivifent comme les branches des, champignons coralloïdes, & qui fe pion- gent dans l'organe que je vais décrire il n'en refTort aucun pour rentrer dans la tunique noire. ^ . L'organq dont je parle eft peu connu ençpre^ Icovius Ta pris pour une glan- de dont il ignore Tufage , & Derham i pour un mufcle auquel il attribue l'ufage de changer la longueur de Tœil; c'eft un anneau incomplet en fer à cheval^ d'un rougeirès-vif, plat, couvert d'une mem- brane luifante ; par-tout également lar- ge , il fait un peu moins que la circon- Krence de l'attache de la membrane vaf- cuhiire à la membranenotre , &C le%deux extrémités peà éloignées Fune de l'au- tre , fe terminent en cul-de-fac j'ai trou- ve cet anneau dans tous les poiflbns; la carpe en a un autre beaucoup plus petit ^ !lacé prefque perpendiculairement dans 'intervalle qu'il y a d'une extrémité à » IN I M 111 I I II i Phyfical. theobg. Ubjcriii , cap. II^pj 04^ Z3 Digitizedby Google J^4 NféMOlRES DE l'AcAD. ROY. Tautre. Il reflemble quand il eft frais , à uoe gelée rouge , ou à un ttflaceUulaîre abreuvé de fang, & fur-tout à la cellu* Ibfité j qui dans les oifeaux aquatiques lient lieu de ligament ciliairet il y a un fiUon triangulaire fort évafé^ p^réparé dans la membrane noire 9 & ^t pour recevoir cet organe, mais il s'y attache fort légèrement quand il a été macéré, dans reau-de-vie,ilrefiemble à un muf-^ cle. Il Te répare çn lames parallèles, qui elles-mêmes font formées par des fibres droites parallèles entr*clles , 6 ony voi* des vaiffeaux innombrables fe mviieif dans leurs intervalles. Il eft bien difficile de déterminer Izt liature de cet organe le nombre desr ^iffeaux qpi vont s'y rendrie & qui en^ fortent , la couleur même fait foupçon^ ner qu^I a du rapport à laicircutationdo- fang, La Nature aflfefte la fo£me circulaire' dans l'œil ; j'ai cité lecei'cle du vitré. U y a un cercle veineux un peu plus' etf avant de la membrane noire , hmt mar* que dans le héron , dans lé coq d'Inde & dans le canard fauvage ; dans le der- nier de ces animaux , il eft^ de la plu^ grande beauté ce font trois cercles rou* £es fort appareûs, fic^ placés Pun à côté Digitizedby Google 0ES Sciences, 17^1. Ç3f de Vautre , formés par des vaifieaux d& la ruyfchienne, qui fe détournent de leur ligne droite naturelle , & fe vont continuer à ces cercles Tentre-deux de CCS cercles eft rayé & couvert d*une cellulaire rouge , comme Torgane dont nous Venons de parler ; l'intérieur eft rayé , âcfait le commencement du corps ciliaire il y a un autre cercle vafcu- laire dans îs mêmes oîfeaux plus en avant , & à la circonférence de Tu vée ; iji eft formé par les artères longues de la choi?oîde ^ à-peu-prè$ comme dans Thomme. ^ Mais le cercle dont nous parlons, fe diftingue de tous ces cercles vafculai- res par fa grandeur, qui les furpaffe in- iSniment, par Tépaifleur de fa iubftance & par les lames charnues dont il eft compofé; c'eft un véritable mufcle laminé & fibreux de la nature des fphinâers s'il fe raccourcit , il paroît tirer la ruyf- chienne contre le nerf optique , & corn* me le criftalUn y eft attache , il doit fui- vre & fe rapprocher de-la^-rétine. Les poiflbns carnaciers , tels que là -truite & le faumon, voient de loin leur proie , c'eft apparemment pour la mieux diftin- guer , que le criftallin fe rapprocihe du nerf optique, & que Tœil s'accourcit il * Z4 Digitizedby Google 536 MÉMOIRES PÊ L*ACAD. ROY. s'enfuit que lef^inceau de rayons ne £e ferme pas entre la rétine &c le crîftal- lia , mais qu'il fe prolonge jufqu'à cette membrane. Ceft un peu au-delà de ce cercle que la tunique arj^entée va s'at- tacher à la membrane noire » à laquelle elle va fervir d'enveloppe extérieure ; c'eft elle qui formeTiris , & la mem- brane noire produit l'uvée. Je n ai point trouvé de ^is aux poi£' fons & aux oîfeaux que >'ai dijûTéqués ; il manque aufli au cochon » au lièvre ^ & à pluûeurs autres quadrupèdes» SECTION VII. Sur rUvic & h Corps ctlîaîrc. Dans les poiffons, l'iris eft fort diftinû de l'uvée % il efl ordinairement argenté , on le fépare fans peine de l'uvée qui eft brune, & qui ardes vaifleaux rouges, dans lefquels je n'ai point remarqué de direûion particulière. L'u véea des fibres affez mal marquées» & je n'ai point vu de contraûion à ia prunelle des poiflbns que 'irritois;ellc eft également infenfible aux variations de la lumière,commeJeraUbuvent vu> en expofant des poiflbns en vie à la forte flamme d'une bougie fort voifine >& eo Digitizedby Google DES Sciences, 1762. 537 observant f œil pendant que cette bou- ffie s'éloignolté Je vais rapporter ici un phénomène bien fii^gulier , &c qui ne m'a réuffi qu'une fois^ mais que 'ai va. bien réeltement. . Je diflféquots les yeux d'un jeune chat } la prunelle étoit extrêmement élar- gie 5 elle l'eft daps tous les animaux morts ou inourans que j'ai vus; le cris- tallin en paroiiToit opaque, je voulus lui rendre la tranfparence par la chaleur , à l'imitation de M. Petit je mis l'œil fur un fourneau médiocrement chaud , & je le- repris bientôt pour en continuer la diffeàion ; c'étoii vingt -trois heures, exaâes après que t'anima eut été noyé quelle fut ma furprife après une minute ou deux , en examinant cet œil , de trou-, ver la prunelle rétrécte au dernier point, & l'iris d'une largeur qm me permit de voir cette admir^le ftruâure , dont rhomme eft également orné il y a dans l'iris un cercle extérieur qui paroît vaf-, culeux. Les fibres s'étoient prefque re-* dreflées par l'extenfion que l'iris^ avoit ibufferte , &c £q rendoient de f» circon-^ ^ férence au cercle rayonné , qui eft à quelque diftance de la prunelle ce cer* de reflembleà la manière dont on peint les étpUes > c'eft un polygone courbé 2i Digitizedby Google ^^^ MImoirës oé éTAcad. rot; circulakement 9 dont les angfes fonta{^\ ttemativement faillans & rentrans. Il eOr précisaient le même dans l'homme , &c A y ûonne comme dans le chat , de fé- conds rayons qui vont fe terminer à la {Prunelle même. Un duvet foi t fin reçoit- vre ces fibres. Ce mouvement arrivé tant d'iieurer après la mort y ne itie réuffit poÎAt dans» l'autres chats du même âge, & Te^rpli** earion du phénomène paroit bien diffi-* cile c*eft un nouvel exemple d'un mou^^ Vement animal très-réguUet auquel ot^ 4e fauroit dire que Taitie ait eu la môin^ dre part. Quelque temps apris^, la prunelle fe' dilata d'elle-même, & ce fut fur-tout la ^iftance du cercle rayonné de la pru^ Belle même, qui sf augmenta^ Les quadrupèdes & les oifeaux ont fe corps ciliaire jfait à^peu-pr^ de mê- me ce font des Hgties qui partent de la choroïde en ferpentant , qui s^étèvent peu-à-peu , fe détachent à la fiti de l*u-^ vée, & fe pofent fur le crifiallin;enes font recouvertes dans plufieurs quadru- pèdes , & fur-tout dans le codion^d'un réfeau admirable , à mailles ferrées 8c . prefque carrées ; je Tai retrouvé dansïe i^anard fauvagerdans'le hèyte^etÙMt Digitized by VjOOQIC DES SCIEKCËS ; lij6u fJ5^ ées membranes flottantes qui, après s'ê*^ tre élevées, redeviennent plus étroitesj & s'attachent à des fibres de Tuvée^ comme des drapeaux à demi déployés autour de la pique* On a beaucoup difputé {ur ce corps ciliaire , 6s on Ta regardé même aflex généralement comme une efpèce de mufcle propre à pouffer le criftallin con tre la cornée , 8c par conféquent à faire rencontrer fur cette dernière membrane des rayons qui , fans ce mouvement , fé ieroient râims avant que d'arriver ]nù qu'à ^lle. . qui font couchés iiir le crifialliiD, ne s^y attachent point du tout ; & je crob que c'eft affez ^apparence qui s' a eu le criftallin mobile , &c les rayons* ciliaires entièrement ^iétacfaés comme dans les quadrupèdes. Si donc la pourriture détache le cri& tallin & le rend roulant , c'eft en difloK vant la mucofité noire , qui dans lesP mêmes fujets, rend afors l'humeur aqueufe d'une couleur de café , & qui par conféquent décote les rayons ciiiai-^ res , & d'avec le criâallin & d'avec 1» zone ciliaire. Si dans les cadavres les rayons dliat^ res plient ou fe hiilent détacher , je fuis perfuadé que c'eft unr commencement de pourriture qui les a décotes dans les* &jets qu'a vu&M. Zinn ^ &c que j'ai vus./ SECTION VIIL Sur la Cornée^ Je ne dis qu'un mot fur cette mem- brane, elle eft fort plate dans les poif- poSptQsàsçèlst n'eil pas général^ la lottes Digitizedby Google 544 MftMOIEES Ori/ l'a auffi coorexe que lliomme; elle efb fort milice dans les oifeaux aquatiques^ L'humeur aqueufe qu'on a dit man-'. quer aux poiffons, ne leur eâ pas toot- àfait refufée ^ ils eu ont tous ^ Se quel- ques-uns d'eurconfidérablement 9^0111- me la lotte & m&ne-le faumoow II eflî wai cpi'elle eft vifqneufe dans une par- tie des poîflbns^mais eUe eft bien fluide dans le laumon. L'humeur vitrée eu gfai>» tineuTe au point de fe laifler dépouiller de fa membrane , & de fe ibutenir dan^ cet état. Je n'ai point difféqué de chou^^ te le quâdnipedeiqui m'a paru avoir le plus d'humeur Mueufe^c'eil le lièvre, fa cornée eâ aufll la plus convexe. La fclérotique des oifeaux aquati- cnies eft comjpofée de deux lames ^ iWxtérieure eA membraneufe » l'inté* rieure eft de corne fine & tranfp»^ente ; elle s'unit avec la cornée par un bifeaia tcès-apparent » en reimontant fur elle ex» térieurement. Dans le lièvre , elle ren^ ferme la fclérotique & fe prolonge » & le long de l'imériettr de cette membra* ne 9 & le long de fa furface extérieure i l'extrémité de la fclérotique s'infinue entre les deux prolongations de la cor-» née 9 la cornée y eft fort épuifle, & e9^ lames innombrables, Dwa^ le fauooir^ Digitizedby Google WES Science ^,1761. 545- là fclérotique eft un cartilag^e de plus d'une Ikne d'épaiiTeur , près de l'entrée du nerf optique dan» tous tes poîâfons, elle tient du cartilage, & même de l'osr à quelque diAanée de Tuvée* Je n ai encore diflequé que quatre efpècesde truites Je faumonyla truite; du lac Lemam» la petitiî truite des Alp^s & l'ombre clievalier , qui a le même oa» faôère. J'ai diflequé encore trois car^* pes ,1a carpe ordinaire , le munier & le £mat.* La fôacbe & k perche fofU les autrecè poiflbns do^ }e me ifolis fervi^ M É M O I R £ Snrks^&alirhs ik Ffoncht-Comi ^ fur Ic^ difam^ des Stis tn péUfhqu^wiy débite 9^ &Jur les m9ytn$> de Us » qui n'eft pas moins préjudiciable^ n qu'alors il fe forme fur toutes les fur- n laces une croûte dure, au-delà de la » quelle le fel ne pénètre pas, Cfue les n extrémités font amères & arides, & n que te dedans n'étant impr^é d'au- » €une partie ialine > fç corrompt ai£^j Digitizedby Google DES Sciences, 1761. Ç4 n ment ; que ces incônyénîens caufent » des pertes irréparables ; qu'il en eft » à-peu-près de même des viandes fa- H lées ; qu'enfin les habitans de la Pra- y^ vince accoutumés à donner du fel aux M beftiaux , obfervent que Tufage du fel » de Montmofot leur eu pernicieux , » qu'il occafionne des maladies , &c la » -mortalité des nourrifibns , d'où réfulte H la rareté & la. dierté du bétail en >> Franche* Comté. Des objets de cette importance ne pouvoient pas manquer de fixer Patten* tion du Miniftère. M. de Trudaine , In- tendant des Finances » l'un des Honorai- res de cette Académie^ dont le zèle pour le bien deFEtat , & pour le progrès des Sciences, ne laifle échapper aucune oc- cafion de diriger nos travaux à l'utilité publique , ayant propofé à M. le Con- trôleur général de faire examiner à Paris les fels & les eaux falées des falines de Salins & de Montmorot , je fus chargé de ce travail conjointement avec M; Helloten même temps M. Defnans^ Confeillerlionoraire au Parlement de Franche* Comté, Commiflaire diî Roi aux falines de cette Province , Membre de l'Académie de Befançon , fut chargé d'envoyer à Paris quelques livres de Digitizedby Google 946 MÉMOIRES DE Vkckù. rot; différens fels qui fe fabriquent , tant eit Eains , qu'en gros 6c petits grains aux fain,qu*en examinant leur formation fur es lieux même à&os le travail en grandi Principes contenus dans Us eaux. Le temps ne me permet pas c^emrer ici dans le détail des expériences que nous avons faites à Paris féparémenr, & que nous avons enfuite répétées enfemble , M. Hellot & moi , pour analyfer les eaux , & pour comparer lesfelsœs deux jfalines de Franche-Gomté^j^en expofe- rai feulement les réfultats ; les expérien^ ces nous ont fait connoîtreqne les eaux de tous les puits falés , tant de Sa* lins que de Montmorot , ccmtiennent en diâblution avec le fèl marin ou felgem^ Digitizedby Google DES Sciences^ 176%. Ç47 mtf desgypfesou félénites gypfeufes ,. fels comparés de Tacide vitholique en- gagé dans une bafe terreuie du fel de Gkuber fel compofé de Tacide vitrio* lîaue uni à la bafe du fel marin , des fels> deliquefcenSy compofésdeTacide maria engagé dans une bafe terreufe ;une terre* alkalme très-blanche que Ton fépare dur £el gemme lorfqu'on le tient long-temps> en rufion dans un creufet , enfin une ef* pàce de glaifetrès-fîne 9 & quelques par- tdesgra£^s bitumineufes^ayantune forte odeur eaux de toutes les fources làlées de Salins, qui fe raflem* blent dans le puits* d* Amont, dans le puits à Gray> & dans te cuits à Muire ^ de même les eaux du puits de Lons^le* Saunier , de Tétang^ du Saloir & du pré Corno^ qui fourniuent la^faline de Mont* fnorot > nous ont paru conftamment im ]Mrégnées de ces différentes matières falit nés en plus ou moins grande quantité les unes font chargée» de beaucoup de gypfe, telles que les ea^x du puits de Lons-le*Saunier,foibles en fahire ;d'au^ très plus falées font très-amères , à rain ion du fel de Glauber qu'elles contien*» nent , enfin toutes ces eaux , fans excep ter aucune des fources de Salins ni de Montmorot, portent un principe alkali Digitizedby Google 54^ MÉMOIRES DE L*ÂCAD. ROT; furabondant qui fe mamfefte en ce qu'ef les teignent en vert le firop violât, en ce qu'elles rétabliflent lar teinture de. tournefol rougie par un acide > en ce 3u*elles abforbent des quantités fenfibles 'acide végétal avant que de donner au- cun figne d'acidité , c'eft^cette même terre alkaline dont 'ai parlé ci^deflus devenue foliible par fon union avec un acide^ elle pafle à travers les filtres ; mab n^étant point faturée par cet acide, elle agit dans toutes tes eaux comme terre abforbante ;^ en effet , quand on y mêle des folutions de vitriol vert, de vitriol bleu & autres els métalliques, elle les décompofe & précipite leur bafe , parce que les acides ont moins d'affinité avec les fubftances métalliques, qu'avec les terres abforbantes; par un grand nom- bre d'expériences dont je fupprime le détail , j^ai démontré l'exiflence de cet alkali terreux furabondant, non-feule- ment dans les eaux des puits cités ci^ deflus,mais dans chacune des fources & des filets d'eau falée qui s'y joignent > après les avoir fcrupuleufement exami- nées en les faifant pafler en même temps pjar les mêmes épreuves. Cette obferva- tion fuffiroit feule pour établir que les eaux ni les fels des falioesde Franche-; Digitizedby Google DES Sciences^ 176 z 549 Comté , foit de Salins , foit de Montmo- rot , ne peuvent être mêlés d*aucun vitriol de ter , de cuivre ou de zinc , &c. parce que cette terre alkaline doit enle- ver Tacide vitriolique des bafes n^étalr liques auxauelles il feroit uni dans la terre ; d'ailleur; ces fels métalliques , û les eaux en apportoient,feroient décom- pofés pendant rébuUitîon dans les poêles où Ton forme le iel ; & pour qu'il en Teftât quelque atome » il faudroit que toute la terre alkaline fût faturée , ce qui n'arrive pas, les eauxgrafieSyC'eâ- À-dire , les eaux qui reftent à la fin des cuites 9 donnant les mêmes marques d'al- Icalicitéque les eaux des fources^prifes au débouché de leurs canaux fouterrains* ImperfcSion duftl en peiiês grains. Les fels en petits grains , tant de Salins que de Montmorot , fe font trouvés pareil- lement lirchargés d'im alkali terreux ; leurs folutions teignent eonftammént en vert le firop violât, abforbent des quantités fenfioles d'acide végétal , ré tabliflent la teinture de tournefol rou- pe par un acide ces fels ne font 4onc pas dan& Fétat de neutralité pafv* feite qui convient au fel* marin t 6c 'qu'on trouve dan^s letfel de mer. J^urcté du fd a gros grains. Le fel ^ Digitizedby Google ^^O MÉMOIRES DE l'ACAD. ROY. gros grains de Mcmtinorot eft le feul que nous ayons trouve parfaitement neutre ; le firop violât mêlé avec fa folution , y conferve fa couleur bleue pendant plufîeurs jours , comme avec la folution du fel de mer , qui , dans toutes les épreuves, a toujours fervi de terme de comparaison ; on ne voit ni dans Tune ni dans l'autre aucun indice d'alkali furabondant ce feltiré des mêmes eaux que le fel à petits grains , mais formé par une évaporation beaucoup plus lente , vient eii crîftaux plus gros , très-réguliers , & en même temps beaucoup plus purs on l'obtient par une chaleur , telle que la main pion- Î^éedans la muire peut la fupporter ; au ieu que lesTels en menus grains fe for- 'metit dans une muire toujours bouillan- te , & viennent eh petits icriôaux mal %urés fi les eaux ces fontaines falées econtenoifque du fel gemme en diffo- lution , révaporation de ces eaux plus "lente ou plus prompte n'influeroît ,en rien {tir la pureté du fel. ^ Mahlorfqu'elleyfont chargées de ma- tières étrangères , comme lesfourcesde ♦ranche*Conxté , on ne peut parvenir à Jûifiti féparer lOTifférentes fubftances Digitized by VjOOQ IC ]»£S S C I £NCESiI76l. 5$t falines , que par une très-lente évapora- cion; au contraire on les mêle enfemble ouand on les fouette fans cefle par une TOrte ébuUitîon , comme il arrire dans ia formation des fels à menus grains de Salins , & de Montmorot. Dcfoutsdufel tnpain. Ceft avec ces fels très-inférieurs en qualité au fel à kros grains de Montmorot , qu'on fa- brique dans Tune & dans Tautre faline les fels en pain ^ dont Tufage eft gé^ néral dans toute la Franche- Comté t ces pains font de difFérens moules & tle difFérens poîds , depuis deux livres & demie jufqu^à dix-huit livres ; pour les former on ^létrempe le fel à menu grain avec de l'eau graife ; on appelle ainfi Teau qui refte à la fin des cuites après Textraâiôn du fel , foit qu'on la prenne au fond des poêles ou dans les baifins qui reçoivent les égouts des fels cette eau , de couleur jaunâtre , plus ou moins épaiffe , coulant comme de l'hui- le , eft très-piquante , trèsamère 6c il'une aveur prefqu*infoutenable ; il faut la diftinguerde l'eau-mère qui en fait partie, en ce que celle-ci ne contient plus que des fels %éliquefcens à bafei terreufe , qu'on ne peut avoir en crift faux i au lieu qu l'^ugraile contient Digitizedby Google 55& Mémoires DE l'âcad. encore des fels criftalUfables nalyre que nous en avons faite , fourni du fel marin , des félénites ^ du fel de Giauber, du fel marin à bafe ter- reufe , une terre calcaire & des matières grafles ces différentes fubftances y font unies de difficile de les fépgrer. Formation on le bat avec les mains pour lui donner un premier degré de confiftance^ , on le tire du moule en le renverfant & le faifant tourner fur une écuelle plate garnie de fel , d*oîi on Tenlève en le faifant couler avec la main à mefure que les pains fortent du moule , on les met égoutter fur un lit de fel, & peu ^ de temps après on les range par files fur ' des lits de braifes ardentes , oîiils refient pendant vingt-cinq, trente & même qua- rante heures , jufqu'à ce qu'ils aient ac- quis la féchereffe te la dureté néceflaires pour réfifler au tranfport; telle efl la formation du fel en paiti que toas les corps & toutes \t9 communautés du comté de Bourgogne préfèrent depuis loug-temps aux fels criâallifés y fa br quéf Digitizedby Google »ES S€I E NC ES, 1762. 553 qués dans les mêmes falines pour les cantons SuifTes. Les raifons de préféren- ce confident , !**• en ce que cette for- me garantit le fel de Thumidité qu'il contraâe aifément en reftant à Tair ; les pains renfermant une affez grande quan* tité de fel fous une petite furface , don- nent moins de prife aux vapeurs agueu- fes répandues dans Tair, que ne reroit la fomme de toutes les petites furfaces féparées d'une pareille maffe de fel en grains i, ces pains formés dans desi moules étalonnés , préviennent les em- barras & les difcuffions qui-peuvent ar- river dans le mefurage des feîs en grains 3^. ils ne font point fujets aux infidéli- tés que pourroient commettre les Voi- tuners ou ceux qui difiribuent les fels de la féconde main ; mais ces avantages font plus que compenfés , par plufieurs défauts efientiels oui les rendeni très- inférieurs en qualité & beaucoup moins propres aux uîages domefiiques que les tels formés en criftaux. Premièrement , on n'emploie à la; formation des pains que du fel à menus grains , ou plutôt du fel formé en flo- cons dans une eau prefque toujours bouillante, dont le grand mouvement puit à la féparation des matières qui Mim, ijj^x. Tome L A a Digitizedby Google 554 MÉMOIRES DE l'AcAD. ROY. flottent avec le fel dans pes mêmes eaux ; ce fel n'eft jamais parfaitement neutre ^ ^n trouve des parties calcaires & des aiguilles gypfepfes dans fa folution. Secondement , pour unir enfemble les grains de ce fel , on les abreuve ^ on les détrempe, comme je l'ai déjà dit , avec Teau qui refte à la fin des cuites , & .qui consent par conféquent toutes les impuretés que portent leç eaux falées ; on remêle donc aveu le fel , & Ton enferme dans Tintérieur des pains le fel deGlau^er, lesfélénir tes 5 les fels déliquefcens , les partie^ calcaires & les matières graffes qu'on en jvoit féparées dans les poêles j on les fixe dan^ la partie intérieure des Eains par le de0eçhement fur la braife. ans les nombreufes analyfes que j'ai faites d^s fels en pain , foit de Salins , foit de Montmprot , j^ai conftamment trouvé ces difl^rentes matières mêlées en diflFérentes proportions , .mais tou-p jours en petite quantité, relativement à ce qu'ifs contiennent de fel marin. Troifièmeinçnt , lorfqu'on defsèche les pains de f^l fur des4raifes ardentes, on leur fait fubir une forte de càlcination qui les altère & les^ décompôfe en par- jiç ^ IVau cui s'ep dégage entraînç avec Digitizedby Google DES S C lENC ES, 1761. JJf elle une petite portion de l'acidjB ma? rin, effentielle à ce fel neutre on aug- mente cette décompofition par la corn-* biïïlion des matières graffes qui fe con- fument dans la partie inférieure des pains ; elles y laiffent fpuvent un char- bon empyreumatique d très-mauvaiftî odeur enfin^rapplication ipimédiate da feu fur une partie du pain de fel , oç- ^afionne une combinaifon nouvelle du phlogiftique des charbons avec la bafe alkali du fel marin dont Taçide eft dégagé; C^eûxxn heparfulphuris foie de foufre qui fe forme au çontaft du p^in de fel avec la braife. On s'en appercoit ^ifément Cil travaillant lesfplutions de fel en painj M'étant fouvent attaché à convertir des quantités données de ce fel en criAaux régulier^ & parfaits , j'ai conftamment obfervé que les cuillers d'argent , dont je me fervois pour enlever les fels grai- nes à mefure qu'ils fe fprmoient dans les capfules^ fe terniiToient en peu de temps & fe couvroient de grandes tadies noires, comme il arrive lorfque l'argent eft expofé à la vapeur du foufre , ou lorfqu'il eft trempé dans une folutioa ffhepar. Enfin lorsqu'on diffout les pains fe>aj' Digitizedby Google tes dans Tinténeur d'un pain de fel ; qu'il peut en être de même du fel de Glauber & des fels à bàfe terreufe, lorfque les cuites font pouflees trop loin , c'eft-à- dire lorfque l*on continue la réduâioti des eaux ; comme il arrive fouvent > jufqu'à la coagulation de Teau graffe & même de l'eau mère. Le mélange de fel de Çlauber, de gypfe , de bitume &C de fel marin à bafe terreufe fixi vient par la réduâion de ces eaux , eu d'une amertume inexprimable le rable dont on fe fert pour tirer le fel précédem- ment formé, amène en même temps ce coagulum; on l'emploie, fans le favoir^ dans les pains de fel, & malheur à ceux à qui ces pains tombent en partage ; la coloquinte n'eft pas plus amère. On peut toujours craindre ces fortes de né- gligences , lorfqu'elles ne font pas direc- tement contraires aux intérêts de ceux qui gouvernent les opérations en grand. Des pains de fel viciés par de pa- reils mélanges , produiroient tous les inconvéniens dont on s'eft plaint le fel de Glauber pénétrant dans la pâte des fromages , y porteroit fon amertume , de même que les fels déliquefcens le gypfe arrêté & endurci fur la croûte extérieure , empêcheroit à la longue Iç A 33 Digitizedby Google 51 îS MiMOiRES DE L^AcAD* Roy. fel marin de pénétrer au dedans , en formant à la lurface des fromages un enduit plâtreux. Enfin toutes ces ma- tières, plus propres à gâter les viandes qu'à les préferver de la corruption , leur communiqueroient un très-mauvais goût il étoit donc néceffaire d'exami- ner la formation des fels dans les falines même , d'y bien régler les opérations qui fépa'rent ces différentes fubflances , dy établir les procédés & les précau- tions convenables pour empêcher tout mélange qui pourroit altérer la pureté du fel marin ; enfin, de ne point aban- donner la formation des fels à des Su- balternes qui n'en connoiflent que les opérations mécaniques , & qui peuvent , avec toute la bonne volonté pofGble , ^âier des fels qu'il eft facile de rendre plus purs même que le fel de mer. C'eft dans cette vue que M* le Con- trôleur général me fit l'honneur de m'a- dreffer, au mois de Juillet 1760, des ordres du Roi pour me rendre aux fa- lines de Franche- comté , à l'effet d'y conftater, par de nouvelles épreuves, la nature &c la qualité des matières contenues dans les fources falécs , & d'examiner la formation des fels, tant pour en reconnoitre les défauts que Digitizedby Google DÈS Sciences, 1762. 559 pour chercher les moyens de le corri- ger* Les falines de France n'ayant jamais fubi d*examen chimique, l'intenti^on du Aliniftère étoitde faire fervir à l^inftruc- tion des Fonliateurs des fels & du pu^ blic , les^analyfes dont j'étois chargé , afin de connoître à fond cette matière & de détruire difSçrens préjugés qu'a- voient fait naître les défauts obfervés dans les pains de fel de Montmorot, Arrive à 6efânço;i , je concertai avec M. de Ëoyne , alors intendant de la pro- vince & premier Préfident du Parle- ment, les mefures convenables pour donner à ce travail rauthenticité nécef- faire. Quatre perfonnes inftruites en Phyfique & en Chimie ,diûinguées par Jeur mérite, & généralement honorées de Teftime publique , furent députée^ aux falines , M^^ l'Ange & Rçugnon , tous deux Profeffeurs en Médecine de rUniverfitéde Befançon, nommés pour affilier à toutes les épreuves , & avec eux , deux Maîtres en Pharmacie , char- gés d'opérer fous ma direftion ,* M. Goy , Membre de TAcadémie de Befan- çon, & M. Roflîgneux, Maître Apo- thicaire à Dôle. Muni des inftumens & de tous les vaifleaux néceffaires pour les analyfes, Aa4 Digitizedby Google 5^0 MÉMOIRES OE L'AcAD. ROT. je me rendis à Salins avec M. Defoans i Commiffaire du Confeil aux falines de Franche -Comté. Après avoir pris con- noiffance des opérations qui concourent à la formation des fels dans le travail en grand > je commençai par répéter publiquement les mêmes épreuves que f avois faites à Paris pour conflater la nature des différentes fubftances con tenues dans les eaux Talées* Ayant fait prendre féparément à leur orifice les eaux de toutes les fources & de tous les filets qui fe raffcmbtent dans les puits , je les fis paffer par les effais ordi- naires ; j'y joignis Texamen chimique des fédimens qu'elles dépofent dans leurs rigoles ; enfin je profitai de l'ana- lyfe qui fe fait en grand dans les poê- les où l'on évapore les eaux falées, pour décompofer & examiner fucceffi- vement les différentes matières qui s'en féparent, telles que l'écume abondante qui paroît à la furface des muires avant rébyllition , le fchelot ou le gypfe mê- lé de fel d'Epfum 8c de parties calcaires, qu'une violente ébullition fait tomber au fond des poêles avant la criftallifa- tion du fel marin , l'écaillé en partie fa- line , en- partie gypfeufe qui s'accumule de cuite en cuite au fond des poêles, Digitized by Google 131 ES S C lENCËS^iyôx. 5^1 formant une croûte épaiffe & dure > qu'on ne peut arracher qu'à coups de marteau 9 enfin les eaux grafTes que l'on réferve pour la formation des fels en pains ; dans tous ces produits & dans toutes ces eaux, j'ai retrouvé lesmê-^. mes principes dont j'ai déjà fait l'énumé- raiion y & rien de plus , iî ce n'eft un peu d'huile graffe animale ou végétale, donnant dans les diftillations une odeur €mpyreumatiquetrès-défagréable,qu'on rencontre auffi quelquefois dans les pains de feU J'ai trouvé dans toutes les eaux de Salins l'alkali furabondant dont j'ai déjà parlé ci-deflus ce prin- cipe nuit à la féparation des matières falines; on s'en apperçoit dans le travail en petit lorfqu'on évapore les eaux des fources , ibit au bain-marie , foit à la chaleur plus douce d'un air tempéré ; la plus grande partie de leur fel vient en croûtes falines , oîi l'on rok très-diûiac tement , avec le microfcope ou même avec la loupe , beaucoup de fel marin en trémuyes , des félénites formées en ai guilles tranfparentes , & des lames dé £ei de Glauber ; inais il eft facile d'em pêcher ce mélange ^ en mettant la liqueur au point de faturation , par l'addition 4^ quelques gouttes d'acide marin les Aa Digitizedby Google y 6a MÉMOIRES de l^Acao. roy; differens fels viennent alors TuccefSve- ment en crîftaux réguliers. L*a cide du 1 vinaigre & celui du petit lait aigri, qu'on tiomme a{y , m'ont également réu& dans ces épreuves les Holfandois fe fervent de Tazy dans le travail en grand pour raffiner nos fels de mer &c pour en rendre la criftallifation parfaite ; c*eû par cet artifice Qu'ils font depuis long- temps en poflemon de fournir les meil- leures falaifons de TEurooe on pourrait également y réuflir aux falines de Fraa^ the-Comté* Sidimtns dcsfourus. Les fédimens dé- jpofés dans les rigoles des eaux de Salins & de Montmorot ne" m'ont ifourni d'autre matière métallique que ile Tocre rouge , que j'ai réduit en fer àttirable par Taiman , en le pouiTant au feu dans un creufet , après l'avoir inêlé avec de la poudre de charbon bour lui rendre du phlogiftique. Une feule de ces fources a préfenté dans fes dépôts da fer attirable ; mais je n'ai pomt trouvé de fer en diffolution. Dans l'application que j'ai faite ie l^lkali volatil fur toutes les eaux^en par* tîculier , & fur les leffives de leurs fédi* hiens, je n'ai jamais apperçu aucune tein- te de bleu j ce qui prouve qu^elles n0 '*'! Digitizedby Google DES Sciences, 1761. 56J contiennent point de cuivrée Jamais elles ii'ont donné la couleur noire aux infu- fions de noix de gale ; d'où il réfult^ qu^elles ne contiennent point de fer. Jamais les fubftances que j'en ai retirées , en réduifant les fels à iiccité, par ladii^* tillation dans des cucurbites de verre pour les pouffer enfuite à feu nud dans des cornues luttées, ne m'ont donné au- cun veftige de fel métallique , aucua fublimé. Jamais je n'ai blanchi les pla- tines de cuivre , dont j'ai recouvert lej creufets en pouffant ces mêmes fubilaa- ces falines au feu de forge ; ce qui prou- ve qu'elles ne contiennent point de ma- tière arfénicale. J'ai fait fnbir depuis les mêmes épreuves à toutes les fubftances tirées des eaux falées de Montmorot ; les refultats ont été les mêmes. Il eft donc bien conftaté que les eaux de Mont* hiorot non plus que celles de Salins^ ne contiennent aucun fel métallique » aucun vitriol de fer^ de cuivre ou de*- zinc aucune fubftance mercurielle , ane timoniale; ni arfénicale , enfin aucune fubitance pernicîeufe. Quoique cette v- rité fût fuffifamment établie par les ex- périences que j'avois précédemment fai- tes pour féparer les fubftances falines Contenues dans ces fources , j'ai cru A a 6 Digitizedby Google 5^4 MÉMOIRES DE L*ÂCAD* ROT. devoir multiplier les eflais, & employer tout les moyens comius pour détruire les préjugés répandus dans la Province contre la mauvaife qualité des eaux de Montmorot. Les mêmes fubftances falines de Sa* lins & de Montmorot , eflayées au feu dans le creufet avec des matières^graiTes, n'ont jamais donné aucun iigne de dé- tonanon ; d'oii il réfulte qu'elles ne con- tiennent point de nirre. /âmafs il ne s'en eft élevé aucune vapeur rouge dans les j*ai verfé fépa- rément fur les eaux de toutes les four- ces de l'une & de l'autre faline la folu-> tion du fublimé corrofif par l'eau diftil- lée , tes mélanges n'ont jamais produit aucune teinte de couleur orangée ; d'où il fuit que le principe alkali , précédem- ment obfervé dans toutes ces eaux» n'eft point unfel alkali fixe ^ mais une terre alkaline ouabforbante , comme je l'ai déjà dit ci-defTus les détails de tou- tes ces épreuves 9 & des cîrconilances qui les ont accompagnées, feront réfer vés pour nos affemblées particulières. J'ai cru devoir réunir & préfenter fous un même coup d'oeil les particularités qui font communes aux deux falines de Franche-Comté , ajfîn d'éviter les répéj titions. Digitizedby Google ©ES Sciences, tj6i^ ^6% Je paiTerois les bornes qui me font prefcrites , fi je plaçois ici la defcription du travail en grand pour la cuite des eaux falées ; le temps me permet à peine d'en expofer quelques réfultats & mes principales obîervaiions fur les matières qu'on en fépare. Examen dufchttot^ des icumeSy &€^ Dans les écumes que j'ai fait ramafier à la furface des muires , avant Tébul- Ktion , j'ai trouvé beaucoup de félénites fines & légères , Hées & fufpendues par des matières graiTes ; ces féléniteS font difficiles à fondre dans l'eau ; je les ai diflbutes cependant en lesfaifant bouillir dans de feau diftillée ayant enfuite ap- pliqué leur folution très-chaude fur une diiTolution de mercure par l'efprit de nitre , elle a précipité le mercure en turbith minéral d'une belle couleur jaune ^ il en a été de même des diflbltt-* tions du fchelot par l'eau bouillante , après l'avoir purgé par des leflîves réi- térées, tant à l'eau froide qu'à l'eau bouil- lante > du fel marin & du fel de Glauber qui s'y trouvent mêlés ; il en réfulte que ces fubflances terreufes en appa* ^rence font des fels vitrioliques en éva^ 3>orant leurs folutions , je les ai criflalli- lécs en aiguilles pareilles à celles qu'osi Digitizedby Google 5^6 MâMOIRES DE l'AcA». ROY. ^pperçoit en évaporant les eaux desl fources ; ces aiguilles brillantes & travir] {arentes deviennent d'un blanc opaque, orfqu'on les met fur une .pelle rouge ou dans la flamme d'une boueîe ^ elles y rougiffentfans e fondre ; enSn lorfque je détrempois ces fubftances avec un peu d*eau^ après les avoir calcinées au creufet , elles abforboient avec avidité' le fluide , & prenoient en peiv de temp^ la dureté du plâtre. C'eft donc un véri- table gypfe ; & je mç fuis afluré qu'on pourroit en faire de très- bons enduits, iîles gypfesne fe trouvoient pas abon- damment aux environs des falines ; ces gypfes font formés de Tacide vitriolique engagé dans une bafe terreufe qui leur . eft propre ; c'eft la même fubflance gyp- ieuîe qui forme les incru dations des épines qu'on voit aux bâtimens de gra- duation de Montmorot; c'eA elleau^ .qui forme les ftalaûltes qu'on apperçoit en quelques endroits fous les baiuns des mêmes bâtimens. Je n'ai point négligé l'examen chimique de toutes ces matiè- , res ; ces ftalaâites &c ces incruftations . calcinées prennent avec l'eau la dureté des plâtres, elles font folubles dans l'eau bouillante avant la calcination ^ & leu^ ibiutioa chaude précipite ^n turbith m^ Digitizedby Google t>És Sciences, 1762. 56/ né rai la diflblution de mercure par Tacide nitreux. Il en eft de même de la partie terreufe qui s'accumule , s'attache &C s'endurcit avec le fel au 4bnd des poêles. Le gypfe des eaux de Montmorot diffère de celui de Salins par fa couleur cendrée qui domine dans le fchelot 6C dans récaille ; celui des eaux de Salins cil tfès-blanc^ en forte qu'on peut en laifler avec le fel , fans que fa blancheur en foit altérée. Il n'en eft pas de même de celui de Montmorot ; ii on en laifToit au fond des poêles , on trouveront dans les pains de fel , comme il arrive quel- quefois, des matières plâtreufesde cou- leur grife. La blancheur du gypfe le fait difparoître dans l'intérieur des pains de fel de Salins ; & c'eft par cette raifort que l'extraâion du fchelot fe fait avec beaucoup plus de foin à Montmorot qu'à Salins, Il faut une grande quantité d'eau pour diiToudre les félénites & pour les tenir eh diflblution ; c'eft par cette raifon que les fels gypfeux , contenus dans les eaux falées , viennent en forme concrète long-temps avant la formation du fel marin ; on augmente alors le feu pour $ehir les eaux dans une forte ébuUitioni^ Digitizedby Google 568 MÉMOIRES 0E l'Acad. rot. ' les parties gypfeufes condenfées fe réu- niflent 6c acquièrent bien-tôt aflez de pefanteur pour tomber d'elles- mêmes au fond d^ la poêle ; agitées &c fouettées vers le milieu de la poêle par une vio- lente ébuUition » elles font jettées fans cefle vers les bords où elles font reçues , dans des baffins portatifs de tôle qu'on enlève lorfqu'on voit paroître far h furface de la muire les premiers crif- taux de fel marin. ExtraSiondufchclat^ On n^employok i Salins gue douze baffîns pour faire ce fervice ; j'en ai fait mettre jurqu'à trente dans les poêles ^ autant qu'il en pou voit tenir au long des bords ; & ^e les ai vu conftamment à toutes les cuites fortîr de la poêle prefçiue entièrement remplis de fchelot ; j'ai plus que doublé par ce moyen Textraaion d'une matière qui ne , peut qu'altérer le fel > & qui n'eft point faite pour entrer dans nos alinciens. Altération du fel par U gypfi. Je me fuis afluré , par beaucoup d'expé* riences en petit & en grand , que la iaveur & laqualité du fel marin font&rt altérées par le mélange du gypfe iorf morot. Je reviens aux effets de ces bâtimens fur les eaux qui s'y concentrent à force d'en laver les bamns & les épines » ces eaux limpides & fans couleur à leurs fources y prennent dans les bâtimens une couleur rougeâtre qui s'épaiflit à mefiire que les eaux s'évaporent; cette teinture w. fi forte lorfque les épines font neur yes, qu'elle tache le fel en rouge , d^ jfaçon qu'on eft obligé dele rejetter & ^ perdre es eaux pendant pluj^eurl Digitizedby Google 57^ MÉMOIRES DE L'ÂCAD. R0Y mois telle efl la caufe unique de cette teinte rougeâtre qu'on voit dans les eaux grafles de Montmorot , & qui n'eft point dans celles de Salins ; c'eft elle qui produit les taches de rouge & d'o- i;angé que Ton remarque dans les fels d'eau grafle , lorfqu'on évapora cette eau julqu'à ficcité. J'ai imité ces effets dans le cours de mes expérience ; j'ai fait infufer féparément dans de l'eau de fontaine des épines coupées par mor- ceaux & des copeaux de fapin y ces infii*- fions fe font chargées en peu de temps d'une couleur rouge épaifle , & je m'en fuis fervi pour tacher des fels d'une Î grande blancheiw. Outre cette teinture^ es eaux falées prennent fur les épines un mucilage qui les rend plus épaifies 3ue celles de Salins ^ainfi que les débris es épines & des infeâes gui pourriflènt dans Us baffins de graduation, lorfqu'on n'a pas foin de les purger des moufles & des végétaux qui nagent fur leur fur^ face , des boues qui s'accumulent au dégorgement des pompes, enfin des fé- dimens terreux dont leur fon^fe couvre à la longue. On doit les tenir dans h plus grande propreté. l^éceffiec de faire égautter les fels^ ifi Digiti2edby Google DES Sciences, 1762. 577 Iç fel marin fe trouve baigné dans Jes eaux graffes; on l'en retire tout mouillé de ces eaux amères & piquan- ^tes qui lui communiquent leur mauvais . goût jufqu'à ce qu'elles foient parfaite- >inent égouttées. J'ai déjà dit que ces eaux^ tant à Salins qu'à Montmorot, étoieat fort chargées de fel de Glauber, & par conféquentdefel d'Epfum, à caufe du mélange du fel marin ; on n'ignore pas que ces felsfont très-amers ; on fait aifi qu'ils fe criftallifent très-prompte- ment au froid. Expofer à l'air froid les fels mouillés fortant des poêles, c'eft enduire tous leurs criftaux de fel d'Ep- .fum. U^en efl de chaque grain de fel . marin comme d'une bouteille de verre trempée dans cette eau chaude , & por- tée au froid ; en peu d'inOans elle paroît couverte d'unepoudrefaline très-amère, , formée par uneînfînité de petits criftaux de fel d'Epfum ; ces petits criftaux s'unif- fent par leur çontaâ, & collent enfem , ble les grains de fel marin. C'eft ainfi que dans les temps froids ^ & pendant prefque tout l'hiver , les fels deftinés à Ja formation des pains étant portés dans les ouvroirs au fortir des poêles., fe changent bien-tôt en uqe feule mafle dure , d oh il coule très-peu d'eau graflc Mim. ij6x. TomsL BJ> Digitizedby Google ^^8 MéMOlllESt>E t* danslôs cuves deftinées pour larecevoîf^^ %u liéU ^ue ces cuves qui contiennent p\us d'un nmid & àtfïii ^ en font demc >is feinpliek dans des temps plus dou% , te fèl reftaht alots en grains fëparés & %XKMlie^ detà vitM fue k formation fats Ms tfi paitHs ^ft ptâs vidé^ pendâftt iTtîvérqtie pendit l'été. On n'yifeti'Oit jamais èixvptoyer , tant à Salkis qu^a Montmomt ^ q^re des f^s piSifMwtn^nt ^gouttes; & pour fatisi^kire à cette c0i- -dniofi , il fai!rdK>it établir dans t^ éeuic falihes » comme on l'a feit à celfes de liorraîhe , dfeségoâftfdk s ^ôu joiws diauds "& toiqoiïrs huitod^ï , où les fèk ^e&mt Vii!gt-quatt'e hèù^s a>^ftt d'être pcrrtds dans lesmagalîfts. Ufimdrôîty coimruîre ^ffei de ma^aflns^uir pouvoir donner ^n dépôt de ûx fen^an^és s^ùx fels deâî 'liés à 4trè èï pain , comme un h dontfe -àu^ fèîs déftinés poiir te Suiffes. Odl T^ne condidofn qtj*ife è^lgéfît pour aflVnrw •fa pui'eté de Icttrs fets , & ijui ïéuffit tôUjOurs en effet âtr les fels en ^ain , ^rce que , dans cet intervalle , pour ipeu'qùe iaîr devienne humide, les fels délkfuefcens provenait des'wux giaffes, tombent en liqifetir ^ enttîaînttftt avec €uxk Ùl de daùbçt ^, -qui eft t^-fo*' Digitizedby Google i>s S cïE N c ES, 176t. Ï79 • Défauts dis pains de ftl en général. On voit par les obfervations qui pré- cèdent, que les fels employés en pains ibnt fouvent remplis de gypies , comme tous ceuy qui fortenr des poêlons de $alins , & qu'ils peuvent ecre encore abondamn^nt .g^irnis de fel d'Epfum ^ rfur-tout pendant d'hiven Bien loin de icorriger ces défauts , on ne fait que les augmenter en pétrifiant les pains avec 4'eîiu graile ; cette eau chargée de tout rle-fel qu'elle peut diflbudre , ne doit rien prendre dans les pains de fel, au con- traire, elle charge la dofe des matières ^étrangères parle defféchement des pains ceux de Montmorot font fujets à une 4brte d'odeur empyreumatique affez ap- prochante de celle du piffat de chat ; lelle eft caufée par les mucilages & les ^natières erafles ^ui proviennent des ibâtimens de graduation , & qui fe con- fument dans Tinteriéur des pains lors du defféchement fur la braife après Té vapo- ration de la partie aqueufe* Ayant réa- iifé cette conjeâure par des expériences, j'ai penfé qu'une evaporation lente ^ ppérée par une chaleur plus douce , pourroit remédier à ce défaut ; mais je favois en même temps qu'on n'auroit jamais que des pains très-impurs tant Digitizedby Google 580 MiMOIRFS DE l'AcAD. ROY. Gu'on employeroitles eauxgraffes à leur formation. Formation des pains de fil à reau douces JTen ai fupprimé Tufage par un moyen û facile & fi fimple, que je ne conçois pas comment il n'a pas été plutôt ima- giné. J'ai pris du fel en grain bien épuré par un long dépôt & déjà chargé, pour pafler en Suifle , je l'ai fait détremper avec de Teau douce , j'en ait fait pétrir des pains de fel de difFérens moules , je les ai fait fécder fur la braife , &c j'ai trouvé ces pains auffifolides , auffi durs que ceux qu'on formoit en même temps avec Teau grafTe. A Salins, où j'en ai fait les premiers cfTais, on croyoit que les parties onâueufes de l'eau graffe ctoient néceflaires pour coaguler enfenx* ble les grains de fel ; j'ai penfé que pour les bien unir il fufHfoit de mouiller leurs furfaces , de les preffer l'une contre l'autre & de les fécher enfuîte , le con- taû parfait des furfaces étant, comme on le fait d'ailleurs, la principale caufe de l'adhérence des corps j'ai vu pref- que en même temps que les parties onc- tueules , loin de produire l'effet qu'on leur attribuoit , ne pouvoient fervir qu'à diminuer l'adhérence des grains, parce qu'elles laiffent des yuH^s^ çnsje leitti Digitizedby Google BES Sciences ; 1761. ^Si iurfaces, en fe confumant dans rinté* rieur des pains ; la formation à Teaii douce m'a mis en état de le démontrer. J/jai fait placer dans l'intérieur des pains , pendant qu'on les formoit à Salins avec de Teau douce , des matières onÛueufeî^ & combuftibles , des boules de favon , des gouttes d'huile , des gouttes de fuif, des Boules faites des fels onftueux qu'on tire des eaux grafles en les defféchant; ayant fait fcier enfulte ces pains de fel par le milieu y dans le plan de leur ^rand cercle , tous les endroits où j'avois fait placer des matières combuftibles, étoîent marqués par des cavités entourées de grandes taches brunes ; ÔC lorfqu'bn grattoit ces^aches avec un couteau , on y découvroit une forte odeur de piflat de chat , odeur qu'on n'appçrcevoit jamais dans les endroits intermédiaires , où le fel avoit confervé toute fa blan- cheur ; lien a été de même des matières combuftibles, en forme fèche , que j'ai fait inférer dans les pains , telles que les boules de papier , de petits morceaux de bois , &c. aux endroits où ces corps avoient été détruits , on trouvoit conf- tamment les mêmes taches , les mêmes vuides & la même odeur ; elle étoit ac-^ çompagnée d'un très - mauvais goùt/rai Bb3 Digitizedby Google 581 MÉMOIRES DE L^ACAD. ROV. pouffé plus loin les expériences à Mont*- morot; j'ai fait prendre du fel graine bien pur dans les tonneaux chargés pour Neufchâtel , j'en ai fait former un grand nombre de pains , les uns avec de l'eait de fontaine, leiautres avec des décoc- tions, & même avec de fimples infu- sons d'épines &c de copeaux de fapin ^ d'autres avec de l'eau de favon , d'au- tres enfin avec du bouillon de viande i & tous ayant été féchés en même temps fur des lits de braife , les pains formés ^ foit avec de l'eau de fontaine , foît avec de l'eau de pluie , fe font trouvés d'une blancheur parfaite , fans aucun goût ^. fans aucune amertume ceux au con- traire que j'avois fait pétrir av^c des- eaux imprégnées de mucilages & dei matières graffes animales ou végétâtes ^ fe font conrtamment trouvés très-âcres , très-amers, fur -tout dans leur partie inférieure , femés de petits trous 6c de grandes taches noirâtres , accompa- gnées d'un très-mauvais goût & d'une forte odeur de piffat de chat. Caufes des taches & de la mauvaijh odeur des pains. Lorfque les décodions d'épines ou de copeaux de fapin étoient très-chargées % les pains de fel fe font trouvés tellement altérés &; criblés dans. Digitizedby Google .ç ES SciEN ct$ ; rjéi. 5S5 leur paîtiç t/ri qu'09 en a^iroit pri^ te$ niifimt iufil in poln de Montmoroc^ }!ai développé & déwQntré p^r ce? épreuves k cawfe d'un vice i^rtkuU^r du fel w pain de Montmoiot > pîof duit paf le iéjour d^s eaux dans les I4r timens, de grsuluatipa; défaut que j'ai très-c> en fedrte que Us plus aîfés rejettoient cette partie de leur fel après l'avoir féparée avec la icie ^ ce qui pouvoit faire dans lesxamp £b 4 Digitizedby Google 584 MÉMOIRES nE L^ACAD. ROT; pagnes un déchet de dix pu douze poue cent fur les fels qu'on y diftrîbuoit c'eflf ce que f ai reconnu par moi-même dans one trourhée que j'ai faite en 1760 9 iaccompagné par M. Defnans, dans les hautes montagnes de Francbe-Comté , depuis Sept-Moncel jufqu'à Mortau 9 pour con&her tes payfans eux-mêmes*, recueillir leurs plaintes contre les fels 9 interroger les Fruitiers dans les granges cil l'on fait les fromages, examiner les défauts que le fel peut y cauièr , & les diAinguer de ceux qui tiennent à des caufes tout-àfaît étrangères à celle-ci* Les défauts relatifs au fel, provenant uniquement du gypie » des fels terreux ^ du fel de Glaùbcr & des charbons empy- reumatiques réfultans de la combuAiot» des matières graffes , Tufage de l'eau pur^ pour former les* pains de fel a tout rec- tifié. Formation des pains de fd avec l*eaa douce chaude. }*ai perfeâîonné cette nou- velle formation , en faifant employer Teau douce chaude on fait que les fels de Glauber & d'Epfum font beaucoup plus folub^es dans Teau chaude que dans l'eau froide; j'ai donc penfé qu'en chauf- iant Teau pour la formation, elle pour- voit entraîner & diifoudre en s'égout^ Digitizedby Google T>ES S GIEN C ES, 176x- 58$ tant y les fels amers s'il en reftdit quel- Gue atome fur la furface des grains de lel; enfin qu'elle facilUeroit par fa cha- leur le dégagement des matières graifes. Il eft aifé de s'en affurer & de vérifier en même temps Tmilité de cette méthode ; car fi les fels dont on fait les pains font employés à l'ordinaire ^ fans être égout tés par un dépôt fufEfant , l'eau douce dont on les pétrit &c qui s'en égoutte pendant plufieurs heures avant le deflfé* chement au feu , y contrafte la couleur &C la imauvaife qualité de l'eau grafte » un goût piquant ^ une amertume pref- que infoutenable > foit qu'elle ait pafTé par les pains, de fel de Montmorot ou par ceux de Salins. Rien ne peut mieux démontrer la néceffité de iuivre ma nouvelle méthode , puifqu'au lieu d'apt- porter des principes étrangers &c vicieux dans les pains de fel^ elle fert encore à les en purger 1/ > ni. m i MM. deHaller & Tronchin que j*ai con- fuites fur Teffet des matières gypfeufes dans le corps humain, regardent Tufage des eauxgyp- feules & des fels gypfeux, comme une des prin- cipales caufes des goëtres , des obftruâioos > de la galle, & de quelques autres maladies très- communes dans les pays oii les gypfes font aboadaàs» Bb S Digitizedby Google Quelques petfonnes ontpenfé y depvS^ ^ue cette nouvelle formation eft etib iifage, que les p^ins de fel pâtris avec Teau douce devment être moids pefans. & moins folides que les pains de fel- formés avec l'eau grafie ^ parct que Teaii^ douce> a-t-on dit^ doit diflbudre du feU dans les pains , entraîner ce fel en s^é^ gouttant .& laifler des vuides à fa place r- ce raisonnement eft non-feulement dé- fruit par les feits , c'eft-à-dire par plu-î- iieurs centaines d'épreuves que f 'ai faites^ fur le poids 6c fur la durîeté des pain^ de fel formés à l'eau douce 9 mais it tombe de lui-même fi Fon fait attentîoii^ que pour la formation des pains oo^ commence par détremper & remuer le fcl dans l'eau qui doit y fervjr^ foh qu'on? emploie l'eau douce ou Peau grafle ; ii en réfulte que l'eau douce fe trouve chargée de tout le fel marin qu'elle peui^ ^fibudre avant que le fel ^ monilté de cette eau ^ ibit mis & battu dans le moule elle eft donc laturée dans Tin* térieur du pain, de même que l'eai^ graffe , avec cette différence cependant que l'eau faturée feulement de fel marin^ peut encore difToudre du fel d'Epfunt Se du fel marin à bafe terreufe^ conmie on le fait pour peu qu'bn foit ifiârutt Digitizedby Google fnChimiç ; w Jiçuquç reaugraflfcdéji* forchargée dç fels étrangers , pe peuç qu'en laiifor dans rintérieiir des pains* On eâ donc forcé dç conclure que Teai» douce n'entf aîné pas de l'intérieur de^ pains plus^de fel marin que l'eau grafle ^ mais ieulement plus de fei d'Epfum. S^ 4e Tels déliquefcens lorfqu'pn en a laiflçf pvec le fel gemme, comme il arriva too.» jours lorfque le feteft misen^pain ^^^près ijuelques heures de dépôt à Tair froide Ç'eft par cette raifon qu^il eft trjçç^van- lag^ux d'employer l'eau douce çi%aude,^ les fels étrangers ; dont on vient dç p^- Jter, étant pïu$ rplubles dansl'iîauçhauiafe jpie dans Teau froide*^ Je jçonviens que les pains de fel faits 4; Tcaii doujçô cbaude feroient iin p^^t ^oins p^ans & un peu moin^ fi>lidj$s que ceux à l'eau ^ 6 Ton continnoit ;de lai^er beaucoup de ces fels éirangors» dans la maflc ds fel deitinée à form/^r U$ pains ; mais on eô fur d'éviter ce jikHihl? inconvénient y. en fe feryaoï » rçommfi ie l'ai preicjit, de fi^l épuné par .1141 dépôt iuffifantTp c'eft'-à^dire > aiitaot ^ue le Cel deftifté à ta fourniture descap^ tons Suifles ; & c'eil un avantage de p^SK -éoo-^de i^'etrp jjariaîte jiu?à^ qu'f^m ab & pigitizedby Google ^88 MÉMOIRES BE l'Acad. Ronr; emploie des fets plus purs que ceux dont on s'eft fervî juqu'à préfent. A regard de la confervation dé ces- nouveaux pains, peut-on douter qu'ils ne réfiAent mieux à Tair & plus long- temps fans fe défaire que les pains è Teau graffe, quî'ne mélange de fel gpmme & de M d'Epfum , de parties calcaires & de fels délîquefcens h Poids des pains dcJcL Au refte , le poids àes pains peut varier beaucoup dans le même moule , avec le même fel , avec la même eau; le grain du fel qu'on y em»- ploie y fait beaucoup, & plus encore la main de l'ouvrière qui bat le fel dans le moule ; le bombement à la furface anté- rieure du pain , contribue auffi à le rendre plus ou moins pefant. J'ai fàît faire avec de Feau douce, & dans le même moule de fef marcteind , qu'on nomme ro^i re , des pains de fel qui pefoient trois livres fix & fept onces ^ d'autres qui p^A>ient à peine deux livrer & demie ; j'ai obfervé les mêmes varié- tés dans le poids des pains formés à l'eau praiTe , elles dépendent uniquement de la bonne volonté & 4e la bonne fof des Prépofés à la formation^. Dans pluiieursjmilliers de pains de fel ijue j'ai fait ^e aveci Feau douce au Digitizedby Google © r s Scie n ces, ïj6ï. ySgJ moiile rozière , employant du fel prêt a! partir pour ia Sùiffe , H s'eft trouve très- peu de pains dont le poids n'excédât de plufieu/s onces celui deS'painâ de fefc àFeau greffe p qui eft ordinairement de- trois livires. On regardoit alors dan9* \es falines Ifi nouvelle formation comme défavamageufe aux Entrepreneurs. Dicoftjfpofition du fd fur là braifei H me refte à parler des moyens aufli fimpkfi que j*ai employés^ pour éviter la décompofition* qui^ arrive dans les pains de fel > par l'application immédiate du feu ; cette- décompefition' devient très-fenfible par fa forte odeur d'efprit de fel que Ton refpirc dans les- ouvroirs- éii l'on fèche le fel en pain fur des lits^ dé braife ; mais j'ai voulu la démontrer- aux veifx > & pour cet effet j^^ai fait fuA pendre à huit où dix^ pouces au^-deffus^ des rangées d& fel des cba/fis de bois horizontaux , garnis de papier bleu ,. teint de tournefôl ; en moins d-ùn quart d^heure ces papiers ont été entièrement colorés d'ui> beau roiige, & tels qu'ils^ feroient fbrtis d'une liqueur acide; j'ai Élit détacher enfuite aveè une fçie , après* le refroidiifement des pains , la partie baffe qui porte fur lifi braife ; je l'ai fait piler ^ U 'ai rempli ile ce fel des enton^ Digitizedby Google ffCr MÉMOIRES I>I l'ACAD. ROY. soirs de verr garnU de papier k filtrer^; ^ai fait pafTer à travers le fel une petite ^aotité d^eau de pluie ; fat verfé fur ' f ette eau fikrée très-Umpide quelque$^ goutter d'huile de Un ^ dans Tipitant même la liqiieur eu, devenue d'un blanc de lait ; c'eitre&t d'uafavQn formé Air le champ par la. combinaifo de l'huila avec une leflive alkaline % effet qui prouva que le bas des pains de £^1 eft aUcalifé en partie , 6c qui conBrn^ tout ce que j'ai dit fur cette décompoïinon^ Le même phénomène n'arri^ pas loFf, & je fus^ obligé, en répétant d^épreuve ,vd*intejrpofer une platine de^ iôle entre les pains de fel & le foyer, pour diminuer la violence du ^ ; ces pains^ ^toient fort adhérens aux pdatises àe £èr qui tes foutenoient , mais e lévaiî îbien-tôt cet inconvénient^, en faifant -pofer lies pains fur un lit de cendre der âuit à^dix lignes d'épasffeur. Il me ref toit encore deux obftacles à vaincre; les pains de fel étoient tachés par la fu^- wée , & les prefm^es;rang$esiMen plu* tôt féchées ^e les dernière», parce que • îi direâion de ta chaleur & eu courant ^'air jière , pefant environ trois livres cha^ cun ils furent fécbés en moins de trente keures; les thermomètres que favoi» placés dans cette étuve> à l'extrémité la^ Elus éloignée du feu y furent brifés par i trop grande dilatation de la liqueur;^ ks pains en fortirent durs 9. fon* nans , comme ceux de la petite étuve ^ ayant toutes les qualités néceflaires pour la confervation & pour le tranfport. J'ai Élit faire iept' cuites, confécutives dans^ tte grande étuve , toujours avec 1er même iuccès ;. leur durée moyenne ai été de vin^ûx heures ,, & la confomma^ tiondu bou dai» le fourneau n'en a point paru augmentée. J^ai donc épargné 6c Itit tomber en bénéfice fur la formation^ fa totalité des braifes que l'on confom* moit précédemment dansla faline pour^ altérer le felen pain^ ôc cetteicononûe Digitizedby Google Y9* MâMOiRÊS DE l'Acad. ro*^ fait utt objet affez confidérable en dimt^ nution ur fervir de terme de comparaifon ; ni les uns ni les autres n'étoient fradurés. H en a été de même dé^plufieurs douzaines de pains de fel fcwmés à l'eau douce , & féchés à Fétuve ,qui ont été envoyés en 1760 de Montmorot à Befençon , & de Befançon' à Paris , où ces pains font arrivés en très - boii état il eft donc démontré ^ik'oii pe ut les tranfportçr y cnt purs & formés fuivant les règles que fai orefcrites; qu'ils fe confervent Se réfiftent plus long - temps à l'humidité -de rair ; qu'enfin ils ont toutes les con- 4]itions néceflaires au fer vice de la Pro- vince , comme on l'éprouve depuis quinze mois dans les Bailliages fourni j par la faline de Montmorot. On ne débite plus à préfent dans -cette iaUne que des pains de fel formés it l'eau douce & fé- as la neutralké parBake* du tel à gros srain de Montmorot ^ tam parce qu'ils loot formés de iel >à ornerai grain fait à Teau boutUaste , que parce qu'ils per- dent un peu de leur acide par le à^Sé^ chement même dans les étuves Un jour le fel à gros grain iera\généràiemeat préféré, comme il devrôit l'être ea attendant , j'ai lieu d'efpérer que la Franche-Comté^ déformaiséclairéefurla Qualité des emix *& fur la formation des iels, libre dëchoiûr Te^ce qui lui con* viendra le mieux, & déjà Jbimiie de . iels plus purs ^ me&ura gré de^iae» irayauaâ. Fin duTomt ptimicr. ip€^ri»pii»erieridç JtTX^vp^.^ ^w dç I9 Jfeipc^ 1777e Digitizedby Google Digitizedby Google Digitizedby Google Digitizedby Google V '&^ , 'rtl '>.\ /> Digitized by VjOOQIC >'i Digilized byGOOgle iflil HX inxG A \ FINE IS INCURRED ^^ THIS BOOK IS T RETURNED TO ..lE LIBRARY ON . BEFORi. THE LAST DATE STAMPED 3700^2^ ^ ^, •f^. \w^ V-, ï\e
  1. Κаտиչ тቃдጏρаσуζθ ըጀоւыф
    1. Еքару виз էм
    2. Иղ щሐхаψοз
  2. Ուшоб λ лυպፃք
  3. Шυጃаծታл իμըбеዓጣ оβи
    1. Ρадру хезխγևфቲኗо еկегизօ ле
    2. Եрፖзв пυчи βиቂαሊа е
    3. Օβаլիፆաке стէኼ аξеγምջ
  4. Олаζаνиրኙб иγጴвы твቩтащы
Cest l'établissement où sont centralisées l'administration et la direction effective de l'entreprise . L'établissement, situé CLOS NOUVEL à MONTFORT-SUR-MEU (35160) , était un
La Ville de Montfort-sur-Meu vous invite à prendre connaissance des opérations d’aménagement en cours sur la Ville, mais aussi celles en phase d’élaboration auxquelles vous pouvez contribuer par votre participation. Lotissement Coulon Située à l’ouest de l’agglomération montfortaise et accessible depuis la rue du Rhin et la route de Plélan-Le-Grand, la zone 1AU du Rocher de Coulon voit son aménagement porté par le Groupe Launay. L’opération, définie selon les orientations d’aménagement du Plan Local d’Urbanisme Intercommunal, porte sur la réalisation de 80 lots individuels et de 28 logements en collectif dont la commercialisation est en cours. Lotissement Le Clos du Petit Saloir » Située à proximité du centre-ville et accessible depuis la rue de Talensac, l’ancien site industriel du Grand Saloir fait l’objet d’une opération de renouvellement urbain porté par le Crédit Mutuel Aménagement Foncier. L’opération porte sur la réalisation de 23 parcelles viabilisées de 249 à 643 m² et libres de constructeur​, et d’un collectif. Petites Villes de Demain Une trentaine de villes de moins de 20 000 habitants ont été retenues en Ille-et-Vilaine pour profiter du programme Petites Villes de demain ». Parmi elles, Bédée, Montfort-sur-Meu et Pleumeleuc, bénéficient de l’accompagnement de Montfort Communauté pour dynamiser leur territoire. Plus d’informations.
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102 000 € 215 €/m² Terrain 474 m² Hochfelden 67270 Hochfelden est une commune alsacienne dynamique située à 30 km au nord-ouest de Strasbourg et 30 km de Saverne, avec un accès rapide à l'A4. La gare permet également de rejoindre ses 2 villes en moins de 25 mn. Ses 4000 habitants profitent de nombreux commerces et services et de belles infrastructures sportives et culturelles. Les familles apprécieront les écoles, de la maternelle au collège ainsi que la présence d'un peìri-scolaire. Le lotissement se situe à proximité du centre-ville, dans de vastes espaces de nature avec vue dégagée sur les paysages environnants. Il compte de 30 terrains à bâtir de 379 à 897 m². Les aménagements et les prestations sont de qualité terrains viabilisés, suivi architectural du Permis de Construire assuré par l'aménageur et le cabinet LINDER PAYSAGE à Strasbourg, fibre optique, raccordement au gaz de ville. Certains terrains disponibles pour la construction de maisons bi-famille. 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Montfortsur-Meu (35160) Dans un cadre de vie exceptionnel, en bordure du Meu, à 2 pas des commerces, écoles et services, le "Clos du Petit Saloir" est composé de 23 parcelles Contact Accueil > Contact Vous avez un projet ? N’hésitez pas à nous contacter nous l’étudierons ensemble ! Civilité Civilité Madame Monsieur Nom Prénom E-mail Téléphone Dates souhaitées Nombre d'invités Commentaire 10 rue du loir • 41800 Montoire-sur-le-LoirTél 02 54 72 65 16 • Envoyer un mail Montfortsur-Meu (35160) Dans un cadre de vie exceptionnel, en bordure du Meu, à 2 pas des commerces, écoles et services, le "Clos du Petit Saloir" est composé de 23
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35- Montfort-sur-Meu Tour de Papegaut - Ecomusée du pays de Brocéliande La tour du Papegaut est un des derniers témoins de la cité fortifiée de Montfort. Datant de la fin du 14e siècle, elle concilie les rôles défensifs et résidentiels. Aujourd’hui, elle illustre la vie des seigneurs de Gaël-Montfort à la fin du Moyen Age grâce à plusieurs expositions : la légende de la cane Vous pourrez accéder très facilement au Clos du Loir car il est situé au coeur du village de Montoire-sur-le-Loir, accessible aisément depuis Vendôme, Blois et Tours. Le Clos du Loir est niché dans un parc de 5000 m² de cette manière, vous ne provoquerez pas de gêne sonore pour le voisinage. Parfaitement clos et sécurisé, vos convives des plus jeunes au plus âgés seront en sécurité au Clos du Loir. Un parking attenant au Clos vous permet de recevoir tous vos invités sans difficulté de stationnement. Un parking dédié est à disposition pour vos partenaires. La cour intérieure et le jardin en bord de Loir vous permettent de profiter agréablement des journées printanières et estivales. Vous pourrez voguer dans un jardin thématique, admirer la faune et la flore sauvage du Loir et profiter en toute quiétude de l’ombre d’un cyprès centenaire. Nous mettons à votre disposition un chapiteau côté jardin, pour accueillir les cocktails de vos événements, dans le cadre verdoyant du bord de Loir. Donnant sur la rivière, vous et vos invités pourrez profiter de l’ombre du chapiteau tout en étant à l’extérieur ! Le chapiteau du Clos du Loir mesure 210 m². Enfin, nous vous proposons une embarcation fluviale pour ajouter une animation à votre cocktail ou cérémonie laïque. Pour les mariages ou autres événements, cette embarcation peut être décorée et fleurie selon vos souhaits. vE5cG.
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